Citations de Anna Kozlova (15)
Je m'approche du miroir sur pied qui se trouve sur le rebord de ma fenêtre ; je ne me maquille qu'à la lumière du jour, sous l'influence d'un article que j'ai lu dans Cosmopolitan. On y expliquait une bonne fois pour toutes aux femmes dans mon genre que seule la lumière du jour permettait de rectifier à temps les ratés d'un maquillage.
À mon avis, l'enfer, c'est la solitude.
Quoi qu'il fasse, je lui pardonnerais tout, pour l'unique raison qu'il serait un enfant, mon enfant béni.
La vie que je menais ne permettait pas que je me lie d’amitié avec d’autres fillettes. Leurs occupations ineptes ne m’intéressaient pas, et je trouvais leurs conversations ennuyeuses. À dire vrai, jusqu’à mes treize ans, il en alla de même avec les garçons et, dans ma grande naïveté, j’espérais passer ma vie sans entrer en contact avec quiconque. Je n’y parvins pas.
Et on peut dire ce qu'on veut, le désir de faire l'amour avec l'être aimé s'estompe au bout de trois ans de vie commune, il passe comme s'il n'avait jamais existé. Autrement dit, toutes les relations sexuelles ont une fin, les relations ont une fin, l'homme est mortel.
À l'évidence, je suis d'ores et déjà dans l'incapacité de cesser de me maquiller : les cosmétiques, c'est une carapace, le masque de protection que je porte sur mon véritable visage afin que personne ne le voie.
Le problème des femmes, c'est que leur bonheur dépend toujours de quelqu'un d'autre et que la solitude leur est insupportable.
Si j'avais la possibilité de promulguer une nouvelle loi sociale, j'obligerais tous les ex maris et femmes, tous les ex amants et maîtresses à s'enlacer publiquement quand ils se croisent et à se remercier haut et fort pour les jours de bonheur qu'ils se sont jadis si généreusement offerts l'un à l'autre.
Parce que la seule chose qu'attend un homme d'une femme dans ce qu'on appelle une société libre, c'est l'excitation. Nous devons exciter, aguicher, mouler nos culs, lancer des oeillades de nos yeux charbonneux et, si nous avons en plus les moyens intellectuels de converser avec l'homme une fois qu'il a joui, c'est carrément génial. Mais c'est juste un bonus facultatif. À votre discrétion, comme on dit.
Si l'on en croit l'information que nous puisons tous dans les livres traitant de la psychologie ô combien divertissante des femmes, nos rêves sont le voyage de notre moi dans l'inconscient, non sans une tentative de ce même inconscient d'engager une conversation avec nous. .
La vie était un flux, un flux charriant des choses totalement différentes : du positif et de l'abject, de la beauté et de la monstruosité, du mensonge et de la vérité, et que je devais me contenter de l'accepter. Je
Les ondes sonores ne meurent pas. Elles circulent sans fin de-ci, de-là. Tout ce que nous proférons est immortel. Nos bêlements piteux et inutiles tournent en rond dans la galaxie, et cette rotation perdurera jusqu'à la fin des temps.
Si l'enfance est l'enfance, c'est qu'on peut y croire en la possibilité de métamorphoses qui, dans la vie, sont impossibles.
L'amour qui liait mes parents était un âne bâté, mais néanmoins endurant qui, malgré les cris et les invectives, suivait obstinément un chemin qu'il était le seul à distinguer.
Les gens ont honte, ajoutai-je, honte de reconnaître qu'ils ne seront jamais comblés. D'argent, de joie, d'amour, de sexe épanouissant...
- Et toi ? demanda soudainement maman. Tu n'as pas honte ?
- Non, répondis-je. A la différence de tous les autres, je comprends qu'il ne s'agit pas de moi, mais juste de la façon dont le monde est agencé. Le monde, maman. Je ne suis pas les illusions auxquelles tu te raccroches. Je suis la réalité, et personne ne veut de moi. Parce qu'il est impossible de comprendre comment me supporter sans perdre la tête ni sombrer dans le désespoir.