Kaly Swann

Chapitre 2 :

Stephen

«… Une femme comme ça sous mon toit pour s’occuper de ma fille, ça va être littéralement l’enfer pour moi ! Je perçois en plus de ça une impertinence et un tempérament de feu, comme la couleur de ses cheveux ! Sa voix, un brin moqueuse, me ramène au problème.

— La grippe ? Sérieusement ? Vous êtes conscient que nous avons en nous ce qu’on appelle des anticorps ? Vous savez, ces petites choses dans votre organisme qui se battent contre toutes les petites maladies, ricane-t-elle en buvant son expresso.

— Ah oui, vraiment ? dis-je en souriant malgré moi.

— C’est dingue, hein ! Donc le gel pour les mains, je valide, mais avec parcimonie, sinon vous allez bousiller le film hydrolipidique qui sert de protection naturelle à votre peau. Votre corps est apte à vous défendre. Si vous commencez à vous inquiéter pour tout, et surtout pour rien, vous allez avoir encore plus de cheveux blancs !

— Ce qui va particulièrement me donner des cheveux blancs, c’est si je vous embauche pour garder ma fille ! Il est clair que vous ne possédez pas du tout les critères que j’ai demandés à l’agence.

— Je pense qu’il y a un quiproquo !

— C’est ce que vous dites quand vous savez que vous n’allez pas correspondre à un job ? la taquiné-je en prenant ma position de patron face à elle.

— Je ne sais pas qui vous êtes mais je trouve que vous avez un sacré culot de vous adresser de la sorte à une personne dont, de toute évidence, vous ne savez rien ! Charlie McNeil, lieutenant de la station 21. Et vous ?

— Stephen Zunino, P.-D.G de Little Smile ! réponds-je en lui serrant la main.

Je ne montre rien devant elle mais je me sens comme un con de savoir qu’elle est pompier. Bon sang, je m’attendais bien à leur visite mais je pensais avoir les mêmes intervenants que d’habitude ! Pas un instant, je n’avais imaginé qu’il y avait des femmes dans cette unité. Et quelle femme ! ...»

Chapitre 15 :

Stephen

«…

— Car je suis un idiot qui a eu peur.

— De quoi ?

— De toi.

— Je ne sais pas si je dois être flattée ou pas. Si je dois te sauter au cou ou te botter les fesses.

— À choisir, je préfère la première option.

Elle penche la tête sur le côté et m’étudie.

— Et tu n’as plus peur maintenant ?

Bingo ! La question à cent mille dollars.

— Oh si, tu m’effraies bien plus que tu ne le penses. Mais tu m’attires aussi. Je n’arrive pas à rester loin de toi.

— Et alors, tu vas faire quoi ? Me sauter dessus quand tout ira bien avant de tourner les talons, sans un regard en arrière pour moi ?

— Charlie…

— Non, s’énerve-t-elle en quittant son perchoir, tu ne peux pas me demander ça. Merde, je ne suis pas un jouet, Stephen ! J’ai eu assez d’hommes dans ma vie qui se sont foutus de moi, prétendant accepter ma vie, mon métier, ma personnalité, avant de me plaquer du jour au lendemain en me reprochant d’être trop investie dans mon emploi.

— Je n’ai jamais dit cela, je ne me servirai pas de toi. Tu prendras du plaisir autant que moi, réponds-je en gardant mon calme.

— Tu me proposes quoi, alors ?

Je l’arrête alors qu’elle fait les cent pas et la prends dans mes bras. Elle se débat les premières secondes, puis nos regards s’accrochent et je la sens se détendre doucement.

— Je sais juste que je n’arrive pas à te sortir de ma tête et que te savoir loin de moi me bouffe ! Alors voilà ce que je te propose : pas de pression, pas d’obligations. Du sexe, du plaisir, de la légèreté, et rien d’autre. Qu’en dis-tu ?

— Sans pression ?

— Sans pression, affirmé-je.

Je la vois hésiter et je me surprends à retenir mon souffle...»

"Jane est forte et fragile à la fois. Elle pourrait se tenir droite sans ciller dans un ouragan mais pourrait également s'effondrer par moments à cause d'un battement d'ailes de papillon. C'est ce détail qui la rend spéciale, unique. J'admire sa force, son courage, sa volonté et décide qu'il est temps pour moi de tourner la page." (p.117)

" J'ai beau être sur le toit du monde, je ne ressens pas ce que j'ai pu découvrir à ses côtés. Je ne ressens pas cette ivresse, cette envie de plonger dans le vide… Ça, je ne l'ai vécu qu'avec lui. Il est mon vertige… celui qui m'attire et m'enivre sans que je puisse contrôler mes émotions. " (p.241)

Je suis Kayla mais me retourne une dernière fois et tombe sur son regard aussi sombre que mes ténèbres. Pas de sourire, aucun signe me souhaitant la bienvenue. C’est seulement quand Stan arrive près de moi avec mes affaires que je comprends que j’ai eu le souffle coupé par l’intensité de cet homme.

-Tu te rends compte que tu vas souffrir comme tu ne peux pas l’imaginer ? C’est un métier difficile mais, si tu le fais pour les bonnes raisons, tu seras alors réellement heureuse. Dans la souffrance, les âmes se révèlent. Je suis certain que la tienne illuminera tout Seattle.»

Une sensation de bien-être me saisit et j’essaie de me souvenir depuis quand je n’ai pas ressenti ce sentiment. Celui qui vous fait comprendre que vous êtes à votre place.

"La vie m'a appris que l'on n'est jamais déçu par les animaux, contrairement aux humains. Avec eux, respirer n'est pas douloureux." (p.26)

Hé ! Oh ! intervient Kayla avec un sourire immense sur le visage, Jane, Austin, vous n'avez pas fini avec votre orgueil et vos préjugés ?

"Après tout, l'amour est assez subjectif, chacun a sa propre vision de ce sentiment !" (p.191)