Je me souviendrai (Soulman & Collectif)
J'aimerais que les jeunes de ma génération, avant d'intégrer l'armée, viennent avec nous dans les territoires occupés. Ils ne sont pas mauvais par nature, mais ils ne se posent pas de questions. Ils ne cherchent ni à savoir, ni à comprendre. Ils obéissent.
La sensation de peur vient de l'ignorance de la situation réelle.
Nous avons grandi avec du brouillard devant les yeux.
Des générations entières vivent sous l'emprise permanente de la peur.
La plus belle chose qui me soit arrivée a été de découvrir que j'étais le bienvenu parmi les Palestiniens, les gens me parlaient en hébreu. J'ai appris un peu l'arabe.
[Rami] Il a commencé à me raconter comment il avait perdu sa fille bien-aimée...Et combien elle lui manquait.
Il m'a dit qu'il reconnaissait la souffrance palestinienne.
Il considérait qu'il était impératif qu'un état palestinien soit crée, et qu'il était avant tout nécessaire de mettre un terme à l'occupation...
Il m'a présenté le forum, ses membres, ses objectifs et ses activités.
Ses paroles étaient fortes et convaincantes.
C’est à l’âge de 14 ans que j’ai commencé à me rendre dans les territoires occupés. D’abord par simple curiosité, je dirais. C’est là que j’ai pris conscience de la réalité concrète et humaine des Palestiniens. Ils n’étaient plus des numéros ou des caractères typographiques d’une colonne de journal. Ils prenaient une dimension réelle qu’il m’était dès lors impossible d’occulter.
On me disait : "T'as perdu un oeil pour permettre de faire entendre notre voix".
Les médias israéliens ont parlé de moi à ce moment-là. Mais pas un mot sur les 14 palestiniens également blessés. Le sang des militants de gauche et des arabes ne vaut pas cher.
A la fin de la journée, lorsque nous nous sommes retrouvés tous les deux à l’hôtel, elle était bouleversée. Toutes ces histoires lui avaient fait réaliser que les larmes avaient le même goût salé, quelle que soit la terre de naissance
A la fin de la journée, lorsque nous nous sommes retrouvés tous les deux à l’hôtel, elle était bouleversée. Toutes ces histoires lui avaient fait réaliser que les larmes avaient le même goût salé, quelle que soit la terre de naissance.
Tous les hommes vivent ensemble, mais ils suivent des chemins différents.
C’est à l’âge de 14 ans que j’ai commencé à me rendre dans les territoires occupés. D’abord par simple curiosité, je dirais. C’est là que j’ai pris conscience de la réalité concrète et humaine des Palestiniens. Ils n’étaient plus des numéros ou des caractères typographiques d’une colonne de journal. Ils prenaient une dimension réelle qu’il m’était dès lors impossible d’occulter