PRIX GONCOURT
ITW d'
ANNA LANGFUS chez elle à SAR?LES : sa vie - à quels moments écrit-elle - débats sur les prix décernés avec JEAN CAU,
LUC ESTANG et PHILIPPE DELATTE - qu'est-ce qu'un prix littéraire pour JEAN CAU ? - les prix littéraires en FRANCE : ils font intervenir le mécénat - en FRANCE, L'écrivain tient une place
sociale - quels sont les auteurs qui, n'ayant pas été couronnés cette...
" Tu arriveras seule sur cette plage perdue
Où une étoile descendra sur tes bagages de sable. "
André Breton
(page7).
- Et comment savez-vous qu'elle dit la vérité ?
- Les faits sont là. On juge les gens sur leurs actes.
- Les faits peuvent mentir tout autant que les paroles.
- Il faut bien s'appuyer sur quelque chose, dit-il.
Je ricane :
-Pour quoi faire ? J'ai vu un homme debout sur un autre à terre, un pied sur l'estomac et l'autre sur la gorge. Un troisième lui ordonnait : "Appuie, serre. Je te donne dix minutes pour qu'il meure. Sinon, ce sera toi." Et l'homme appuyait, s'appliquait. Il a même changé de pied. Son pied droit, qui était le plus fort, il l'a posé sur la gorge de la victime pour que cela aille plus vite. Le même homme, je l'ai revu plus tard, il soignait les blessés jour et nuit et lorsqu'il avait un morceau de pain il le partageait. Eh bien, maintenant, jugez sur les faits.
Merde . C'est le premier mot que je dis, chaque matin, en ouvrant les yeux . Un mot très utile . Il peut traduire tout une gamme de sentiments dans leurs nuances les plus subtiles, des états d'âme et même des idées . Il s'adapte toujours exactement à ce que je veux exprimer . Une journée grise, maussade. Merde . Un soleil de plomb . Merde . Il faut se lever . Merde . Je ne bougerai pas ,je resterai au lit toute la journée . Merde,car je me lève .
Un jour, peut-être, n’aurais-je plus à me dérober, un jour je deviendrai peut-être semblable à un galet lisse et froid, oublié sur une plage, ayant enfin trouvé la forme parfaite pour échapper au temps.
« Je crois que l’enfant est malade », dit maman. « Laisse donc, fait mon père, elle n’a rien. » Et maman insiste : « Elle est fiévreuse, elle va être très malade, mais personne ne veut me croire. » L’Allemand, dans son uniforme vert, se penche vers elle. « Inutile de vous tourmenter, Madame, votre fille est condamnée à mort. » « Vous en êtes sûr ? », dit maman, inquiète. « Tout à fait sûr » , et l’Allemand s’incline profondément. « Tu vois, dit mon père, tu fais toujours des histoires pour rien. »
Elle ne connait que le travail,elle est malheuse parce qu'elle n'a jamais connu que le travail,le travail qu'elle déteste et qu'il lui faut élever au rang d'une vertu si elle veut donner maintenant un sens à toutes ces années perdues.Moi, ce qui me reste à faire,c'es de me tenir tranquille,mon sac sur mes genoux,à écouter cette vieille femme se mentir à soi-même
Il m’appelle au secours du monde de son enfance qui s’écroule. Mais je ne peux plus rien pour lui.
Il cherche les mots avec maladresse, trébuche, bafouille un peu. [...] Les mots se rejoignent à travers l’espace qu’il ménage entre eux et qui n’était qu’un piège où les idées, les images se retrouvent captifs, pris dans un filet.