Runyx

Le contact humain était si précieux… Seuls les gens qui en avaient manqué en connaissaient la valeur, savaient qu’il ne fallait jamais le tenir pour acquis, en particulier concernant un acte aussi intime que dormir à deux.

La fille à l’âme de lune – ternie, obscure, éphémère – trouvait enfin un homme à l’âme de nuit dans laquelle elle pouvait scintiller.

Vous êtes peut-être une sirène, mais je ne suis pas un marin ordinaire. Je suis un pirate déchaîné et j’essaie de résister à votre chant. Si je débarque au large de vos côtes, je vous pillerai et je prendrai tout ce que vous possédez. Faites bien attention quand vous m’adressez ce regard.

A tous ceux qui ont eu l'impression de ne jamais être à leur place,
Et qui ont appris à leurs dépens que ce n'était pas nécessaire.
Votre différence est votre épée à double tranchant.
Un jour viendra où vous trouverez un bouclier à votre mesure.

"- Tu n'as aucune idée de ce que tu viens de faire, petite sorcière.

Il l'attira contre lui, le bas du visage brillant à la lueur jaune de la flamme.

- Il n'y a plus de retour en arrière possible. Je ne te laisserai plus jamais t'échapper.

Corvina déglutit, sa paume libre posée sur son torse. Elle sentait les battements réguliers de son cœur.

- Sache juste que, si tu me tues, je reviendrai personnellement te hanter. Bonne chance pour te taper quelqu'un d'autre, après ça."

« 𝙹𝚎 𝚗𝚎 𝚜𝚎𝚛𝚊𝚒 𝚓𝚊𝚖𝚊𝚒𝚜 𝚞𝚗 𝚝𝚢𝚙𝚎 𝚋𝚒𝚎𝚗. 𝙼𝚊𝚒𝚜 𝚝𝚞 𝚗’𝚊𝚜 𝚙𝚊𝚜 𝚋𝚎𝚜𝚘𝚒𝚗 𝚍’𝚞𝚗 𝚝𝚢𝚙𝚎 𝚋𝚒𝚎𝚗, 𝚜𝚒 ? 𝚃𝚞 𝚊𝚜 𝚋𝚎𝚜𝚘𝚒𝚗 𝚍’𝚞𝚗 𝚍𝚒𝚊𝚋𝚕𝚎 𝚚𝚞𝚒 𝚌𝚘𝚖𝚋𝚊𝚝 𝚝𝚎𝚜 𝚍𝚎́𝚖𝚘𝚗𝚜 𝚙𝚊𝚛𝚌𝚎 𝚚𝚞𝚎 𝚝𝚞 𝚗𝚎 𝚟𝚎𝚞𝚡 𝚙𝚊𝚜 𝚕𝚎𝚜 𝚌𝚘𝚖𝚋𝚊𝚝𝚝𝚛𝚎 𝚜𝚎𝚞𝚕𝚎. »

Elle était davantage guidée par l’émotion que par la logique, plus à l’écoute de ses sens que de son cerveau, plus apte à comprendre les instincts que la raison.

La fille à l’âme de lune – ternie, obscure, éphémère – trouvait enfin un homme à l’âme de nuit dans laquelle elle pouvait scintiller.

— La plupart du temps, je me sens perdue. Parfois dans ma tête. Chaque jour qui passe, j’essaie encore de me trouver. J’ai l’impression que le monde ne cesse de basculer et que quelque chose de nouveau, quelque chose de pire vient chaque jour s’y ajouter. (Elle marqua une pause sans quitter la vue des yeux.) Je construis mon château brique par brique au beau milieu de la tempête et je me demande si la montagne sous mes pieds va s’effondrer. (Elle tourna la tête pour capter son regard.) Tu es ma montagne, mon Vad. Je ne sais pas comment et je ne comprends pas pourquoi, mais d’une certaine manière, tu es la base de ce château.
Il se pencha en avant, le regard brûlant, et l’embrassa une longue minute avant de s’écarter.
— Construis ton château, Corvina, lui dit-il avec douceur tandis qu’ils contemplaient de nouveau la vue. Je ne vais nulle part. Construis ton château aussi haut que tu le veux.

Le contact humain était si précieux... Seuls les gens qui en avaient manqué en connaissaient la valeur, savaient qu'il ne fallait jamais le tenir pour acquis, en particulier concernant un acte aussi intime que dormir à deux.