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3.96/5 (sur 118 notes)

Nationalité : Italie
Né(e) à : Maglie , 1989
Biographie :

Né à Maglie, dans les Pouilles, en 1989, Andrea Donaera a grandi à Gallipoli. Il vit désormais à Bologne. Il a étudié les sciences de la communication à l’université de Salento où il a été l’un des fondateurs du centre de recherche du PEN sur la poésie contemporaine et les nouvelles formes d’écriture.
Depuis 2017, il est le directeur artistique du festival littéraire Poié à Gallipoli.
En 2019, il a publié un recueil de poésie intitulé Una Madonna che mai appare au sein d’un ouvrage collectif de poésie contemporaine.
" Je suis la bête traduit" par Lise Caillat est son premier roman.

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Bibliographie de Andrea Donaera   (2)Voir plus

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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Ils la tueront sans savoir qu'ils commettent un crime bien plus grave qu'ils ne le pensent : ils privent le monde d'une chose belle, une chose pure, vraie.
Une chose sacrée.
Ils ne faudrait pas les toucher, les choses sacrées.
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Mimi ferme les yeux, sa blessure lui fait mal, sa tête lui pèse, une chose dedans, dans sa tête, lui pèse, puis il ouvre les yeux. A nouveau il demande où ça en est. Carmine dit, avec cette voix de merde, il dit qu’ils ont découvert que, un jour avant les faits, on a vu Michele devant le lycée, il s’était approché d’une gamine, elle était assise sur un scooter garé, Michele s’est approché, on l’a vu parler un moment avec la gamine, puis lui donner une chose, Michele à la gamine, une chose comme un livre ou des feuilles, puis la gamine a éclaté de rire, et rien, après ça Michele est parti, il est allé en cours, il était huit heures du matin, et rien, il a été nerveux toute la journée, sans parler, toute la journée, et rien. Mimi reste silencieux un moment, il fixe Carmine, puis il demande qui est c’te gamine. Carmine dit qu’ils savent où elle habite, qu’elle vit seule avec sa mère, qu’ils y vont quand ils veulent lui poser quelques questions.
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Et Mimì pense qu’il va les tuer tous. Tous, s’ils ne partent pas, s’ils ne partent pas d’ici, s’ils ne le laissent pas seul, dans ce salon, Mimì va faire un carnage, il va les tuer tous. Dans ce salon, où il y a eu de bons moments, rien que des bons moments, des soirées à jouer aux cartes, du vin, des amis, des parents, des discussions, des projets, des rires, les femmes à côté en train de dormir, dans ce salon, qu’on n’ouvrait que pour ça, pour les soirées. Et maintenant, tout est humide, tout suinte, avec un cercueil, fermé, entouré de chaises, des chaises partout. Les femmes, assises, qui se donnent de l’air avec leurs éventails, les hommes, debout, qui vont et viennent, les vêtements, la peau, tout est humide, tout suinte, même les meubles, tout. Les personnes, les tasses, les thermos, les cafetières. Tout. Et il y a une odeur dans ce salon, une odeur insupportable qui se dépose partout, de café corretto à l’anis. Seuls les hommes le boivent, tandis qu’ils vont et viennent, échangent des signes, des regards. Les femmes, non. Certaines pleurent, certaines fixent le sol, tout agitées sur leur chaise, muettes. Les hommes sortent fumer, rentrent, s’observent, des signes, des regards. Il y a une espèce d’odeur dans ce salon, et des fleurs, des couronnes de fleurs, autour du cercueil.

Tout est humide, tout suinte.
 
Et puis il y a une bannière, à côté du cercueil. Une bannière énorme, avec un Christ imprimé, un Christ qui semble te regarder, le visage un peu tourné vers la gauche. Le visage du Christ, dans ce salon. Un cercueil au centre, un cercueil fermé, plein, plein d’un corps. Un corps de quinze ans, un mètre soixante à peine, cent trente kilos, cheveux noirs, bouclés, yeux noirs, petits, joues rouges. Mais on ne le voit pas, on ne le voit pas, on ne voit rien, le cercueil est fermé, il est plein, mais il est fermé, le cercueil. Et le Christ, sur la bannière, le visage un peu tourné vers la gauche, qui semble te regarder.

(INCIPIT)
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Je jure sur la pointe de ce poignard, baigné de sang, d'etre fidèle à cette société organisée, de renier père, mère, frères et sœurs, jiusqu'à la septième génération. Je jured'ëtre toujours fidèle à cette société d'hommes libres, actifs et affirmatifs appartenant à la Sacra corona unita et de représenter partout le Saint, saint Michel archange. Serment des membres de la Sacra corona unita
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Il y pense un instant, mais il est fatigué, Mimì. Il rouvre les yeux. Devant lui, ces deux gamines. Leur vue l’agace. Sur leur visage il voit une espèce de curiosité stupide. Or Mimì voudrait voir la peur. Il voudrait qu’elles sachent ce qui lui passe par la tête, quand il les regarde. Les amies de cette petite pute qui lui a tué son fils. Il les regarde, elles ont les yeux perdus, les yeux qui errent dans la pièce comme si elles admiraient on ne sait quoi. Il les regarde, Mimì, ces deux-là, et il pense, Mimì, il pense qu’il sort, descend au garage, prend l’acide, remonte, verse l’acide sur ces deux-là, il y pense Mimì, à comment elles crieraient, à combien elles crieraient, et cette foutue expression de curiosité stupide elles ne l’auraient plus, ces deux-là. Puis soudain, Vincenzo parle : « Alors », dit-il. Noemi et Samantha cessent de regarder autour d’elles. Mimì sourit, de son sourire le plus calme, il dit, séraphique : « Nous, les filles, on veut savoir une seule chose. C’est vrai que l’autre matin mon Michele a fait sa déclaration à c’te Nicole ? Et c’est vrai que c’te Nicole lui a ri au nez ? »
 
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Mimì va faire un carnage, il va les tuer tous. Dans ce salon, où il y a eu de bons moments, rien que des bons moments, des soirées à jouer aux cartes, du vin, des amis, des parents, des discussions, des projets, des rires, les femmes à côté en train de dormir, dans ce salon, qu’on n’ouvrait que pour ça, pour les soirées. Et maintenant, tout est humide, tout suinte, avec un cercueil, fermé, entouré de chaises, des chaises partout. Les femmes, assises, qui se donnent de l’air avec leurs éventails, les hommes, debout, qui vont et viennent, les vêtements, la peau, tout est humide, tout suinte, même les meubles, tout. Les personnes, les tasses, les thermos, les cafetières. Tout. Et il y a une odeur dans ce salon, une odeur insupportable qui se dépose partout, de café corretto à l’anis. Seuls les hommes le boivent, tandis qu’ils vont et viennent, échangent des signes, des regards. Les femmes, non. Certaines pleurent, certaines fixent le sol, tout agitées sur leur chaise, muettes.
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Les flics n’étaient jamais entrés chez lui, et Mimì ne les aurait jamais acceptés, les flics, chez lui. Pourtant ils sont là, trois carabiniers. Un suffisait, mais ils sont venus à trois, parce qu’ils veulent savoir, ils veulent voir à quoi ressemble l’appartement de Mimì. Mimì le sait, ils ne sont pas venus juste pour lui dire les conneries qu’ils sont en train de lui dire – qu’ils ont attesté le suicide, qu’ils ont le devoir de l’en informer, que l’enquête est close, que Michele était seul dans l’appartement, qu’il s’est jeté par la fenêtre, il a fait un vol du septième étage, un vol. Les conneries qu’ils lui disent. Bravo, l’enquête est close, comme s’il ne le savait pas, Mimì, qu’en fait ces trois types sont là pour fouiner, fouiner dans ses affaires, des années qu’ils essaient, les flics, mais non, vous ne trouverez rien, pense Mimì, vous ne trouverez rien ici.
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La femme était une dame âgée et délicate. Ils l’ont gardée ici juste quelques heures, mais je suppose qu’elles ont suffi à la dévaster. Ils m’ont dit que c’était ta professeure de littérature anglaise. Elle ne savait pas de qui tu es la fille, elle te recalait régulièrement à son examen.
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Sa vie, Mimì, il a l’impression qu’on lui viole : sa vie, ses enfants. Tous ces gens qui entrent dans sa vie, qui font ce qu’ils veulent. Et il voudrait les tuer tous, tous. Même Carmine, il le tuerait de ses mains, maintenant. Mais Mimì se tait, parce que soudain, comme un renvoi, son cœur explose dans sa gorge : la pensée de sa petite, son Arianna, là toute seule dans sa chambre. Son cœur, à Mimì, explose. Mais il n’y arrive pas, il n’y arrive pas : là, en tête, il n’a que Michele, Michele, Michele.
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Je la regarde avec des yeux, je sais qu’ils sont féroces : « Maman, c’est quoi c’te Sacra ? » Je sais que je tremble, un peu, ma voix tremble, quand je lui pose cette question. Et ma mère pose la casserole sur la table, elle s’assied en face de moi. Son visage se plisse comme jamais je ne l’avais vu depuis que papa était parti vivre seul. Mais pire, pire : cette façon de se plisser est pire. Elle met ses mains sur ses yeux. Elle commence à pleurer. Elle aussi, la voilà qui pleure, comme Noemi.
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