Séminaire, conférence ou atelier (en Bretagne?) de Steve de Shazer et la thérapie solutionniste, un traducteur sur place traduisait au fur et à mesure.
La vidéo date des années 90 dure 8 minutes et n'es pas d'excellente qualité.
Problem talk creates problems,
Solution talk creates solutions.
L'objectif de ce livre était de décrire des solutions et la manière qu'ont le client et le thérapeute de les développer en coopération tout en restant dans les conditions d'application de la théorie. Toute description ne prétend être qu'une image en mots alors qu'une explication est en général une tentative pour interpréter (voir dessous ou derrière) ou pour donner une signification (ou des significations) à quelque chose. Tout le long du livre, j'ai tenté d'imiter la lettre volée de Poe, de décrire ce qui est ouvertement observable.
Quand quelque chose nous déconcerte, nous sommes tentés de penser qu'il y a des choses cachées. Pourtant, bien souvent, rien de pareil n'est en cause. Ce ne sont pas des "faits" qui sont là, devant nous. Le puzzle est créé par notre façon d'arranger ces "faits" et par l'idée que quelque chose se cache derrière.
Un jour, un certain psychiatre a dit de Mme K. qu'elle était « schizophrène », on a posé chez elle le diagnostic de « schizophrénie ». C'est-à-dire que ce (ou cette) psychiatre pensait que Mme K. était « extrêmement déviante » à ce moment précis, en cet endroit précis. Selon Thomas Szasz (1970), « l'étiquette diagnostique communique au patient une identité personnelle entachée d'anormalité. A partir de ce moment, cette étiquette va l'identifier aux yeux des autres. Elle va commander l'attitude des autres à son égard, de même que la sienne envers eux. Ainsi le psychiatre nosologiste non seulement décrit la soi-disant maladie du patient, mais il prescrit aussi sa conduite à venir.
La situation ou les conditions physiques incluent une salle de thérapie qui est connectée à une salle d'observation par:
un miroir sans tain
un Interphone
un équipement d'enregistrement vidéo ou audio
une porte
La thérapie est faite par une équipe comportant:
un thérapeute qui est dans la salle avec le client
et un autre thérapeute ou plusieurs autres thérapeutes qui sont derrière le miroir, et qui comportent parfois
des superviseurs, des consultants, et
des chercheurs
[...]
La théorie que nous sommes entrain de construire ne s'applique pas nécessairement à la pratique de la thérapie dans des circonstances naturelles, à savoir dans un bureau, sans miroir ni équipe etc. -même quand le thérapeute applique de manière délibérée ce que nous avons appris au cours de nos recherches.
Pratiquer la thérapie n'est pas si facile. En vérité quelle que soit la méthode, la thérapie ne crée jamais rien. Les miracles que décrivent les clients n'arrivent jamais [...] et il ne faut pas s'attendre à ce qu'ils arrivent. La méthode consistant à faire imaginer un miracle n'a pas pour but de créer ni de suggérer un miracle. Tout ce qu'elle a pour but d'accomplir c'est de permettre aux clients de décrire ce qu'ils attendent de la thérapie sans avoir à se soucier du problème ni de la présomption classique selon laquelle la solution d'un problème serait, d'une certaine façon, liée à sa compréhension et à son élimination.
Parler problème
Faisons une expérience en deux temps. Premier temps : imaginons que vous venez de passer la dernière demi-heure à parler avec Monsieur A de tous les problèmes de sa vie, en vous concentrant plus particulièrement sur son sentiment de dépression. Comment vous sentez-vous après cette demi-heure ?
Quand j'ai posé cette question à des thérapeutes, ils ont répondu que pendant qu'ils écoutaient les gens décrire leurs problèmes et chercher une explication, les « faits » ne cessaient de s'accumuler et ainsi le problème devenait de plus en plus lourd pour le thérapeute.Après quarante-cinq minutes, la situation devient pour lui insupportable, compliquée, voire désespérée.
Si tel est le sentiment des thérapeutes, pouvez-vous vous imaginer ce que le client peut ressentir après quarante-cinq minutes ?
Parler solution
Deuxième temps de l'expérience : imaginons que vous venez de passer la dernière demi-heure à parler avec Monsieur B de tout ce qui a bien marché dans sa vie, en mettant plus particulièrement l'accent sur son sentiment de réussite. Comment vous sentez-vous après cette demi-heure ?
Quand j'ai posé cette question à des thérapeutes, ils ont répondu que pendant qu'ils écoutaient les gens décrire leurs réussites et leurs réalisations, les « faits » ne cessaient de s'accumuler et rendaient la situation de plus en plus agréable pour le thérapeute.Après quarante-cinq minutes, la situation commence à lui sembler remarquable et stimulante.
Si tel est le sentiment des thérapeutes, pouvez-vous vous imaginer ce que le client peut ressentir après quarante-cinq minutes ?
... Parce que ce sentiment de ne pas savoir où vous en êtes vous empêche en ce moment de faire quoi que ce soit avant d'être sûre que c'est vraiment ce qu'il faut que vous fassiez. Ce sentiment, à certains moments, il fait partie du processus de recherche de ce que vous voulez, jusqu'à ce que vous sachiez vraiment ce qu'il faut faire, jusqu'à ce que vous sachiez vraiment ce qu'il faut faire, jusqu'à ce que ce soit vraiment clair. Ca vous empêche de faire des erreurs.
Construire (accidentellement) une surprise pour le thérapeute
SdeS : D'accord. Donc 10 représente, oh, que vous voulez très, très fort ce... ce miracle dont nous avons parlé, aussi fort qu'on peut vouloir quelque chose, d'accord ? Et zéro le contraire de ça, c'est-à-dire que si!a arrive, ça arrive et si ça n'arrive pas, ça n'arrive pas. D'après vous, à quel niveau vous trouvez-vous ?
C : A zéro.
SdeS : Ouais. Ouais ? Hum...
C : Parce que... vous savez, je ne voudrais pas me placer trop haut, pour ne pas me faire de mal en tombant.
C'est la première fois depuis des années que j'utilise cette question que j'obtiens la réponse « Zéro ». Mais le raisonnement du client à l'appui de sa réponse est tout à fait juste. Le principe à la base est irréfutable : on ne sait jamais ce que dit une question avant d'avoir entendu la réponse. (Si je devais m'accorder une réponse idéale à cette question, ça serait la sienne avec son explication. Cependant la réponse que l'on obtient est la réponse que l'on obtient, et c'est tout ce que l'on peut espérer obtenir. La réponse du client, quelle qu'elle soit, est celle que l'on doit accepter et que l'on doit prendre au sérieux.)
Il est évident que parler des problèmes n'est pas toujours problématique. C'est, en fait, parfois très utile. Par exemple, si le client, n'a jamais parlé à personne de son problème, parler alors du problème c'est faire autre chose. Parler du problème peut aussi être utile si le client n'a trouvé personne avant le thérapeute qui veuille bien écouter attentivement et prendre au sérieux ce qu'il dit.
La perspective bakhtinienne mène à l'idée que la relation entre le thérapeute et le client ne cesse de s'altérer dans le processus même de la conversation. Il n'existe pas de sens "tout fait" (ou "prêt-à-porter") qui puisse être transféré ou repassé d'une personne à une autre. Au contraire, le sens se développe et prend forme dans le processus d'interaction. Un message "n'est pas transmis d'une personne à l'autre, mas construit entre elles, comme un pont idéologique ; il est construit dans le processus de leur interaction". A la différence de Freud, Sausussure, Bandler & Grinder qui ont traité de la transmission du sens comme quelque chose qui se fait grâce à un code tout prêt avec des significations fixes et déterminables, Bakhtine a palé d'une "parole vivante" dans laquelle le sens est "créé pour la première fois dans le processus de la transmission [parce que], en fin de compte, il n'y a pas de code"