Citations de Alice Feeney (78)
On est toujours seul face à son chagrin, face à sa culpabilité aussi. Ils ne se partagent pas.
Chez certaines personnes, la gaieté de surface cache des fêlures que l'on ne peut déceler qu'en les écoutant.
Nous sommes tous les fantômes de ceux que nous espérions être et des contrefaçons de ceux que nous aurions voulu être.
Les gens ne sont pas des miroirs, ils ne vous voient pas telle que vous vous voyez.
J'ai l'impression qu'un fou joue au Cluedo avec ma famille. Mais ce n'est pas un jeu, deux personnes sont mortes cette nuit.
Nous sommes tous faits de chair et d'étoiles et devenons poussière au bout du compte. Mieux vaut briller tant que c'est possible.
J'adore la ville, la nuit ; dans le noir, la crasse et le chagrin sont invisibles.
J'ai toujours adoré ce moment de flottement entre veille et sommeil. Ces précieuses secondes de demi-conscience précédant le réveil où l'on se surprend à prendre ses rêves pour la réalité. Un instant d'intense plaisir ou d'intense douleur avant que les sens ne redémarrent et ne nous disent précisément qui, où et ce que l'on est.
Les gens ont tort de penser que le bien est le contraire du mal, il n'est que son image inversé dans un miroir brisé.
Nous ne donnerons pas plus de détails pour le moment, et je ne répondrai pas aux questions.
" Je tiens également à profiter de cette occasion pour vous rappeler que nous sommes sur une vraie scène de crime, et non dans un épisode de série policière à la con que vous regardez sur Netflix."
Voilà donc à quoi ressemble 2017. La date paraît si futuriste. Enfants, nous pensions que l'on conduirait des voitures volantes et que l'on partirait en vacances sur la Lune d'ici là. Les choses ont changé depuis notre enfance, peut-être moins que nous l'aurions voulu, mais le monde n'est plus le même. Plus trépidant, plus vivant, plus individualiste. Contrairement au monde qui nous entoure, nous n'avons pas changé du tout, en réalité. L'histoire est un miroir et nous sommes tous une version plus âgée de nous-mêmes, des enfants déguisés en adultes.
Zoe était rebelle et dangereuse quand elle était adolescente, et cela n'a probablement pas changé. Elle est née sans cran de sûreté.
On a tendance à ne voir que ce qu'on veut chez ceux qu'on aime. On les modifie, on les transforme en la personne qu'on voudrait qu'ils soient, en faisant abstraction de celle qu'ils sont vraiment.
Noël est un moment où l'on tolère la famille que l'on n'a pas choisie.
Parfois, je crois qu'il faut mieux ne rien dire du tout : on ne peut pas déformer les propos de quelqu'un qui se tait.
Quand on aime quelqu'un, on ne peut pas arrêter du jour au lendemain, il n'y a pas d'interrupteur pour éteindre ses sentiments. Même quand on déteste quelqu'un qu'on aimait autrefois, il subsiste quelque chose. L'amour est le sol dont a besoin la haine pour pousser. Je crois que dans les relations, l'un ne va pas sans l'autre.
Quand une femme comme elle vous attrape dans ses filets, elle vous libére rarement. Elle allait et venait comme la marée, et je savais qu'un jour ou l'autre elle me laisserait échoué quelque part, mais j'ai profité des vagues aussi longtemps que je l'ai pu.
- David Vincent, 'Les Envahisseurs', ça te parle ?
- Quoi ? Non. Pourquoi ?
- Parce que tu m'envahis, là.
Son sourire s'évanouit.
- Excuse-moi. J'ai entendu cette blague un jour et je l'ai trouvée drôle. Je ne voulais pas te rembarrer, j'étais dans ma bulle.
- J'avais remarqué.
(p. 108-109)
C'était une cérémonie intime ; je n'ai jamais eu beaucoup d'amis. La vérité, c'est que je n'aime pas grand monde, en réalité. Tous ceux que l'on rencontre sont imparfaits, c'est inévitable. Quand je connais quelqu'un au point de discerner toutes ses fêlures et tous ses défauts, je n'ai plus très envie de le fréquenter. Je n'évite pas les gens abîmés parce que je m'estime supérieur à eux, mais parce que je n'aime pas me regarder dans un miroir. En outre, tous ceux dont j'ai un jour été proche ont fini par souffrir, voilà pourquoi je ne prends plus la peine de me faire de nouveaux amis.
On passait un bon moment, juste tous les deux, jusqu'à ce qu'il se mette à boire du vin rouge sorti d'une brique en carton, ce qui l'a mis de mauvaise humeur. Quand je lui ai demandé pourquoi le vin sortait d'une brique, pas d'une bouteille, il m'a reproché de poser trop de questions et m'a ordonné de me taire. Je crois que papa ne devrait pas boire autant, ça le transforme en quelqu'un de pas très gentil. [...] Je l'ai observé un moment après dîner, pendant que nous regardions la télé grand écran. Il avait des miettes de nourriture dans la barbe et des peaux sèches tâchées de vin rouge sur ses lèvres. Je crois que je ne lui ressemble pas du tout, je ne suis même pas persuadée qu'il soit mon père. Je le déteste quand il boit trop. JE LE DÉTESTE.