AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Anne-Laure Morata (54)


"C'était ce qui l'irritait le plus : savoir mais ne pouvoir agir." (p.134)
Commenter  J’apprécie          130
"Comment faire régner l'ordre, se demandait-il, lorsque la troupe des Gardes-Française elle-même semait la terreur sur son chemin, une grande partie de ses rangs arrondissant leurs soldes en jouant les maquereaux..." (p.113-114)
Commenter  J’apprécie          50
La population, lasse des privations, devenait violente et incontrôlable. Partout la loi du plus fort régnait en maîtresse des lieux, nul n'étant plus à l'abri d'une agression souvent mortelle.
Commenter  J’apprécie          40
À trop vouloir jouer avec le feu, je me suis brûlé les ailes.
Commenter  J’apprécie          40
À vingt-quatre ans, Minette n'était plus cette petite fille négligée par la cour, promise à un avenir incertain où seul le couvent se profilait à l'horizon. Depuis l'accession au trône de Charles II, son aîné adoré, Henriette-Anne s'était retrouvée propulsée, à seize ans à peine, au-devant de la scène et c'était Louis XIV, de son propre chef, qui avait choisi de lui faire épouser Philippe d'Orléans, son frère. Un roi fort surpris de découvrir une jeune fille diablement séduisante alors qu'il ne se souvenait que d'une gamine maigrichonne, allant jusqu'à railler son puîné en lui annonçant ses futures épousailles avec « les os des Saint-Innocents ».
Commenter  J’apprécie          20
Selon Jacques Prévert , on reconnaît le bonheur au bruit qu’il fait quand il s’en va .
Commenter  J’apprécie          20
Il est hors de question pour elle d’épouser le vieux barbon choisi par son père, si riche mais si repoussant. La première entrevue, organisée par le seigneur de Trémazec, sera la dernière, comme elle le lui a rapidement signifié. Rien qu’à la perspective d’être touchée par ce sexagénaire bedonnant, à l’haleine fétide, elle a des haut-le-cœur. Se marier avec ce vieillard est toutefois l’unique avenir qu’on lui propose.
Commenter  J’apprécie          20
Quelles motivations poussent un être humain au suicide ? L'échec de trop, les tourments physiques, psychiques ? Moi, c'est mon incapacité à surmonter mon angoisse, cette peur impossible à nommer qui me vrille les entrailles, ce poids du quotidien où la notion du plaisir s'est volatilisé. Le pire : devoir affronter le chagrin et l'incompréhension des miens, impuissants à soulager mes maux, consternés de se retrouver face à une inconnue.
Commenter  J’apprécie          10
— Vous m'avez demandé la discrétion la plus stricte aussi ai-je mené l'enquête avec seulement deux exempts. Cette nuit il y a eu un nouveau mort : un garde. Nous sommes arrivés trop tard. Nous aurions pu l'appréhender, je dois le reconnaître, mais même à trois contre un nous n'avons réussi à le maîtriser, il a la force d'un dément… J'avoue Majesté que, privé de l'aide de l'un de vos officiers, j'aurais pu subir bien plus qu'un simple bleu.
— L'avez-vous identifié ?
— Cela était impossible, il faisait très sombre. Mais nous surveillons toutes les issues : il ne peut pas passer entre les mailles du filet.
— Reprenez votre enquête et ramenez-nous des résultats si vous ne voulez pas être renvoyé ! Nous avons mis beaucoup d'espoir en vous, monsieur le premier lieutenant, et nous éprouverions un grand mécontentement à devoir vous révoquer. Capturez celui qui a osé souiller notre château du sang de ses victimes avant qu'il ne s'attaque aux gens de notre cour. Ne réapparaissez devant notre personne que lorsque ce sera fait !
Commenter  J’apprécie          10
Dans le clair-obscur de l'aube naissante nul n'aperçut la silhouette qui s'était approchée subrepticement de Sa Majesté de manière à lui parler au creux de l'oreille. Gabriel Nicolas de La Reynie, nommé par le roi premier lieutenant de police de Paris, avait été appelé par Colbert afin de rendre compte de l'affaire qui les préoccupait. Conscient de l'honneur qu'on lui faisait, il relata en propos concis les résultats de son investigation.
— L'homme nous a échappé de justesse, Votre Altesse.
Louis remarqua alors une trace de contusion sur sa tempe et s'en étonna.
— C'est à cet énergumène que vous devez votre ecchymose ?
De La Reynie acquiesça.
Commenter  J’apprécie          10
Henriette-Anne s'était vengée du peu de cas qu'on avait fait d'elle autrefois, en séduisant Louis, et en s'imposant ensuite comme la véritable reine de toutes les fêtes données à la cour. Elle savait à merveille rendre les hommes épris et les dames envieuses, jalousie qui avait également assailli Anne d'Autriche, jusqu'à son décès, avant d'envahir la souveraine Marie-Thérèse dont elle avait l'audace de mépriser les remontrances. Affichant une liberté de comportement et un charme insolent, elle refusait de se laisser museler par l'étiquette. Son côté tête brûlée la mettait parfois en danger, toutefois, elle avait la chance d'être protégée par son frère. En adoration devant cette petite sœur facétieuse, l'unique encore en vie, il entendait bien la préserver des méchancetés d'une cour française qu'il connaissait pour les avoir subies, autant que de la morgue de son beau-frère et de l'exécrable caractère de l'époux capricieux imposé à sa cadette.
Commenter  J’apprécie          10
Le groupe s'émut du sort de la défunte contrairement à la marquise, rassérénée par cette punition divine, ce qui ne surprit personne, sa sécheresse de cœur et sa cruauté envers sa domesticité étant légendaires. On allait continuer sur d'autres thèmes plus réjouissants lorsque le brouhaha des conversations baissa notablement. Madame, épouse de Monsieur frère du roi, venait de faire son apparition, ce qui était un événement en soi, Henriette-Anne étant une femme sachant admirablement se mettre en valeur et soigner son entrée. Ce soir, comme d'habitude, son élégance ravit : sanglée dans un corsage de satin magnifiquement ouvragé rehaussant sa poitrine menue elle avançait, étincelante dans son écrin de brocarts d'or et de passementeries, suivie de deux pages portant avec application le manteau à queue ouvert lui servant de traîne. Sa minceur lui conférait un aspect de fragilité exquis, vite démenti par l'assurance de ses grands yeux noirs que rien ne faisait baisser.
Commenter  J’apprécie          10
— Vous rendez-vous compte de l'outrecuidance de cette insensée ! ne cessait-elle de répéter. Son Altesse a raison de se montrer intransigeant envers ces gens-là !
— Mais que voulait-elle ? s'enquit une curieuse.
— Comment pourrais-je le savoir, elle hurlait de façon démente, au sujet de ses enfants je crois… Elle menait un tapage de tous les diables après avoir osé franchir les limites interdites aux individus de sa condition. J'espère qu'on l'a rossée, elle le méritait. Ah ! je vous le dis, Sa Majesté doit se montrer inflexible avec une telle engeance !
Un gentilhomme, agacé par sa péroraison, intervint d'un ton sec :
— Vous ne serez plus importunée par cette malheureuse, marquise, car en tentant d'échapper aux gardes la pauvre femme a chuté dans le canal où elle s'est noyée.
Commenter  J’apprécie          10
Elle attira l'attention en arguant haut et fort qu'on devait être d'une extrême rigueur avec les ouvriers du chantier royal, cette masse indisciplinée dont il fallait épier les moindres faits et gestes si on voulait obtenir un travail de qualité. Elle insistait sur cette surveillance obligatoire, indignée d'avoir aperçu une femme du peuple, probablement issue des baraquements des familles de journaliers, surgir dans les jardins de promenade, la veille, pour se jeter à ses pieds jusqu'à ce que deux gardes ne s'en saisissent sur son ordre et ne l'entraînent de manière brutale.
Commenter  J’apprécie          10
L'hôpital de la rue de Sèvres où l'on enfermait les déments semblait tout indiqué pour répondre à l'aberration de son comportement. L'inclémence royale, dans ce cas bien inutile, indignait la plupart des membres de l'assemblée. Cela d'autant plus qu'elle s'était peu après de nouveau abattue avec dureté sur un vieillard aux propos similaires auquel on avait coupé la langue avant de l'expédier aux galères. La plupart désapprouvaient Sa Majesté, à l'exception notable de la marquise de Manicamp.
Commenter  J’apprécie          10
Les courtisans, fébriles, guettaient l'arrivée de leur maître. Comme ils ne pouvaient médire sur la réussite incontestable de la soirée et que nul n'osait prononcer un mot contre l'arrogante marquise de Montespan, tous se délectaient des derniers scandales et plus particulièrement de deux incidents survenus quelques jours auparavant. Une matrone, ayant perdu son fils tombé d'un échafaudage, avait voulu faire entendre sa douleur aux magistrats du parlement où l'on s'était moqué d'elle. Rendue folle de colère, elle interpella puis insulta le roi présent à la chambre. Louis ordonna qu'on la fouette sévèrement, ce qu'elle endura sans une plainte. La cour trouvait la peine trop sévère à l'encontre de l'infortunée créature qu'on aurait mieux fait d'emmener aux Petites-Maisons.
Commenter  J’apprécie          10
Louis investissait des sommes colossales dans ce qui devenait le plus grand chantier d'Europe au grand dam de Colbert, opposé à cette entreprise qu'il jugeait aberrante puisque le château de Saint-Germain ne se situait qu'à trois lieues. Qui plus est, ces dépenses somptuaires se faisaient au détriment de l'entretien du Louvre.
Commenter  J’apprécie          10
Louis avait donc patienté trois semaines avant de le faire emprisonner, à la grande satisfaction de Colbert qui avait tout mis en œuvre de manière à provoquer cette disgrâce et à s'approprier un poste convoité. Le souverain, s'acharnant sur le condamné, l'avait fait enfermer à vie à la forteresse de Pignerol et s'était empressé d'engager les artistes à l'origine de la création du château de son ancien intendant : l'architecte Le Vau, le peintre Lebrun, le créateur des jardins Le Nôtre… Depuis lors, rien ne passionnait plus le roi que la construction de son palais : il agrandit le simple relais de chasse de son père, côté jardin, en l'entourant de nouveaux bâtiments pour créer deux ailes disposées de part et d'autre d'une gigantesque terrasse.
Commenter  J’apprécie          10
Bien sûr, le chantier était encore loin d'être achevé et l'on y venait exclusivement pour d'inoubliables festivités ou de courts séjours. Cependant, le suzerain avait la ferme intention d'en faire, à terme, sa demeure principale. Cette décision de construire un édifice à sa gloire, Louis l'avait prise ce fameux soir du dix-sept août 1661, date de son humiliation, face à la magnificence de la réception donnée par son surintendant des Finances, Nicolas Fouquet, dans son tout nouveau château de Vaux-le-Vicomte. Le roi, déjà profondément agacé par l'enrichissement personnel de son ministre, acquis grâce à sa fonction, avait éprouvé une rage sans bornes de le voir éblouir ses sujets, à sa place, en étalant une insolente opulence, fruit d'opérations financières douteuses. Seule la crainte d'un esclandre éprouvée par Anne d'Autriche l'avait empêché d'organiser le soir même l'arrestation de l'impudent personnage.
Commenter  J’apprécie          10
Cette fois-ci, Louis avait remporté son pari. Assis dans son carrosse d'apparat, il ordonna que l'attelage ralentisse, satisfait de les savoir tous dans l'expectative. Le succès de ce dix-huit juillet l'encourageait à persévérer dans sa volonté de transformer l'ancien pavillon de chasse en un palais extraordinaire, le plus grand d'Europe. Il était en passe d'effacer la réprobation initiale de ses contemporains envers son engouement versaillais. Beaucoup n'y voyaient au départ qu'un sinistre marécage nécessitant des aménagements dispendieux. Malgré leur réticence, Louis XIV avait décidé d'ériger les lieux en symbole de son pouvoir et il était proche de réaliser ce tour de force.
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Anne-Laure Morata (71)Voir plus

Quiz Voir plus

Un couple : un chef d'oeuvre et son musée (n°2/2)

"Impression, soleil levant" de Monet

Musée d'Orsay à Paris
Musée Marmottan-Monet à Paris

10 questions
93 lecteurs ont répondu
Thèmes : peinture , art , culture généraleCréer un quiz sur cet auteur

{* *} .._..