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Citations de André Fontainas (22)


Sonnet


Rade aux frissons futures des océans d'aurores,
Sera-ce en le reflet d'un lointain vespéral
Que des vaisseaux cimés de leur azur astral
Atterriront aux quais de tes jardins sonores ?

Ville, ô Toi, du triomphe et de fleurs, qui décores
De joie, avec ta foule en fête, du littoral
Où des prêtres sans pompe et sans deuil augural
Se détournent de boire en d'impures amphores :

Garde l'orgueil de vivre et l'orgueil dans l'amour
Et la douceur frémissante d'un songe chaste.
Orgueil candide, aux yeux vers la mer, sur la tour.

Vigile, des mâts d'ombre errant par la mer vaste ;
Vent du large, menace sombre aux jardins clairs,
Crains le nuage gros de tempêtes et d'éclairs.
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LA MORT DE L'ANGOISSE

Le silence de la lune
Meurt sur l'inquiète vallée,
Dans le ciel pâle Tune après l'une
Les lueurs d'astres s'évanouissent,
Des frissons courent le bois et la vallée,
Les buissons bruissent.
Un cri soudain d'oiseau trille en l'air virginal,
Et l'aube se sent naître
Où déjà tant de clartés' tristes de naître
Pleurent sous les brumes du lac au fond du val.
Heure vaporeuse et mauvaise
Quel naîtra l'avenir de tous ces jeux,
Ténèbre qui du faix des malaises nocturnes
T'attardes au détour des routes taciturnes,
Partout encore pèse (ô tourments orageux)
L'horreur lourde des nuits de lune où rien n'apaise
La tourmente effarante et mauvaise

Ni le rude sursaut de ces jeux orageux :
Quel jour de l'aube naîtra et de l'aurore ?
Un jour chanteur d'espoir en fête et de triomphe,
Ou, jours anciens issus des vieilles nuits du monde,
Du deuil de leur oubli renaîtrez-vous encore ?

La lune est nulle enfin dans le ciel qui s'éveille,
En des sanglots l'azur s'affirme et s'attendrit.
Le matin frêle et nu palpite et se sourit
D'ouvrir au jour ta fleur d'arôme. Soleil.
La forêt s'émeut et se fait bonne.
Voici les sentiers doux aux pieds de l'Égaré;
Le lac frissonne et s'offre en sa berge fleurie
Où s'attiédir les yeux brûlés d'avoir pleuré
Et boire avec l'eau fraîche un peu de fière vie ;
Les ronces des taillis se muent en mousses douces.

Celle dont il comprit les jeux d'ombre et le geste
S'est fondue en la mort de l'ombre et n'est plus là.
Qu'importe, si l'orgueil de tant d'espoir lui reste
Si sa fierté qui morne en la nuit chancela
Au pur soleil d'un nouveau jour s'atteste
Plus noble ! ayant vaincu le doute en la foi douce
D'Une dont il rêva les yeux d'ombre et le geste.
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L'oeuvre de Bourdelle s'agrandira toujours d'être rassemblée, ou si seulement une mémoire émue la réunit dans l'élan d'une admiration unique. Là est avant tout sa grandeur frappante, Il N,existe pas d'œuvres plus diverse, plus variée, plus renouvelée dans ses réalisations successives, il n'en existe pas qui soit plus une, mieux marquée d'un signe d'une même réflexion, d'un même vouloir, d'un même et continu idéal, d'une même inspiration original, d'une même âme fervente convaincue et exaltée.
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Dans une lettre adressée à ses parents au mois de mars 1844, Courbet écrit : « Je suis enfin reçu à l'exposition, ce qui nie fait le plus grand plaisir. Ce n'est pas le tableau que j'aurais le plus désiré qu'il fût reçu ; mais c'est égal ; c'est tout ce que je demande, car le tableau, qu'ils m'ont refusé, n'est pas fini... Ils m'ont fait l'honneur de me donner une fort belle place à l'Exposition ; ce qui me dédommage... »
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L'ENTRÉE DANS LA FORÊT

Sous les hauts frênes et les hêtres de la forêt
Dans les brumes du crépuscule
Les frôleuses lueurs de la lune
Se glissent pâles jusqu'aux rochers de la vallée
Et s'opalisent aux feuillages violets.
Les trois grands Cavaliers venus vers la forêt
Par la rieuse allée
Dont la pelouse éclate en fleurs dans la vallée
N'ont pu voir aux frôleuses lueurs de la lune
Sous les brumes du crépuscule
Leur route de gaîté qui soudain disparaît
Entre les herbes obscures de la forêt.
Parmi le glacial effarement de l'heure
Et pour l'angoisse de leur marche dans la nuit
Les broussailles s'épeurent.
Les feuilles aux arbres ont frémi.
Les Cavaliers dans la forêt
Savaient-ils le ravin qui dévale au lac d'ombre
D'ou l'on a vu des nuits de stygiennes ombres
Surgir au lac blêmi de pâleurs de suaires ?
Malgré la ronce et les épines dont s'encombre
Le ravin qui s'éboule au lac des ossuaires,
Égarés en la nuit des taillis qui s'éplorent
Au lac sombre ignoré d'où s'élèvent les ombres
Dans la pâleur de leurs suaires,
Si les trois Cavaliers entrés dans la forêt
Pour fuir l'été brûlant sur les landes encore
Ont foulé le ravin que des ronces encombrent
Jusqu'où brusque il s'éboule au lac des ossuaires,
A leur tour spectres tels que ces ombres errantes
Qui déjà le hantaient, ils font le lac blafard
Et les feuillages frissonner d'épouvante
Pour leur sursaut nocturne à travers le brouillard.
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Le plus strict souci de la moralité préexiste à la plupart de ses compositions ; les dessins uniquement licencieux ne sont pas en grand nombre.
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L'indigence harcèle sa vieillesse. Les travaux se font rares ; la maladie ou l'infirmité plus obsédante ; et il n'a pas mené une existence d'épargne ni de prévoyance. Les créanciers le poursuivent de plus près. Ses tableaux n'ont jamais été cotés à très haut prix : dans une vente après décès, l'estimation des oeuvres d'art, faite par Ferdinand Bol, fixe la valeur des Frans Hais, non seulement bien au-dessous des 500 florins, somme considérable à l'époque, qu'atteignaient les Rembrandt, mais au-dessous même de la valeur de beaucoup d'autres peintres aujourd'hui moins connus.
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Les souvenirs, qui donnent à la vie son parfum et son prix, se montrent assez semblables à ces rivages laissés, que le navigateur, à mesure qu'il s'en éloigne, voit s'enfoncer et mourir parmi la brume, à l'horizon des flots.

Mais il est des territoires secrets dont le frisson très subtil ne se trahit pas même à l'observation exercée de la vigie : nul vestige n'en dénoncera, dans les temps futurs, l'éphémère apparition par quoi la mer, un instant fleurie, garde à jamais une merveilleuse stupeur hallucinée.
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Enide ! Enide ! pourquoi vis-tu, ressuscitée à mon vouloir, si tu n'as la puissance de faire que je t'aime et que je te désire ? Ce n'est pas l'âge qui paralyse ma volonté; d'indistinctes ardeurs parfois tressaillent en moi. Je puis vivre, je pense, si je veux, mais je redoute de n'oser plus vouloir.
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Dans le cottage de Fordham, Poe aimait cacher sa vie, il y travaillait, il s'y prodiguait à alléger de son mieux la maladie abattue sur sa frêle et tendre femme ; mais lui-même, malade, ne parvenait qu'au prix de difficultés de plus en plus invincibles, à pourvoir aux besoins les plus immédiats. C'est alors que leur pauvreté, leur situation de santé misérable, l'impossibilité d'écrire où ses souffrances le mettaient, furent d'abord portées à la connaissance public par une note insérée dans l'Express, puis par un long article de Nathaniel P. Willis, dans le Home Journal : « M. Edgar Allan Poe » y peut-on lire, « M. Edgar Allan Poe et sa femme sont tous deux dangereusement malades, et ils souffrent parce que leur manquent les objets les plus communément nécessaires à la vie. »
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L'Impressionnisme va exercer une action profonde sur la direction de l'École. Une guerre acharnée fut faite aux maîtres qui représentaient cette nouvelle formule par les préjugés et les traditions routinières de l'enseignement scolaire. C'est la reprise de ce qui sera la lutte éternelle des esprits indolents et des yeux paresseux contre toutes les nouveautés.
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L'esprit dé l'homme jamais ne se satisfait totalement. Chacun est le jouet bénévole de son Odyssée intérieure : l'impatience de retrouver une Ithaque imaginaire, définitive retraite longuement poursuivie, n'est qu'un mensonger prétexte qui chatoie : nul, au fond, n'ignore — en se refusant à l'avouer — qu'il préfère l'incertitude splendide de la vague inconstante et les îles de l'inconnu à la torpeur immobile des contentements quotidiens.
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Les premiers poèmes composés par Edgar Poe palpitent de sa douleur et de sa déception juvéniles sans que, cependant, jamais une syllabe de reproche démente ou atténue le culte qu'il prolonge dans les replis intimes de sa foi meurtrie.

Le poème Tamerlan, publié, en 1827, dans une version que Poe, pour les éditions subséquentes, a modifiée et refaite au point que, sauf le thème général, presque rien n'en a subsisté, contenait les passages que voici :

Nous étions jeunes encore : aucune pensée plus pure
n'habitait dans le cœur d'un séraphin que dans le tien ;
Car l'amour passionné est toujours divin :
Moi, je l'aimais comme le pourrait un ange
Avec un rayon de la toute vivante lumière
Qui flamboie sur l'autel d'Edis.

Je n'avais d'existence qu'en toi.
Le monde, avec tout son train brillant
Et la beauté heureuse (car pour moi
Tout était un délice indéfini)
Le monde — sa joie — sa part de peine
Que je ne sentais pas

Tout ce que je sentais, ou voyais, ou pensais,
Se pressant confusément devenait
(Doué de ta non-terrestre beauté)
Toi — et le rien qu'est un nom.
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DÉPART

La musique des mots épars
Qui ne s'achève que par geste
Dans le silence éclos atteste
L'angoisse des prochains départs.

Je bois dans l'ombre vos regards
Où l'onde de vos songes reste
Fière malgré l'exil funeste
Dont vous redoutez les hasards.

Et vos paupières abaissées
Aux nuages de vos pensées
Dont le jeu clair s'est attristé

Savent déjà combien m'excède
La solitude lourde et tiède
Dans le désert du morne été.
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UN RÊVE

0 nuit, qui de lueurs fraîches déjà ranimes
L'aile du songe au frêle azur du souvenir,
N'est-ce pas toi qui pour le réveil fais s'ouvrir
Mes rideaux de ténèbre au cri clair des abîmes ?

Le reflux de la vague au roc que nous gravîmes
Plus loin, — comme tu dors, Chère! — semblait dormir.
Dans ta poitrine et tes seins nus sens-tu courir
L'âpre frémissement des lames unanimes ?

Au fond d'un tel silence en nous et au dehors
J'étreins, d'une ferveur qui s'accroît, ton beau corps
Si calme, et je te regarde vivre, Vivante !

Repose ainsi longtemps, très tendre ! Je te tiens
Et tu m'aimes ! — Pourquoi brusquement sur les miens
Fixes-tu tes yeux durs, que creuse une épouvante ?
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Je veux tenter un orgueil différent.

La trame rejetée, factice, et toutes machinations, la mémoire ressuscite, simple: j'évoque de ses ombres un fantôme de mes moments. L'ennui de pâles 'terreurs enfermait, seul à seul, ce qui se dégage, à présent, des cent plis. J'en saisis, c'est le hasard, le quelconque : enfant maladif, aboli en le deuil d'une rêverie jadis nocturne; — ailleurs, un adolescent mieux robuste a succombé à trop d'oubli, mais il s'épanouit à l'ivresse retrouvée du songe; il veut le vivre.
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Un peintre d'aujourd'hui raconte que, voici près d'un demi siècle sans doute, il fut admis auprès du maître qui travaillait, à son habitude, la pipe aux lèvres, devant la clairière d'un bois. Tout venait, comme aimait dire Corot, tout venait, aux regards du jeune artiste respectueux et attentif, merveilleusement, tout et même quelque chose de plus. Il se risque, un peu gêné, à interrompre le travail : « Mais où donc, maître, lui dit-il, prenez- vous cet arbre si beau que vous placez au premier plan ? » Corot, sans se retourner, s'arrêtant, retire d'une main sa pipe, et de l'autre fait un geste par-dessus son épaule : il venait de peindre de mémoire un arbre en effet robuste et magnifique qui se trouvait derrière son dos, fidèle ainsi à observer la nature, car il l'eût tout aussi bien inventé, à d'autres heures.
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David lui-même dédiait son génie à l'exaltation des vertus romaines. Dans des motifs mythologiques, les artistes, aux époques antérieures, prenaient prétexte à diviniser les rois ou les protecteurs qui employaient leurs talents ; ils y donnaient libre carrière à leurs imaginations sensuelles, et flattaient de la sorte la corruption générale. Enlevé jeune à l'influence des artistes en renom, par la rude discipline de son maître Vien et par l'admiration sans bornes qu'il conçut en Italie pour la haute science des Bolonais, épris des théories austères de Winckelmann qui semblait avoir à nouveau découvert l'antiquité et inspiré une seconde Renaissance, David, républicain farouche comme on le fut à Rome après la chute des Tarquins, ne voyait de grandeur que dans les exemples fameux d'héroïsme que Tite-Live nous a transmis et dont il s'efforçait de rendre vivantes les images glorieuses aux yeux de ses contemporains.
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Le début du XIXe siècle marque l'apogée de la gloire et du succès pour Louis David et pour son école. Cependant, en 1801, on remarque l'absence du maître au Salon, mais il montrait le tableau des Satines (actuellement au musée du Louvre) dans son atelier ; l'afïluence des visiteurs était si considérable que l'exposition, ouverte en nivôse an VIII, dut se prolonger jusqu'en prairial an XIII, et qu'elle rapporta au peintre, dit-on, plus de soixante-cinq mille francs.

Quoiqu'il eût récemment refusé (18 pluviôse an VIII, 7 février 1800) la charge de peintre du Gouvernement, un siège au Conseil d'État et au Sénat, il était bien vu du Premier Consul; ses conseils, en ce qui touchait l'organisation et l'administration des Beaux-Arts, étaient, avec la plus grande condescendance, sollicités, mis à l'étude et suivis.
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Parmi les peintres hollandais du XVIIe siècle, Frans Hals arrête l'attention par un ensemble de qualités dont il est malaisé de définir, tout d'abord, la nature. Mais si, au musée d'Amsterdam, au musée de Berlin, au Mauritshuis de La Haye, au Louvre, on le compare aux autres portraitistes les plus réputés, ses contemporains et ses compatriotes, bientôt des différences capitales apparaîtront, pourtant, avec évidence.
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