Après une saga historique publiée aux éditions du Masque, Anne-Laure Morata débarque au rayon « Polars » de nos librairies avec Nourris un corbeau, il te crèvera le cœur à retrouver aux éditions de l’Aube dans la collection Noire. Et si un drame pouvait sauver votre vie ?
# La bande-annonce
Emmanuelle Questel est une rescapée de l’attentat de la place Saint-Lambert à Liège. Ce drame a bouleversé son existence : son couple a volé en éclats, sa fille a coupé les ponts et la journaliste traîne depuis son mal-être. Une nuit, à Paris, alors qu’elle s’apprête à se suicider, la jeune femme reçoit un appel de détresse de l’adolescente, qui vit désormais en Équateur avec son père. Sa demi-sœur Gabriela, trois ans, a disparu. Kidnapping ? Vengeance liée au passé trouble de Javier, son ex-mari ? Tout concorde pour accuser le père de sa fille, et cette version paraît arranger la police locale. Emmanuelle n’a pas le choix : direction Quito, où il lui faudra mener l’enquête et dénouer les fils d’une sombre machination… où le sort d’une enfant tient le lecteur en haleine jusqu’à la dernière page.
# L’avis de Lettres it be
Emmanuelle Questel, prête à se suicider, renonce et doit son salut à l’enlèvement d’un membre de sa famille. C’est ainsi que nous faisons connaissance avec le personnage principal de ce roman. C’est le point de départ, très fort, retenu par Anne-Laure Morata dans son nouveau livre. Dans Nourris un corbeau, il te crèvera les yeux, l’auteure questionne d’emblée cette idée forte : et si les drames de l’existence pouvaient nous sauver la vie ?
De ce renoncement à la mort jusqu’à l’arrivée sur les terres équatoriennes à la recherche de Gabriela, demi-sœur de la fille d’Emmanuelle, les péripéties s’enchaînent aussi vite que les pensées et les peurs s’accumulent dans l’esprit des différents personnages. Emmanuelle donc, sa fille Élisa, mais aussi Javier son ex-mari, Kathleen sa nouvelle femme… Les personnages en présence, très vite, sont bien posés et permettent au lecteur d’entrer de plain-pied dans un polar en bonne et due forme. Chaque protagoniste semble avoir sa part d’ombre, de responsabilité peut-être même, et l’enquête avance faisant entrer, tour à tour, des méchants, des supposés méchants, des personnages plus gentils comme on peut le supposer… Tout est là pour un bon moment de lecture. Et ce sera le cas jusqu’à la fin de ce polar.
C’est un polar étonnant que livre Anne-Laure Morata avec Nourris un corbeau, il te crèvera les yeux. Parce qu’il faut chercher la petite bête, on pourra lui reprocher des thématiques et des situations trop effleurées. Notamment, l’attentat de Liège du 29 mai 2019, fondateur dans la descente aux enfers d’Emmanuelle n’est traité que sur quelques pages, bien que l’on devine aisément les dommages collatéraux peu ou pas évoqués dans la suite du livre. On manque aussi de quelques précisions encore sur cette tragédie vécue par le personnage principal que l’on rencontre, finalement, alors que tout semble être déjà joué et qu’elle veut se diriger, coûte que coûte, vers la mort. Quoi qu’il en soit, tous ces éléments s’imbriquent plutôt bien et l’histoire se déroule sans encombre jusqu’à un final surprenant mais qui, là encore, fonctionne bien.
Jolie rencontre avec Anne-Laure Morata pour son nouveau livre Nourris un corbeau, il te crèvera les yeux. De toute évidence, une auteure qu’il faudra surveiller du coin de l’œil si chacune de ses aventures dans des territoires si particuliers de l’écriture nous offre de telles satisfactions.
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