Horne

Le texte sobre et puissant trouve un bel écho dans les planches expressives de Horne.
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Le narrateur : Georges, avec son passé d'étudiant militant parisien, dans les années 70. C'est ainsi qu'il a connu Sam, passionné comme lui de théâtre. Sam est leur exemple à tous, ayant osé braver la dictature en Grèce. Georges et Sam deviennent deux amis très proches, deux frères. Un jour, Sam demande à Georges de réaliser son propre rêve : faire jouer Antigone à Beyrouth. Sa santé ne lui permet plus de monter ce projet lui-même. Le Liban est en guerre. Le but est de rassembler coûte que coûte des acteurs de différentes religions (juifs, musulmans et chrétiens), donc des ennemis qui joueraient le temps d'une trêve. Georges n'écoute que son coeur, laisse femme et enfant à Paris pour partir à Beyrouth, à ses risques et périls. Là se dévoile alors toute l'atrocité de la guerre, rendant même puériles les manifestations étudiantes.

Un texte magnifique, très émouvant. Et l'émotive que je suis a pleuré très rapidement...

Hjhg

Georges est étudiant au milieu des années 70. Militant d’extrême gauche, il est pétri de rêves, de convictions et d’espoirs. Sa rencontre avec Sam, juif grec fuyant la dictature de son pays, lui ouvre les yeux sur une réalité qu’il ne pouvait soupçonner. Sam le fou de théâtre n’aura pas été en mesure de mener à bien son grand projet. Frappé de plein fouet par un cancer, il ne pourra mettre en scène l’Antigone d’Anouilh dans un Liban en guerre. Tout était pourtant prêt pour « réunir des ennemis » et leur offrir une parenthèse enchantée au cœur d’un champ de bataille. Dans son casting, Antigone était palestinienne et sunnite, Hémon son fiancé, druze, Créon, le père d’Hémon, maronite. Les gardes devaient être joués par trois chiites, la nourrice par une chaldéenne et Ismène par une catholique arménienne. Sur son lit de mort, Sam demande à Georges de se rendre sur place pour monter la pièce. Ce dernier accepte sans savoir ce qui l’attend vraiment. Mais une fois arrivée à Beyrouth, il comprend vite qu’il ne sortira pas indemne d’une telle aventure…



« Voler deux heures à la guerre en prélevant un cœur dans chaque camp ». L’idée est belle mais sa réalisation vouée à l’échec dans le Liban de 1982, le Liban du massacre de Sabra et Chatila. Je n’ai pas lu le roman, néanmoins il se dégage de cet album une intensité dramatique que j’imagine encore plus forte dans le texte d’origine. Chalandon touche à l’intime et à l’universel, il mélange avec brio la petite et le grande Histoire en soulignant l’impossible mise en œuvre d’une trêve poétique face à l’absurdité, la violence et la folie des hommes.



Les choix graphiques d’Horne sont au diapason du récit. Son trait aiguisé comme une lame et proche du crayonné traduit l’urgence, la tension, la souffrance, l’ambiance pesante. Le gris délavé met en lumière un Liban en ruine et ses décombres fumantes sous un ciel bas et triste.



Une tragédie bouleversante, belle et désespérée, qui enterre les illusions de l’utopie sous les cendres du chaos. Je n’ai plus qu’une envie maintenant, me jeter au plus vite sur le roman et le dévorer d’une traite !




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J'ai beaucoup aimé cette variation de Foenkinos sur Lennon. On sait qu'il y a du vrai, et qu'il y a la part imaginée par l'auteur, sa vérité à lui ou plutôt, celle qui lui convenait mieux. J'ai trouvé ça intéressant ainsi que cette façon de présenter Yoko Ono autrement que comme cette vilaine sorcière qu'on nous a toujours décrite. Les puristes seront peut-être décus mais moi j'ai apprécié ce côté de l'écrivain qui, dans un roman, peut se permettre des accommodements avec la vérité. C'est ça la liberté créatrice à mon sens.

Je crois bien que j'ai le coup de cœur pour tous les livres de cet auteur... c'est grave Docteur ? J'ai dévoré En Cas de Bonheur, la Délicatesse, Charlotte, puis Lennon. Et je ne compte pas m'arrêter là... J'adore l'écriture fluide et formidablement belle de Foenkinos. Je me retiens de dégainer un surligneur, car finalement il faudrait tout relever tant les phrases sont jolies ! Ce livre m'a ravie. Il se lit facilement, et il est un délice, à chaque page !

Rythmée par les séances de psychanalyse, cet album reconstitue la vie de John Lennon en s’attardant sur ses tournants de vie. L’abandon d’une mère, la découverte de la musique, la rencontre avec Yoko Ono, la dislocation des Beatles sont autant de marqueurs d’une trajectoire aussi brève que dense.

On découvre ainsi l’homme rongé de doutes derrière la star planétaire, pas toujours sympathique dans cet exercice de vérité. Le dessin en noir et blanc assez sage dans sa forme est ici purement illustratif. Dommage, le personnage et la matière si riche auraient mérité mieux.

Même si c'est romancé et qu'il y a une grande part d'imagination de l'auteur, j'ai appris beaucoup sur Lennon et les Beatles avec ce livre. C'est un monologue puisque ce serait ce qu'aurait confié Lennon à son psy, mais cela se lit sans ennui, c'est vivant.

Un très bel album qui rend hommage au personnage sans le mettre sur un piédestal.
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Quel plaisir que ce retour en arrière afin de passer du temps avec les Beatles. Biographie de John Lennon de son enfance à son assassinat, en passant par les relations difficiles avec ses parents. Serait-ce que, seuls les blessures de l’enfance, fassent un grand artiste ? Puis, nous côtoyons plein d’artistes célèbres de l’époque. La vie chaotique de l’artiste n’est pas toujours à son avantage. Ecriture fluide agréable à lire, bien documentée, rien d’original.

Réaliste, mais sans réelle âme ou originalité, Lennon est à réserver aux inconditionnels du créateur d'Imagine.
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Je lis les "Zodiaque" dans l'ordre du zodiaque, bien qu'ils puissent se lire dans le désordre - c'est plus facile pour moi de savoir ce que j'ai déjà lu.

L'histoire, comme le premier, est palpitante. Maintenant que je connais le principe, j'essaie de deviner le pouvoir de l'homme né sous le signe du taureau. Comme le précédent tome, ce n'est pas ce qu'on pourrait imaginer, ce n'est pas en lien direct avec le signe - et je n'ai pas deviné avant qu'il ne l'explique.

L'histoire, la chute, le pouvoir, j'ai découvert tout ça avec beaucoup de plaisir. Je me suis laissé emporté par le scénario. Par contre je m'aperçois jusque là que, contrairement à ce que j'avais cru comprendre avec la 4e de couverture, le pouvoir ne donne pas toujours une fin heureuse à l'histoire de ces gens. Je suis toujours un peu destabilisée par l'atmosphère de tristesse qui plane sur les pages de la série.

Et enfin, les dessins... Si le trait est réaliste et assuré, certaines planches sont franchement repoussantes. L'expression des visages est souvent figée, caricaturale, et dans l'ensemble les personnages sont plutôt moches.

C'est donc une petite déception pour moi de ce côté là. Mais je continuerai la série pour les histoires des personnages doués d'un pouvoir lié au Zodiaque !

Une belle BD dans laquelle John Lennon est mis en scène face à psy, retraçant le cours de son existence. C'est très intéressant, si comme moi vous n'en savez pas tant que ça sur la vie de John Lennon, vous allez apprendre des choses et avoir même envie d'en savoir encore plus !

La bourse ne m'intéresse pas trop donc j'ai pas trop aimé le début puis j'ai accroché sur la fin, lorsque Mélanie Hodges plonge dans le bayou et ramène un coffret à John Bull.

Niveau graphismes, je trouve les dessins moins réussis que dans le tome 1. Les personnages ont les traits trop marqués.

On retrouve encore un épilogue muet à la fin, comme pour le Bélier, très explicite, on devine les intentions du personnage.

Autant le titre du premier tome était judicieusement choisi : "Le Port de la Lune : Rue Abbé de l'Epée" puisqu'il était fort question de l'Ecole pour les jeunes sourd-muets fondé à Bordeaux par cet homme et puisque la principale héroïne est une jeune inspectrice de police sourde.

Mais pourquoi avoir intitulé le second tome "Le miroir d'eau" ? Puisque l'action se situe en 2000, et à cette date, ce n'était que la construction du tram. Pour le Miroir d'eau, il faudra attendre six ans de plus. Cette BD étant si bien référencée sur Bordeaux, c'est décevant. Même si une importante découverte est faite Place de la Bourse, sur le chantier du tram, et que le miroir d'eau sera édifié à proximité, entre le tram et la Garonne.

Le récit est, de mon point de vue, bien construit, avec ses parts de mystères qui se résolvent peu à peu.

Les personnages sont tout à fait crédibles avec leurs faiblesses, leurs défauts et toutes leurs qualités qui transparaissent au travers d'une petite phrase, d'un geste de tendresse ou d'un moment d'agacement.

Comme par exemple Jimmy, le flic à l'humour lourdingue, macho mais compétent et efficace, toujours prêt à..."balancer une vanne" pour mieux rigoler. Complètement à l'opposé de Maya, sauf pour l'efficacité.

Bref, une bonne équipe de flics.

Pour le reste, assez déçue. Trop de couleurs tendres. C'est oublier que même si Bordeaux est devenue une ville "blonde" elle cache aussi ses turpitudes. Trop "ligne claire" le dessin. Trop... touristique. Trop simple.

Et puis la fin : Maya en robe aguichante, une rose à la main allant inviter à déjeuner celui qu'elle espère séduire...euh...on n'en voit pas tous les jours de pareilles scènes !

Et le main articulée positionnée en un des signes de la langue des sourd-muets.

Décidément je l'ai trouvé décevant ce second tome ; peut-être en espérais-je beaucoup trop ?

Voilà un premier tome prometteur. Ouverture très sombre, très inquiétante et d'autant plus, qu'en quatrième de couverture une phrase, rouge sang, augmente la pression :"Personne ne sort indemne de la confrontation avec l'univers psychiatrique". Brrrrrrr !

Et puis, commence une enquête de police suite à une lettre anonyme. Et là, tout devient - presque - banal.

Certes les personnages sont bien campés, certes il y a des surprises, certes il y a cette jeune inspectrice atypique puisque sourde de naissance, ce qui ne l'empêche pas de tenir sa place avec efficacité dans l'équipe du commissariat.

Heureusement, qu'il y a les pages sombres consacrées à un individu en plein cauchemar, ou en pleine crise.

D'accord, Bordeaux est bien "croqué", d'accord l'histoire de l'Abbé de l'Epée est bien racontée, mais s'il n'y avait pas eu cette intrigue inquiétante : victime, malade mental, enfermé dans une cellule ou oublié dans une cave (???), je ne suis pas certaine que j'aurais poursuivi la lecture.

Et comme j'ai attaqué dans la foulée, le second tome, je constate avoir bien aimé ce premier tome.

Une fois lu le premier tome, le thème est certes un peu éventé !

Le tome n'en reste pas moins très agréable à lire.

Un magnat de la finance, le signe zodiacal du taureau, et les effets attachés à ce médaillon....

Le tout servi par un dessinateur différent, qui apporte une petite touche de nouveauté, par rapport au tome 1.

J'ai vraiment beaucoup apprécié ce tome.

Dans la lignée des précédents, l'histoire se poursuit de plus belle, les véritables intentions de certains personnages se font jour, les révélations se découvrent, des relations se nouent, le passé resurgit et la finalité approche....

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Les pistes des différentes enquêtes suivies par l'équipe de Maya convergent toutes vers la même adresse... Mais c'est la mort d'un SDF, connu par Maya, qui permet à cette dernière de trouver la victime emprisonnée et dont seul le lecteur (et le SDF) avait "entendu" les plaintes dans le tome précédent...

Les indices menant à une conclusion restent brouillons jusqu'au moment où Maya puisse (enfin) interroger la personne sauvée par son intervention, à l'hôpital Pellegrin, et qu'elle découvre le lourd passé psychiatrique de la victime... L'histoire se termine alors rapidement sur le Pont de pierre...



L'intrigue, quoique confuse, sait néanmoins maintenir l'intérêt, mais le lecteur doit rester concentré. Par contre, on peut regretter deux, trois maladresses dans le scénario et quelques questions restées sans réponses (concernant l'enlèvement de la victime, p.e.)

Dans le premier tome, l'accent était mis sur la surdité de Maya...Corbeyran confirme dans ce volume du diptyque son attirance pour l'univers des personnes marginalisées, et aborde, en collaboration avec la psychologue et co-auteur Bénédicte Gourdon, la "folie" et la psychiatrie.



Cependant, c'est Maya, engagée, passionnée et altruiste, qui reste le personnage principal que les dessins toujours réalistes d'Horne met avantageusement en relief...dans ce "Port de la lune", cher à Bordeaux !