Son adolescence passée sous le Covid, Alice Colin la décrit comme "une comédie américaine mais sans la fin, où il n'y a pas le bal de fin d'année et tout le monde est confiné". Un peu étrange, et surtout très déprimant. La dépression, Alice Colin l'a d'ailleurs connue durant cette période, et nous la raconte avec beaucoup d'humour et de recul dans 'Ca va aller', BD parue dans la nouvelle collection Hachette Romans graphiques.
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Parfois, j'aurais voulu être un pansement géant, et lui épargner toute la douleur qui l'accablait. Mais ça ne marche pas comme ça.
Parfois, il n’y a rien à dire. Il faut juste…être là.
Je suis terrifiée à l'idée d'être toujours coincée dans ce corps et dans cette personne au cerveau qui produit des pensées vraiment horribles... Et c'est tellement écrasant...
Je suis trop pleine de larmes : si je me penche un peu, je déborde.
La dépression agit comme une lentille déformante, qui filtre la réalité et n'en garde que les mauvais côtés. Souvent, je ne ressens tellement rien que la trisesse me manque.
(POV: Quand tes parents ne prennent pas la dépression au sérieux...)
" - N'importe quoi ! C'est pas ça une dépression.
- Ouais, enfin il est médecin, papa.
- T'es déprimée, mais c'est pas ça, une "dépression". Dans "Voyage au bout de l'Enfer", là, c'est une dépression. Si tu lisais un peu... . C'est pas une période marrante, on est d'accord, mais il faut aussi que t'arrêtes de te regarder le nombril, hein.
- Tu vas aller voir un psy, mais c'est vrai que "dépression", le terme est peut-être un peu fort.
L'autrice nous raconte par tranches de vies son évolution sur trois ans, si je compte bien, à travers la fin du lycée, le début des études, le COVID... Avec une compagne de toute inattendue : la dépression. La narration est légère, fluide, et le dessin est simple et léger, pour un sujet qui ne l'est pas forcément.
On suit la narratrice à travers les différentes étapes, de la découverte de sa dépression à son apprivoisement en passant par les moments de blanc, l'incompréhension des proches, les fêlures des gens autour...
J'ai beaucoup apprécié ce récit, surtout en tant que personne souffrant de dépression, je m'y suis beaucoup reconnue. J'ai un peu regretté le côté un peu "strip", on sent parfois que effectivement, le matériau de base vient d'Instagram, mais c'est un point sur lequel on passe assez facilement.
Il faut différencier ça [la procrastination] de "la flemme". Personne ne se réveille le matin en se disant :
- Aaaah ! J ferais bien de la paperasse, tiens ! Ca ou laver toutes les vitres de la maison.
Terrifiant.
La procrastination, c'est différent, c'est plus complexe. De l'extérieur, ça ressemble à de la flemme, en effet.
- Pardon, je n'ai pas rendu le devoir, je... J'ai du mal à m'y mettre...
- C'est pas une excuse, ça... Faudrait faire un effort, hein...
De l'intérieur...
... c'est la paralysie.
Tips : pour savoir si je suis dans un rêve, je regarde ma main et je compte mes doigts. S'ils sont flous ou que je n'y arrive pas, je suis dans un rêve - ou alors je suis salement bourrée.
- Donc voilà, je ne me mets plus la pression là-dessus.
- Ouaiiiis !! Il faut AIMER SON CORPS !
- Euuuh...
Pour l'instant, ça reste un complexe. Mais je travaille là-dessus, pour que ça cesse de l'être. Après, "aimer son corps", c'est une sacrée injonction quand on y pense. Moi, mon but, c'est de ne pas le détester et de me sentir bien dans ma peau.
- Bonjour, je n'ai aucun problème avec mon corps.
- Euuuh... D'accord... Mais moi je suis votre banquière, alors est-ce que je peux faire quelque chose pour vous ?
- Non, pas spécialement.
Franchement, je n'ai pas l'intention d'aller bien plus loin que ça. (p.210-211)