L'autrice, dans une forme d'autobiographie dissociative (Elle se parle à elle-même comme si elle s'adressait à une tiers personne) nous parle de sexe, des hommes avec qui elle couche en leur donnant un numéro. "1" est celui dont elle tombe amoureuse, avec qui elle aura une relation suivie.
Très vite, des comportements toxiques sont évidents : Il l'oblige à prendre la pilule (les dérèglements hormonaux c'est pas son problème). Il lui demande de faire un test (jusque là tout va bien mais l'histoire ne dit pas si il s'est soumis à la même exigence qu'elle. C'est connu, les MST sont l'apanage des femmes et des homosexuels).
En attendant les résultats, il se protège mais ne la protège pas elle : fellations et éjaculation en bouche (multiples) parce que MONSIEUR n'apprécie pas d'éjaculer dans du plastique.
POUR RAPPEL : Les maladies sexuellement transmissibles, dont le sida, peuvent se transmettre par le sexe oral. Même s'il n'y a pas éjaculation donc d'autant plus s'il y a éjaculation. Il existe énormément de pratiques qui donnent du plaisir en attendant d'avoir fait les tests des deux côtés.
Leurs rapports sont d'ailleurs pauvres et se résument à : fellations/pénétrations. Il est le seul à jouir et, une fois que c'est fait, il considère le rapport fini. Plus loin dans l'ouvrage, elle fera remarquer qu'il ne l'a jamais léché. Sur le ton de l'humour. Sauf que ça n'a rien de drôle quand le plaisir de l'autre n'est pas pris en compte en fait.
"Il se laisse à peine caresser qu'il se retourne et te dévoile la bosse sous son caleçon (...) tu aimerais brûler d'un désir plus grand, ça fait un bail que tu ne l'as pas fait sans latex (...) tu es déçue de ne pas être davantage en eau, de ne pas l'accueillir comme il se doit dans les eaux sacrées du baptême" Voilà un extrait qui montre à la fois son égoïsme à lui et sa culpabilité à elle alors qu'elle donne déjà tout. Pour rappel : nous ne sommes pas des machines, mouiller n'est pas automatique même en cas d'extrême excitation. Dans ce cas précis, c'est son manque d'implication et de patience à LUI qui pose problème mais c'est ELLE qui culpabilise. La scène s'achève par son orgasme à LUI et sa frustration à ELLE. Normal. Il file sous la douche et passe à autre chose. Zéro respect. Et il faut arrêter avec la putain de sacralité du corps féminin, ça induit tout de suite que c'est quelque chose qu'on peut salir, souiller, abîmer. C'est pénible.
L'autrice/personnage finira par admettre que quelque chose cloche mais considèrera que c'est toujours de sa faute à elle. Il se comporte comme un goujat, la blesse volontairement mais c'est toujours de sa faute à elle.
Je suis peut-être passée à côté. Je retiens beaucoup de souffrance et une mauvaise image de l'acte sexuel, relayé dans ce livre. Livre qui ne manque pourtant pas de prises de position féministes mais qui, paradoxalement, pue la dépendance affective et le manque de confiance en soi. Ce n'est pas un jugement, je ressens une violente compassion pour le personnage (et éventuellement l'autrice parce que ça semble très autobiographique.)
Ça me laisse à penser qu'il y a encore beaucoup du travail sur le thème du sexe : non ça ne se résume pas à des fellations et non, le point d'orgue n'est pas la pénétration. le plaisir prend une multitude de chemin et, surtout, communication et bien-être de l'autre doivent être au centre de l'acte, pour les deux partenaires. L'autrice ira quand même jusqu'à écrire :
"Lorsqu'on désire vraiment quelqu'un, pourquoi perdre du temps avec les préliminaires ?"
WHAAAAAAAAAAAAAAT ?
Déjà, ne parlons plus de "préliminaires" ça rend les actes secondaires alors qu'ils sont centraux. Se faire caresser, lécher, mordiller, sucer, embrasser, enlacer, masser, câliner, chatouiller, effleurer... C'EST faire l'amour. Debout contre un mur ou une baie-vitrée, allongés dans un lit ou un canapé, assis sur une chaise ou sur le coin d'un bar, adossés à une balustrade ou un balcon, vautrés dans l'herbe ou sur un tapis dans la chambre des copains.
Faire l'amour c'est se donner à l'autre, lui donner du plaisir. La pénétration n'est qu'un acte parmi d'autres et n'est pas à prioriser absolument. Ventre contre ventre, dos à dos ou tête à cul on s'en balance TOUT est important. Et surtout, surtout, surtout (MERDE), l'éjaculation/orgasme de monsieur ne signe PAS la fin de l'acte. Votre plaisir compte aussi mesdames, si votre partenaire n'est pas en mesure de le comprendre il n'en vaut pas la peine.
Sortez des sentiers battus, communiquez, éclatez-vous bordel. Désirer quelqu'un ça va bien plus loin que de vouloir se faire prendre violemment. Et NON, pénétrer sèchement sans autre geste de tendresse ce n'est pas une preuve d'amour.
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Tu suis 1 jusqu'à son scooter; tu ressembles à un enfant qu'on traine par la main. Il fait lugubre, les lampadaires s'allument et les voitures roulent à toute vitesse; il faut traverser rapidement, se faufiler entre les bus et les taxis. Je te regarde de dos, j'ai l'impression que tu es encore à son cours: tu esquives, tu avances, tu restes bien campée sur tes jambes.
Je tourne autour.
J’ai l’impression de regarder dans un télescope,
des contours se dessinent au milieu de
cette accumulation de mots. Il y a toujours
quelque chose qui jaillit. Le gisement est sans
fin. Pourquoi retenir tout ça ?
Je voudrais juste comprendre. Écrire pour
figer, et puis que ça s’en aille. Que ce soit bien
mort, englouti depuis des années. Comme les
étoiles. Au fond je sais déjà que plus rien ne
brille.
Vous vous embrassez comme de sales gosses trop pressés. Les gens autour de vous sont mal à l'aise face à tant de désir. Pourtant le désir, c'est ce qu'il y a de plus beau.
page
Le bruit du pop-corn dans sa bouche t’est insupportable. Il en propose aux gens assis à côté, allez savoir pourquoi, tu trouves ça obscène.
Tu ne peux pas feindre l'apparition. rien ne t'es apparu. Rien ne t'a été révélé. Tu es un corps flottant, tu glisses comme une particule sur l'écran, comme une tache ophtalmique. La disparition est un fantasme. Tu ne disparais pas, tu erres.
page 48
Alexandra Dezzi vous présente son ouvrage "La colère" aux éditions Stock.
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