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Citations de Annick Jaulin (22)


Quand un socio biologiste, en revanche, dit que dans les populations pour lesquelles l’occupation du milieu n’est pas dense, la convivialité est valorisée et l’agressivité rejetée, parce que la première est utile et la seconde dangereuse, il s’agit là d’un exemple où des valeurs vitales non reconnues comme telles – sinon par le sociobiologiste lui-même – produisent, ou au moins conditionnent, des valeurs éthiques.
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De même les valeurs éthiques ne sont pas des besoins vitaux continués par d’autres moyens, ce qui est une thèse de base de toute sociobiologie, et, en Pol., I, 2, 1253a14, Aristote se garde bien de décrire l’avantageux et le nuisible, le juste et l’injuste comme des formes sophistiquées de l’agréable et du douloureux. Par contre, il faut dériver le juste et l’injuste de l’avantageux et du nuisible (« le langage existe en vue de manifester l’avantageux et le nuisible et par suite aussi le juste et l’injuste » 1253a14), ce qui semblerait bien correspondre à une attitude sociobiologique.
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Le fait que le calcul rationnel, c’est-à-dire la prise en compte des avantages et des désavantages, puisse aussi réguler la reproduction humaine n’abolit pas le fait que les êtres humains ont en eux une tendance à se reproduire indépendante de leur choix réfléchi. Il n’empêche que les animaux ne forment pas de familles à proprement parler.
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Pour Aristote, la forme proprement humaine de la politicité diffère de la politicité animale par son effectuation. Il ne considère certes pas les animaux comme des mécanismes dont les comportements sont absolument déterminés et prévisibles. Non seulement ceux-ci peuvent apprendre, comme les éléphants qui apprennent à se prosterner devant le Grand Roi, mais ils peuvent aussi dévier de la réalisation normale de leurs capacités naturelles, comme ces petits oiseaux qui, privés de leurs parents, apprennent le chant d’autres espèces.
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prudence animale est assurément une preuve de l’excellence de la nature en ce qu’elle est un signe de l’adaptation des animaux à leur milieu. Prenons un exemple. Dans l’Histoire des animaux (IX, 29, 618a25 et suiv.), Aristote écrit : « Le coucou semble bien agir prudemment à l’égard de sa portée.
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De même, il y a deux manières d’articuler une parole : l’une est celle des perroquets, dont les mots ne signifient rien pour eux ou, du moins, rien de plus que leurs cris ; l’autre est celle des êtres humains dont la parole signifie, et pas seulement ce que le cri signifie (le plaisir et la douleur), mais aussi des valeurs pragmatiques et éthiques.
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Certains animaux se révèlent capables d’une performance qui ne leur sert à rien, c’est le cas des perroquets.
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Comme les êtres humains sont les seuls animaux doués de la perception de valeurs éthiques – Aristote l’exprime avec une insistance qui confine au pléonasme : « Il y a en effet une chose propre aux humains par rapport aux animaux : le fait que seuls ils aient la perception du bien et du mal, du juste et de l’injuste » –, il leur faut un moyen de se les manifester mutuellement. Ce moyen, c’est le langage.
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Tous les animaux, ou du moins beaucoup d’entre eux, éprouvent du plaisir et de la douleur, puisque l’animal est un vivant doué de sensation, ce qui l’oppose à la plante. Les animaux autres que les êtres humains, et Aristote veut sans doute limiter cette remarque aux animaux politiques ou au moins grégaires, se manifestent les uns aux autres le plaisir et la douleur qu’ils éprouvent par leurs cris (phonè).
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Apprendre, dans ce cas, n’est pas se procurer quelque chose de nouveau, mais actualiser une potentialité déjà naturellement présente chez l’animal. Ce même schéma explicatif est à l’œuvre pour le langage.
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Ce ne sont donc ni l’expérience, ni l’imitation, ni le besoin qui rendent les hommes politiques, mais c’est la nature qui leur donne ce caractère dès leur naissance parce qu’ils peuvent s’en servir pour remplir leurs fonctions, dont la première est de survivre le mieux possible.
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Chaque vivant a donc reçu de la nature les organes et capacités qui permettent à son espèce de se perpétuer et de vivre dans les meilleures conditions possibles, et cela depuis toujours et pour toujours.
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Tel est le fond du finalisme aristotélicien : la nature a, de toute éternité, pourvu les vivants d’organes, de capacités et de relations avec leur milieu et entre eux tels que le rapport entre les avantages et les désavantages que ceux-ci procurent à chaque espèce vivante lui donne une niche de survie. Pour cela, dit Aristote, la nature procède comme quand on donne une flûte à qui sait en jouer : elle fournit aux différents vivants des instruments physiques, psychologiques et comportementaux dont ils sont capables de tirer profit.
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L’Histoire des animaux, en effet, dans sa division des animaux selon leurs différents caractères, appelle « politiques » ceux qui non seulement vivent ensemble – et en cela les animaux politiques s’opposent aux animaux solitaires –, mais qui accomplissent aussi une « œuvre commune », ce qui les différencie des animaux grégaires qui ne font que vivre côte à côte. Ainsi les abeilles sont des animaux politiques, alors que les aigles sont des animaux solitaires et les moutons des animaux grégaires. Il faut donc expliquer le caractère « politique » des hommes de la manière dont on explique qu’un vivant est doté par la nature d’un caractère déterminé.
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Nous avons vu que ce n’est pas la recherche du plaisir sexuel qui explique fondamentalement la reproduction animale : il existe une tendance naturelle à se reproduire ; mais c’est aussi pour le plaisir sexuel que les animaux s’accouplent. De même, ce n’est pas fondamentalement parce que cela leur est utile que les hommes fondent plusieurs villages en une cité, mais parce qu’ils possèdent une tendance politique naturelle.
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La cité est la plus éminente des sociétés humaines naturelles, c’est elle qui est à la fois la condition et le cadre de l’épanouissement éthique des citoyens. Aristote marque cette suprématie en disant qu’avec la cité, les hommes changent de niveau : alors que les autres sociétés naturelles (la famille, le village) ont comme effet et comme but de satisfaire des besoins humains de plus en plus développés, la cité donne à ses citoyens la possibilité d’une « vie heureuse », c’est-à-dire du bonheur, qui est la fin de l’éthique, et qu’ils ne peuvent atteindre que dans la cité.
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Quant au fait que la famille soit « plus nécessaire » que la cité, Aristote veut sans doute dire qu’avant de pouvoir aspirer à la « vie heureuse » qui est l’objectif poursuivi par la cité, il est nécessaire de vivre, ce qui suppose nécessairement l’existence de la famille. Après avoir expliqué que la cité est la fin et la nature des communautés qui la composent, Aristote écrit : « Il est manifeste, à partir de cela, que la cité fait partie des choses naturelles, et que l’être humain est par nature un animal politique. »
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Les êtres humains sont donc des animaux vivant en familles principalement parce qu’ils ont naturellement une tendance à laisser des rejetons semblables à eux et une tendance à former des associations hiérarchisées pour produire une œuvre commune, chacun y trouvant un accomplissement de sa propre nature.
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Là aussi il se trouve que la relation de maître à esclave sert à la satisfaction de besoins, mais là aussi ce n’est pas cette satisfaction qui est l’explication principale de la relation en question. La domination du maître sur son esclave dans l’esclavage naturel, mais aussi l’autorité du mari sur sa femme, ne sont que des applications locales d’une structure hiérarchique embrassant « la nature entière » ,dont le fonctionnement requiert la coopération d’éléments hiérarchiquement ordonnés les uns aux autres et qui s’étend même à des réalités non naturelle comme l'harmonie.
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Les êtres humains pensant que sans descendance ils n’ont pas de chance de survivre, et choisissant donc d’avoir des enfants. Aristote ne dit pas non plus qu’il y a comme une ruse de la nature qui se servirait de l’attrait du plaisir sexuel pour parvenir à ses fins, à savoir assurer la pérennité de l’espèce. Les êtres humains ont « une tendance à laisser derrière eux un être semblable à eux » , et c’est là un caractère biologique, au sens propre du terme, puisqu’il est commun à tous les vivants, même aux plantes .
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