Comment tu fais quand tu veux grimper sur un mur et qu'il n'y a pas d'échelle ? Tu réfléchis autrement. Tu changes d'angle d'attaque.
L'aurore des Chasseurs.
Le vol des diacites.
Le traître à bord.
La disparition de son père.
Tout cela s'emmêlait dans son esprit : un véritable chaos _ et le chaos, il n'aimait pas ça du tout.
La vie, ça peut être la plus belle des aventures, à condition de se souvenir qu'on n'en a qu'une et qu'on peut pas changer le passé.
D'un geste ample du poignet, elle lança le collier dans les airs, très loin au-dessus de sa tête. Les deux Chasseurs qui l'encadraient s'animèrent aussitôt : avec un grand clac, ils tournèrent l'anneau de sécurité de leur réservoir et foudroyèrent le bijou.
Par réflexe, Alrick ferma les yeux. Le grondement de la foudre fut suivi d'un craquement sec. Caleb lui secoua énergiquement le bras.
_ Ouvre les yeux, idiot !
Il obtempéra. Pendant une fraction de seconde, il craignit de s'être évanoui à nouveau tant le spectacle était incroyable.
Le collier de Mia flottait dans les airs, maintenu par une force invisible, et brillait de mille feux. Autour du bijou, des rubans évanescents teintaient le ciel de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Ils ondulaient comme des drapeaux, passant du violet profond au vert tendre puis à un magnifique bleu céruléen. C'était comme si quelqu'un avait ouvert une brèche dans l'univers, une porte vers un monde d'éther et de lumière.
[...] après la perte de Nohan, je me sentais coupable de tout : de continuer à vivre, de sourire, de rire. Je me trouvais égoïste.
Si tu veux comprendre ce qui est arrivé à ton père, tu dois d'abord comprendre le monde qui t'entoure. Et tu verras que, bien souvent, les réponses aux problèmes d'aujourd'hui se cachent dans le passé.
Les hommes sont fous [...]. Toujours à courir après la grandeur. A vénérer des bestioles imaginaires, à ériger des temples pour un prétendu Dieu navigateur ou à élever des statues à la mémoire d'un fanatique sous prétexte qu'il a fait voler un navire.
Son wagon n'avait pas de place assise, pas même des vitres pour protéger les passagers du vent - seulement une rambarde et un toit -, mais aucun voyage ne lui avait paru à ce point excitant.
Parce que je suis convaincue que, pour comprendre le présent, il faut d'abord comprendre le passé. Rassembler tous ces morceaux de vérité - se débarrasser du prisme.
On poursuit tous quelque chose, reprit-il. Un rêve, un objectif. Et si on ne poursuit rien, c'est généralement parce qu'on est trop occupé à fuir quelque chose.