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EAN : 9782234088986
224 pages
Stock (19/08/2020)
3.13/5   28 notes
Résumé :
« Ce n'est pas de désir dont il s'agit ici, mais plutôt d'un exercice de domination », écrit la célèbre féministe Monique Wittig, citée par l'auteure de ce roman, son deuxième d'une jeune vie d'écrivain. Mais la question résonne autrement : qui domine qui ? Et derrière « cette façade de chair impénétrable », qui se cache-t-il ?
Sur le ring de boxe où elle s'entraîne, comme sur le ring intime du corps-à-corps, la narratrice, qui semble parfois voltiger au-des... >Voir plus
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L'autrice, dans une forme d'autobiographie dissociative (Elle se parle à elle-même comme si elle s'adressait à une tiers personne) nous parle de sexe, des hommes avec qui elle couche en leur donnant un numéro. "1" est celui dont elle tombe amoureuse, avec qui elle aura une relation suivie.
Très vite, des comportements toxiques sont évidents : Il l'oblige à prendre la pilule (les dérèglements hormonaux c'est pas son problème). Il lui demande de faire un test (jusque là tout va bien mais l'histoire ne dit pas si il s'est soumis à la même exigence qu'elle. C'est connu, les MST sont l'apanage des femmes et des homosexuels).
En attendant les résultats, il se protège mais ne la protège pas elle : fellations et éjaculation en bouche (multiples) parce que MONSIEUR n'apprécie pas d'éjaculer dans du plastique.

POUR RAPPEL : Les maladies sexuellement transmissibles, dont le sida, peuvent se transmettre par le sexe oral. Même s'il n'y a pas éjaculation donc d'autant plus s'il y a éjaculation. Il existe énormément de pratiques qui donnent du plaisir en attendant d'avoir fait les tests des deux côtés.

Leurs rapports sont d'ailleurs pauvres et se résument à : fellations/pénétrations. Il est le seul à jouir et, une fois que c'est fait, il considère le rapport fini. Plus loin dans l'ouvrage, elle fera remarquer qu'il ne l'a jamais léché. Sur le ton de l'humour. Sauf que ça n'a rien de drôle quand le plaisir de l'autre n'est pas pris en compte en fait.

"Il se laisse à peine caresser qu'il se retourne et te dévoile la bosse sous son caleçon (...) tu aimerais brûler d'un désir plus grand, ça fait un bail que tu ne l'as pas fait sans latex (...) tu es déçue de ne pas être davantage en eau, de ne pas l'accueillir comme il se doit dans les eaux sacrées du baptême" Voilà un extrait qui montre à la fois son égoïsme à lui et sa culpabilité à elle alors qu'elle donne déjà tout. Pour rappel : nous ne sommes pas des machines, mouiller n'est pas automatique même en cas d'extrême excitation. Dans ce cas précis, c'est son manque d'implication et de patience à LUI qui pose problème mais c'est ELLE qui culpabilise. La scène s'achève par son orgasme à LUI et sa frustration à ELLE. Normal. Il file sous la douche et passe à autre chose. Zéro respect. Et il faut arrêter avec la putain de sacralité du corps féminin, ça induit tout de suite que c'est quelque chose qu'on peut salir, souiller, abîmer. C'est pénible.

L'autrice/personnage finira par admettre que quelque chose cloche mais considèrera que c'est toujours de sa faute à elle. Il se comporte comme un goujat, la blesse volontairement mais c'est toujours de sa faute à elle.

Je suis peut-être passée à côté. Je retiens beaucoup de souffrance et une mauvaise image de l'acte sexuel, relayé dans ce livre. Livre qui ne manque pourtant pas de prises de position féministes mais qui, paradoxalement, pue la dépendance affective et le manque de confiance en soi. Ce n'est pas un jugement, je ressens une violente compassion pour le personnage (et éventuellement l'autrice parce que ça semble très autobiographique.)

Ça me laisse à penser qu'il y a encore beaucoup du travail sur le thème du sexe : non ça ne se résume pas à des fellations et non, le point d'orgue n'est pas la pénétration. le plaisir prend une multitude de chemin et, surtout, communication et bien-être de l'autre doivent être au centre de l'acte, pour les deux partenaires. L'autrice ira quand même jusqu'à écrire :
"Lorsqu'on désire vraiment quelqu'un, pourquoi perdre du temps avec les préliminaires ?"

WHAAAAAAAAAAAAAAT ?

Déjà, ne parlons plus de "préliminaires" ça rend les actes secondaires alors qu'ils sont centraux. Se faire caresser, lécher, mordiller, sucer, embrasser, enlacer, masser, câliner, chatouiller, effleurer... C'EST faire l'amour. Debout contre un mur ou une baie-vitrée, allongés dans un lit ou un canapé, assis sur une chaise ou sur le coin d'un bar, adossés à une balustrade ou un balcon, vautrés dans l'herbe ou sur un tapis dans la chambre des copains.
Faire l'amour c'est se donner à l'autre, lui donner du plaisir. La pénétration n'est qu'un acte parmi d'autres et n'est pas à prioriser absolument. Ventre contre ventre, dos à dos ou tête à cul on s'en balance TOUT est important. Et surtout, surtout, surtout (MERDE), l'éjaculation/orgasme de monsieur ne signe PAS la fin de l'acte. Votre plaisir compte aussi mesdames, si votre partenaire n'est pas en mesure de le comprendre il n'en vaut pas la peine.

Sortez des sentiers battus, communiquez, éclatez-vous bordel. Désirer quelqu'un ça va bien plus loin que de vouloir se faire prendre violemment. Et NON, pénétrer sèchement sans autre geste de tendresse ce n'est pas une preuve d'amour.
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Déception que ce roman dont la couverture- la photo est de Jean Baptiste Modiano- et le pitch faisait bien envie. Dans cette mouvance de romans de la rentrée qui porte une parole féministe aigue, la colère malgré son titre parait plus faible comparé aux romans de Laurens, Lola Lafon, Cloé Delaume ou Fatima Daas. Récit écrit à la seocnde personne du singulier, le message parait assez peu clair- on a du mal à comprendre les raisons de la colère en question- et la narration trop peu incarnée et décousue pour émouvoir et interpeller... Dommage car cette réflexion sur le désir féminin et ses contradictions était vraiment intéressante sur le papier...
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Sur le ring de boxe, tout comme dans sa vie sentimentale, la narratrice se livre à un véritable combat mêlé de colère et de frustration. Elle se redécouvre, finit par s'accepter mais cherche avant tout à enfin s'affirmer. Suite à un événement dramatique de son passé, elle pensait ne plus avoir le droit de prendre son quotidien en main. Elle pensait devoir constamment subir, mais sa colère et sa rébellion vont l'aider à voir les choses autrement.

Je ressors totalement essoufflée de ce roman que l'on peut aisément qualifier de choc littéraire. Ici, pas de noms, une narration faite à la deuxième personne du singulier, comme si une conscience s'adressait directement à la narratrice, et des numéros pour indiquer les hommes qui traversent son quotidien. Je n'ai jamais lu un tel roman, et une chose est sûre, il ne peut laisser indifférent.

Ce récit percutant est une sorte d'exutoire et sous des descritions crues, le lecteur se retrouvera sonné et en profonde empathie pour cette protagoniste. L'auteure ne fait pas dans la dentelle et je suis passée par un carrousel d'émotions.

La plume de l'auteure est forte. Alexandra a fait un choix narratif risqué et pourtant approprié. Sans choisir aucun nom pour les protagonistes, on pourrait avoir une sensation de distance, et pourtant il n'en est rien.

Sous une plume forte et un choix narratif original, l'auteure va aborder des thématiques très difficiles. Ce roman choc ne peut laisser indifférent. À découvrir.


Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Il est bien dommage de ne pas trouver facilement en librairie ce roman (qu'on peut commander sur internet facilement ceci dit) et regrettable qu'il ne soit pas davantage mis en avant dans les rayons alors qu'il est sorti il y a peu de temps.
Alexandra Dezzi fait corps avec son récit, et nous incite à se joindre à elle dans ce difficile combat vers le futur de l'être dans toute son intégrité, morale et physique ; guerre qu'il est nécessaire de savoir mener comme un art martial, brutalement mais avec la plus grande grâce : quand il faut d'abord se ré accaparer ce que le passé nous a dérobé et semble avoir caché quelque part à l'extérieur de soi.
Parce qu'ici, c'est bien d'elle (ou de soi) que l'on parle. Jamais des deux criminels, qui ne méritent même pas d'être cités, ni qu'on leur accorde plus de quelques lignes.
Il me semble que c'est l'un des livres les plus honnêtes, les plus sincères que j'aie jamais lus.
Loin de toute vulgarité, de toute « victimisation », de toute facilité, « la colère » c'est d'abord une femme qui parvient à se regarder dans la glace après s'être fait violer et qui, consciente de tout ce qu'elle voit, livre et dépeint chaque parcelle du portrait qui lui est renvoyé, sans artifice, sans pré maché à penser, une force qui s'ignore, d'une douceur déconcertante.
Je crois que pour se prendre la claque littéraire qu'est « La colère », il faut être capable de la même authenticité que son auteure. Il faut également être consentant à se voir être déshabillé(e) mentalement dans une glace.
J'ai été consentante, je suis bouleversée. Grâce à Alexandra Dezzi, je suis en train de recouvrer l'usage de « ma voix ».
Bravo.
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Alexandra DEZZI. La colère.

Je ne sais pas comment j'ai choisi ce titre. Mais la médiathèque m'a envoyé une réservation. Je suis donc allée récupérer ma demande. Que de colère contenue dans le corps de cette jeune femme. Pourquoi, s'étourdit-elle entre les bras des hommes? C'est derniers sont nombreux et ne portent même pas de nom. Elle les rencontre et leur donne des numéros. Numéro 1, numéro 2, numéro 3, numéro -1, numéro -3. Amants de passage, rencontrés au hasard de ces séances d'entraînement, sur le ring. Pourquoi cette jeune femme se livre-t-elle sans aucune retenue à ces hommes qui jouissent de son corps. Point de sentiment, un amour bestial. Il faut découvrir l'origine du mal.

Encore un roman sur le viol. Est ce un roman autobiographique ? Je le pense. j'ai fait des recherches sur le net et j'ai donc appris qu'elle écrit, compose des chansons, chante et a même crée un groupe avec sa soeur. Je ne connaissais pas du tout cette jeune femme et je ne lirais pas son précédent roman ; est-ce qu'elle chante aussi bien qu'elle écrit?Livre l u en une petite après midi mais qui ne présente pas beaucoup d'intérêt. Je ne vous le conseille pas, sauf si vous aimez la littérature sado-masochiste, alors là vous pouvez le prendre; Bonne lecture.

Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Tu suis 1 jusqu'à son scooter; tu ressembles à un enfant qu'on traine par la main. Il fait lugubre, les lampadaires s'allument et les voitures roulent à toute vitesse; il faut traverser rapidement, se faufiler entre les bus et les taxis. Je te regarde de dos, j'ai l'impression que tu es encore à son cours: tu esquives, tu avances, tu restes bien campée sur tes jambes.
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Je tourne autour.
J’ai l’impression de regarder dans un télescope,
des contours se dessinent au milieu de
cette accumulation de mots. Il y a toujours
quelque chose qui jaillit. Le gisement est sans
fin. Pourquoi retenir tout ça ?
Je voudrais juste comprendre. Écrire pour
figer, et puis que ça s’en aille. Que ce soit bien
mort, englouti depuis des années. Comme les
étoiles. Au fond je sais déjà que plus rien ne
brille.
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Vous vous embrassez comme de sales gosses trop pressés. Les gens autour de vous sont mal à l'aise face à tant de désir. Pourtant le désir, c'est ce qu'il y a de plus beau.
page
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Le bruit du pop-corn dans sa bouche t’est insupportable. Il en propose aux gens assis à côté, allez savoir pourquoi, tu trouves ça obscène.
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Tu ne peux pas feindre l'apparition. rien ne t'es apparu. Rien ne t'a été révélé. Tu es un corps flottant, tu glisses comme une particule sur l'écran, comme une tache ophtalmique. La disparition est un fantasme. Tu ne disparais pas, tu erres.
page 48
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Videos de Alexandra Dezzi (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alexandra Dezzi
Alexandra Dezzi vous présente son ouvrage "La colère" aux éditions Stock.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2413300/alexandra-dezzi-la-colere
Notes de Musique : Youtube Library
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