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Citations de Habiburahman (12)


J'ai trois ans et je vais devoir grandir avec l'hostilité des autres. Je suis déjà hors-la-loi dans mon propre pays, hors la loi dans le monde. J'ai trois ans, je ne sais pas encore que je suis apatride. Car sur mon berceau s'est penché un homme tyrannique qui m'a tracé un destin auquel il me sera difficile d'echapper: je serai fugitif ou je ne serai pas.
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On évite de parler des expériences personnelles avilissantes que les militaires nous font vivre. Leur simple souvenir est une torture. Raconter, c'est revivre l'humiliation et aggraver la fragilité de notre communauté. Raconter, c'est ajouter des témoins et des passeurs d'histoire à notre servitude. A quoi bon ? Qui se soucie de changer nos destins ?
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Je ferme les yeux. Je m'imagine là-bas, avec eux. Non, je ne les oublierai pas. Je les garde au fond de mon cœur. Je resterai près d'eux. Près de vous. Je ne serai pas votre fardeau ni votre chagrin. Je serai votre solution. Tôt ou tard. Je te le promets, papa.
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Tous les hommes ont le même Dieu, Habib. Mais nous avons des croyances différentes et une image de ce Dieu qui nous est propre. De ces diverses interprétations découle ce qu'on appelle les religions. Et ce qui peut garantir la coexistence pacifique de ces religions est la tolérance.
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Avec les armes et la religion, les médias sont véritablement le troisième pouvoir de la dictature.
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En 1991, durant l'opération "Belle nation immaculée", le village a été mis à sac. Chaque maison a été fouillée, des centaines de villageois, parmi lesquels des oncles, des cousins et des amis de ma mère ont été interrogés puis arrêtés quand d'autres ont dû donner leurs biens ou payer des amendes pour éviter d'être arrêtés ou battus. Certains ont disparu. Toujours pour le même crime : exister.
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Pour grandir, il faut arrêter de constamment penser à jouer et, pour échapper au destin qu'a décidé à notre place le régime birman, il faut que tu étudies. L'éducation est la clé de l'émancipation.
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J'ai trois ans et je vais devoir grandir avec l'hostilité des autres. Je suis hors-la-loi dans mon propre pays, hors-la-loi dans le monde. J'ai trois ans, je ne sais pas encore que je suis apatride. Car sur mon berceau s'est penché un homme tyrannique qui m'a tracé un destin auquel il me sera difficile d'échapper : je serai fugitif ou je ne serai pas.
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Le dictateur U Ne Win fait régner la terreur en Birmanie depuis des décennies. En 1982, il a un nouveau projet : réinventer l'identité nationale et fabriquer un ennemi factice pour entretenir la peur. Il promulgue sa nouvelle loi : dorénavant, pour garder la citoyenneté birmane, il faudra appartenir à l'un des cent trente-cinq groupes ethniques reconnus, groupés en huit "races nationales". Celui des Rohingyas n'en fait plus partie. D'un trait de plume, notre ethnie disparaît officiellement.
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 Habiburahman
" - Habib, ça fait dix ans que j'ai fui l'horreur de l'Arakan. J'ai remercié Dieu de m'avoir sauvé. Mais ces dix années en exil ont été dix années où, jour après jour, je n'ai fait que survivre. A tout moment, tu peux être arrêté. Que ce soit en Malaisie ou en Thaïlande."
La tristesse se lit sur son visage. Ces dix années de peur, de solitude, de douleur, sont ancrées un fond de son regard.
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 Habiburahman
Je bondis par la fenêtre. Mon corps est porté par un vent de liberté, comme si je n'avais plus de douleurs. Je suis le chemin tracé par U Thant qui s'est faufilé entre les barbelés. Ce n'est que plusieurs mètres plus loin que je ressens la brûlure des fils de fer qui ont lacéré mes plaies. Il faut le temps de les apprivoiser et de les oublier, comme les autres. La liberté qui m'appelle est plus forte que tout.
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 Habiburahman
Papa ne cesse d'écrire sur ses vieux cahiers jaunis. Il dit que seuls les documents écrits permettront de faire connaître notre histoire de l'Arakan et notre identité. Quelques intellectuels rohingyas lui confient qu'ils gardent eux aussi précieusement leurs souvenirs cachés sous une planche de bois ou sous u oreiller. Parfois de vieilles photos datant des années 1930. Elles sont devenues rares, ces images de jeunes Rohingyas, diplômés, avocats, médecins ou professeurs. L'apartheid meurtrier n'existait pas encore.
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