Quand les vieux maris quittent leur femme, on les comprend, on leur trouve toutes sortes d’excuses, mais quand ce sont les femmes…
- Oh, tu parles, j’ai jamais été une mère parfaite !
- Ça n’existe pas, cette race-là… Et tant mieux !
- Mon petit, rassure-moi, tu n'as pas vu de cycliste végétarien sur le chemin ?
- Non, m'sieur le sénateur, je ne crois pas.
- Ouf ! Souviens-toi de ce que je t'ai déjà dit : si un jour tu en croises un, pousse-le très fort pour gagner du temps et cours très vite et très longtemps. On ne peut pas faire confiance à quelqu'un qui porte un collant moulant et qui a forcément été cannibale dans une vie antérieure !
- Madame, madame ! Antoine fait des grimaces.
- …
- Madame, madame ! Ils ne vous écoutent pas au fond !
- Ça suffit !
- …
- Je me demande bien ce que tu aurais fait en 39...
- Je ne sais pas, je fais du 33.
Parfois, on se noie dans une mer à boire. Aussi rouge qu’un cœur qui cesse de battre. On regarde vers la surface, à la croisée de chemins sous-marins: remonter ou se laisser aller.
Tu te fous de nous, maman ? Tu te casses comme si de rien n’était le jour de ton anniversaire ? C’est une mauvaise blague, c’est ça ? !
- Stéphanie, je quitte ton père et ça ne concerne que lui et moi.
Tu n’as pas à t’en mêler et ton père n’a pas besoin d’une avocate en la personne de sa fille !
Si j'étais croyante, je prierais. À la place, j'écris.
— Tu sais, faut pas croire, je l'ai aimé, hein ! Mais on s'est usés, l'amour s'est usé. Très vite en fait... Y en a, c'est la vie qui les use. Nous, on a fait ça comme des grands, sans malheur... Et mes gosses, ils ont changé en devenant adultes. Mon fils est égoïste, ma fille ne se soucie que de ce que pensent les autres. Je ne les reconnais plus parfois. Il paraît qu'on a les enfants qu'on mérite...
— J'aurais bien aimé avoir une mère comme toi.
— Oh, tu parles, j'ai jamais été une mère parfaite !
— Ça n'existe pas, cette race-là... et tant mieux !
– C'est ta mère qui va être contente de te voir !
– Elle est morte il y a 15 ans, papa...