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Critiques de Aimé Petit (7)
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Le roman de Thèbes

Le roman de Thèbes est daté du XII°s. Son auteur est anonyme. On pense qu'il s'agit, comme souvent, d'un clerc.



Ce roman s'inspire de la Thébaïde de Stace, ainsi que d'autres sources antiques, notamment la tragédie grecque. Cependant, il ne fait que s'en inspirer pour mieux s'en démarquer. Il est d'abord le reflet d'une civilisation féodale et courtoise.



Il raconte l'histoire d'Eteocle et de Polynice, les deux frères issus de la liaison entre Œdipe et sa mère Jocaste. Les deux frères devaient régner alternativement sur Thèbes (un an chacun) à la mort de leur père. Il était convenu que celui qui ne régnait pas devait partir de Thèbes. Or, lorsque ce fut au tour de Polynice, Etéocle ne voulut pas lui donner le pouvoir. Furieux, Polynice fit appel à son beau-père, Adraste, roi des Argiens. Ce dernier, voulant venger son gendre, lève une armée et marche sur Thèbes. La lutte fut terrible. On a appelé cela l'Entreprise des sept chefs car l'armée était commandée par sept princes, à savoir : Polynice, Tydée, Amphiaraüs, Capanée, Parthénopée, Hippomédon et Adraste. La lutte fut acharnée ; tous les chefs, excepté Adraste, périrent sous les murs de Thèbes. Les deux frères ennemis, Étéocle et Polynice, pour épargner le sang des peuples, demandèrent à terminer leur querelle par un combat singulier, et, en présence des deux armées, ils s'entretuèrent mutuellement.



Vous l'aurez compris, ce texte épique fait la part belle aux combats. Il s'adressait à un public friand de ce genre de chose, les chevaliers.
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Le roman d'Eneas

Ce roman, contenant plus de 10 000 octosyllabes, a été écrit vers 1160. Il serait l'oeuvre d'un clerc normand.



Si le nom du héros vous parle, ce n'est pas pour rien : l'auteur a utilisé la trame de l'Enéide de Virgile. Cependant, il prend énormément de liberté en adaptant, coupant ou complétant l'histoire. Il l'adapte à son siècle, élaguant ainsi certains épisodes avec des divinités subalternes dont on ne faisait plus mention à cette époque. Il allège donc le récit d'un côté pour mieux l'accroître de l'autre, notamment au niveau des sentiments. Il rajoute plus de 1600 vers mentionnant les problèmes de cœur de Lavine et d'Enéas (et ce n'est pas triste) ! D'autres additions au texte originel se focalisent sur les merveilles, en vogue à cette époque.



On l'aura compris, ce texte n'a plus rien à voir avec celui de Virgile. Cependant, il n'en reste pas moins intéressant. D'ailleurs, il a obtenu un certain succès à la fin du XIIe siècle.
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Le roman d'Eneas

Enée revit : la littérature prouve une fois encore qu’elle se situe dans un espace-temps qui n’est ni strictement celui de la réalité, ni strictement celui du mythe. Enée se promène allègrement de l’Enéide au Roman d’Enéas sans qu’il soit possible de dire quelle version nous le présente plus immaculé. Il est clair en tout cas qu’à travers le cheminement d’Enée se déroule une initiation fondamentale déclinable sous la forme du singulier.





Dans l’Enéide il existait déjà une ascendance peuplée de dieux et d’individus surnaturels –au-delà de la nature humaine- qui renvoyait la quête décrite par Virgile à un autre temps et à d’autres lieux. Cette généalogie est moins explicite dans le Roman d’Enéas parce qu’elle tient sans doute au processus même de la réécriture. En quel sens le roman antique médiéval est-il le roman de l’émerveillement ? Il l’est dans ses références constantes au modèle, qu’il accommode à ses références contemporaines pour les projeter dans le rêve d’un accomplissement eschatologique.





De lecture beaucoup plus simple que l’Enéide, le Roman d’Enéas peut servir d’introduction au cheminement d’Enée et permettra de comprendre aisément les étapes d’une quête qui n’est pas de tout repos là où Virgile nous perdait parfois par la profusion des noms et des références. Mais lire le Roman d’Enéas sans avoir lu l’Enéide, c’est aussi prendre le risque de réduire ce roman à un amusement littéraire qui ne serait rien de plus que le témoignage de l’enfance de notre littérature. Car on rit beaucoup en lisant cette version médiévale parfois sanglante, souvent tapageuse, déployant sans pudeur son émotion, mais si on ne se limitait qu’à cette constatation, on raterait les feuilletages plus subtils qui se constituent en référence puis détournement de l’original. Au-delà des siècles, si peu semble finalement avoir changé, et pourtant le mystère demeure : c’est le lien indéfectible entre les hommes.
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Le roman d'Eneas

Cette réadaption de L'Eneide de Virgile m'a beaucoup plu. J'ai passé un bon moment avec cette lecture.
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Le roman d'Eneas

Cette réécriture de L'Eneide m'a beaucoup plu. Etant bien plus attiré par la littérature médiévale que la littérature antique, j'ai passé un très bon moment avec cette lecture.
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Le roman d'Eneas

Mon avis sur Le roman d'Énéas va rejoindre sur pas mal de points celui sur Le roman d'Alexandre, étant deux romans du Moyen-Âge reprenant la littérature antique à leur époque et ayant des similitudes dans l'histoire et actions de ces deux récits épiques. Celui-ci est une translatio, une adaptation en ancien français du livre l'Énéide de Virgile. Cette mise en roman (traduite du latin en langue romane) amène à différents thèmes mis davantage en avant que dans l'original comme notamment celui de l'amour.



Énéas s'enfuit avec ses troupes de Troie après l'abondance de forces ennemis. Ils vont alors chercher une nouvelle terre qui pourraient les accepter et les protéger de leurs adversaires. Si vous avez lu l'Énéide, vous ne serez sûrement pas trop dépaysés par la lecture de ce livre, étant bien plus simple à lire, avec particulièrement moins de références et de noms. La place et la descendance des dieux restent importante ici avec la présence surtout de Vénus, mère d'Énéas, et Cupidon ou Amour, son frère, qui va frapper à deux reprises dans ce récit le coeur de Didon et d'une autre femme pour le valeureux guerrier. On a le droit également le droit à la présence des amazones dont Camille qui m'a bien intéressé.



La descente aux Enfers d'Énéas avec Sybille m'a particulièrement plu, me faisant penser à celle de Dante dans L'enfer avec comme guide Virgile. Mais à côté de ces moments de découvertes du monde (réel et parfois magique avec les Enfers), et la grande place de l'amour, le récit décrit également des comabts épiques entre les forces d'Énéas et ses adversaires, des luttes de pouvoir avec un royaume à la clef.
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Le roman d'Eneas

Voilà un ouvrage qui m’aura donné du fil à retordre, mais que je ne regrette pas d’avoir lu.



Le roman d’ Enéas est un récit incongru pour moi, puisque c’est la réécriture de l’ Eneide par un anonyme du Moyen-Age.



L’histoire est donc assez connu, puisqu’elle a d’abord été l’œuvre d Virgile.



Nous sommes au soir de la chute de Troie, vaincue par Ménélas et ses alliés. La ville est détruite, il ne reste que des cendres et le désespoir. Enéas, fils de Vénus, quitte les rives de Troie, avec les siens et les dernières richesses de la ville, sur les conseils de sa mère, pour gagner la Lombardie. Au milieu du voyage maudit par Junon, Enéas arrive en Libye, sur les terres de la reine Didon.



Vénus, effrayée par la réputation de cruauté des Libyens, fait en sorte que Didon et Enéas tombent amoureux, dans l’idée de protéger Enéas. Ce dernier restera un temps à Carthage, sous le coup de cet amour, qui enflammera littéralement Didon, puisque celle-ci, après avoir négligé l’administration de son royaume, subit la jalousie des prétendants qu’elle avait repoussé avant Enéas, finira par mourir sur le bûcher, las, sans avoir fait revenir à elle Enéas, les dieux ayant rappelé ce dernier à son devoir vers la Lombardie. Enéas reprend donc la mer, et après quelques péripéties arrive enfin en Lombardie, près du royaume de Laurente. Le roi de Laurente souhaite donner sa fille, Lavine, en mariage à Enéas, mais la Reine ne l’entend pas ainsi, et par ailleurs il y a un promis de la princesse Lavine, Turnus, qui complique encore l’affaire. La reine de Laurente s’oppose au mariage de Lavine et Enéas, elle rappelle au roi la catastrophe de Troie, et la triste fin de la reine Didon : comment faire confiance à un peuple qui occasionne tant de drames ? Turnus est prêt à la guerre contre les troyens. Le roi de Laurente se résout à promettre la main de sa fille à celui qui gagnerait la guerre, de Turnus ou d’Enéas. Au terme d’une guerre cruelle, une trêve s’établit pour un moment. L’occasion pour Lavine de croiser le regard d’Enéas et de tomber amoureuse (alors que sa mère l’avait prévenue contre lui…) Enéas aussi finit par tomber amoureux, mais le dissimule, sur les conseils de Cupidon. Le jour du duel entre Turnus et Enéas arrive, et, après moult revirements, batailles et angoisse, Enéas finit par défaire Turnus et ses alliés. Il gagne ainsi la main de Lavine et les terres du roi de Laurente.



Ce qui est assez amusant finalement, c’est que ce nouveau regard sur l’Enéide, avec la place qu’il donne à l’amour, concourt à éclaircir la vision un peu triste et sombre que l’on a du Moyen-Âge : c’est finalement l’amour qui prend toute la place, dans le roman d’Enéas, comme au Moyen-Âge. L’Amour Courtois n’est pas qu’un mythe. Je n’ai pas grand souvenir du texte de Virgile, et il faudrait certainement que je m’y replonge, mais l’auteur médiéval que j’ai lu pour l’occasion, a de toute évidence reconstruit le récit selon les codes de l’Amour Courtois.



Les pages où Lavine se lamente de la probable indifférence d’Enéas à son égard, pendant que le même Enéas expérimente les souffrances de l’amour, sont parmi les plus belles de l’ouvrage. L’équilibre des sentiments, entre haine et amour, figuré par les batailles de l’épée et celles du cœur, rend ce roman très original par rapport à son ancêtre antique. L’amour moteur et objet de la vraie quête, finalement.



Roman dense, touffu même, mais qui se laisse lire (je peux comprendre qu’on saute deux ou trois ligne de-ci de-là, mais pas trop, sinon on perd vite le fil)



Je l’ai lu dans une version « bilingue », vieux français-français, au Livre de Poche. Ce n’est pas forcément très confortable, mais certainement parce que j’avais le réflexe de toujours lire la page en vieux français en parallèle de la version « traduite ».



C’est une expérience, hors de toute littéraire et hors du temps, une vraie plongée, qui me redonne simplement envie de découvrir les autres romans antique du Moyen-Âge.
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