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Critiques de Les Artistes Fous associés (47)
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Fin(s) du monde

Si fin 2012, le thème de la fin du monde a été surexploité, cette anthologie parvient toutefois à tirer son épingle du jeu. J'y ai trouvé une réelle recherche d'originalité, des paris audacieux, des textes parfois aussi déjantés que le label « Artistes Fous Associés ». Un ouvrage exploitant un thème commun de bien des façons, et pas forcément de la façon dont on s'y attendait ! Tout n'est pas toujours dit, les auteurs laissent l'esprit du lecteur vagabonder, réfléchir, établir ses propres théories, dresser ses propres conclusions. Sans pourtant laisser de goût d'inachevé. Je me suis ré-ga-lée et ai hâte de découvrir leur seconde anthologie parue.



le collectif a su jouer sur le dilemme « fin du monde ou fin d'un monde ? », qui a fait naître tant de débats en fin d'année dernière. Ainsi, dans Émancipation, on suit la vie recluse d'un ermite agoraphobe. Un blackout et il perd les rares repères qui l'aidaient à affronter son quotidien. Quelles en sont les causes ? La coupure de courant généralisée l'enterrera-t-il vivant comme il a toujours vécu ou y trouvera-t-il sa planche de salut ? D'autres nouvelles mettent ainsi un individu à l'honneur, dans un monde tel que nous le connaissons. Bibliophobia nous parle d'une secte, de manipulation et de points d'ancrage, tandis que Ma Fin du Monde opte pour les différents stades d'un cancer, dans un format très court pouvant s'adapter à de nombreux cas. L'Apocalypse selon le Prince Jean et Souvenirs vont de paire et nous présentent le combat de deux hommes face à une Terre désertée : le premier s'acharne à fuir cette nouvelle réalité tandis que l'autre cherche à tout prix à valoriser ce qui était hier mais qui n'est plus aujourd'hui.



On retrouve cette même manière d'aborder le sujet - avec cette fois une touche de scénario catastrophe - dans Youpi on va tous mourir, où Marie Latour illustre magnifiquement bien le français moyen, roi des râleurs. Face à l'arrivée d'une météorite, le pays détruit, reconstruit, fait la fête ou travaille non-stop. Les tensions se sont effacées face à l'apocalypse à venir, mais chassez le naturel et il revient au galop ! J'ai sincèrement adoré la fin et le joli pied de nez fait à notre société actuelle.



Une touche de science-fiction dans La Fin d'un Monde, dont la lecture m'a un peu pesé. Un groupe de scientifiques étudie les aurores boréales depuis l'espace et va assister, impuissant, à la destruction de la Terre depuis la station internationale. le côté huis-clos devient de plus en plus oppressant, il n'y a aucune place pour l'espoir, mais c'est plutôt le syndrome de Stockholm de l'héroïne qui m'a gênée, ainsi que la place trop grande donnée aux dérives sexuelles. le phénomène est plausible, mais je l'ai trouvé malgré tout trop envahissant. Je n'ai pas non plus trouvé très élégant de reléguer comme par hasard l'allemand au rôle du dictateur sanguinaire… La fin m'a cependant estomaquée de façon très positive. L'idée de base était excellente ; je n'ai simplement pas adhéré à la forme.



Une touche de fantastique dans la nouvelle La Prophétesse où François Ali Wisard joue habilement sur la dualité persécuteur / persécuté. Un de mes textes-chouchou : Crises Tentaculaires, dénonce le quotidien morose que bon nombre d'entre nous connaissons, ainsi que l'indifférence générale de toutes ces familles dînant tranquillement devant guerres et massacres à l'heure des journaux télévisés. Ce poème rythmé comme un slam peut se lire à deux niveaux : une histoire débridée mettant Cthulhu en scène, ou le symbole d'une génération ravagée par les burn-outs, source de bien des drames.



Qui dit fin du monde, dit souvent écologie. L'Homme ravage tout et gaspille les ressources naturelles. Trois nouvelles ont choisi cette approche. Canicule, où le protagoniste glisse peu à peu dans l'irrationnel à cause de la chaleur. Sa fixation sur la couleur bleue, sa façon de passer de sa femme à sa mère, et le rythme indolent de l'intrigue met le lecteur mal à l'aise. On voit quelque chose se profiler à l'horizon, mais on a du mal à savoir quoi. Et quand on comprend ce qu'il va se passer, la fin tombe comme un couperet ! On retrouve le même côté dérangeant dans Khao-Okh, où Ana Minski donne voix au Darwinisme et à la loi du plus fort. La société dépeinte dans cette nouvelle est élitiste et eugénique. Les plus faibles sont parqués dans des réserves pour servir de nourriture aux autres. Les parallèles à dresser sont nombreux : notre façon actuelle d'élever et considérer les animaux, ainsi que la légitimité du massacre des amérindiens par les colons. Enfin, de terre et de sang met en scène une étrange allégorie de la mort de notre belle planète, où la protection de l'environnement est autant débattue que la nuance à apporter entre soins palliatifs et acharnement thérapeutique.



Contrat et le Club de la Fin du Monde ont choisi de parler de démons. Dans le premier, un jeune homme de dix-huit ans veut vendre son âme au diable en échange de l'immortalité. Mais un pacte honnête est-il vraiment possible avec le Malin ? le second m'a fortement déplu. Je l'ai trouvé trop malsain et vulgaire. C'est une véritable orgie de sexe et d'effusions de sang, où les rituels sataniques sont mis en avant pour une morale à laquelle je n'ai pas accroché.



Je parlais précédemment du côté déjanté de l'ouvrage. Clic ! et Clic 2 en sont un parfait exemple. C'est une véritable farce, une pluie de charabia, tournant autour de ces enfants qui s'amusent à jour-nuit près d'un interrupteur. le Carnaval de Cobalt se la joue geek et nous présente une fin du monde d'origine extraterrestre, avec une lutte pour la survie à la Mario Bros.



Comme à mon habitude, je garde le meilleur pour la fin ! Je meurs comme j'ai vécu relate les aventures d'un survivant de l'apocalypse zombie, particulièrement macho et homophobe. En un mot : détestable ! Mais la narration est pleine de sarcasme, d'humour noir et de questions existentielles un brin cyniques. On voit la situation à travers les yeux des deux camps ; je me suis vraiment amusée ! le Grand Lamento, nouvelle-bonus offerte dans la version numérique de l'anthologie, est d'une originalité criante. Les différents personnages sont dévoilés dans une série de « flashs ». le monde a volé en éclats et le lecteur essaie de rassembler les pièces du puzzle pour comprendre ce qui a bien pu se passer. le plus beau chef d'oeuvre reste tout de même Noxos, où le monde post-apocalyptique se fait fantasmagorique. le héros fait des rêves étranges entre deux luttes pour échapper aux goules. Mais Noxos n'est-elle vraiment qu'une chimère ? Un espoir refoulé ? Ne serait-elle pas plutôt la solution, la clé de l'énigme ? Ou bien le narrateur est-il tout simplement en train de perdre la raison ? Dans une prose très imagée, poétique et mélancolique, Aurélien Clause nous fait nous interroger sur la notion d'humanité. Qui peut vraiment être considéré comme rescapé dans un tel monde ?



Je ne m'attendais pas à un tel bijou en m'attaquant à cette anthologie. Si vous n'avez pas peur des textes parfois engagés, parfois loufoques ; si vous rêvez de lectures unilatérales ou à plusieurs niveaux ; si vous cherchez des textes très bien écrits dans une anthologie sans coquilles, je ne peux que vous conseiller Fin(s) du Monde !
Lien : https://dragonlyre.wordpress..
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Fin(s) du monde

Mon ressenti :



Très inégale suivant les nouvelles, je vais donc donner quelques impressions pour chacunes. Je ne dirais rien sur les illustrations car j'ai lu en format numérique et le rendu n'est pas au rendez-vous en noir et blanc.



Émancipation (Southeast Jones, illustré par StanleyGrieves)

Première nouvelle pour attaquer l'anthologie, elle nous présente une fin du monde assez classique : il ne reste plus personne sauf un homme. Mais la réaction de celui-ci est des plus surprenantes. De quoi commencer avec le sourire.

(...)
Lien : http://booksandme.canalblog...
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Fin(s) du monde

Lançons-nous dans une anthologie toute particulière avec Fin(s) du monde.





Pourquoi particulière ?







Tout d’abord parce qu’il n’a pas été produit par un éditeur “classique”, mais par une association qui cherche à promouvoir les jeunes auteurs, et qui a pour nom “Les artistes fous associés”.







Et, comme le nom l’indique, le recueil est par moment emprunt d’une certaine folie, que ce soit via un humour particulier ou certaines histoires déjantées.





Quoi qu’il en soit, nous avons ici une vingtaine de textes superbement écrits, chacun traitant à sa façon sur la fin du monde.







On pourrait croire, lorsqu’on a un sujet prédéfini pour tous les textes, qu’on va à un moment trouver qu’on manque d’originalité, mais ce n’est ici pas du tout le cas. Chaque histoire est vraiment unique en son genre, originale à souhait, ce qui nous permet un continuel renouvellement.



Suite voir lien
Lien : http://www.lireoumourir.com/..
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Fin(s) du monde

Approchez m'sieurs dames, venez assister à la fin du monde ! Et même à plusieurs, ne soyons pas radins… Il y en aura pour tous les goûts ! Venez, n'ayez pas peur, les artistes fous vous proposent des fins du monde comme s'il en pleuvait, des sinistres, des étonnantes, des glauquissimes, des pleines d'espoir, des cyniques, des angoissantes, des individuelles, des radicales, des expéditives ou des terriblement lentes, des pour rire, des tranquilles, des drôles et des perturbantes… Sans parler des invités de marque, parmi lesquels rien de moins qu'un Grand Ancien… Fins du monde garanties pour tous ceux qui se sont sentis floués lors de la dernière prétendue Apocalypse !

Cette anthologie surprenante, aux textes extrêmement variés est une petite merveille. J'en ai lu l'édition numérique et celle-ci a été particulièrement soignée. Elle est illustrée, comme sa soeur de papier et si une liseuse ne rend pas vraiment justice au travail des illustrateurs, le lecteur a la compensation de pouvoir les admirer en couleur sur l'écran de son ordinateur. Et puis les textes sont vraiment très bien écrits.



(La suite sur mon blog...)
Lien : http://livropathe.blogspot.f..
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Fin(s) du monde

De temps à autre, je m’aventure hors de mes habitudes littéraires et tente à nouveau des genres qui ne m’attirent pas au premier abord ou auxquels j’ai eu du mal à adhérer. Ce fut le cas avec ce recueil de nouvelles publié par les Artistes Fous associés : comme son nom l’indique, ce groupe revendique une certaine folie et volonté de choquer dans ses textes, que le thème imposé oriente vers la science-fiction et le fantastique d’anticipation. On retrouve donc dans ce recueil quelques monstres et zombies, des projections dans un futur encore fort proche de nous, des préoccupations écologiques et des scénarios-catastrophes, entre autres. Autant dire que ça partait plutôt mal avec moi… Malgré tout cela, j’ai globalement apprécié ma lecture, ainsi que la plupart des illustrations, elles aussi réalisées par divers artistes, et plus particulièrement trois nouvelles que j’évoquerai davantage ci-dessous.



Chacun des auteurs du recueil a su s’approprier le thème de la fin du monde et en a proposé sa vision, contribuant à l’hétéroclisme de l’ensemble : cela donne autant lieu à quelques inégalités qu’à la possibilité de toucher un public très large. J’ai personnellement préféré les écritures les plus classiques et ai été dérangée par le style (trop) familier de Bibliophobia de Mathieu Flux, qui séduira peut-être d’autres lecteurs, de même que le poème très rythmé (un slam ?) de Herr Mad Doktor, Crises tentaculaires. Je suis également certaine que d’autres que moi seront sensibles aux petits jeux stylistiques, comme les deux Clic ! (Southeast Jones et Ludovic Klein) ou … de Southeast Jones, tandis que je l’ai davantage été aux nouvelles plus longues et prenant le temps de construire un monde ou une ambiance. Les trois textes que j’ai retenus parmi les vingt proposés correspondent justement à cette caractéristique.



Mon premier coup de cœur a été pour De terre et de sang de Herr Mad Doktor. Après les premiers textes au style très « oral », j’ai été agréablement surprise de trouver un texte plus « écrit ». J’ai ensuite été séduite par la façon qu’a l’auteur d’amener la chute de son récit : sans en faire trop, ni tenter de lui conférer une originalité qu’elle n’a pas forcément. Je n’en dirai guère plus, sinon que la métaphore y est très bien filée et la fin parfaitement juste (avec ce qu’il faut d’émotion).



Le second texte à avoir retenu mon attention n’est pas forcément celui qu’on pourrait considérer comme le meilleur de l’auteur dans ce recueil, mais le thème tranchait avec les précédents et m’a plu. Dans Contrat, Southeast Jones revisite le mythe de la tentation de Satan et du contrat avec le démon. Celui requis par le narrateur est assez inédit et aura des conséquences qu’il n’avait sans doute pas envisagées…



Enfin, le dernier, mais non le moindre, de mes textes préférés est La fin d’un monde de Corvis. L’auteur s’interroge, comme Vincent T. (L’apocalypse selon le prince Jean et Souvenirs) entre autres, sur la figure du/des survivants, de façon très réaliste. Il met en scène un groupe d’astronautes assistant, impuissant, à la destruction de toute vie sur terre, suite à la collision avec un astéroïde. Cette dernière communauté humaine tente ensuite de survivre et de s’organiser. Les personnalités des uns et des autres vont se révéler, ainsi que la part de bestialité de l’être humain. Cette nouvelle m’a semblé éprouvante, par le réalisme de son scénario, loin de l’idéalisation héroïco-morbide observée ailleurs, avant de se terminer sur une touche humoristique et presque moqueuse dans la chute.



En conclusion, je conseille sans hésitation ce recueil aux amateurs de ce type de littérature, qui y trouveront certainement leur bonheur parmi toutes les variantes apocalyptiques proposées.




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Fin(s) du monde

Ce qui m’a interloquée dans cette anthologie, c’est ...
Lien : http://autrecotedumiroir.net..
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Fin(s) du monde

Fin(s) du monde est un recueil de nouvelles et comme son titre l'indique,toutes les fins possibles du monde y sont relatées, du moins les plus créatives.Un virus décimant la population ne laissant que quelques humains seulement survivants, ou alors un virus, plus bizarre,faisant que les gens contaminés deviennent des zombies « morts »de faim. Mais la fin du monde, c'est aussi la fin d'un jeu vidéo dans lequel héros plombier parvient à sauver sa princesse des griffes d'un monstre bête en traversant plusieurs mondes jusqu'au huitième et dernier qu'il détruit. C'est aussi la fin annoncée,proclamée mais qui n'arrive pas, une erreur de calcul, et la fin vue par des astronautes dans l'espace lorsque la Terre est percutée par un astéroïde détruisant toute vie sur la surface.



Les nouvelles recueillies ont toutes un point commun, leur originalité. Mais certaines utilisent la vague du zombie, très à la mode en ce moment, avec aisance. D'autres poussent la réflexion sur la réaction de ces survivants, leur comportement. Je suis impressionné par cet employé qui récolte les souvenirs des gens disparus mais non connus, ou dans cette station orbitale où avec une grande crédibilité la loi du plus fort s'impose au détriment des plus faibles et de la seule femme de l'équipage.



Les textes sont illustrées par des œuvres d'artistes différents. J'ai été sensible à certaine de ses illustrations, à d'autres un peu moins. Un travail a été accompli avec énergie et passion. Mais malheureusement, elles ne sont qu'en noir et blanc.



J'ai apprécié, pour des récits amateurs, sans être péjoratif bien sûr, de découvrir des pages à la syntaxe irréprochable et sans coquille (fautes d'orthographe ou de frappe). L'atout n'est pas négligeable et prouve le sérieux de cette jeune association qui publie donc un premier recueil de qualité.



Un recueil donc fort intéressant qui propose des récits visionnaires d'une fin du monde hypothétique ou bien réelle. A découvrir pour la qualité de ces textes et leur originalité.
Lien : http://skritt.over-blog.fr/a..
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