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Citations de Anne-Sophie Moszkowicz (36)


De quoi sommes-nous coupables? D'être Juifs. Oui, nous le sommes malgré nous. La lignée de nos aïeux nous a faits juifs. Les millénaires ont couru jusqu'à nous et nous sommes nés juifs. Qu'y pouvons-nous? N'est-ce pas aussi idiot d'accuser des Juifs d'être juifs que d'accuser des humains d'être humains, le ciel d'être bleu, l'herbe d'être verte?
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À cette époque, je vivais encore dans les rêves. Je me fabriquais des destins que je laissais traîner dans le champ des possibles. Je les regardais s’entre-tuer. Lequel survivrait? Lequel réussirait à s’emparer de ma vie pour de bon? J’avais cru pouvoir tout maîtriser dans ce théâtre factice dont je m’imaginais le seul metteur en scène. Je n’avais pas deviné la véritable intrigue qui se tramait en coulisse. Tout cela n’avait été finalement qu’un épais écran de fumée. Et il était l’heure, à présent, de jeter un œil derrière le rideau.
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La mémoire est un terrain vertigineux et quand l'individuelle flanche, la collective prend le relais. Il le faudra bien. Sans ça, ils nous tueront une seconde fois.
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Ma grand-mère ôte le voile de la pudeur sur son passé qu'elle me livre à vif, sans fard. Elle m'ouvre les portes de ses blessures anciennes, me confie son chagrin et son effroi, sa détermination à survivre, son combat de tous les instants à travers ces temps obscurs.
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Consigner c'est entretenir et garder espoir... c'est ne pas oublier les détails de l'histoire
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Entre les arabesques, les pleins et les déliés, je lisais toute l’application de ma grand-mère, attendant tout de moi, prête à me guider sur les chemins sinueux du passé, comme elle le disait. Et n’oublie rien en chemin, ni remords, ni regret.
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Novembre avait déposé une fine couche de neige sur la campagne, un givre délicat qui parsemait les champs (...) La fine pellicule blanche parsemait l'horizon de poésie, vous étiez désarçonné par la beauté fragile du monde (...) Parfois un érable marquait une tache rousse dans un champ. Parfois, c'était toute une forêt dense, en dégradés de jaune, de brun, de rouge, que le soleil éclairait soudain pour mieux vous éblouir. Plus loin, des fagots de bois empilés et les maisons des paysans aux toits de tuiles, perdues au milieu des champs, troupeaux en liberté, immobiles. La nature a ce sens inné de la mise en scène.
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Nous ne parlons jamais de ces années sombres. A quoi bon? Personne ne veut de nos souvenirs, de toute façon.
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Une seule chose m'ennuyait : les études. Cela faisait pourtant déjà un an que j'avais entrepris le cursus de droit à Lyon. J'avais suivi la route habituelle des bons élèves se prédestinant à un métier respectable. Mais Alexandre m'avait ouvert les yeux : je n'étais pas faite pour une carrière juridique. A nous deux, nous avions mieux vu l'évidence. Nous nous étions révélés l'un à l'autre, se plaisait-il à remarquer, comme si un pan entier de note personnalité avait été enfoui et que nous avions eu besoin de l'autre pour le découvrir. Au fil des semaines, les choses étaient devenues claires : erreur fondamentale que ces études trop concrètes ! A vingt ans, peu aguerris à la vie, nous étions encore à mi-chemin entre l'adolescence et l'âge adulte. Nous avions cette mollesse en commun, cette façon de nager entre insouciance et innocence. A la réflexion, c'est en partageant notre désillusion que nous nous étions surtout rapprochés. Nous restions ensemble pour mieux faire front. Puis, à force, nos paresses s'étaient fondues l'une dans l'autre pour nous enliser dans un état second. Ne comptaient que les heures passées à discuter, dormir, visionner des films, écouter le silence du vide. Nos esprits étaient si peu pratiques, si peu d'équerre, que nous restions hermétiques à la rigidité du cadre législatif qu'on essayait de nous inculquer. Loin du réel, nous nagions hors du temps. Après quelques semaines, le constat était sans appel : nous ne collions pas aux exigences. Trop rêveurs, trop idéalistes, trop utopistes, trop déconnectés du réel. Apprendre le droit, c'était apprendre à faire fonctionner correctement la vraie des vraies gens. C'était participer au système. Plus encore, œuvrer pour sa survie. Il était trop tôt pour nous ranger à un système sérieux, efficace et utile. Il nous fallait encore vivre un peu. Expérimenter. Rêver. Flirter avec la ligne blanche. Jouer avec le feu. Trop tôt pour se plier aux dogmes et aux règles. L'appel de l'indolence tentait nos esprits lascifs et indécis.
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A la lecture de la lettre, les émotions ont déferlé, comme une vague violente s'abattant sur la rive. J'ai fait barrage, de toutes mes forces, au déluge de larmes.
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Il est facile de s'introduire dans la vie des gens, au fond. Du jour au lendemain, on pouvait (...) et se retrouver nez à nez avec la personne qu'on avait essayé d'oublier pendant vingt ans. Il y a des fantômes que des générations entières ne parviennent pas à enterrer. Ils reviennent , toujours, inlassablement. 139
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Consigner les faits, les choses, les noms des rues et des gens qui ont compté au cours de mon existence. Un peu comme toi et tes petits Moleskines... J'ai toujours eu la même manie que toi, tu le sais, et le jour est venu de te donner les miens, écrits tout au long de ma vie. Ils ont été mes confidents, quand parler m'était impossible...
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L'indifférence est un revers diabolique en amour. Elle vous laisse des blessures indélébiles.
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Au fond, les cafés sont comme les librairies: des lieux de vie qui soignent les âmes, où les solitudes trouvent refuge.
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Si on s’y prend bien, on peut faire beaucoup de dégâts en trois mois. il suffit de croiser un autre chemin et de se demander à quoi ressemblerait sa vie si on bifurquait.
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Il y a des conversations où le silence n’est absolument pas un intrus. Il est la troisième personne qui prend le relais lorsque les deux autres sont épuisées.
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Si le métro est tout en tangage et secousses, c’est pour le rapprochement des amoureux, rien d’autre.
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La connivence est affaire de couture. Dans l'enchevêtrement des mailles, les âmes s'attachent, et plus l'ouvrage est vaste, plus l'attache est solide.
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A mesure, ses larmes s'étaient arrêtées de couler, jusqu'à sécher tout à fait. Claire avait senti les rigoles tirer sa peau, sentiers du chagrin sur ses joues.
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C’est en enterrant leurs morts que les survivants doivent s’agripper les uns aux autres de toutes leurs forces pour s’empêcher de sombrer. la vie doit triompher. quelle que soit la douleur de ceux qui restent, quel que soit le déchirement.
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