Toute activité au village avait son chant spécifique. Personne ne faisait rien sans chanter. On chantait pour tout - comme si rien ne pouvait vivre, pousser ou se faire, sans poèmes. Nous chantions pour que la vie danse, ce qu'elle faisait souvent.
Un jour, j'ai avoué à ma mère que j'aimais une autre femme.
" Tu sais, maman, combien j'aime la poésie, et tu sais que je t'aime plus que la poésie...mais cette fille a quelque chose de plus que toi, de plus que la poésie. Je suis sûr que c'est elle, l'arc-en-ciel. "
Avant l'ouverture de l'école, le village avait son propre système d'éducation; ainsi, ma mère me disait que l'homme n'est pas un homme s'il n'a pas ces trois caractéristiques du chat: finir son repas, connaître ses ennemis et enfouir ses excréments, et ces trois caractéristiques de l'âne: boire lentement et suffisamment, porter sa charge et connaître son chemin.
Ici La Voix des Arabes libres. Hommes et femmes refusant l'uniforme simiesque, le garde-à-vous, l'hymne vengeur, les bruits de bottes, les marches forcées, les barbelés de la patrie, la bêtise des consensus, la peste de l'orgueil, la prison de l'unique langue, de la religion unique, le folklore débilitant des signes distinctifs : coiffures, couvre-chefs, fichus, barbes, maquillage, médaillons, pendentifs, anneaux, chapelets, amulettes et toute la quincaillerie-bimbeloterie ayant servi depuis belle lurette à bercer les peuples innocents.