Rentrée sciences humaines 2018
JEUDI 15 NOVEMBRE à 19h00
École des hautes études en sciences sociales
Amphithéâtre Furet
105 Boulevard Raspail 75006 Paris
Les réseaux Librest et Lalibrairie.com vous propose une soirée consacrée à la rentrée Sciences Humaines en partenariat avec les Éditions de l'EHESS.
- Gérard Noiriel pour « Une histoire populaire de la France. de la guerre de Cent Ans à nos jours », Agone
- Pierre Serna pour le livre de Richard Cobb, « La mort est dans Paris : enquête sur le suicide et la mort violente dans le petit peuple parisien au lendemain de la Terreur », Anacharsis
- Grey Anderson pour « La guerre civile en France, 1958-1962 : du coup d'Etat gaulliste à la fin de l'OAS », La Fabrique
- Maud Simonet pour « Travail gratuit : la nouvelle exploitation ? », Textuel
- Nicolas Frémeaux pour « Les Nouveaux Héritiers », La République des idées/Seuil
- Jacques Revel pour « Un moment, des histoires », Éditions EHESS
Réservation sur : https://www.librest.com/nos-rendez-vous/15-novembre-2018/3329-rentree-sciences-humaines-2018
+ Lire la suite
L'échec est plus courant que la réussite, et cela à toutes les époques, bien qu'on n'y accorde pas moindre place dans les travaux d'historiens. C'est une autre situation plus touchante et plus humaine. Aucune mort n'est à négliger sous prétexte de banalité, même si elle ne peux prétendre au luxe orgueilleux d'une pierre tombale pour marquer son empreinte dans l'avenir.
Mais ce mélange d’arrogance et de manque de curiosité parisiens est loin d’être la seule cause à incriminer dans la propagation de l’image mythique de Marseille – qui est un article d’exportation au sens strict –, érigée souvent en toute conscience comme une barrière destinée à se protéger des étrangers, et qui avait à peu près autant de rapport avec la réalité qu’une carte postale vantant les charmes balnéaires de Blackpool avec la vie réelle des habitants de cette autre ville côtière. (p. 17)
Difficile de se faire une opinion quant à une littérature maritime future dont les pétroliers géants, croisant entre les champs pétrolifères du Moyen-Orient et l’Etang de Berre constitueraient le sujet; un Conrad, Loti, Peisson ou Cendrars d’aujourd’hui serait complètement dépassé, rendu obsolète, par la constante accélération du transport aérien (Marignane n’apparaît dans aucune œuvre de Cendrars ou de Pagnol), phénomène qui a tué l’excitation de la découverte lente et progressive, ainsi qu’on l’opère par voie maritime ou par voie de terre à pied, et qui a réduit les larges fronts de mer et les ports autrefois débordants d’activité à des zones désolées de déchets industriels, d’ordures et de grues rouillées.
AMBIVALENTE et contrastée, telle est la position qu’occupe Marseille dans la littérature française, du fait des aspects fort divers que revêt cette ville. C’est, d’une part, un lieu de passage, un endroit que l’on traverse, à l’aller ou au retour ; d’autre part, c’est aussi une communauté assez secrète d’habitants : un lieu où l’on vit.( p. 9)