Anna aimait à penser que, si les pierres pouvaient parler, elles raconteraient une infinité d'histoires. Des récits peuplés d'exotiques marchands, de courageux paysans, de dignes chevaliers, mais également de famine, de cruauté et de massacres… Certains lieux sur cette terre semblaient incontournables, et, face à eux, on se sentait tout petit, minuscule. Ces berceaux de la civilisation rendaient hommage à l'humanité qui les avait bâtis, et il s'en exhalait un sentiment de profond respect.
La solitude est une amie fidèle, cependant on ne peut l'apprécier à sa juste valeur que si on la partage de temps en temps.
Soudain, une idée s’imposa à son esprit. Un sourire se dessina lentement sur ses lèvres, il venait d’imaginer le cadeau idéal pour Jessica. Voilà un bien étrange Noël qui s’annonçait...
Demande-toi si ça n’en vaut pas la peine, avait dit son père…
Vincent médita un instant sur cette phrase. Il ignorait si ça en valait la peine. En revanche, il savait une chose : ce réveillon devait être parfait. Il voulait tout simplement le plus beau Noël de la Terre. Pourquoi cela lui importait-il autant ? Aucune idée. Il n’y avait pas de raison, pas de réponse à chercher, juste cette soirée avec Jessica. Ensuite, le monde pourrait s’arrêter de tourner et s’écrouler. Son père avait vu juste, la petite aussi avait le droit d’être heureuse. Bien qu’il soit absolument éreinté, Vincent eut du mal à trouver le sommeil cette nuit-là. »
— Je ne sais pas, Chris. Disons qu’il existe des choses pires dans la vie.
Son ami le dévisagea, de plus en plus étonné :
— C’est drôle, je ne t’ai laissé que quelques semaines, pourtant on dirait que ce sont des années qui se sont écoulées. J’ai l’impression que tu as changé, tu n’es plus le Vincent que j’ai quitté en partant.
Cette phrase frappa le jeune homme en plein cœur, comme une soudaine évidence. Oui, une partie de lui-même s’était transformée. Il soupira :
— Je suppose qu’on change tous. De toute manière, il faut bien grandir...
Ce fut au tour de Chris de soupirer et, philosophe, il répondit :
— J’imagine que tu as raison. Seulement, je ne pensais pas que ça pouvait arriver aussi vite !
— Que veux-tu, on évolue sans s’en rendre compte... Mais ne t’inquiète pas, c’est toujours moi !
Il faut avoir du courage pour croire en la magie de l'être humain avec ce qui se passer dans le monde ! Les histoires de fées et de dragons sont plus reposantes, au moins sait-on tout de suite où se situent le bien et le mal, ce qui est loin d'être le cas avec les hommes.
Elizor avait raison : là où il y a une fin, il y a un commencement…