Citations de Amy Hopper (23)
Lola ne m'attire pas. Ou si justement, c'est bien le problème. Si j'avais été un peu honnête avec moi-même, je me serais douté que j'aurais fini par coucher avec elle. Ce que je ne pouvais pas prévoir, c'est que ça ressemblerait à ça. Espérons que l'intensité du moment est à mettre sur le compte de l'alcool, de ces derniers jours durant lesquels je n'ai eu envie de personne et du désespoir, sinon notre cohabitation est mal barrée. Je ne vais pas vivre avec cette soif continuelle de l'attraper, de la toucher, de l'embrasser.
ELLE EST BELLE À EN FAIRE CREVER LES ANGES, ET SURTOUT TRISTE À LES FAIRE PLEURER.
-Qu’est-ce que tu fais? me demande-t-il, les yeux plantés dans le vide.
-Je te réchauffe.
-Je n’ai pas froid.
-Bien sûr que t’as froid, Ethan. À l’intérieur. T’as toujours froid...
Au lieu de m’envoyer balader, comme je l’aurais imaginé, il pose sa main bandée sur ma cuisse, provoquant une décharge dans tout mon corps. Je n’ai pas le temps de m’en remettre qu’il a déjà tourné sa tête vers moi, avancé sa main droite vers mon visage qu’il fait tourner dans sa direction. Ses yeux sont embrasés, mais brûlent maintenant d’un autre type de feu.
-Tu n’aurais pas dû, me déclare-t-il à voix basse.
Il parcourt alors les quelques centimètres qui nous séparent et m’embrasse. D’abord tout doucement, comme s’il goûtait mes lèvres. Puis je sens sa main glisser sur ma nuque, l’agripper, et son baiser se transforme en tornade. Mon corps entier se met quasiment à vibrer. J’ai l’impression que je vais m’envoler, perdue dans nos lèvres qui se rencontrent pour la première fois, perdue dans l’intensité du moment.
-Le temps est cruel, il marque nos corps de ses griffes.
LE TEMPS EST CRUEL, IL MARQUE NOS CORPS DE SES GRIFFES.
Beth secoue la tête, et une sorte de rictus de désespoir tord ses lèvres. Le sourire le plus triste que j’ai jamais vu… Des cheveux s’échappent de sa tresse et viennent lui caresser la joue. Ses yeux sont rouges, et une fragilité infini émane de son corps. Elle est belle à en faire crever les anges, et surtout triste à les faire pleurer.
-Je suis désolé, Beth, tellement désolé de ce que je t’ai fait subir, de ce que je te fais vivre encore sûrement. Je sais…
-Non, tu ne sais pas ! fulmine-t-elle brusquement. Tu ne sais pas ce que tu as fait, qui tu as ramené dans ma vie…
Les mots entre en moi et provoque une détonation assourdissante dans ma cage thoracique. Je suis si étouffé par ce qu’elle vient de dire que je suis incapable d’ouvrir la bouche et de lui dire à quel point je l’aime moi aussi. À quel point elle a toujours été mon phare dans la nuit. Mais Beth ne semble pas attendre de réponse, car elle sourit timidement en baissant les yeux puis reprend sans me laisser le temps d’assimiler.
J’aimerais pouvoir lui répondre, j’aimerais pouvoir mettre des mots sur ce que je ressens, mais rien à faire, je ne suis plus qu’un pantin désarticulé, une boîte d’émotions contradictoires. Je ne bouge plus, les yeux happés par son visage, son sourire tendre. Je m’y accroche comme à une bouée afin de ne pas me perdre dans le labyrinthe qu’est ma pensée. Elle me parle de choses dont je n’ose plus rêver depuis bien longtemps.
L'important c'est la vie que tu te construis, pas le passé que tu te trimbales.
« Tu ne m'as pas l'air dénuée de vie intérieure, Willow Hopkins. Ni de talent. Simplement d'expérience. »
Comment on s'y prend quand on s'aperçoit qu'on est éperdument amoureuse d'un garçon qu'on a embrassé quelques fois, qui nous a repoussé souvent, avec qui on s'est dit que rien ne serait jamais possible ?
— Tu sais quoi, Hopkins ? Peut-être que si tu levais un peu le nez du guidon, tu t’en sortirais mieux. Le secret, pour réussir ici, c’est d’aller chercher plus loin que ce qu’on t’apporte tout cuit sur un plateau. La curiosité, c’est la base de tout apprentissage. »
« — River, chuchoté-je. Pourquoi tu fais ça ?
Il me décroche un regard rieur.
— Comment est-ce que tu crois que j’ai fini par la valider, cette UV ?
Il a bien fallu que j’apprenne les règles élémentaires des romans de chevalerie.
Parmi lesquelles : toujours sauver une demoiselle en détresse.
Je perdrais absolument tous les êtres qui ont croisé mon chemin si c’est pour t’avoir, toi.
-Je t’aime, Beth. Je t’aime tellement.. Je t’ai toujours aimée, mais je n’envisageais pas de pouvoir retomber amoureux de toi avec une telle force. A vrai dire, je ne savais même pas que des sentiments pareils existaient. Ce n’est comparable à rien, ni à l’amour qu’on partageait enfants ni aux amourettes ordinaires des gens de notre âge. Mon amour pour toi est plus fort que ma sombre histoire, plus fort que la misère qui nous a rongés, plus fort que ma colère, même.
-Tu étais la plus jolie fille que je connaissais, et tu es devenue la plus belle femme que j’ai jamais vu...
-Il est plus facile de maîtriser ses poings que ses sentiments, c’est bien connu.
-Je suis désolé.
Ces mots, si simples, n’ont aucun sens. Tout ça n’a aucun sens. Se pourrait-il que ce soit lui ? Comment serait-ce possible ? J’ouvre la bouche, puis la referme en silence.
-Désolé, répète-t-il tout bas.
...
-Oli? articulé-je finalement avec peine.
Je regarde une nouvelle fois son torse. Étonnamment, Oliver ne bouge toujours pas. Il me laisse le temps d’assimiler ce que je vois avec patience. Mais je n’assimile rien.
…
Je n’ai jamais eu l’occasion de voir un corps d’homme si charpenté, fais de muscles secs, deux courbes presque douces. Pas le genre de musculature gonflé que l’on obtient à force de fréquenter une salle de sport. Non, c’est un vrai corps qui a existé, qui a servi. Un peu trop, semblerait-il. Les cicatrices et les tatouages, plutôt que de le défigurer le rendent encore plus…
… séduisant.
Mon cœur fait un bruit assourdissant dans ma poitrine tant il bat fort. J’effectue quelques pas, croyant tenir, mais je suis obligée de m’arrêter. Les mains sur les genoux, le corps penché en avant, je crois bien que je vais vomir… Mes oreilles bourdonnent et une panique acide se répand dans tout mon corps.
Non, pas lui. Pas lui. Pas lui.
Si je n’avais pas envie de tuer la terre entière, de faire brûler la planète jusqu’au dernier plancton, je culpabiliserais de la laisser ainsi. Mais ma fureur gronde, et cette salope a toujours le dernier mot avec moi. Il y a des limites à ce que je peux contenir. Cette nuit, la limite a été de très loin dépassée.