Aujourd'hui je quitte mon Monde - possessif ridicule, mais on ne passe quatre décennies dans un lieu sans se l'approprier, ne serait qu'en façon de dire - en partant, je met un terme à ma situation de critique que j'ai aimé pour plusieurs raisons. Aussi peu que se fût, elle a plus d'une fois amélioré les fin de mois ; elle m'a permis de rendre heureux des écrivains qui, sans moi n'aurait eu le puéril mais bienfaisant bonheur de voir leur ouvrage et leur nom cités ; elle m'a permis de lire mes semblables en écriture comme je ne l'aurais jamais pu- impossible en effet d'acheter tous les romans que les services de presse m'adressaient, et à ce propos, je me flatte de n'en avoir vendu aucun mais de les avoir soit gardés, soit donnés à des amis ou à des associations ; elle m'a offert, cette fonction, la considération, la sympathie et parfois l'amitié des directrices et directeurs du Monde des livres
- Piatier, Bott, Savigneau, Duoin, Nouchy, Solé...
Vous me voulez à votre stand au prochain salon de Paris, avec, dites-vous, mes quatre derniers bouquins. Je n’ai guère participé à ce genre de foire et plus depuis des années. Je n’ai donc pas l’intention d’être une fois encore l’animal que des badauds dévisagent comme les enfants s’attardent aux zoos devant les singes.
Proposer des nouvelles à un éditeur, c’est offrir à un écologiste végétarien un steak cuit au gaz de schiste.
On n'est pas maître de ses promesses. La vie est plus forte que les désirs.
on ne peux pas tout demander aux dieux. Quel que soient leur nom et leur couleur, ils n'exhaussent pas l'impossible. Mais les solliciter entretient l'espoir quand la sagesse ordonne qu'il n'y en a plus.
A propos du couvent: dans cette captivité qui vous préserve, dans cette discipline qui assure vos heures de recueillement, dans cette monotonie de devoirs qui vous sauve des troubles de l'imprévu.
Il faut s'habituer à avoir la mort dans l'âme et le visage riant.