Il est frappant de constater qu'aucun homme politique n'assiste aux auditions. Est-ce parcequ'ils veulent respecter l'indépendance de la Commission ou parceque tout simplement ils veulent ignorer le prix qu'ont payé les gens ordinaires pour mettre fin à l'apartheid ...?
La procédure se clôt avec l'hymne national. Je me lève, prise au dépourvu par la version en sésotho, par la conscience que je suis blanche, il me faut me réapproprier ce pays, ma langue est chargée de violence, je n'y puis rien, au bout de tant d'années je demeure mal à l'aise avec ce qui est mien, ce qui est à moi.
Je me fraie un chemin à travers le chant - dans une langue qui n'est pas la mienne, un langage que je ne connais pas. L'intérieur du chant est parfumé, entre les notes de chagrin et de souffrance on trouve de doux silences où tous ceux qui appartiennent à ce paysage, nous tous, allons pouvoir nous poser.