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Critiques de Bengal (45)
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Death or glory, tome 1

Une jolie découverte que ce double album boum-boum-badaboum filmé à 200 à l'heure !

Notre héroïne est une jeune femme élevée dans le monde des routiers américains ; des gens qui n'avaient qu'une seule règle : « vivre libre ou mourir » et dont la seule maison en dehors de la cabine de leur colossal Mack Truck était les nombreux Diners éparpillés tout le long des Interstates ; des lieux où les vapeurs d'asphalte chaud cohabitaient furieusement avec les relents de diesel et les odeurs de friture ; sur les comptoirs, des cacahuètes devenues molles depuis longtemps ; dans la salle, un jukebox qui ne possédait pas un titre postérieur à 1979 ; et puis à la ronde, des routiers, des livreurs, des bikers et des zonards… Sans oublier la gigantesque enseigne Texaco. Joli panorama que tout cela.

Glory est une fille : (a) très débrouillarde, (b) qui possède des talents évident de pilotage, (c) qui n'a pas froid aux yeux, (d) dont le vieux père à qui elle doit beaucoup se trouve en situation d'urgence vitale, et (e) qui a beaucoup de chance… enfin, disons qu'elle a de la chance dans son lot de malchance.



Elle se retrouve donc dans une situation délicate : pour payer l'opération chirurgicale qui pourrait le sauver, elle doit trouver tant et tant d'argent qu'il va lui falloir aller le chercher entre les mains des pires représentants de l'espèce humaine, car oui, dans la vie, il y a deux types d'hommes, les gens gentils, pas forcément bien sapés, mais tout à fait corrects… et les ordures.

Et ce sont bien les ordures qui amassent un bon paquet de pognon, et souvent de la pire des façons qui soient.

Tout redevient moral lorsqu'une gentille fille plutôt sympathique tente de plumer un affreux Jojo.



DEATH or GLORY, c'est la rencontre frontale de deux mondes. La narration est très cinématographique. L'histoire – un spectaculaire road-movie sur fond de chasse à l'homme et de dangereux trafiquants - est racontée par une succession de plans et d'étapes, de flash-back et de retournements de situation. La préférence est accordée au visuel mais le dialogue est excellent et l'ensemble est vraiment chargé d'émotion. Les personnages ont du caractère, l'action est dynamisée en permanence – c'est peu dire que le tempo va crescendo - et l'intrigue possède une force qui se trouve renforcée par le travail du cadrage, des mouvements et de la lumière.
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Meka, tome 1 : Inside

Des robots de combat géants, avec deux militaires à bord, à la lutte contre l’ennemi. Un robot est touché, nos deux protagonistes se retrouvent pris au piège. Cela démarre par un huis-clos à l’intérieur du robot, le dessin est assez brut. Mais voilà, le récit ne va pas beaucoup plus loin, c’est assez succint, les personnages ne sont pas très intéressants, j’ai traversé cette BD sans la moindre émotion, pas accroché du tout. Le dessin joue sur l’aspect brut, mais les effets de mouvements et d’intensité sont stéréotypés. C’est vite lu, alors je vais m’attaquer au tome 2 tout de même.
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Naja, tome 1

J'ai été très intéressé immédiatement par ce premier tome, par la froideur qui s'en dégage à l'image du personnage principale, Naja. En premier lieu, celle ci porte le nom d'un serpent, animal de sang froid, elle a les cheveux bleus ( couleur froide) et ne s'exprime jamais, ou très rarement ( uniquement dans dernier tiers du récit et avec seulement quelques mots) avec des mots. Sa peau est d'une blancheur cadavérique, tout laisse penser à une morte ambulante. C'est comme si Naja était déjà morte, et d'ailleurs, le narrateur insiste bien sur le fait qu'elle fut une autre avant, et qu'elle est désormais Naja, tueuse impitoyable. C'est là une véritable machine à tuer. On la croirait dépourvue d'âme tant ses gestes et ses actions sont exécutés de manière mécanique, hyper contrôlée. Et pour couronner le tout, elle souffre d'une étrange maladie qui l'empêche de ressentir la douleur, et pourtant elle souffre intérieurement de cette absence de sensation.

En second lieu, c'est le graphisme qui donne toute sa froideur au récit, d'une part par le trait mais aussi par les ambiances. Les deux premiers tiers du récit se passent de dialogues, tout est dans les cases, les gestes, les mouvements, les regards, les expressions de visage. le fait que ce soit le narrateur qui présente naja créé une certaine distance entre elle et le lecteur ajoutant ainsi à sa froideur, et à sa dangerosité. Pourtant, on la sent fragile, survivante d'une catastrophe qui l'a marquée, changée à tout jamais, un événement traumatisant qui a fait d'elle la Naja qu'elle a choisi de devenir.

C'est fort, c'est émouvant, autant par les mots que par l'absence de mots, autant par les graphismes que par ce qu'ils suggèrent. C'est plutôt prometteur pour une série destinée à ne pas durer éternellement.
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Death or glory, tome 1

Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre. Il comprend les épisodes 1 à 5, initialement parus en 2018, écrits par Rick Remender, dessinés et encrés par Bengal qui réalise également la mise en couleurs. Il contient les couvertures alternatives réalisées par Duncan Fegredo, Vanesa R. Del Rey, David Lafuente, Koi Pham, Declan Shalvey, Bengal, Juian Totitno Tedesco, Farel Dalrymple, Andrew Robinson, Rafael Alburquerque.



Le soir à Yuma dans l'Arizona, il ne reste que cinq minutes avant la fermeture de l'établissement Burger Boss. L'employé derrière le comptoir est en train de charrier celui qui est en train de passer le balai. Un client rentre et demande 123 cheeseburgers. Celui au comptoir lui indique qu'ils vont bientôt fermer et lui propose de commander en quantité plus raisonnable. Un client balèze s'approche et suggère au demandeur de se montrer conciliant. Ce dernier projette de l'azote liquide sur celui qui lui a saisi le bras, puis sur celui qui allait appeler de l'aide au téléphone. Quelque part non loin de là en Arizona, Glory Owen est en train de finir ses soudures sur sa voiture. Elle prend un chewing-gum, et fait une pause pour dicter un message sur un appareil enregistreur. Peu de temps après, elle est rentrée chez elle, où elle prend un bon bain. Elle écoute d'une oreille distraite les informations en provenance de la télévision dans la pièce voisine où son père est alité. Elle referme violemment la porte, sort de son bain et prend un pistolet dans l'étui posé sur la tablette au-dessus du lavabo. Ça ne lui réussit pas.



Le lendemain, Glory Owen est habillée de pied en cape avec une tenue de conducteur automobile de rallye. Elle dit au revoir à son père, consciente qu'elle dispose d'une semaine pour lui procurer un rein en vue d'une transplantation, faute de quoi il passera l'arme à gauche. Elle passe par le garage pour vérifier l'état de sa voiture. Elle se rend au bar attenant, où elle va parler à Winston, un homme d'une soixantaine d'années, avec une bedaine, une chemise à carreau et une barbe blanche. Elle lui demande de veiller sur son père, le temps de son absence. Il accepte bien volontiers. Puis elle s'adresse à Sandy, la barmaid, à qui elle confie l'enregistreur en lui demandant de ne l'écouter que dans quelques jours si elle n'est pas de retour. Ailleurs Toby (l'ex-mari de Glory) est en train de prendre la commande par téléphone, de son client Korean Joe qui évoque une livraison à effectuer en insistant bien sur le fait qu'il ne peut pas y avoir de raté. Il confie cette mission au shérif Virgil et à son adjoint Darren.



En 2015, Rick Remender décide de quitter l'éditeur Marvel pour ne plus que se consacrer qu'à ses séries indépendantes : Black Science avec Matteo Scalera, Deadly Class avec Wes Craig, Low avec Greg Tocchini, Seven to eternity avec Jerome Opeña, et maintenant cette série avec Bengal. Ce dernier est un dessinateur français qui s'est d'abord fait connaitre comme coloriste, puis comme artiste, par exemple sur la série [ASIN:2505013853 Naja]] de Jean-David Morvan. La couverture propose un dessin avec une contre-plongée très appuyée, des couleurs chaudes et agréables, et une jeune femme dynamique à l'air bien décidé. Dès les premières pages, le lecteur découvre des personnages représentés avec une petite influence manga dans la manière de dessiner les yeux, et d'exagérer les expressions des visages. Il retrouve ce choix de couleurs plutôt claires, avec des dégradés limités, et quelques effets spéciaux assez rares, utilisés à bon escient. Mise à part la densité d'informations visuelles, le lecteur pourrait se croire dans un récit tout public, plutôt jeunesse même. Il entame donc sa lecture en se disant que Remender s'est vraisemblablement offert une récréation par rapport à ses autres séries plus sombres, avec un dessinateur aux planches plus rayonnantes.



Effectivement, le récit commence avec ce qui ressemble fort à un gag : une commande de 123 cheeseburgers, et deux employés de l'établissement de restauration rapide qui se conduisent comme des adolescents attardés, Bengal leur donnant un langage corporel en cohérence. La première apparition de Glory Owen s'inscrit également dans une scène fleurant bon le stéréotype avec un soupçon d'exagération : le belle jeune femme qui caresse la carrosserie dans un geste langoureux. Par la suite, Bengal va pouvoir s'en donner à cœur joie à plusieurs reprises dans des registres divers : la course-poursuite dans le désert (la voiture de police étant attaquée par un bolide), la découverte de la véritable nature de la cargaison contenue dans la semi-remorque volée par Glory, le chassé-croisé dans le sous-sol de détention de la boucherie de Korean Joe, une nouvelle course-poursuite cette fois-ci en milieu urbain dans les rues de Reno au Nevada. Le lecteur éprouve l'impression à plusieurs reprises de retrouver la fougue de la mise en page de Sonoda Kenichi. Ce n'est pas tant que Bengal joue sur l'exagération moqueuse ou humoristique, c'est que ses découpages transmettent le mouvement avec une conviction entraînante et irrésistible, et qu'il sait utiliser à bon escient les stéréotypes associés à chacune de ces scènes en leur redonnant du sens. Il se les approprie et les met au service de la narration visuelle, plutôt que de se reposer dessus comme autant de raccourcis prêts à l'emploi.



À l'instar des shonen, les personnages de Bengal semblent frappés de jeunisme, à l'exception de Virgil, Winston et Korean Joe. Néanmoins leur apparence comprend à chaque fois un ou deux détails leur donnant une identité visuelle plus complexe. Au fil des grimaces diverses et variées de Glory, le lecteur finit par se rendre compte qu'elle porte en elle une forme de résignation, à l'opposé d'une héroïne d'action insouciante. De la même manière, le visage du shérif lui indique qu'il s'agit d'un individu conscient d'être contraint d'obéir à Toby, malgré ses propres convictions, sachant pertinemment que sa vie ne vaut pas cher. Pour d'autres personnages, leur unicité provient de leur apparence très marquée : les 2 femmes en habit de religieuse, le chef de gang de Reno avec son masque de catcheur mexicain (Lucha libre). Du point de vue visuel, le dessinateur importe des éléments évoquant le genre grindhouse. Le lecteur apprécie énormément le choix fait par l'artiste en ce qui concerne la représentation des décors. Là encore, en apparence, les traits de contour utilisés évoquent une influence manga, bien assimilée. Bengal évite de recourir à l'astuce qui consiste à dessiner les personnages de manière à ce qu'ils occupent 90% de la surface de la case, pour pouvoir s'affranchir de dessiner les arrière-plans. Il prend grand soin de montrer où se passe l'action, et comment les personnages interagissent avec les accessoires, comment leurs mouvements se font en fonction de la géométrie et des caractéristiques des lieux. À nouveau le lecteur observe une utilisation des stéréotypes visuels (l'établissement de restauration rapide fonctionnel et sans personnalité, le garage bourré à craquer d'outils et de pièces détachées, les routes sans voiture au milieu du désert, le sous-sol un peu trop grand pour être réaliste, etc.) qui sont asservis au récit, reprenant ainsi de la saveur, retrouvant un sens particulier.



Rick Remender a pris l'habitude de travailler avec des artistes ayant une réelle personnalité graphique, et le lecteur peut supposer qu'il conçoit son histoire en fonction de leurs forces graphiques. Dès le premier épisode, il peut apprécier la qualité de la collaboration entre Remender et Bengal pour les course-poursuites. L'artiste sait insuffler de la vitesse, du mouvement dans le mouvement des véhicules, pour donner l'impression au lecteur d'être sur place et de sentir la texture de la poussière soulevée dans sa bouche, le souffle de l'air déplacé par la course et les manœuvres soudaines. Le découpage des planches privilégie les cases de la largeur de la page, et les plans de prise de vue rendent bien compte de la rapidité de la succession des actions, ainsi que de la succession logique des déplacements. De façon plus discrète, Bengal trouve également le point d'équilibre parfait pour ce qu'il représente et ce qu'il laisse à l'imagination du lecteur. Le scénario comprend des situations sadiques et des actes barbares. L'artiste se tient à distance d'un voyeurisme explicite et malsain, en faisant monter la tension par la description des préparatifs, et en évitant le gros plan sur le tranchage brutal, la perforation sadique, ou la plaie béante. Ce choix amplifie encore l'impact de l'acte, qu'il s'agisse de l'action de l'azote liquide sur le corps humain, ou de l'insertion d'un piment ouvert dans un rectum.



Dans la première partie du premier épisode (qui est double, plus de 40 pages), le lecteur acquiert l'impression d'un récit amusant jouant sur les conventions du récit d'action avec des bagnoles. Le scénariste a conçu une intrigue rapide et enlevée, démarrant par un vol audacieux, Glory Owen s'en prenant à des trafiquants, pour payer l'opération de son père. Il maintient l'historique des relations des personnages à un minimum, ne nécessitant pas d'effort de mémoire particulier du lecteur. Mais la dernière page de ce premier épisode ramène le récit dans une intrigue bien noire comme les affectionne Remender. Il est rapidement question, entre autres, de trafic d'organes et de prédateurs humains profitant de la vulnérabilité d'immigrants clandestins. La première moitié de l'épisode 3 est consacrée à l'histoire personnelle de Red (le père de Glory). Il a souhaité se soustraire à la vie de salarié, incapable de s'adapter aux valeurs intrinsèques du capitalisme, refusant de participer à cette forme d'exploitation de l'homme par l'homme au nom du dieu du profit. Il a réussi à construire une vie en marge de ce système reposant sur la consommation effrénée des ressources autant matérielles qu'humaines. Mais il a bien fallu payer le prix des points de jonction nécessaires avec la société constituée. Le lecteur familier des séries de Rick Remender retrouve là son état d'esprit assez pessimiste, ainsi que son thème de prédilection concernant la famille. Il sait qu'il ne s'agit pas de rebondissements mécaniques pour entretenir l'action, et il en a la preuve dans la sincérité qui se dégage des propos de Glory Owen et Pablo.



Avec ce premier tome, Rick Remender & Bengal ont trouvé un point d'équilibre épatant entre un récit divertissant et spectaculaire, s'inscrivant dans un genre entre road movie et grindhouse (à la fois du point de vue visuel et du point de vue de l'intrigue), et un récit reflétant un mal de vivre généré par l'inadéquation entre les aspirations de l'individu et les exigences matérielles de la vie.
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Naja, tome 4

L'illustration de ce quatrième tome met en scène le mystérieux "il". On est donc en droit d'attendre que le récit va tourner autour de lui. mais pas seulement, car Jean David Morvan a bien l'intention de jouer avec son lecteur. Et son jeu se déroule sur plusieurs tableaux. D'une part au niveau du scénario qui nous réserve de biens belles surprises et d'autre part dans la narration. En effet, il nous prend à parti dans la découverte de son histoire et nous rappelle sans cesse qu'il est le seul à connaître tous les tenants et aboutissants de celle ci. La narration joue également avec elle même car à aucun moment, nous ne pouvons savoir avec certitudes si le narrateur est l'auteur ou un quelconque personnage de l'histoire, déjà rencontré... ou pas. Et là c'est plutôt de sa part. Installer des faux semblants, des fausses pistes, jouer avec les certitudes, les interprétations et même les attentes du lecteur aussi finement, ça frise le chef d'oeuvre.

L'histoire se resserre autour de l'identité du commanditaire du meurtre de naja ainsi que celle de "Zéro". Peut être est une même personne, ou pas? Est ce un personnage déjà croisé ou un nouveau venu?

Ce qui est sûr, c'est que Morvan s'amuse.... pour notre plus grand plaisir... et il me tarde de me procurer le tome 5 qui annonce le final de cette série magnifique.
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Meka, tome 2 : Outside

On quitte l’aspect huis-clos pour se retrouver confronté à la ville détruite par les combats. Les personnages sont assez agaçants, leurs crises existentielles vraiment caricaturales. Le dessin est toujours assez brut mais bourré d’effets dynamiques redondants et artificiels. Il y a une tentative de construire une histoire avec des flashbacks, mais on tombe dans un embrouilamini fumeux que j’ai fini par survoler… Un scénario déjà vu et pas très approfondi, le tout est très artificiel et au final assez peu consistant. On ne sait pas si on doit s’intéresser à l’aventure ou à la relation entre les deux personnages, en fait ni l’un ni l’autre n’a retenu mon attention. Le graphisme non plus ne m’a pas convaincu, des bonnes idées graphiques, mais un trait pas toujours assuré, quelque image trop confuses et beaucoup d’effets de manches. Bref, vous vous en serez douté, pas grand chose à en retenir en ce qui me concerne.
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Luminae, tome 2

Ce tome 2 m'a agréablement surpris puisque je ne m'attendais pas du tout à ce que j'allais lire.

Outre les graphismes toujours aussi minimalistes et orientés manga, l'ambiance quasi mystique qui s'en dégagent illustre à merveille le récit qui lorgne du côté de la religion et du mysticisme.

On a ici affaire à un combat sempiternel qui oppose la lumière et les ténèbres, et surtout l'auteur insiste sur son caractère sans fin.

Les 6 dames de Luminae ont bien des allures d'anges combattants qui doivent déjouer les pièges orchestrées par les incarnations de ténèbres quand elles doivent proprement les affronter dans des combats titanesques.

Je ne sais trop quelles sont les références de l'auteur, s'il y en a, mais j'ai pris plaisir à engloutir les 70 pages de cette bd, tant les graphismes vous entraîne dans l'histoire avec une énergie et un dynamisme hors du commun. Et j'ai compris qu'il nous contait là l'éternel recommencement, cyclique du combat entre la lumière et les ténèbres, entre le bien et le mal, et que cet affrontement est nécessaire au maintien du fragile équilibre du monde sans lequel il s'effondrerait.
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Luminae, tome 1 : La dame perdue

Bon c'est parce que le trait si particulier de Bengal m'avait agréablement tapé dans l'oeil, que je me suis intéressé à ce diptyque. À la différence près qu'ici, il assure également le scénario.

On retrouve donc son style si épuré, qui rappelle un peu les mangas, et qui se suffit à lui même tant il est expressif et dynamique. D'emblée les premières pages se passent de texte, qui viendra plus tard. Son trait prend toute son ampleur dans les affrontements où même les cadrages participent au mouvement, créant ainsi une dynamique hors du commun.

Côté scénar, on est un peu largué au début puisqu'on arrive juste après une lutte acharnée qui s'est déroulée entre des "Dames" et une créature surpuissante, qui a les a dispersé et dont l'une est portée disparue. On découvre ainsi peu à peu le spitch de ce tome 1 mais l'auteur n'en dit pas long; juste l'essentiel pour nous permettre de ne pas lâcher prise. Mais c'est suffisant pour être diablement accrocheur, le design des Dames en question aisni que des créatures y participant grandement. On ne sait rien de ces Dames si ce n'est qu'elles accompagnent ( guident) et protègent une sorte de Sainte.

Les 70 pages de cette bd se lisent très vite ( et pas seulement parce que le texte y est minimaliste) et on a très envie de connaître la suite.
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Death or glory, tome 1

Quatre braquages et un enferrement.

Glory Owen aurait préféré se la couler douce loin des compromissions et des mauvais coups mais elle doit en une semaine chrono réussir un braquage lui permettant de financer la transplantation rénale dont son père chéri a cruellement besoin. Passé ce délai, Red Owen ne sera plus de ce monde. Seulement, Glory ne ciblera pas bien sa proie. Elle lèsera un sinistre caïd et déclenchera une vindicte frénétique. Dans une course-poursuite hallucinée, Glory va secouer des nids de frelons et contrarier des appétits féroces, la vie ne pesant plus grand-chose face à la voracité des ogres de barbaque.

Passé une couverture aussi accrocheuse que stéréotypée, le lecteur est immédiatement happé par les premières planches introductives, risquant une syncope des mirettes. En démarrant l’histoire dans un fastfood américain, le scénariste ancre son récit dans un contexte précis et prend immédiatement le lecteur à contrepied en brouillant la représentation du méchant. Rick Remender sait recycler et rénover tous les poncifs du genre en leur insufflant une bonne dose d’humanité saupoudrée d’horreur. Bengal est un dessinateur français disposant d’un potentiel impressionnant. Généreux, il n’hésite pas à peaufiner les décors et les détails. Il a aussi su s’inspirer des mangakas pour les mouvements, les cadrages et les expressions faciales. D’autres volumes doivent suivre et s’ils font autant de tonneaux réussis, caracolant de surprises ébouriffantes en volte-face débridée, montant d’un cran la pression à chaque chapitre, le lecteur n’a plus qu’à ronger son frein en attendant.
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Naja, tome 5

C'est avec un scénario plus qu'alambiqué que jean David Morvan explore le parcours de Naja, son héroïne, et à travers elle les méandres de la douleur, de la souffrance, du sado masochisme, et de l'amour, et comment le plaisir naît de la douleur et inversement.

Cette conclusion à la série est difficile à suivre pour plusieurs raisons. D'une part, le choix narratif basé sur l'alternance est en soi assez difficile à suivre. En effet en complément du narrateur principal, l'auteur place tel ou tel personnage dans ce rôle là lorsque celui ci raconte des événements de son passé. Cela rend d'autant plus compliquée la tâche de comprendre correctement ce qui nous est raconté. Assurer alors une continuité pour ne pas perdre le fil du récit devient ardu. Même si ce choix rend la lisibilité complexe, il n'en sert que mieux le rythme du récit.

D'autre part, l'auteur a choisi d'explorer le sado masochisme, afin non pas d'y apporter des réponses mais de tenter d'en comprendre les mécanismes. Mais ce sont surtout les mécanismes de l'amour qui l'intéressent à travers cette pratique considérée comme relevant d'une pathologie psychiatrique sévère. Le sujet est déjà difficile en soi et son traitement le rend encore plus difficile d'accès, mais non moins intéressant.

Pourtant la résolution du récit montre que l'auteur s'attache plus à la libération de son héroïne qu'à ce qui fait sa souffrance, ou plutôt son absence de souffrances. L'inceste est également un thème injecté dans l'histoire et même s'il n'est pas exploré en profondeur, ses effets dévastateurs constituent pratiquement l'essentiel du récit. Il est le support de l'intrigue.

La conclusion est assez ambiguë et troublante selon moi car dans ce que j'y ai compris, Jean David Morvan nous dit qu'on ne peut guérir ou trouver la paix, ou être libérer d'un fardeau que par la souffrance et dans la douleur.

L'auteur explore également le thème de la vengeance ( et de l'héritage familial, contre lequel il met en garde) et je vous laisse découvrir à la lecture de ce tome comment il la traite, sans vous en dire davantage car cela révèle judicieusement la résolution, et joue pour une grande part dans la construction du scénario.

Au final, cette série m'a apporté un grand plaisir de lecture, autant par l'intrigue, le récit que par les graphismes, saisissants de rythme et de force.

Il y aurait certainement des approfondissements à apporter concernant le sujet traité mais cela dépasse de loin mes compétences.
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Naja, tome 2

La froideur est toujours de mise dans ce tome 2 mais c'est surtout dans les propos du narrateur et la distance ou l'indifférence qui s'en dégage, comme un reporter qui lirait froidement son article sans aucune émotion alors que le sujet prête à vomir.

Nous faisons ici connaissance de numéro 1, qui se fait appeler Max et semble être l'exact opposé de Naja dans ses méthodes de travail. Alors qu'elle est froide et réglée comme une machine, lui est beaucoup plus sociable et son naturel avenant ne laisse absolument pas deviner sa véritable nature. Une première confrontation a donc lieu et c'est à l'avantage de Naja mais le narrateur choisit de nous ramener dans le passé pour expliquer celle ci. Il en profite pour décrire ce que pense naja des différents pays qu'elle traverse ( Haïti et le Japon) et c'est loin d'être rose. la critique sociale et politique de chaque pays montre leurs pires côtés, révélant des pratiques loin d'être recommandables. Au passage il fait fi de la richesse du pays, qu'il soit développé ou du tiers monde. Il le fait à travers les yeux de Naja, comme pour expliquer qu'elle déteste tout le monde et justifie en cela sa nature mortifère. Pourtant lorsque Naja doit prendre des décisions par elle même, c'est bien un léger souffle d'humanité qui semble émerger de sa froideur....

Cette bd est passionnante...
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Naja, tome 3

Une fois n'est pas coutume, et c'est quelque part logique, Jean David Morvan nous présente le troisième belligérant de l'affaire, le tueur numéro 2 mais il insiste moins sur lui. Il y a moins de détails, sa personnalité n'est aussi fouillé que pour Naja ou Max. On apprend simplement que lui aime tuer les humains.

La confrontation se fera forcément dans le sang, et à l'image de la poussière qui dérègle une horloge minutieusement réglée, le scénario de Morvan prend son propre contrecoup. Depuis le tome 1, l'auteur nous installait dans une sorte de rythme un peu peinard où l'on découvrait les personnages mais jusque là aucun lien entre eux si ce n'est qu'ils vont devoir s'affronter. L'assertion " Quand le tueur numéro 1 d'une organisation a un contrat sur le numéro 3, comment réagit le numéro 2?" prend une partie de son sens et Morvan surprend et aime surprendre son lecteur en jouant sur les interprétations de celle ci.

Donc un premier bouleversement qui en dit long sur les intentions de l'auteur et un dénouement qui va encore plus loin et qui promet de bons moments jouissifs.

J'aime beaucoup le style de l'auteur qui révèle des informations, jouent avec le temps, n'en dit jamais trop justement pour jouer avec nous et nos interprétations. Ils jouent aussi avec les codes du genre, ce qui rend son récit surprenant pratiquement à chaque page. Même s'ils sont peu caractérisés, les personnages principaux, à l'exception de Naja dont il affine le portrait dans chaque tome, sont passionnants parce que définis simplement et uniquement parce qu'ils sont. Ce sont des tueurs. Point. Cela renforce d'autant plus le parallèle entre la vie et la mort qui lane sur la bd, et qui interroge incidemment le lecteur. Naja se cherche entre un ici qu'elle déteste, et un ailleurs qu'elle adule. Mais sa recherche de la souffrance n'est elle pas une recherche de la vie, elle qui est déjà morte une fois? Naja n'a donc pas d'autres moyens que de passer par les extrêmes, d'où les scènes masochistes d'auto mutilation. Mais peut on parler réellement de masochisme?

Jean David Morvan nous propose là une expérience de la vie et de la mort, entre douleur, souffrance, amour, haine, recherche de soi et de sa propre existence, recherche d'un sens en fin de compte. Et c'est juste magnifique....
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Naja, tome 1

Superbe bande dessinée que j'imaginerais bien réalisée en film par Ridley Scott ou Quentin Tarantino ! Tueurs à gages qui veulent s'entretuer, ça pulse !

J'ai lu l'édition intégrale et je ne voulais pas lâcher avant la fin !
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Death or glory, tome 1

Rick Remender est un auteur que j'apprécie particulièrement, c'est donc avec plaisir que je me lance dans une de ses œuvres, où pour le plaisir de nos yeux il est accompagné du dessinateur français Bengal.



Death or Glory, qu'est ce que c'est ?

Nous allons suivre l'histoire de Glory, une jeune femme vivant avec Red, son beau père, et un groupe de routier.

Groupe refusant les règles et vivant en dehors de la société.

Mais quand un jour, Red tombe malade et que sa seule solution est la très onéreuse transplantation d'un foie, comment s'en sortir ?

Pas le choix, voler l'argent de ce qui semble être un trafic de drogue.

Mais cela est-il vraiment aussi simple ?



Série complète en 2 tomes,

Le tome 1 rempli parfaitement son rôle, il nous présente les personnages, héros et antagonistes, l'intrigue et arrive à nous surprendre avec des choses qu'on ne s'attendait pas à voir.

Pour le tome 2, c'est beaucoup plus compliqué... on se retrouve sur une course poursuite simplète, on a juste l'impression de lire une adaptation d'un fast & furious. Dans le scénario plus rien ne nous surprend, pire tout est téléphoné, les personnages ont perdus leur charisme, et on fini par se dire tout ça pour ça ?!
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Death or glory, tome 1

Rick Remender et Bengal nous régalent. Dans un univers très orienté "comics" (que ce soit le scénario ou les dessins), ils créent une héroïne forte et faible à la fois. Glory est incroyable.



Forte... Glory l'est. Elle trace dans la vie. Elle choisit son destin. Elle bricole ses caisses comme personne. Elle a l'amitié tout comme la haine... indéfectibles.



Faible... Elle l'est aussi. Son passé, ses amours, la perte de sa mère, le cancer de son père... tout cela l'a minée. Mais elle survit et quand elle décide un truc... elle va jusqu'au bout.



Le bout... c'est la cavale après avoir braqué les personnes "qu'il ne fallait pas"... Elle se retrouve coursée par son ex, la police, des catcheurs...



Heureusement, elle peut compter sur ses amis. Parmi ceux-ci, les conducteurs de trucks qui parcourent les routes.



Le scénario ffile à toute allure. Les dessins très orientés comics sont puissants. Le tout provoque parfos la nausée mais le rythme de lecture est rapide, compulsif, pressé... Je suis arrivé au terme du tome avec un clair sentiment de "trop peu"... J'en voulais plus. Tout mon corps, mon esprit criait "encooooooore". Entre Death et Glory, j'ai choisi... Glory...
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Death or glory, tome 1

Une histoire originale, qui même trafic humain, trafic d'organes, clandestins, voitures, camions, mythe de la liberté vs le capitalisme.

Un effet sur la couleur des plus sympathiques.

Hâte de lire la suite.
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Luminae, tome 1 : La dame perdue

L'histoire : Un être maléfique est apparu. Luminae serait-elle en danger ?

Notre avis : Ce premier tome pose de nombreux éléments de l’intrigue et présente les personnages. Relativement simple derrière des apparences de complexité, l’intrigue se révèle très manichéenne.

Lisez la suite en cliquant sur le lien !
Lien : http://123otium.canalblog.co..
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Death or glory, tome 1

Death or Glory c'est de l'action à toute vitesse avec un rythme effréné, surtout après un premier tome qui laisse très peu de pause au lecteur.

Malheureusement, c'est un peu tout ce que l'oeuvre a à proposer. On retrouve les codes de Remender dans la construction des personnages et dans les relations familiales et amoureuses qui sont toujours tumultueuses. Mais il manque quelque chose, du développement des personnages, de la profondeur dans le récit,...

Les dialogues sont dans la même lignée, il manque du piment je trouve pour réussir à me captiver tout du long (et le titre ne fait que 2 tomes).

Il reste néanmoins des dessins attirants avec une superbe colorisation pour maintenir notre regard sur l'oeuvre.
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Naja, tome 5

Voici la conclusion de cette saga dynamique et parsemée de tueurs impitoyables.



Le lecteur connaissait déjà l’identité des trois tueurs et celle de leur chef, savait que c’était « il » qui avait mis le feu aux poudres et avait même eu l’occasion de croiser « Jazz Maynard » lors du tome précédent. Mais malgré tout ça, il restait à connaître le fin mot de cette histoire, le pourquoi de tous ces événements, donc largement de quoi tenir le lecteur en haleine et de quoi remplir encore un album, extrêmement riche en révélations.



Le fait de garder toutes ces révélations pour la fin ne présente évidemment pas que des avantages et l’on peut également reprocher à l’auteur de finalement vouloir en faire un peu trop. Une surenchère au niveau des révélations qui ne nuit heureusement pas à la cohérence de l’ensemble, même si certains rebondissements sont assez capillo-tractée. Le lecteur ne ressortira cependant pas déçu de cette conclusion qui lui permet d’apprendre les derniers secrets concernant Naja et les motivations de chacun. Et les motivations de ces tueurs importe finalement peu, car le fait de les avoir accompagné au fil des tomes valait déjà largement le détour.



Le système narratif en voix-off est toujours aussi efficace. Cette narration très proche du lecteur continue d’être plaisante et donne l’impression au lecteur de ne pas lire l’album tout seul. Combiné avec une construction irréprochable, cette narration efficace insuffle un excellent rythme au récit. Graphiquement, Bengal contribue indéniablement au dynamisme que dégage cet album: un découpage aéré qui lui laisse suffisamment de place pour s’exprimer, des scènes d’action très fluides et une mise en couleur splendide et très efficace lors des flashbacks.



Mais ce qu’il faut retenir par-dessus tout après la lecture de ce dernier tome, c’est que Naja déteste tout le monde, sauf les Belges. Et oui, Naja a bon goût et je m’en réjouis. Naja aime également les Bruxellois, tout comme Morvan, qui profite d’ailleurs de cette conclusion pour faire un petit (enfin non, un gros) clin d’œil à Eliane et Cédric de la librairie Forbidden zone, reconvertis en trafiquants d’armes pour l’occasion.



Et bien moi aussi, je l’aime Naja !



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Naja, tome 4

Le quatrième et avant-dernier tome de cette saga est riche en révélations, mais garde suffisamment sous la main pour le dernier volet.



Après avoir présenté Naja, tueuse N°3 et héroïne de la série, lors du premier tome, Max, le tueur N°1, lors du deuxième volet, et le N°2 de cette organisation dirigée par le mystérieux Zéro lors du tome précédent, le duo Morvan-Bengal ("Meka", "T.O.O") confirme le retour de l’énigmatique « il ».

L’auteur reprend le lecteur là où il l’avait abandonné et décide de faire intervenir « il » pour sortir les trois tueurs professionnels de ce mauvais pas. Mais, se rapprochant de la fin de cette série, l’auteur va également proposer quelques révélations intéressantes. Outre le rôle de « il » dans le désordre qui règne au sein de l’organisation de Zéro, Morvan va également revenir sur l’histoire familiale de Naja et livrer l’identité de Zéro au passage. Profitant d’un voyage à Barcelone, il va même faire intervenir "Jazz Maynard", le héros de Raule et Roger, dans sa saga. Une belle surprise !



Le système narratif en voix-off est toujours aussi efficace. Cette narration très proche du lecteur continue d’être plaisante et donne l’impression au lecteur de ne pas lire l’album tout seul. Combiné avec une construction irréprochable, cette narration efficace insuffle un excellent rythme au récit.



Graphiquement, Bengal contribue indéniablement au dynamisme que dégage cet album: un découpage aéré qui lui laisse suffisamment de place pour s'exprimer, des scènes d'action très fluides et une mise en couleur splendide et très efficace lors des flashbacks.



Vivement la conclusion !
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Compositeur de musique de films américain, il signe les musiques de : "Le Nom de la rose" (Jean-Jacques Annaud, 1986), "Jeux de guerre" et "Danger immédiat" (Phillip Noyce, 1992 et 1994), "L'Affaire Pélican" (Alan Pakula, 1993), adaptés des romans d'Umberto Eco, de Tom Clancy et de John Grisham.

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