Céline B.

Ce soir, j'ai compris que je suis attiré par ma toubib.

Je dois me reconstruire seule, comme je l'ai toujours fait, seulement, à cette simple idée, mes yeux s’emplissent des larmes que je refuse de laisser couler. Il faut que je sois forte.

Je veux demeurer ici, à l'abri, dans le cocon qu'il m'a créé, dans notre bulle rien qu'à nous. J'ai envie qu'il me dise toutes ces choses que je rêve d'entendre, qu'il me fasse redécouvrir cette partie de moi que je cache depuis si longtemps.

Je me rends compte [...] à quel point la solitude peut être pesante et nous atteindre même si nous sommes entourés.

Je parle beaucoup quand je veux. Le silence est parfois plus parlant que tous les mots du monde.

Nous sommes maitres de notre destin, les choix que nous faisons doivent être uniquement guidés par notre cœur et nos envies, et non par le regard des autres.

La vie est cruelle, elle nous prend ceux que nous aimons le plus au moment où nous avons le plus besoin d'eux.

Le passé ne nous définit pas, seul le présent le peut.

Il resserre son étreint, m'apaise par ce simple geste, alors que la culpabilité m'étrangle. C'est moi qui devrais le consoler, le rassurer, surtout dans ce moment difficile à gérer, pas l'inverse. Seulement, mes démons sont plus forts que ma volonté, et je dois lutter de toutes mes forces pour les repousser, afin qu'ils ne m'emportent pas une nouvelle fois dans leurs ténèbres que je connais par cœur.

– Tu l'apaises, la rassures. Elle ne le reconnaîtra sûrement pas, mais elle tient à toi et, surtout, elle a besoin de ta présence dans sa vie. Vous êtes le yin et le yang. Vous vous complétez. Ne te pose pas de questions, sois heureux tout simplement.

Auprès de lui, je ne me reconnais pas. Moi, la terrorisée des relations amoureuses, qui ne laisse habituellement aucun homme entrer dans ma vie, sauf dans mon lit, je me retrouve à ne pas vouloir le quitter et à tout faire qu'il se sente bien.

– Arrête de dire n'importe quoi ! Tu es un être humain, bordel, avec tes peurs, tes joies, tes démons que tu n'arrives pas à gérer, et tu es dépassé, ça arrive à tout le monde ! Mais tu ne peux pas prétendre être un monstre simplement parce que ta plus grande hantise est de faire du mal à une femme, quand jamais tu n'as levé la main sur l'une d'elles.

Je veux la protéger, mais le danger, c'est moi.

– Parce que tu penses que c'est une bonne idée ? Tu crois que personne ne se rend compte que tu vas mal. Merde, c'est nous les fous, mais, quand je te vois te comporter ainsi et mettre ta vie en danger, je ne comprends pas, dis-je en haussant le ton.

Comment cette femme peut-elle voir du bien en moi ? Je ne suis que noirceur et violence.

Pour la première fois depuis longtemps, on m'a traité comme un être humain, et non comme un fou.

Le monstre, c'est moi.

Je veux qu’elle sache combien je l’aime.

Elle quitte la maison, et mon cœur se serre de peur de la perdre.

La vie est cruelle, elle nous prend ceux que nous aimons le plus au moment où nous avons le plus besoin d'eux.