VLEEL 227 Rencontre littéraire avec Antonia Crane, Consumée, ÉditionsTusitala & 10-18
Je suis devenue un monstre. Hystérique. Hors-la-loi. Je titubais sur l’arête déchiquetée qui sépare la destruction de la rédemption. J’étais anorexique, junkie, clodo, une traînée ambulante, une bisexuelle accro aux gouines.
Ces choses n’avaient pas d’importance car son amour était bien plus vaste que ça. Son amour n’était pas conditionné par mes activités ou mes hobbies. Son amour, c’était comme flotter dans une voie lactée maternelle, bercée par la poussière d’étoile
En cette soirée de Noël, Kara et moi avions rendez-vous avec un client à l’hôtel Four Seasons de Beverly Hills ; le genre d’endroit où l’on imagine Britney Spears et Paris Hilton étaler du fois gras sur des galettes de riz en se bourrant la gueule au champagne Cristal. Pourtant, c’était bien nous qui étions là, pas elles. Un ascenseur aux parois couvertes de miroirs nous a déposées au quatrième étage. On était payées pour faire jouir un vieux aux cheveux grisonnants.
Mon éthique de travail laissait à désirer : j'attendais toujours d'être fauchée avant de me mettre au boulot, parce que j'aimais la pression désespérée de la prostitution.
Les femmes de ma famille n'étaient pas des strip-teaseuses bisexuelles qui avaient tendance à s'isoler et cultivaient une addition secrète pour le speed.