Car, tout à coup, j'ai l'impression d'être Zachary Beaver. Je sens les regards et les doigts pointés sur nous. J'entends les blagues méchantes. C'est ce qui doit lui arriver tout le temps quand il voyage autour du monde. Et soudain, l'évidence me saute aux yeux. Malgré ce qu'il raconte, Zachary n'a jamais voyagé. En le voyant détourner la tête et se recroqueviller sur lui-même, je comprends qu'il ne quitte jamais sa caravane.
On sourit tous les deux, puis on s'immobilise et on se regarde droit dans les yeux. Je comprends à cet instant que c'est formidable d'avoir un ami pour des moments comme celui-là, des moments où on a exactement la même idée. (p.225)
- Je vois. Ecoutez, je suis désolé de vous annoncer cela, monsieur Beaver, mais si M. Rankin n'est pas revenu d'ici une semaine, je serai forcé de prendre certaines dispositions. Que je devrais déjà avoir prises. Ce n'est pas un terrain de camping ici et, aux yeux de la loi, vous êtes un mineur sans tutelle, abandonné.
- Paulie va revenir. Il revient toujours.
- Comment le savez-vous ?
- Je suis son gagne-pain. (p.77-78)
- Antler m'a offert quelque chose que je n'ai jamais eu à Dallas. Ici, je peux être moi-même. Peut-être que ça te paraît stupide. J'en suis désolé. (p.219)
Appuyée contre la cabine, Kate demande doucement :
- C'est dur de recevoir des gens qui payent pour te voir ?
- En fait..., commence Zachary avant de s'interrompre quelques instants. De toute façon, ils vont me regarder. Tant qu'à faire, autant qu'ils payent. (p.158)
Quelle triste vie doit mener Zachary Beaver dans sa minuscule caravane, avec des gens qui viennent le regarder comme une bête curieuse. (p.27)
Je refuse de lire qu'elle ne m'a pas abandonné, alors qu'elle est partie vivre à des milliers de kilomètres. (p.144)