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Citations de Alexandra Dezzi (19)


Tu suis 1 jusqu'à son scooter; tu ressembles à un enfant qu'on traine par la main. Il fait lugubre, les lampadaires s'allument et les voitures roulent à toute vitesse; il faut traverser rapidement, se faufiler entre les bus et les taxis. Je te regarde de dos, j'ai l'impression que tu es encore à son cours: tu esquives, tu avances, tu restes bien campée sur tes jambes.
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Je tourne autour.
J’ai l’impression de regarder dans un télescope,
des contours se dessinent au milieu de
cette accumulation de mots. Il y a toujours
quelque chose qui jaillit. Le gisement est sans
fin. Pourquoi retenir tout ça ?
Je voudrais juste comprendre. Écrire pour
figer, et puis que ça s’en aille. Que ce soit bien
mort, englouti depuis des années. Comme les
étoiles. Au fond je sais déjà que plus rien ne
brille.
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Le bruit du pop-corn dans sa bouche t’est insupportable. Il en propose aux gens assis à côté, allez savoir pourquoi, tu trouves ça obscène.
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Vous vous embrassez comme de sales gosses trop pressés. Les gens autour de vous sont mal à l'aise face à tant de désir. Pourtant le désir, c'est ce qu'il y a de plus beau.
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Marie-Louise plongeait ses yeux verts dans ceux, gris perle, de sa mère. Biche buvait un café et ses pupilles, se juxtaposant à la tasse blanche du bistrot, étaient comme deux joyaux que le temps éteindrait pourtant un jour. Marie-Louise y songeait, peut-être trop. Il n'existait aucune consolation à cela, hormis, peut-être, celle de passer des moments ensemble, pour en absorber chaque seconde. Le temps, à cet instant, n'avait plus de prise.
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Les attentats de janvier avaient ravivés toutes ses peurs enfouies depuis l'enfance. De nouveaux démons faisaient irruption.
Pour s'extraire de ce nuage noir, Marie-Louise reprit contact avec Mme Oparalian, sa psychanalyste. Cette dame obèse, d'une cinquantaine d'années, restait une figure solide sur laquelle on pouvait compter. Grâce à elle, Marie-Louise avait pu s'échapper de la prison mentale qui la conditionnait quand elle était adolescente, et de la claustrophobie sociale qui l'avait tenue cloîtrée chez elle - elle passait ses journées au lit, nauséeuse et dépressive, incapable de sortir, de suivre ses cours au lycée, et, surtout, de rester assise dans un lieu public silencieux. Le silence, en compagnie des autres, l'oppressait. Le calvaire s'était estompé au fur et à mesure des séances.
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Marie-Louise avait rendez-vous avec Emmanuel. Ils ne s'étaient jamais vus. Une correspondance numérique s'était intensifiée entre eux. L'avant-veille, il lui avait proposé une rencontre.
Marie-Louise était comédienne. Tout avait commencé le soir, où, épuisée, sortant d'une répétition, elle avait renversé la moitié d'une bière en découvrant cette notification Facebook sur son smartphone :

Emmanuel Litauer a accepté votre invitation.
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Deux ans plus tôt
un 25 décembre

Nous étions presque en 2015 et Marie-Louise Wahaut n'aimait pas trop sa vie. Un manque plus ou moins constant pesait sur son cœur. Sur terre depuis vingt-six ans, elle avait vu passer à toute vitesse les dix dernières années, qui ne lui faisaient pas non plus regretter son adolescence. L'enfance avait maintenant laissé place à l'âge adulte, emportant avec elle ses promesses. Et l'avenir continuait à lui sembler toujours plus radieux : ailleurs ou au loin suffisait à remplir son imaginaire d'un doux je-ne-sais-quoi, mais la réalité lui arrachait toujours un petit pincement.
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22 décembre 2016, 16h56

Je n'ai besoin de rien. Je n'ai besoin de rien. Je n'ai besoin de rien. Je n'ai besoin de rien. Je n'ai besoin de rien. Je n'ai besoin de rien. Je n'ai besoin de rien. Je n'ai besoin de rien. Je n'ai besoin de rien. Je n'ai besoin de rien. Je n'ai besoin de rien. Je n'ai besoin de rien. Je n'ai besoin de rien. Je n'ai besoin de rien. Je n'ai besoin de rien. Je n'ai besoin de rien. Je n'ai besoin de rien. Je n'ai besoin de rien. Je n'ai besoin de rien.

Elle se répète cette phrase en silence, seule.
Ses yeux s'ouvrent : la nuit tombe sur le 13e arrondissement de Paris.
Elle se tient derrière la vitre. Une constellation de fenêtres jaune orangé s'allume, la vue est panoramique depuis l'étage 29 de la tour Bellini. Paris ploie sous ses yeux. Le paysage urbain est un tableau de grâce et de toute-puissance, aussi accessible que lointain.
L'heure indique la fin de cette journée d'hiver - elle a regardé sa montre, puis s'est assise face à l'odinateur. Les touches du clavier cliquettent. Marie-Louise Wahaut prend conscience qu'elle aligne des mots à l'endroit même où Michel, son propriétaire et écrivain à succès, a écrit son dernier roman.
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Tu ne peux pas feindre l'apparition. rien ne t'es apparu. Rien ne t'a été révélé. Tu es un corps flottant, tu glisses comme une particule sur l'écran, comme une tache ophtalmique. La disparition est un fantasme. Tu ne disparais pas, tu erres.
page 48
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Un visage n'est pas un masque. Un visage est une porte, d'abord opaque, puis peu à peu transparente, on peut s'introduire sous les premières couches de clarté qui apparaissent, naissent au gré d'un son, de mots, d'émotion.
page 28
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Marie-Louise resta bouche bée. Son teint blêmit en une seconde : Emmanuel tenait par la taille une jeune femme brune ; la même que sur la photo retournée chez lui. Margaux était donc cette fille : une actrice, perchée sur des talons hauts, vêtue d'une jupe et d'un trench de style Burberry.
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En ce début d'année 2015 à Paris, Marie-Louise Wahaut avait peur de prendre les transports, de faire ses courses ou de s'asseoir dans une salle de cinéma : elle avait peur de tout et partout.
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Marie-Louise sentait son cœur se soulever à chaque fois que son image surgissait. Sa voix enchanteresse caressait son âme, sauf que désormais, il ne lui appartenait pas : il ne s'adressait plus à elle comme il l'avait fait, quatre longs jours plus tôt. Emmanuel Litauer était une personnalité publique. Il appartenait à tout le monde. Il n'appartenait à personne.
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Le plan Vigipirate était fixé à son niveau d'alerte maximal. Difficile de se concentrer sur autre chose : toutes les activités normales, routinières, gentiment futiles, furent suspendues.
Durant ce temps, Marie-Louise vivait sur Pause.
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Jamais un amant ne lui avait adressé pareils mots. Douceur de l'écriture et propos de velours : Emmanuel caressait son cœur avec art.
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Marie-Louise Wahaut avait grandi en région parisienne, à l'extrémité d'une ligne de RER, au commencement des champs. Enfant unique d'un premier mariage, elle avait trois demi-frères et un père qu'elle ne voyait pas souvent. Elle était surtout très proche de sa mère, surnommée Biche.
Biche l'attendait à la gare de Palaiseau.
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La vie entière semblait prendre racine chez cet homme.
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— Incroyable : ton propriétaire est tout simplement le plus grand écrivain du siècle. Qu'est-ce que c'est chic !
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