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Critiques de Antoine de Lévis-Mirepoix (8)
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La Guerre de Cent Ans

Le duc de Lévis-Mirepoix, Antoine de son prénom (1884-1981), excellait-il dans le récit historique comme dans le roman, avec la grâce et la facilité que l'on attend de romanciers qui s'aventurent dans la narration historique ? Nous ne dirons pas que ce fut un grand historien, mais ses travaux furent honnêtes, même s'ils furent aussi marqués, dans l'analyse, par ses engagements nationalistes : ayant reçu la francisque, succédant à Mauras dans son fauteuil d'académicien, il ne craignit pas de faire l'éloge de son prédécesseur, par conviction.

Je ne louerai évidemment pas ses choix personnels et politiques, et il pourrait mériter d'être oublié s'il n'avait pris comme sujet d'étude le curieux rapport que le roi Philippe Auguste entretint avec les femmes, amoureux avec certaines et haineux avec d'autres (l'auteur aurait pu se poser des questions sur les préférences de ce roi qui était peut-être bisexuel), et s'il ne s'était intéressé brièvement à la guerre de Cent Ans. Cependant, il faut noter que son travail sur ce sujet est largement inférieur aux ouvrages publiés par Édouard Perroy, Jacques Vivent, Jean Favier, Georges Minois et Boris Bove. Tout est un peu sommaire chez Lévis-Mirepoix, même s'il aborde sérieusement les sujets dont il s'empare, et il le fait d'une manière qui ne recevrait plus aujourd'hui l'approbation de la critique, non seulement en raison de ses options politiques que de la vision qu'il se fait de l'Histoire.

Je ne le ferais même pas figurer dans la bibliographie d'un livre traitant de ce conflit.
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L'attentat d'Anagni : Le conflit entre la P..

Le duc de Lévis-Mirepoix a bien mis en évidence dans L'attentat d'Anagni le conflit de personnalités qui conduit à l'événement que nous allons décrire.

Deux caractères aussi forts que ceux de Phlippe IV le Bel, roi de France, et du pape Boniface VIII, ne pouvaient que s'affronter. Ce dernier prétendait régenter les princes et les monarques en raison du fait que le pouvoir spirituel surplombait dans son esprit tous les pouvoirs temporels (Bulle Unam Sanctam, point de référence en 1302). Il n'en était pas à son coup d'essai en matière de conflit de puissance avec les souverains d'autres pays occidentaux quand il s'en prit au roi de France. Et là, il tomba sur un os, car Philippe le Bel (1268-1314) se considérait comme seul maître en son domaine, n'ayant de compte à rendre à personne. Aussi lorsque le roi imposa décime et taxes à son clergé et plus encore lorsqu'il interdit toute fuite de capitaux et devises hors du royaume, visant surtout l'Église de France qu'il ne voulait pas voir remplir les caisses pontificale, s'attira-t-il les foudres de l'Église, qui avait aussi dans son viseur Guillaume de Nogaret qui conseillait Philippe dans le sens de la fermeté. De plus, le roi réunit un concile et des assemblées de clercs et de nobles pour défendre son point de vue et montrer du doigt le pape. Le conflit s'envenime et le pape finit par fulminer une sentence d'excommunication en 1303 contre Philippe le Bel. Il s'agit pour ce dernier de réagir avant que celle-ci ne soit rendue publique. Aussi, Nogaret, qui se trouvait alors en Italie, prit-il langue avec Sciarra Colonna, membre de l'une des familles rivales de celle du pape, de son vrai nom Benedetto ou Benoît Caetani (environ 1235 - 1303). Trois familles rivalisaient alors d'influence dans le coeur de l'Italie, les Colonna, les Orsini et les Caetani qui se querellaient pour occuper le trône de Saint-Pierre. Nogaret, Colonna et Ronaldo da Sapino, un homme qui avait des griefs contre la famille Caetani, accompagnés par un parti d'hommes armés, se présentèrent devant les portes d'Anagni, ville du Latium, et se les firent ouvrir par un bourgeois complice, Adinolfo di Matteo, dans la nuit du 7 au 8 septembre 1303, et pénétrèrent dans le palais papal, s'en prenant immédiatement à la personne de Boniface VIII, commotionné par cette action et le comportement des intrus. Recut-il une gifle de Colonna ou de Nogaret, les avis des historiens divergent. Toujours est-il que l'on ne put se saisir longtemps de la personne du pape, qu'il fut délivré mais qu'ébranlé visiblement par cet épisode il mourut peu après.

Le livre d'Antoine de Lévis-Mirepoix a un peu vieilli, le sujet a été revisité depuis, bien plus finement par d'autres spécialistes. Mais il reste agréable à lire.



François Sarindar, auteur de : Jeanne d'Arc, une mission inachevée (2015)
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Les trois femmes de Philippe-Auguste

Voilà enfin un livre d'Histoire qui, sous couvert de la biographie d'un grand roi, fait la part belle à trois femmes, trois femmes sans qui Philippe Auguste n'aurait pas laissé cette trace aussi profonde dans l'Histoire de France.

- Ysabelle, la jeune héritière du Vermandois, dont on dit qu'elle fût la véritable mère des capétiens ...

- Agnès de Méranie qui fut la reine de l'amour ...

- Ingeburge, la belle princesse du Danemark, qui fût la reine de Bouvines ...

Ce livre du duc de Lévis Mirepoix, paru en 1957 à la "Librairie Arthème Fayard, est un livre d'Histoire très classique dans sa forme.

C'est un exposé clair et agréable à lire.

Son auteur était un romancier, mais surtout un historien, un "médiéviste" membre De l'Académie Française, un auteur cependant très marqué à droite.

Aucun remous donc !

Foin de ces remises en question dont notre époque est si friande !

Philippe Auguste fût le plus parisien des rois de France.

Le début de son règne fût marqué par un imbroglio politique et militaire.

L'on s'attendait à voir régner un enfant, l'on vit gouverner un homme.

Et, Philippe n'avait pas dépassé vingt ans que sa réputation n'était plus à faire ...

Le ton est donné.

L'exposé du duc de Lévis Mirepoix sera élogieux pour son personnage principal.

Il l'est pour presque tous ses personnages d'ailleurs, Jean sans Terre excepté.

Sa description de Saladin n'est rien moins que flatteuse.

Sa description du Moyen-âge est bluffante.

Lévis Mirepoix redonne vie à ce temps de caractère excessif, et de mysticisme entouré de poussées de violence.

En quelques pages, les personnages sont devenus familiers, les intrigues s'éclairent.

Les scènes s'animent. Elles sont splendides ou terribles.

Les mots de Mirepoix ont ce pouvoir de les transformer en autant d'images saisissantes :

un père, Louis VII, enseveli dans un cloître où il attend l'au-delà ; une procession de miséreux emmenée par la reine pour demander au roi son pardon ; Philippe le Bel assis sur le tombeau vide de sa vie privée pour régner ; le fracas de la bataille de Bouvines ...

Ce livre est une fine analyse du sens de l'Histoire.

Elle y est restituée de tout son contexte sans y être alourdie pour autant.

Un certain mystère y est attaché :

"un maléfice a noué les aiguillettes du roi et il va répudier, Ingeburge, la reine ensorcelée".

Que s'est-il passé entre ces deux êtres que l'amour aurait dû réunir et qu'un seul regard a séparé ?

Mirepoix, sans faire de conjonctures hasardeuses, raconte ...

Mais la grande affaire de ce règne, qui vit le début de la construction de Notre Dame de Paris, de celle de la Merveille du Mont Saint-Michel, la grande affaire donc fût la restitution de la Normandie qui avait été donnée à Rollon en 911 par Charles III le Simple.

Lévis de Mirepoix explique ici toute l'affaire qui devient limpide :

"Les normands rendirent au roi la cité de Rouen, et toute la Normandie, par le défaut de leur seigneur" ...

Et que dire de ces trois portraits de femme, aussi différentes les unes des autres, sinon qu'ils sont splendides et confèrent à ce livre un ton particulier et séduisant ...











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Philippe le bel

Apologie de Philippe le Bel.

Le piège avec les biographies des hommes célèbres, c'est l'objectivité absolue (ou sa recherche effrénée): l'auteur ne prend pas position et se laisse guider par le déroulement chronologique de la vie de son héros sans se départir du surplomb que lui fournit la postériorité. Avec le duc de Lévis-Mirepoix cet écueil nous est évité avec brio!

En effet, si l'historien fait preuve de rigueur dans l'analyse des faits, il est aussi bien présent dans son livre et vient défendre Philippe le Bel en temps que grand roi de France. Il s'appesantit , comme il se doit, sur son action politique (rattachement de la Guyenne, guerre de Flandre, attentat d'Anagni, procès des Templiers). Il montre à chaque fois que son action a été guidée par un sens aigu du droit, il est "le premier juriste de France". Pourtant, il ne cherche pas à le rendre particulièrement sympathique. C'est un monarque froid, distant, austère, réfléchi, catholique orthodoxe, respectant la société féodale et faisant confiance à ses collaborateurs (Nogaret, Plaissians, Marigny), mais sachant arbitrer et trancher entre les différents avis. L'académicien nous montre aussi son rôle dans la durée, sa passion pour l'Etat central, son sentiment national, son attention pour l'état de droit et la diplomatie. Il n'hésite pas non plus à nous montrer le haut Moyen-âge comme une époque de foisonnement intellectuel où chercheurs, savants, poètes et philosophes font preuve d'une curiosité et d'une dynamique trop souvent négligée. C'est sur l'ensemble de ces points que l'historien s'investit à contre-courant de beaucoup de ses contemporains qui considéraient trop souvent que tout ce qui précédait la Révolution française se résumait à des âges obscures et négligeables de l'Histoire.

Enfin, il faut remarquer que la qualité des portraits et le plan chrono-thématique sont la signature d'une façon classique mais vivante d'aborder l'Histoire. Il manque peut-être, ici ou là, de repères chronologiques plus nombreux pour que notre plaisir soit complet. Cependant, cette approche personnelle et engagée du règne de Philippe le Bel n'en est pas moins une grande réussite qui peut être considérée comme une référence.

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Montsegur - les Cathares

Le livre évoque la croisade des Albigeois , ou du moins le siège de Montsegur , au 13ème siècle.



A la façon de Salammbô on suit ici une femme et un homme, Jordane de Montaure ( dans cette histoire : icône des cathares, les "hérétiques" ) et Gautier des Ormes ( chevalier catholique ), pris dans la tourmente de l'Histoire .



Et tout comme quand j'ai lu Salammbô là encore c'est l'histoire sentimentale en filigrane qui m'a permis de faire passer plus facilement les pages relatant les intrigues politico-religieuses ( ayant trop peu de culture sur cet épisode historique , j'étais parfois paumée : qui est avec qui, qui est contre qui, qui a "viré sa cuti" en cours de route, etc ... ) et les combats.



Je suis contente d'avoir lu ce roman que mon grand-père ( décédé depuis plusieurs années ) a tenu dans ses mains à mon âge. ( la suite est à lire ici : http://blabliblo.canalblog.com/archives/2010/09/05/18985128.html )
Lien : http://blabliblo.canalblog.c..
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le siècle de Philippe le Bel

Portrait très vivant de Philippe le Bel : ses conflits avec l’Angleterre en Guyenne, la guerre en Flandres, le conflit avec les papes, avec l’émergence du sentiment national, notamment lors des états généraux.

L’auteur porte des jugements mesurés sur la lutte contre l’ordre des Templiers dont le concile de Vienne ordonna la suppression, avec transfert de ses biens à l’ordre des hospitaliers (sauf en Espagne et au Portugal où ils furent remis à des ordres chargés de combattre les Maures). L’étude des dépositions des témoins montre des pratiques hérétiques suspectes que le grand Maître Jacques de Molay avait avouées dans ses premiers interrogatoires.

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Le Baiser de l'Antéchrist

Conte historique publié en 1919.
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Le coeur secret de Saint-Simon

pas une critique mais plutôt la page wiki pour présenter l'auteur!

https://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine_de_L%C3%A9vis-Mirepoix
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