AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.23/5 (sur 55 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1974
Biographie :

Didier Bertrand est un écrivain français, auteur de romans à suspense dans les genres thriller et cosy mystery.

Diplômé de l’École Nationale Supérieure d'Ingénieurs Électriciens de Grenoble (1995-1998), il a travaillé plus de 20 ans comme ingénieur validation.

À 46 ans, il a auto-édité son premier roman: "La folle erreur de Don Cortisone" (2021).

À 48 ans, il démissionnait de son métier d’ingénieur pour tenter de vivre son rêve d’écrivain.

son site : https://didierbertrand.com/

Ajouter des informations
Bibliographie de Didier Bertrand   (6)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Je me suis levé pour préparer le café. L’eau du robinet était trouble et Hoffman m’a lancé :
— Prenez une bouteille d’eau dans le coin. Vous allez tous nous empoisonner sinon. (...)
— Vince n’exagère pas. L’eau est du poison ici. Tenez, attrapez ça.
J’ai saisi le tube au vol. Elle venait de m’envoyer une lotion pour la peau. Je l’ai regardée, intrigué :
— Si vous prenez une douche. Sinon, la peau va vous picoter et brûler comme si vous aviez des coups de soleil.
Vince Hoffman s’est laissé tomber sur une chaise près de la grande table :
— L’eau contient toute une panoplie de métaux lourds.
Il a compté sur ses doigts :
— Du béryllium, du cobalt, du plomb, du manganèse, du cadmium, du chlore, de l’arsenic et du mercure… et deux ou trois autres encore. Certains gamins, après leur bain, voient apparaître des éruptions cutanées sur tout leur corps. C’est à cause des compagnies minières ; elles lavent le charbon avec ces saloperies et balancent tous les déchets dans les rivières ou dans des puits de mine désaffectés. Les produits s’infiltrent dans les failles du sous-sol et finissent par atteindre les nappes phréatiques. Tout l’écosystème est contaminé et, au final, l’eau arrive dans nos robinets. (...)
— Ce n’est pas possible. Comment peut-on laisser faire ça ? Il faut porter plainte !
Le journaliste s’est renversé sur sa chaise :
— Ah… C’est toute la beauté de la politique ! Le Clean Water Act est la loi fédérale qui protège l’eau, son intégrité physique, chimique et biologique. C’est l’une des plus anciennes et importantes lois sur la préservation de l’environnement dans ce pays. Eh bien… Tu sais quoi, Jack ?
J’ai vu Hoffman basculer vers moi.
— L’administration Bush a modifié le Clean Water Act ! Bush et sa clique ont autorisé les compagnies minières à déverser leurs déchets toxiques dans les vallées et les rivières. Des millions de tonnes de métaux lourds cancérigènes, bordel ! Et c’est complètement légal !
Il a frappé du poing sur la table.
— Plus de deux mille kilomètres de rivière ensevelis sous leur merde ! Et je ne parle pas des milliers d’autres où plus rien ne vit. Tout est mort, Jack ! Aujourd’hui, c’est une escroquerie, le Clean Water Act ! (...)
— Vince, parle-lui de la Tennessee American Water Company.
— Ah, la Water Company. Je suis en pleine enquête sur la Tennessee American Water Company, une entreprise privée. On pourrait penser qu’elle filtre et purifie un minimum l’eau qu’elle distribue, pas vrai ? Je suis en train de creuser, mais de fait, elle a le monopole sur l’eau dans cet État et elle ne se foule pas trop. Il n’y a qu’à voir la couleur de ce qui sort de nos robinets. Et elle a obtenu des dérogations pour que ses réservoirs ne soient pas inspectés. (...)
— Et Randy travaillait activement sur ces sujets avec d’autres mineurs et des familles du coin. Est-ce que vous avez déjà parlé du taux de cancer du poumon dans la région ? Quand les compagnies comme celle de Varese décapitent les montagnes avec leur mélange de nitrate d’ammonium et de diesel, faut imaginer la quantité de poussières et de produits toxiques qui se dégagent dans l’atmosphère. Nous en avons tous dans les poumons, de cette poussière. Elle vient se coller aux artères, développa-t-il en nous rejoignant. Et les études montrent que les zones où l’on décapite les montagnes sont aussi celles où la mortalité liée aux maladies cardiovasculaires est la plus importante. Partout ailleurs dans le pays, le taux d’espérance de vie augmente depuis dix ans. Chez nous, elle chute !
Commenter  J’apprécie          190
Mon nom est McIntosh, Jazz McIntosh, nom de code K6.
— Cassis ? Ça alors ! Moi c’est Framboise, dit Framboise.
— Je sais ! Nous nous sommes rencontrés en Arizona, tu te souviens ? Et, au fait, c’est K6 avec un K.
— Cassis avec Inca ? Tu es péruvien ?
— Non, écossais, pourquoi ?
Commenter  J’apprécie          130
Framboise, quel nom ! Sainte Framboise, je ne connais pas, où va le monde ? pensa Innocent, le vieux prêtre de la famille en déversant nonchalamment une louche d’eau froide sur la tête de l’enfant. Framboise entra en hurlant dans la maison du Seigneur avant que la foule de parents et d’amis n’en sorte pour aller prendre un verre chez Marcel au Café de l’Église, sur la petite place aux platanes centenaires.
À vingt-quatre ans, Framboise détestait toujours autant l’eau froide, à la notable exception des glaçons qui agrémentaient ses cocktails. Elle avait été un bébé bien potelé, mais son corps s’était joliment équilibré pour garder des rondeurs juste là où il fallait. Elle avait toujours la peau claire et ses yeux gris-vert, mais ses cheveux blonds, fin et raides, s’était épaissis et ondulaient en vagues, affichant une belle couleur châtain virant sur le roux. Quelques grains de beauté aussi, joyeusement répartis dans le dos et les flancs. De grain, elle en avait également un dans la tête. Un petit grain créatif très sûrement. Ses parents avaient souvent soupiré face à ses élucubrations.
Commenter  J’apprécie          00
L’empathie face à l’art, ce n’était pas nouveau, pourtant. Elle avait demandé, un jour, quelle drôle d’idée avait présidé au choix de son prénom. Ses parents avaient répondu qu’ils avaient voulu faire scission avec la branche noble de la famille, et que les prénoms royaux avaient fait leur temps. À chacun sa révolution ! Elle, elle aurait tout de même préféré s’appeler Marie, Anne ou Françoise. Pour ce dernier prénom, il aurait juste suffi d’avancer d’une lettre dans l’alphabet. Cela lui aurait évité tous ces « Tombe pas dans les pommes, Framboise », « T’as la pêche aujourd’hui, Framboise » ou le fameux « Ramène pas ta fraise, Framboise » qui avaient émaillé sa scolarité. D’un autre côté, c’est peut-être ce prénom qui lui avait permis de développer sa créativité.
Commenter  J’apprécie          00
Elle aimait bien les oursins : une boule d’épines noires et luisantes cachant en son centre un œil bleu mystérieux et insondable. Elle trouvait ces bestioles un poil dangereuses, mais sympas. Elle avait recouvert le dessin pour ne pas risquer d’ennui. Au Japon, être tatoué signifiait appartenir à un clan yakuza, et même si la mafia locale inspirait la crainte,les employés n’hésitaient pas à chasser des onsens toute personne portant un tatouage. Maintenant elle se laissait flotter, nue comme le veut la coutume, dans le bassin enclos d’orgues de basalte réservé aux femmes.
Commenter  J’apprécie          00
Quel que soit le nom qu’on donnait aux feuilles de cannabis ou à sa résine, tout indiquait la direction du soleil levant. Son enquête sur la déferlante de marijuana qui inondait le monde l’avait finalement conduite à Tokyo, et, étape ultime espérait-elle, à Nikko. Franchement, sa mission s’éternisait. Elle n’aurait pas dit non à un retour dans son Écosse natale pour écluser une bonne Guinness. Le cannabis l’inquiétait moins, personnellement, que la cocaïne, l’héroïne ou les nouvelles drogues de synthèse qui apparaissaient chaque mois à la périphérie des grandes villes.
Commenter  J’apprécie          00
On les appelle les Mammas. Duvalier avait les tontons macoutes, Pablo Escobar les escadrons de la mort et Vlad Toupine fricote avec les mercenaires du groupe Schubert. Framboise Dopamine, ce succube, a les Mammas. Elles sont redoutables ! Terribles ! On leur donnerait le bon Dieu sans confession, mais elles sont dingues, elles cachent un esprit retors, machiavélique. Ce sont des perverses qui séduisent les jeunes garçons avec des culottes phosphorescentes et qui, et qui… ne mettent pas d’ananas sur la pizza ! 
Commenter  J’apprécie          00
Évidemment, à force de cogiter dans le vide, elle était épuisée. Elle avait passé le septième jour à dormir. Enfin, à sa table du petit-déjeuner au huitième jour, Framboise avait bondi sur ses pieds en renversant son café : « Je suis une battante ! S’ils ne veulent pas le faire, je vais les faire, moi, ces bottes à franges ! » jubila-t-elle tout excitée.
Commenter  J’apprécie          00
- On va les massacrer, souffla Rodrigo. Moi je suis dans le tabac. Pulvérisation d’arsenic sans protection, exploitation des enfants, pas un jour sans que les mômes vomissent, et on travaille jusqu'à pas d’heure. Ce boulot nous tue, comme vous. Votre lutte, c’est notre lutte. Avec les copains, on va vous aider.
Commenter  J’apprécie          00
L’Inde, ce charmant pays où des enfants exploités passaient la journée à coudre ce cuir sur des machines, et cela sans jamais voir la lumière du jour. Dans le monde actuel, tout cela n’avait plus aucun sens. Avec ces bottes à franges éthiques et ethniques, Framboise croyait enfin avoir la solution.
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Didier Bertrand (35)Voir plus

Quiz Voir plus

Oh, Antigone !

Comment se prénomme la sœur d'Antigone ?

Sophie
Hermine
Ismène

10 questions
3096 lecteurs ont répondu
Thème : Antigone de Jean AnouilhCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..