Citations de Amelia Kahaney (33)
De leur enfance à Termico, un trou paumé de Californie, toutes trois retiendront surtout la chaleur, la lumière aveuglante et la sensation d'être piégées sous un dôme de verre invisible. Vous avez beau tenter de lui échapper, le désert vous assèche et draine peu à peu vos forces. (...)
Toutes finiront par fuir, mais pas comme elles l'avaient imaginé. L'une trouvera une issue dans la mort, une autre dans le mensonge, et la dernière paiera sa liberté au prix fort. pg 13
Certains êtres brillent d'un tel éclat qu'ils semblent se consumer trop vite. Peut-être les personnes dans mon genre, en apparence plus ternes, attendent-elles juste l'occasion de se révéler, comme un feu qui couve sous la cendre. Que vaut-il mieux ? Brûler l'existence par les deux bouts ou l'économiser pour qu'elle dure ?
Toutes finirons par fuir, mais pas comme elles l’avaient imaginé. L’une trouvera une issue dans la mort, une autre dans le mensonge, et la dernière paiera sa liberté au prix fort.
Le monde n'a pas besoin d'une autre fille au cœur brisé.
Je suis un fantôme qui n'a jamais été là.
Cette ville n'est bonne qu'à héberger les âmes mortes et les âmes perdues.
"On ne vit qu'une fois". Ce qu'elle a traversé ces derniers mois aurait dû la tuer, mais elle a survécu. Elle bénéficie désormais d'une deuxième vie, une qu'elle n'aurait jamais choisie, mais c'est la seule qu'elle ait. Sa vie, son petit coin de toit et un cœur qui bat furieusement.
À Bedlam, soit vous apprenez à encaisser les coups, soit vous trouvez un moyen de les rendre.
Et en elle, une balle d'acier froid. Une bombe à retardement qui bat comme un cœur. Douleur et fureur se partagent ce cœur à parts égales. Tic-toc.
Tandis qu'assise elle contemple la ville en attendant la nuit, elle passe en revue une liste de mensonges.
Le temps vient à bout de toutes les blessures. À vrai dire, pas vraiment toutes. Certaines sont trop profondes, et il y a des peines de cœur qui ne guérissent jamais.
Tout le monde possède au moins une once de bonté. Certaines personnes viennent au monde pour faire le mal. Elle en a conscience maintenant, mais préférait ne jamais l'avoir appris. Et elle fera tout pour protéger ceux qui n'ont pas les moyens de se défendre par eux-mêmes. Comme le fille qu'elle était, avant.
— OK, à toi maintenant, me dit Ford en m’indiquant le sac de sable du menton, un filet de sueur lui glissant le long de la tempe. Et cette fois, tu le décroches, OK ? Dis-toi que c’est ce punching-ball qui a tué ton petit ami.
Je ne le ferai jamais tomber, raisonnais-je intérieurement tout en m’en approchant. Je me prépare néanmoins à donner tout ce que j’ai. C’est comme ça que chaque séance se termine, par une attaque sauvage où je ne retiens plus mes coups, Ford m’encourageant à chercher ce qu’il appelle ma zone folle. Si seulement il savait ! Ma folie ne se limite pas à une zone, c’est un véritable continent.
Je commence à tournoyer sur moi-même, prenant davantage d’élan à chaque nouveau tour jusqu’à arriver à portée du sac ennemi : j’arme alors ma jambe droite et décoche un plat du pied en plein milieu. Puissamment. Plus fort en tout cas que j’aie jamais frappé ce sac, réalisé-je en entendant un crac sonore. Ce n’est que lorsque je vois le punching-ball s’élever à l’horizontale que je me rends compte de ce que je viens de faire. Ses cent kilos de sable vont s’écraser avec fracas dix mètres plus loin sur un tas d’haltères.
Je manque m'étaler sur une chaise en fer forgé en travers de mon chemin.
-Putain de merde! m'emporté-je, à bout de nerf, en la repoussant d'une main.
Mais je ne contrôle pas ma force et l'envoie valdinguer à plusieurs mètres. Elle va s'échouer sur la pelouse qui borde la pelouse du patio. Tout le monde se retourne pour me dévisager, les conversations soudain suspendues.
-Quoi , Vous avez jamais vu de chaise ?
Ses beaux discours, sa philosophie révolutionnaire… tout ça, c’est de la poudre aux yeux. Des grands mots qui sonnent bien, du pur baratin auquel il ne croit pas lui-même. Il ne cherche pas réellement à « rétablir la justice ». Il veut juste que le genre de gens avec lesquels il a grandi éprouvent la même souffrance que celle qu’il a endurée toutes ces années, assis dans son fauteuil roulant, à ressasser les souvenirs de son enfance dorée et à n’avoir pour tout avenir qu’un grand trou noir et vide.
Nous donnons toujours de grosses sommes aux œuvres de charité... Qu’on nous y force ou pas. Seulement, ce n’est pas le genre de chose qu’on crie sur les toits.
C’est quand même marrant comment on peut commencer une relation purement platonique avec quelqu’un et, tout à coup, sentir comme des millions de petits aimants sous la peau qui vous attirent vers lui.
Nous sommes là pour vous aider. Pour rétablir la justice. Nous sommes vos sauveurs, vos redresseurs de torts. Nous sommes les Invisibles et nous sommes partout.
Il a toujours su, depuis qu’il était haut comme trois pommes, ce à quoi il était destiné. Quand, gamin, il a vu son père se faire tuer sous ses yeux, il s’est dit que c’était probablement à lui de faire ce que la police ne ferait pas.
Il n’y avait jamais eu de fille prévue au programme. Encore moins une fille comme elle. Mais c’est plus fort que lui. Il se sent trop bien quand il est avec elle.
L’arrivée du printemps, c’est un peu comme un réveil juste avant l’aube, quand les sueurs froides commencent à sécher et que les cauchemars cessent enfin.
C’est dur de tenir tête à un homme de si peu de mots.
Les plaies ne se referment jamais totalement. Peut-être se referment-elles extérieurement, mais à l’intérieur, elles demeurent à vie.
C’est épuisant de devoir faire mine que tout va bien, de jouer le rôle de la fille idéale.