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Citations de Antoinette Peské (33)


L’homme de soixante ans porte ce qu’il a “là-dedans” accroché sur le visage
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À vrai dire, j'ai éprouvé dans l'Écosse des Highlands ce que je n'ai éprouvé nulle part au cour de mes nombreux voyages à travers l'Europe. Ces monts, dont les sommets presque toujours perdus dans la brume font croire qu'ils touchent le ciel, ces lacs de plomb fondu, dont les eaux sont si profondes qu'elles semblent être les ouvertures de l'enfer, font subir tour à tour aux passions humaines des envolées et des descentes incroyables. L'Écosse du Nord est je crois, par excellence, le lieu du rêve , de la contemplation intérieure et de l'amour.
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Incipit :

De passage à Londres cette année de 1893, prodigue pour moi en évènements singuliers, j'attendais une personne de ma connaissance dans un club du West-End.
Mon journal ayant cessé de m'intéresser, je m'amusais à reconnaître la nationalité des occupants de la salle où je me trouvais, à leur façon d'être assis.
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Je ne cessais de penser à mon acte depuis quelques temps, et plus j'y pensais, plus les yeux de mon amie retrouvaient leur caractère de jadis, leur matière, leur couleur, leur vide profond dans lequel j'avais failli tomber... me noyer ! Je tremblais...
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Je ne peux supporter la vue d'un tabeau et encore moins celle d'un peintre essayant de fixer un paysage, une expression. Je suis aussi l'ennemi des littérateurs qui essaient de donner une forme aux sentiments humains et des musiciens qui les remuent trop. Comme tu peux le constater, je suis devenu une brute.
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« J’ai vu le diable là-bas, et il m’a séduit. » (p. 21)
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Je me demandais parfois jusqu’à quel point l’amour de Dieu n’allait pas à l’encontre de l’amour de son semblable.
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« Je souffrais de ce que je ne me sentais jamais assez près de ma femme. J’avais beau la tenir dans mes bras, la serrer sur ma poitrine à l’écraser, son corps était toujours un corps à côté de mon corps, son cerveau, un cerveau à côté de mon cerveau, son cœur, un cœur à côté de mon cœur. Et cela ne laissait pas de m’étonner. Ne pas pouvoir être avec ce qu’on aime ! » (p. 90)
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Cette "boite en os" dont elle rêve de forcer la serrure, c'est le crâne humain qui garde obstinément son secret. C'est aussi l'image de la mort qui guette derrière le visage aimé. Le roman conte l'aventure d'un homme qui tombe amoureux d'un visage, ou plutôt du mystère que révèle (et dissimule) ce visage. Et cet homme découvre que le désir, insatisfait même à l'heure de la possession, la plus frénétique, ne peut s'assouvir que dans la connaissance, désespérément inaccessible, du désir éprouvé par l'autre. Connaître au sens biblique du mot !

Antoinette Peské proclame avec un beau sens de l'excès : "L'homme ne va jamais assez loin dans ses actes et dans ses rêves".
Désirer un corps, le posséder ne suffit jamais à celui qui aime. Car le véritable objet du désir est au-delà de cette chair en laquelle l'être aimé feint de se livrer. Ce que l'amour traque partout et toujours avec fureur, avec désespoir, c'est l'imagination cachée de l'autre : le désir - comme la folie - reste seul.
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Lorsque nous nous quittâmes, je me demandai de quoi est faite cette enveloppe que les êtres revêtent avec le temps et quel est son nom. Est-ce une couche de chair qui se superpose à leur chair et donne à leur visage un aspect plus dur, mais aussi plus défini, ou bien est-ce une couche d'états d'âme, d'expressions et de réflexions, ce qui permettrait de croire que les pensées ne nous quittent que pour s'enrouler autour de notre figure et à la longue y former ces plis et ces bosses qui font du masque des vieillards quelque chose de généralement très expressif.
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« Amitié, amour, pour celui qui donne tout et qui entend tout recevoir en échange, la différence n’est pas telle. L’amitié est alors l’amour à l’état de sainteté. » (p. 73)
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Nous sommes tous gouvernés par la mort, nous sommes tous jouets de la mort, nous sommes tous marqués de son sceau, et chacune de nos pensées, chacun de nos actes est de son sceau. C'est la mort qui empêche deux êtres qui s'aiment d'avoir pleine connaissance d'eux-mêmes, alors que - suprême ironie - elle leur prête la connaissance! Mais quand elle nous a bien regardés chercher à nous connaître en vain, elle nous retire ce qu'elle nous a prété, et nous sépare à tout jamais dans le néant. La mort, la maîtresse de Dieu... la mort plus aimée de Dieu que la vie!... [...] Alors, pourquoi l'homme a-t-il le sens de l'éternité s'il n'est pas éternel ?
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Les yeux que l’on appelle humains – encore que ce mot soit vide de sens – ne se trouvent généralement que chez les bêtes.
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Ce petit cimetière était si calme, si naïvement simple, que je me demandais comment mes deux morts pourraient s'y adapter.
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« L’Écosse du Nord est, je crois, par excellence le lieu du rêve, de la contemplation intérieure et de l’amour. Est-ce pour cette raison qu’elle est aussi le lieu du diable ? » (p. 21)
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« Y a-t-il moyen plus sûr de posséder ce qu’on aime que se l’assimiler : l’approprier à sa substance ? » (p. 27)
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Prier, pour moi, c’était m’agenouiller devant un soleil couchant, un simple tronc d’arbre ou une humble fleur, et sentir s’exalter en moi un sentiment de grandeur et de noblesse qui me vivifiait tout en m’apaisant et me donnait envie de me sacrifier à quelqu’un, à quelque chose, d’accomplir un acte héroïque.
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Enfant, j’étais particulièrement troublé par les yeux des autres enfants et je ne sais comment j’ai pu résister à l’envie de crever les prunelles de ceux que j’aimais. Ces petits ronds contenant l’infini m’attiraient et me repoussaient à la fois. C’est que les yeux des enfants sont faits d’eau et de ciel, et l’eau et le ciel donnent le vertige. Seuls les vieillards ont parfois des yeux semblables, mais il y a en eux un je ne sais quoi de rassurant, qui n’existe pas dans les yeux des enfants.
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Ne va pas croire qu'aveuglé par l'admiration je ne voyais que les qualités de mon maître. Je voyais également ses défauts, mais ils avaient pour moi une saveur particulière, parce que je savais que s'ils n'étaient pas encore miens, ils le seraient indubitablement.
Grand-père est la seule personne avec laquelle je me sois senti une parenté, un lien enraciné dans les os, nourri par le sang.
Je savais qu'à mesure que je vieillirais je deviendrais plus pareil à lui, et ce m'était une douceur et une sécurité.
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Ces yeux, quand Margaret se taisait, pouvaient être supportables. J'avais alors l'impression de regarder de l'eau dans des cuvettes de marbre. Mais quand mon amie faisait entendre sa voix si douce, que son visage se mouvait, que les petites veines de ses tempes se gonflaient d'un sang que je devinais bien rouge, bien tiède...(ah! s'il avait pu couler sur ma main) et que son haleine sentant le chien nouveau né et l'aubépine me dilataient les narines, voir devant moi ses flaques vertes où je cherchais désespérément ce que, malgré tout, j'espérais y découvrir, constituait pour moi une épreuve qui dépassait de beaucoup mes forces.
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