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Citations de Akli Tadjer (336)


Il n’avait jamais imaginé qu’il devrait sa liberté aux Soviétiques, lui qui avant la guerre les fustigeaient parce qu’il était pour la liberté d’entreprendre, la liberté de penser, la liberté d’être soi-même. Il n’aurait jamais assez de toute sa vie pour remercier les communistes de les avoir libérés de l’enfer nazi.
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C’est un homme brave, courageux, fidèle. Il n’a qu’un seul défaut, il ne sait pas tenir sa langue.
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Ici, comme en Algérie, comme dans d’autres pays que je ne connais qu’en lisant les journaux, l’homme forge son destin à coups de conquêtes, de barouds, de fracas,de chaos.Heureusement qu’il lui reste l’espérance de la renaissance. Mais de la mort à la liberté retrouvée, combien de chagrins, combien d’orphelins, combien de malheurs, combien de sang gâché ?
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Ce qui surprend Joker, c’est que nous soyons mariés. C’est bien la première fois qu’il voit un musulman et une juive mélanger leurs sangs. En Palestine comme au Liban, les juifs, les chrétiens, les musulmans mangent ensemble, boivent ensemble, travaillent ensemble, pour le reste c’est chacun dans son coin. C’est ainsi depuis que le monde est monde. Il dégrafe un bouton de sa chemise afin que je remarque sa chaîne en or au bout de laquelle se balance le prophète Jésus, les bras en croix, la tête un peu penchée sur le côté. À ma grande honte, il m’a fallu attendre d’avoir passé trente ans pour apprendre que tous les Arabes ne sont pas musulmans.
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Elvire me désigne comme son mari. Je précise que je ne suis pas de Paris mais d’Algérie. Il me donne une franche poignée de main et trouve que j’ai bien de la chance d’avoir épousé une aussi jolie femme.
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Ce soir, tu m’intimides, chère Elvire. Je n’ai faim de rien, je n’ai soif de rien, je n’ai besoin de rien d’autre que toi. Qu’on envoie l’addition. Qu’on s’en aille d’ici et fissa. Que je te fasse l’amour. Que je te dévore toute crue. Et après que nos corps seront épuisés de s’être tant donnés, je t’offrirai ma vérité. Je te la dois. Je te dirai que tu es ma tendresse, mon espérance, ma solitude, ma joie, ma consolation, mon amie, mon nouvel amour.
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« Quand un raton rencontre un autre raton, qu’est-ce qu’ils se racontent ? Des histoires de ratons. »
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Lire pour s’ouvrir sur le monde et transmettre à d’autres qui, comme moi, n’avaient pas eu la chance de trouver un bienfaiteur sur leur chemin. Mohamed était resté coi puis il m’avait envié : il n’avait jamais connu de Français au cœur généreux qui le prenne sous son aile pour lui ouvrir les portes de la connaissance.
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Au début, il trouvait que mes leçons étaient de véritables séances de torture. Le présent, l’imparfait, le futur, le passé simple, le passé compliqué lui donnaient des vertiges. Puis il s’est pris au jeu. C’est lui qui, désormais, me réclame des cours, même si je sais que c’est un prétexte pour discuter de nos vies de déracinés.
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La guerre, Hitler, les Juifs, l’Occupation, la déportation, Elvire a mis tout ça de côté, non pour oublier, l’oubli ne se décrète pas, mais pour taire ses rêves d’aventures et poursuivre l’œuvre de son père.
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La première nuit que nous avions passée ensemble, dans le même lit, nos corps s’étaient aimantés naturellement. Nos bouches raffolaient de nos baisers. Sa peau, ma peau s’aimaient à n’en plus pouvoir s’en détacher. Pourtant Elvire et moi ne nous connaissions pas tant que ça. Nous avions voisiné sur le même palier de chambres de bonne d’un immeuble de l’avenue des Gobelins. Puis son père et Samuel avaient été avalés par la Gestapo. Puis Tarik avait rejoint les brigades fascistes. Puis nous étions restés seuls. Tout seuls. Et pendant ce temps, les loups toujours plus nombreux chassaient le Juif dans les rues de la capitale.
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Sa beauté, c’est encore ce sourire au lever, sa beauté c’est surtout ce visage qui dit : « Je t’attendais hier soir, je t’attendrai demain, je t’attendrai toujours. »
Je la serre tout contre moi, comme si nous avions été séparés depuis très longtemps. Nous nous asseyons autour de la table, je lui verse une tasse de café avec un sucre et nous nous regardons en silence. J’aime nos silences complices qu’on pourrait prolonger à l’infini. J’aime quand elle me regarde de ses yeux sombres pleins de promesses et d’éclats. J’aime ses doigts fébriles qui se glissent entre les miens pour ne plus me lâcher ; c’est sa manière de me dire qu’elle m’aime. Pourtant, nous n’avons jamais osé nous avouer nos sentiments. Nous sommes des cœurs cabossés. Elle a perdu le seul homme qu’elle aimait : son père. J’ai perdu celle que j’aimais : Zina.
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Elvire dort. Elle est belle au présent comme au passé, comme elle le sera lorsqu’elle se réveillera. Elle n’est pas de ces beautés qu’on affiche pour de la réclame aux flancs des autobus ou dans les couloirs du métro, elle est beaucoup plus et beaucoup mieux que cela. Sa beauté, c’est son tempérament ardent et sensible à l’excès, sa beauté, ce sont ses grands yeux noirs de mélancolie, sa beauté, ce sont ses cheveux noirs coupés à la garçonne, sa beauté, c’est le charme de sa voix suave qui éveille en moi des élans de tendresse.
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Ah, Hitler ! Il ne tarit pas d’éloges sur le Führer. C’est un homme comme lui qu’il faudrait pour libérer ce pays des scorpions qui le vampirisent.
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Ses longs cheveux roux qu’elle laissait flotter au gré du vent, comme une provocation, sont cachés sous un voile de tristesse. Son visage, hier diaphane et lumineux, est maintenant d’une pâleur maladive. Mon cœur tape plus fort que le jour où je lui ai déclaré, rouge de confusion, que la vie sans elle ne serait pas une vie. Elle avait treize ans. J’en avais seize. Elle sourit puis son visage se fige et se ferme. J’ai tant à lui dire, mais les mots restent noués dans ma gorge. Je suis à portée de baisers. Je voudrais la serrer contre moi pour qu’elle écoute mon cœur qui a perdu la mesure. Je voudrais sentir l’odeur de sa peau, la chaleur de son souffle, ôter son voile noir, glisser mes doigts dans ses boucles rousses comme au temps où nous pensions que rien ne saurait nous diviser, jamais.
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Il a vieilli, certes, mais son regard est le même, noir, hautain, suffisant. Il en impose toujours, le salaud. La petite foule s’écarte sur son passage. Il s’incline devant la dépouille de tante Safia puis il me serre dans ses bras puissants. J’ai le dégoût au bord des lèvres. Je ne peux m’empêcher de penser à Zina prisonnière de ses étreintes brutales. Il murmure dans mon cou que je peux compter sur lui si j’ai besoin de ses services. Je n’ai plus besoin de rien depuis qu’il m’a volé tout ce que j'aimais.
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Le temps qui court leur est indifférent. Elles savent que c’est une invention humaine, que la seule vérité qui vaille est le perpétuel mouvement de la vie avec ses désastres, ses chagrins, ses fêtes, ses passions, ses flétrissures et sa fin inéluctable, car naître, c’est commencer à mourir.
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Elvire m’a toujours soutenu parce que mon combat est juste. Parfois, elle m’en veut de lui voler nos dimanches avec ces réunions faites d’échanges houleux, de chahuts d’écoliers et de prophéties pour un autre jour. Alors, pour se moquer de moi, elle me compare à Don Quichotte, cet hidalgo illuminé parcourant l’Espagne pour défendre les opprimés et qui, devenu fou à force de voir le mal répandu partout, a fini par batailler contre des monstres géants et des moulins à vent.
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Les souvenirs, ça va, ça vient, c’est comme les vagues de l’océan, parfois elles vous bercent d’images heureuses, parfois elles vous rejettent des pensées amères que l’on croyait noyées à jamais.
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L’autre raison qui avait fait de moi un déserteur, c’est Zina, l’amour de mes jours et de mes nuits. La veille de mon incorporation, je l’avais enlevée à ses parents et nous avions fui de nuit Bousoulem. Pour vivre où ? Nous ne le savions pas, mais loin des fusils, des bruits de bottes et de la folie des hommes, c’était sûr. Nous avons été arrêtés sur un chemin de forêt par une patrouille de militaires traquant les brigands d’honneur qui pullulaient dans la région. Zina avait été rendue à sa famille et on m’avait emmené dans une caserne où j’avais fait la connaissance de Samuel et de Tarik.
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