Avant de commencer, petit rappel sur le premier tome. Nous sommes dans une série courte centrée sur la jeune Ayden, vraisemblablement investie de certains pouvoirs (communiquer avec les dépouilles des animaux, et une capacité de régénération) qui en font une paria. Elle va rencontrer le jeune Zed dans des ruines, qu’elle va aider à retrouver des os bleus pour redevenir un Shagaï.
C’est peut-être nébuleux, mais ce qu’il faut retenir, c’est que la série est très orientée sur un aspect onirique et sur les divinités. On ressent des inspirations telles que Miyazaki et la culture amérindienne qui contribuent à l’esthétique globale du titre, parfaitement maîtrisée et de toute beauté. Autre inspiration qui me semble évidente, les jeux vidéo de Fumito Ueda (Ico, Shadow of the Colossus et The Last Guardian), que ce soit dans l’esthétique et dans la façon de développer son univers, plein de mystère et restant dans le non dit sur de nombreux éléments.
Et c’est en partie de là que venais mon soucis. Je suis une personne très terre à terre, et j’ai parfois du mal avec les titres qui sont dans une forme de non dit et de spiritualité. Je ne suis pas réfractaire, appréciant beaucoup To Your Eternity par exemple, mais c’est vrai que ce n’est pas forcément le type d’histoire qui me touche le plus. D’où le fait que je sois resté assez hermétique au premier tome.
Cependant ce second volume m’a bien plus convaincu, tout simplement car je l’ai senti plus rythmé, et plus orienté sur la narration et le fait d’apporter des réponses. Le titre garde une certaine quantité de non dits et d’éléments laissés à l’interprétation des lecteurs et lectrices, mais ça ne pose vraiment aucun soucis sur ce point. Et surtout, le fait de vraiment recentrer le récit sur les réponses concernant Zed, et la relation entre lui et Ayden permet d’avoir une assise émotionnelle qui me touche bien plus que dans le premier volume.
De plus, la mangaka conserve sa maîtrise esthétique, que ce soit dans le trait en lui-même qui est vraiment très beau, mais aussi dans la direction artistique globale d’une grande cohérence et qui donne une vraie identité à son univers. Ainsi, le titre sait se faire immersif et fluide dans la lecture… Au point où finalement, arrivé au terme de ce second volume, je me dis que je n’aurai pas été contre un troisième pour étoffer certains éléments.
Mais en l’état, le récit se tient très bien et se conclut d’une façon qui fonctionne bien, en restant en phase avec l’ambiance globale proche du monde des esprits et des divinités, avec un rapport à l’humanité compliqué. Encore une fois, avec un petit tome de plus, il aurait été possible d’étoffer ces thématiques, mais en soi, ça fonctionne tout à fait.
Je ressors donc de la lecture de la série vraiment satisfait. La seconde moitié ayant réussi à mettre de côté les réserves que j’avais suite à la lecture du premier tome. Ainsi, malgré toutes ses influences, Zelihan arrive à donner une vraie identité à sa série courte, développant une intrigue simple mais réussie ainsi qu’un univers en phase avec ses thématiques, et mis en scène avec soin. De ce fait, cette série courte est selon moi tout à fait recommandable.
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