Agnès Ruiz

Ces pages et ces lignes sont remplies de son amour, de cet amour qu’elle ne m’a pas témoigné ouvertement. Elles sont comme des caresses, des caresses qu’elle ne m’a jamais faites pendant toutes ces années... Et aussi, comme une histoire, une histoire qu’elle ne m’a jamais contée, le soir, avant que je m’endorme.

Ah ! les hommes sont bien tous pareils quand il s’agit de mettre en valeur leurs biceps.

Elle pourrait ainsi passer tout son temps à finaliser son plan de vengeance. Benjamin venait de fêter ses dix-huit ans. Il avait donc atteint l’âge qu’elle s’était fixé pour passer à l’acte. Ce qu’elle deviendrait après, elle n’en avait cure. Sa vie ne pourrait certainement pas être pire.

Elle se délectait à l’avance à l’idée de pouvoir bientôt voir le visage abject de ses agresseurs lorsqu’ils devraient faire face à la mort.

On verra, on verra... Chaque chose en son temps... Voyez-vous, jeune fille, il ne faut jamais précipiter les choses !

Elle n’aimait pas le terme « espionner ». De toute façon, elle se sentait dans son droit le plus strict. Comment son psy osait-il la juger ainsi ? Ce n’était pas lui qui avait subi la violence de ces hommes ! Ce n’était pas lui qui devait vivre avec ces souvenirs horribles de nuit comme de jour.

Enfin ! il pourrait de nouveau s’adonner à la pêche au saumon et à la truite... oublier les problèmes de l’humanité qu’il s’était efforcé de diminuer durant sa longue carrière de psychiatre.

Il ne faut pas juger d’après les apparences...

Les mères ont souvent du mal à se faire à l’idée que leurs enfants grandissent pour quitter un jour la demeure familiale.

Un enfant transforme une vie... Je n’ai aucun mal à le croire..

Il n’est pas toujours facile de contrôler toutes les allées et venues dans ce genre de situation. La plupart des journalistes font leur travail proprement et dans les règles, mais d’autres comme celui-ci ne respectent rien

Quand le passé frappe à la porte, il ne faut pas toujours refuser de le recevoir, car qui sait ce qu’il a de merveilleux à nous révéler?

Il voudrait alors étancher au plus vite cette soif continuelle et sans fin qu’il ressentait, et ce, même si un douloureux mal de tête venait lui broyer les tempes. Un bon verre de vin aurait raison de cette douleur, disait-il à qui voulait l’en dissuader. Et, quand on lui proposait un verre d’eau, il faisait la grimace et refusait tout net le liquide incolore et insipide. Il avait peur de rouiller de l’intérieur, comme il aimait à le répéter sans cesse dans un grognement.

De toute façon... je n’ai rien à cacher, si ce n’est mon chagrin... Si vous tenez absolument à connaître la vérité, eh bien! pourquoi pas... Je n’ai pas de squelette dans mon placard... Juste de vieux souvenirs qu’il n’est pas toujours bon de réveiller...

Un certificat n’est malheureusement pas une preuve absolue... Il est difficile de s’y fier aveuglément quand... Enfin, je veux simplement vous démontrer qu’il y a toujours un moyen... particulièrement quand certaines personnes veulent changer la réalité.

. Le passé doit demeurer le passé et il ne sert à rien de le ressasser, si ce n’est pour souffrir.

Les larmes laissent toujours des traces.

Le passé reste toujours dans notre esprit mais nous n’avons pas toujours le goût d’y songer. Il y a suffisamment de soucis de nos jours.

Entre y penser et passer à l’acte, il y avait toute une distance qu’il n’était pas aisé de franchir.

...on continuait sa petite vie sans s’occuper plus avant du voisin. Il était de mise de pratiquer la maxime : chacun s’occupe de ses affaires et tout le monde se porte pour le mieux.