- J’ai suivi l’enseignement de quelques philosophes dans l’Est. Je n’ai jamais soupçonné qu’ils étaient des dragons ; quoique, maintenant que j’y pense…
Le dragon rit de nouveau.
- Vous me plaisez. Aussi vais-je répondre à votre question. L’Humanité et le Monde Sauvage, bien qu’ils représentent les deux faces d’une même pièce, peuvent vivre ensemble, tout comme la pièce vit parfaitement bien dans la bourse.
- Ensemble, mais séparés ?
Le dragon haussa les épaules.
- Il n’y a rien de séparable dans une pièce, n’est-ce pas ?
- Doutez-vous de Dieu ?
Mag détourna la tête.
- Qui est êtes-vous me poser cette question ? Satan ?
Le dragon éclata de rire.
- Pas vraiment, non. Son jeune cousin oisif, peut-être.
Nous nous employons des éclaireurs parce que nous n'avons pas de mage pour utiliser des oiseaux. Mais même si nous en avions, je préfère les éclaireurs. Ils peuvent observer et faire un rapport, donner une estimation du nombre d'ennemis, dire s'ils voient les trois mêmes chevaux tous les jours. Un oiseau ne peut pas faire jouer son jugement de cette façon, et les perceptions que le mage reçoit de lui sont filtrées par... quelque chose.
[Amitia au Chevalier Rouge]
- Que désirez-vous ?
- Défier Dieu, et ma mère. Être un modèle de chevalerie.
- Vous ?
- Si vous pouvez devenir religieuse, je peux devenir un modèle de chevalerie. Si vous, la reine de l'amour, pouvez renier votre corps pour entrer en religion, alors moi qui suis condamné par Dieu à pécher, je peux devenir un grand chevalier.
Il éclata de rire. Elle l'imita.
- Et maintenant, nous allons reconstruire l’armée moréenne ? dit Gawin.
Michael implora son capitaine du regard. Au lieu de regarder ailleurs ser Gabriel le dévisagea et sourit.
- Non. Nous allons laisser cette condotta à d’autres. Nous allons partir vers le sud avec Tom. Nous nous rendons à un tournoi. A Harndon.
- Un tournoi ? fit Tom avec le sourire. Comment ça ? On va se battre pour le plaisir ? Qu’est-ce que c’est que ces idioties ?
- Précisément, Tom, dit le Chevalier rouge en levant sa couper. Nous partons pour un tournoi d’idiots.
Après des mois d'avilissement et d'esclavage, de tortures et d'humiliations, elle aurait volontiers fait demi-tour pour affronter le guerrier vêtu d'acier. Le vaincre aurait été plus glorieux, et, dans le cas contraire, elle aurait connu une mort plus douce qu'elle n'en avait envisagé depuis longtemps. Mais son petit poussa un gémissement. Le petit : tout ce qu'elle faisait, c'était pour lui. Elle s'était fait capturer parce qu'ils ne pouvaient pas courir et qu'elle avait refusé de les abandonner ; c'était pour eux qu'elle avait tout subi sans se révolter.
Il ne lui en restait plus qu'un.
Ma Dame, si j'ai appris quelque chose cette semaine, c'est que les hommes font la guerre avec l'efficacité et l'organisation dont ils font preuve dans tout ce qu'ils font d'autre sans les femmes.
- Il y quelques années de cela, un chien a mordu un de mes enfants. Il en avait mordu d’autres. Mon époux, a sorti son arbalète et l’abattu. (Elle regarda le dragon dans les yeux.) Je suis sûre qu’il y avait une part de vengeance là-dedans.
- Mais c’était essentiellement pour les autres enfants.
Thorn se dirigeait vers l'est aussi vite que ses longues jambes le lui permettaient, une nuée de fées grouillant autour de sa tête comme des insectes, se nourrissant de la magie qui adhérait à lui comme de la mousse à un rocher.
Laissant son escorte derrière lui, le Duc de Towbray descendit pratiquement quatre à quatre les marches derrière la commanderie pour rattraper l'écuyer du Capitaine. Enfin, son ancien écuyer.
- Tu es Chevalier!! S'exclama-t-il.
Michael se retourna.
- Pater, vous aussi a ce que je vois.
Towbray était trop bouleversé pour se mettre en colère.
- D'après ce que j'ai compris, tu as largement mérité tes éperons. Maintenant vas tu rentrer a la maison?
- Non pater. (Michael releva les yeux et découvrit qu'il avait moins de mal a soutenir le regard de son père qu'il ne s'y était entendu) J'ai été content de voir notre étendard, derrière celui du Roi. Surpris mais content.
Towbray haussa les épaules.
je ne peux me résoudre aimer le Roi, mais bon sang gamin, qui es tu pour me dire comment me comporter envers mon suzerain?
Michael secoua la tête puis s'inclina.
un Chevalier fraîchement adoubé, qui gagne vingt-huit florins par mois au sein d'une compagnie de mercenaires.
Towbray tendit la main pour l'arrêter.
- je t'admire.
- tu ne m'admireras pas autant quand je te dirai que j'ai l'intention d'épouser une fille de ferme d'Abbington, répliqua Michael avec un grand sourire
Pour la première fois, il se sentait maître de la conversation face a son père.
Celui-ci sursauta, mais continua a lui tendre la main avec une sombre détermination, malgré l'expression réprobatrice visible sur son visage.
- Soit! dit-il.
Michael lui pris la main.
- Alors puis-je avoir de nouveau droit a mon argent de poche??