L’histoire de l’art (peinture, sculpture) pourrait se lire à travers les histoires d’amour, la relation essentiel entre l’artiste et son modèle, qui n’ont de cesse qu’ils ne se cherchent, se trouvent, s’engendrent, se nourrissent l’un de l’autre ou se détruisent dans leur intimité quotidienne. Le regard constitue le moteur essentiel où l’énergie amoureuse est accumulée, contenue, déviée.
(Exposition Édouard Boubat, 1998)
extrait de la préface de Claude Nori, photographe)
« Un début dans la vie », un titre de Balzac.
Quand on me demande mon secret, je devrais répondre : je chéris les commencements ; les matins de ciel bleu dans une ville étrangère ; une faim nouvelle.
« En avant : route », Rimbaud.
En poésie, il n’y a ni commencement ni fin. Et la photographie partage ce privilège. Simplement la saisie de l’instant.
Salut, l’histoire ! Il n’y a plus d’histoire ( je veux dire : pas de déroulement, pas de roman).
Seulement des éclairs, des éclats de lumière.
Une ouverture vers l’infini.
(Édouard Boubat, 3 juillet 1986)
Seul dans la cour pavée, immobile sous la neige qui tombe tellement dru qu’il semble que rien ne pourra plus arrêter cette hémorragie blanche, « le jeune homme » est là. Il est venu me chercher. À l’effet de surprise s’ajoute une sensation de froid — je suis si légèrement vêtue — mais Proust n’a-t-il pas dit que le froid est le cadre le plus émouvant pour le bonheur ? Lorsque Édouard me voit, il secoue d’un geste large son chapeau pour le débarrasser des flocons qui le recouvrent. Ce chapeau, c’est le borsalino de Papa que je lui prête de-ci de-là. Un magnifique borsalino couleur mastic.
Il faut dire que ce chapeau, ainsi qu’une malle en carton bouilli emplie de draps finement brodés par la Zia Roma, c’est tout ce que mes parents, Italiens émigrés en 1924, ont apporté de leur pays. Dans le train, en route vers la Ville Lumière, Maman se demande si elle n’est pas enceinte. Difficile de retourner d’où on vient, de toute façon. Le sort en est jeté. Ma petite enfance se passe donc route de la Révolte, dans une maison de bois à toit de papier goudronné ( mes parents ouvrent le parapluie au-dessus de leur lit car ce toit n’est guère étanche). La « baraque », ainsi l’appelle-t-on, s’enflamme à la belle saison : les capucines couleur feu grimpent à l’assaut des lattes de bois, masquant leur enduit de carbonyle.
« Un pressentiment me dit[…] que ce jeune homme m’est destiné et qu’il vient de m’être livré dans un emballage de soleil. En outre, nourrie que je suis de Dostoïevski et, à cette époque, outrageusement romanesque, il me semble que quelque prince Muichkine vient de faire son apparition dans ma vie. »
(Lella F. à propos d’Édouard Boubat)
En poésie il n'y a ni commencement ni fin. Et la photographie partage ce privilège. Simplement la saisie de l'instant.
Among the various new attractions involving X-rays, séances of "neo-occultism" were particularly appreciated at high-society soirées. The guests would gather in a large salon in which an X-ray generator had been concealed. The room would be plunged into darkness, the generator switched on, and, through a well-known property of X-rays, every glass object would at once begin to glow with a strange fluorescence. The china would light up, the crystal chandelier would gleam, the mirror would become incandescent, and the guests' jewels would sparkle with all their brilliance. The whole salon, so dark a moment ago, would fill with a fantastical bluish light. The effect could be further refined by arranging a few skeletons here and there, covered in fluorescent paint, or by hiring actors to wander around draped in floating, fluorescent fabric. The result was highly unusual and could produce a profound effect in those with a penchant for strange wonders.
In accordance with a process frequently observed in the history of photography, accident led to application. In the 1850s, a few photographers began—deliberatly rather than accidentally—to exploit the ressemblance between the effects of photographic superimposition and the ghostly imagery inherent in the collective imagination of the time, to create photographs of spirits.
Like radiographers, who placed a plate under the hand to photograph the phalanges, Baraduc and Draget believed, on the flimsiest of evidence, that it was enough to place the plate on the forehead to photograph thoughts.