"Tokyo, tambours et tremblements.
Dans ce récit de voyage nous pénétrons dans le monde secret et mystérieux du tambour japonais. C’est en Belgique que Maïa a découvert l’art du taïko. Une bourse d’étude et quelques expressions japonaises en poche, la voici à Tokyo, face à l’école. (...)
Le Japon, c’est une langue, une culture, des usages. Le premier contact est somme toute dépaysant, tout est trop petit, les chaussons, les tables. A l’école, Maïa est accueillie par Akira, unique femme du groupe, seule personne à parler anglais. « Je lui souris et l’écoute avec attention m’expliquer que je ne serai la bienvenue ici que si je respecte à cent pour cent les règles… La place se mérite. L’accès à la Connaissance aussi. »
Voilà qui est dit. Maïa observe, étouffe parfois quelques larmes. Elle ne dédaigne pas les verres de saké qui lui sont offerts. Rien de tel pour renforcer les liens. Car, oui, dans ce récit, on ne boit pas que du thé et de la soupe. On mange copieusement et l’on trinque jusque tard dans la nuit.(...)
Au fil des jours, il faut affronter, et cacher, le découragement et la douleur. Les muscles tremblent, les mains saignent, se crevassent à force de taper sur les tambours, il fait chaud et soif. Le soir, ivre de fatigue, Maïa fait l’expérience du métro tokyoïte où « pas un millimètre d’espace n’est laissé libre. Les corps se fondent, se confondent et créent un hybride obèse, hydre à mille têtes qui avale les nouveaux venus pour grossir encore ». (...)
La boucle est bouclée. « Peux-tu seulement repartir ? Qui seras-tu en Europe ? Vers quel dieu vas-tu te tourner ? Qui croira à tes fantômes ? » De l’humour et de la poésie dans ce témoignage captivant et finement écrit."
Elisabeth Dong (Extrait) dans Double Marge
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