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Critiques de Arnaud Genon (32)
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Tu vivras toujours

« Tu vivras toujours », souvenirs autour de la perte d’une mère



De quoi se rappelle-t-on vraiment quand on repense à son adolescence ? Embellissons-nous les souvenirs ? Voyons-nous le passé tel qu’il fût vraiment ou comme nous souhaiterions qu’il fût ? Arnaud Genon a bien conscience que même une autobiographie relève de la fiction. Les moments durs qu’il a vécu enfant sont-ils toujours frais dans sa mémoire ? Si l’essentiel est resté, l’émotion et la tristesse ont peut-être transformé certains faits. C’est pourquoi, l’auteur préfère parler d’une autofiction, une biographie écrite avec le poids des souvenirs et l’amour qui lui, est resté intact.



Deux ados, un père, une mère et le cancer qui frappe



Ce petit récit de vie d’un peu moins de 80 pages retrace le parcours de la mère d’Arnaud contre le cancer. Elle à peine plus de trente ans quand la maladie se déclare, elle perdra son combat à 39 ans. Ici, si on parle de chimiothérapie, d’opérations, ce n’est pas ce qui est important dans l’histoire. L’important, c’est comment un enfant, Arnaud Genon en l’occurrence, vit avant qu’on lui annonce la terrible nouvelle et tente de savoir ce qui a bien pu se passer pour que la vie familiale change à ce point. L’important c’est de savoir comment un enfant perçoit les tentatives d’apaisement d’une mère vis-à-vis de ses fils. L’important, c’est de percevoir le courage d'une femme qui passe de l’espérance à la désillusion et qui malgré tout trouve le courage de préparer son plus jeune fils à l’après. L’important, c’est de voir écrit l’amour d’un fils pour sa mère même si à l’époque, il ne savait pas vraiment comment se comporter avec elle. Maladresse d’enfant, pudeur d’adolescent et l’espoir qu’en faisant comme si tout allait bien ces jours ou la maladie prenait le large, on allait le vaincre ce foutu cancer.



Mon avis :



D’un point de vue littéraire, Arnaud Génon à un style très recherché, très net et on voit qu’intelligemment, il a retenu son art pour laisser parler l’enfant d’hier. Le ton est très juste, les réactions décrites dans le livre aussi. J’ai apprécié le fait que ça ne soit pas un témoignage larmoyant, il n’y a pas de volonté de se faire plaindre. Je vois ce texte comme celui d’un homme qui regrette de n’avoir pu s’exprimer comme il l’aurait souhaité à l’époque. Je vois ce texte comme un merci à une femme qui a tenté de préserver la vie familiale du mal qui la rongeait. Alors était-ce mieux pour Arnaud et son frère qu’elle minimise la situation ou aurait-il mieux valu qu’elle parle d’une mort probable ? Je crois qu’elle a fait ce qu’elle pensait être le mieux pour les siens. Et dans pareil cas, qu’est-ce qui est juste ou qui ne l’est pas ?



J’ai beaucoup aimé un échange entre Arnaud et sa mère où elle lui dit qu’il ne peut pas ne rien y avoir après la mort. Sa conclusion est : "tu vois, tu n’es pas près d’arrêter de m’avoir sur le dos ! Je ne sais pas si c’est une bonne nouvelle pour toi !" Je crois qu’on ne se rend pas assez compte de la difficulté que ça doit être d’affronter une mort annoncée pour une mère et de s’éveiller chaque jour en sachant qu’on ne verra pas ses enfants grandir et s’épanouir. La difficulté qu’il doit y avoir à les laisser vivre leur vie d’ado quand on n’a qu’une seule envie, profiter de ces derniers instants au maximum.



Un livre que j’ai lu d’une traite, une histoire qui m’a tiré quelques larmes, encore maintenant quand j’écris cette chronique d’ailleurs. Probablement parce que je suis mère et que ce livre m’a fait réfléchir.



Un témoignage tout en pudeur sur la maladie et le décès d’un parent proche.




Lien : http://que-lire.over-blog.co..
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Tu vivras toujours

Tu vivras toujours de Arnaud Genon m'a été envoyé par net galley et les éditions La Rémanence. Oui je suis chanceuse, je peux lire autant que je veux et tous les styles grâce à net galley et les différentes maison d'édition, pour la boulimique de livres que je suis, c'est top :)

Tu vivras toujours est un court roman autobiographique. Le narrateur est Arnaud, l'auteur. Il remonte le fil de ses souvenirs et nous parle de la mort de sa maman, quand il avait 13 ans. Sa maman était malade, il nous raconte d'ailleurs avec beaucoup de pudeur son cancer. Comment il a appris la maladie, les moments durs puis un léger mieux avant que la maladie ne regagne du terrain..

C'est triste, mais le ton est juste, ce n'est jamais trop. Il raconte ses souvenirs, sa peine, avec beaucoup de tendresse, de pudeur, de justesse. C'est un très joli texte qui m'a énormément touché.

Je l'ai lu hier soir d'une traite et j'ai eu les larmes aux yeux plusieurs fois au long de ma lecture.

Si vous avez l'occasion de le lire, je vous le recommande. Je mets cinq étoiles.
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Les indices de l'oubli

J'ai été agréablement surprise à la lecture de ce petit livre reçu à l'occasion d'une "masse critique". Je remercie en conséquence beaucoup Babelio et les éditions "La reine blanche" pour ce cadeau.

Trois personnes ont contribué à l'élaboration de cet ouvrage.

- L'auteur, Arnaud Genon, reconstitue l'enfance de sa mère, décédée prématurément, ainsi que ses propres souvenirs de jeunesse, à l'aide de photographies argentiques sorties de leur boîte à l'occasion d'un jour pluvieux. Il les examine en compagnie de sa propre fille. Tout en les détaillant dans une langue claire et concise, il s'interroge et nous permet de réfléchir sur la mémoire et le temps.

- Le photographe, Hugues Castan, immortalise cet instant et ce lieu (la maison où ils se trouvent) en nous montrant les photographies éparses autour d'eux, ces photos qui ressuscitent des détails oubliés.

- La préface de Marta Caraison nous permet de mieux entrer dans le récit.

Les manchettes de la couverture présentent une courte biographie de chacun-e des contributeurs et contributrice à ce livre.

Celui-ci m'a plu et je le relirai aisément.
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Les indices de l'oubli

Le titre m'a attiré, je l'ai trouvé paradoxal pour évoquer le rapport que l'on entretient avec les photos de famille.

Il s'agit d'un recueil de courts fragments dans lesquels Arnaud Genon, d'une plume élégante et sensible, tente de reconstituer une généalogie en regardant des photographies familiales à propos desquelles il ne sait pas grand-chose.

Il explore sa famille maternelle sans le récit maternel puisqu'il a perdu sa mère à l'adolescence.

Cette exploration des traces le conduit à toutes sortes de réflexions dans lesquelles le lecteur, sensible au temps qui passe, peut piocher matière à penser.

L’auteur se livre avec pudeur au détour de quelques- uns de ces fragment ( le talisman- les photos à blanc) On passe du général au particulier puis du particulier au général.

Voilà un petit livre bien agréable ( 104 pages ) illustré de quelques photos qui ne sont pas celles contemplées avec acuité par l’auteur, à laisser sur sa table de nuit pour y glaner de jolies pépites.

Merci à Babelio et son opération Masse critique ! Merci aux éditions de la Reine Blanche pour ce bel objet.

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Fous d'Hervé : Correspondance autour d'Hervé Gu..

Masse Critique et les Presses Universitaires de Lyon méritent tous mes remerciements pour la découverte de ce volume, dont la lecture plaira même à ceux qui n'ont jamais lu Hervé Guibert, mais aiment la littérature et vivent avec elle. Son index fournira d'utiles indications pour s'orienter dans la création contemporaine, si l'on est totalement novice.



Hervé Guibert appartient à cette génération d'auteurs et d'artistes que le sida a tués au tournant des années 1990. On dit de lui que c'est un maître de l'autofiction, qu'il est un "véritable écrivain pour qui vie et littérature étaient indissociables" (p.112). On ajoutera que ses autofictions n'ont rien de la platitude et du conformisme nobélisés d'aujourd'hui : "il y a toujours de la poésie, une sorte de hauteur de vue artistique qui fait qu'on ne tombe pas dans le prosaïsme plat" (p. 158). Guibert est un artiste véritable, à qui s'impose le travail du style et qui ne se cache pas derrière de faux prétextes de sobriété. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, son oeuvre n'est pas narcissique : est narcissique l'auteur qui se regarde écrire, qui prend des poses et joue à l'écrivain ; Hervé Guibert, en transformant sa vie en écrit et en en faisant de la fiction, crée avec le lecteur une relation amoureuse émouvante qui est une offrande : "Mon corps est un laboratoire que j'offre en exhibition, l'unique acteur, l'unique instrument de mes délires organiques. Partitions sur tissus de chair, de folie, de douleur. Observer comment il fonctionne, recueillir ses prestations ... Un vrai corps, mon vrai sang. Prenez et mangez, buvez (ma paranoïa, ma mégalomania)".(p. 115)



Avec ce livre, "Fous d'Hervé", on rencontrera donc une définition renouvelée de l'acte de lire. Lire Hervé Guibert (et quelques rares autres), c'est se laisser habiter, hanter, imprégner par le langage d'un autre, et devenir à son tour, si on l'aime, un peu autre soi-même. On devient dans ce cas la somme des auteurs qu'on a aimés et par qui on s'est laissé marquer. En quelque sorte, devenant étranger à soi-même, mais dans le meilleur sens du terme, on devient "un peu fou", aliéné à soi-même (ce pauvre et étroit soi-même, si petit quand il se réduit au peu qu'il est naturellement). Tout comme Hervé Guibert a été "Fou de Vincent", nous-mêmes, lecteurs, devenons "Fous d'Hervé". "Et toi, lecteur ou lectrice de ces lignes, si tu n'as plus non plus aucun espoir, crois-moi, tu peux toujours le retrouver, même si tu te sens seul(e) sache que depuis ma tombe je veux te réconforter comme on vient de le faire pour moi." (p. 80)



Un livre de critique universitaire traditionnel, distancié, surplombant, traitant l'oeuvre et l'auteur en objets d'étude, ne conviendrait pas à cette relation affectueuse entre l'auteur et ses lecteurs. Arnaud Genon ne peut faire comme s'il n'était pas concerné directement, charnellement, par Hervé Guibert : "Le corpus : quelle belle idée ! A condition que l'on veuille bien lire dans le corpus le corps : ... qu'on ait avec cet ensemble quelque rapport amoureux (faute de quoi le corpus n'est qu'un imaginaire scientifique)." (Barthes, p. 86) Conscient de cela, Arnaud Genon invente une forme heureuse, adaptée à l'auteur, dans laquelle il s'engage personnellement, se raconte dans sa découverte d'Hervé Guibert, ses lectures et les études qu'il lui a consacrées, ses affects, sa propre "folie d'Hervé", sans vanité ni bavardage. Arnaud Genon écrit aux amis et à l'entourage d'Herbé Guibert, fait figurer dans chaque chapitre, après une courte introduction, sa lettre et la réponse du correspondant, ménageant une multitude de regards, de témoignages, d'expériences d'Hervé Guibert : "esquisser le portrait en creux d'Hervé Guibert. En creux. Il ne s'agissait pas de le retrouver lui, mais de le chercher en nous qui l'aimons. En ceux qu'il aimait et en ceux qui l'aimaient." (p. 13) C'est un renouvellement rafraîchissant du genre critique, où Hervé Guibert, être de relations, revit dans le réseau de ses amis.



Ecrire enfin est une activité que le livre d'Arnaud Genon contribue à redéfinir. Ecrire est aussi affaire de relation, ainsi que le dit Guibert lui-même : "Je crois qu'on est écrivain en étant lecteur. L'écrivain que je lisais ou son ombre, ou son fantôme, devenait presque un personnage de la fiction que j'écrivais. C'est à la fois un personnage et un modèle. Je n'ai jamais eu le fantasme de la modernité, de l'invention littéraire. Je n'ai jamais voulu faire quelque chose de neuf, de nouveau. J'avais ces amours pour des écrivains et j'essayais de me laisser porter par eux." (p. 75) Et nombreux sont les auteurs contemporains, dans ce volume, qui disent écrire "avec, par et dans Guibert" (p. 117) .



Il faut remercier Arnaud Genon d'avoir placé l'amour au centre de toute activité littéraire, de la création à la lecture.
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Les indices de l'oubli

Étrangement c'est d'abord son physique qui m'a séduit. Ce petit livre est un très bel objet. Couverture sobre, papier épais de qualité, pages légèrement sépia, police de caractère simple et élégante.



Le sujet ensuite. L'après-midi d'un dimanche pluvieux, Arnaud Genon regarde des photos de famille. Des portraits d'aïeux inconnus, des photos de ses parents, d'autres époques, d'autres lieux, d'autres attitudes. Une succession de clichés pour parcourir un passé familial figé en noir et blanc, parfois inconnu et dans lequel flotte quelques souvenirs.



Au fil d'une succession de très courts chapitres d'une à deux pages, il nous livre les émotions et les réflexions qui le traversent en regardant ces clichés. Il parle simplement du pourquoi des photos, des photos floues et des photos ratées, des photos de famille, des portraits de ses aïeux, des parents redevenus enfants, du photographe toujours absent des clichés, de ce que dévoilent les objets et le décor.



Et pourtant on ne verra pas les photographies qui provoquent tant de choses chez Arnaud Genon. Quelques beaux clichés pris par Hugues Castan illustrent le l'ouvrage mais les photos originales, elles, sont absentes pour que chacun puisse y superposer les siennes.



A noter l'introduction de Marta Caraion sur la photographie. Brillante mais un peu difficile pour moi (quelques mots que je ne connaissais pas comme "herméneutique").



Voilà, j'aime ce livre et je vous invite à le lire. Merci a Babelio et masse critique pour cette belle découverte.

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Les indices de l'oubli

Les indices de l’oubli pour lesquelles Arnaud Genon nous conte ses réflexions sont toutes ces photographies familiales oubliées dans un tiroir, une boite en fer ou rangées, façon disciplinées, dans un album. Qui ne s’est pas perdu à remuer ces petits carrées bordées de blanc où la vie s’étale, souvent anonyme et oubliée ?



Arnaud Genon nous entraîne dans une de ses promenades pour comprendre et essayer de cerner ce que l’on y vient chercher. Pour lui, c’est une chemise bleue qui renferme son passé, et qu’il ouvre tout d’abord avec son fils, puis après seul.



Arnaud Genon raconte ses rencontres à la recherche d’un détail, d’une expression et même d’une émotion pour faire parler les visages, la posture de ces souvent sans-noms. L’imagination vient reconstruire un discours souvent défaillant. Mais qu’importe, son voyage nous entraîne vers le silence permettant au lecteur de retrouver l’envie d’ouvrir ses boîtes mystérieuses !



Avec des chapitres courts, Arnaud Genon raconte ses ancêtres en associant souvenirs et images. Il balaye son enfance d’avant la souvenance et retrouve l’amour des siens aujourd’hui disparus. Même les photos ratées trouvent leurs places dans cet essai sur les traces.



Toutes ces photos qui attendent de retrouver vie, Arnaud Genon nous les décrit mais ne les partage pas, permettant aux lecteurs d’y insérer son propre passé.



Ce petit essai est une pépite poétique de notre univers familier ! Les indices de l’oubli redonnent vie à cette intimité qui expose, sans le dire, les liens d’une famille, essentiels mais devenus silencieux. Arnaud Genon nous les transmet avec presque affection pour nous aider à repousser l’idée que chacun, un jour, ne sera plus qu’une photo jaunie !



Remerciements à @Babelio avec sa #massescritique et @reineblancheeditions pour #Lesindicesdeloubli de @ArnaudGenon
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Les indices de l'oubli

Dans une édition très soignée, en petit format, ce court essai, composés de chapitres d’une page ou deux, résonne en chacun de nous.

Arnaud Genon est un spécialiste de l’autofiction mais sa réflexion sur les photos de famille, celles qu’on retrouve un dimanche pluvieux dans une vieille boite en carton, revêt un caractère universel. En effet qui ne s’est pas interrogé sur la photo d’une grand-mère enfant ou jeune-fille. On scrute le portrait, on cherche des ressemblances avec ce qu’elle est devenue. Qui était-elle? A quoi pensait-elle? Etait-elle comme moi? Chacun d’entre nous invente son histoire, surtout si il ne l’a pas connue. Et personne ne saura jamais. Arnaud Genon a su admirablement retranscrire ses émotions.

L’écriture est belle, délicate, pudique, un peu mélancolique.

Merci aux éditions de la Reine Blanche et à Babelio pour ce Masse Critique insolite.
Lien : https://ffloladilettante.wor..
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Tu vivras toujours

Je trouve qu'il n'est jamais vraiment facile d'apporter une critique à un livre autobiographique, et c'est encore plus vrai avec ce court roman. En effet, j'ai eu le sentiment en lisant ce livre que l'auteur l'écrivait avant tout pour lui-même, pour mettre des mots sur ses souffrances passées, mais qui ne l'ont jamais vraiment lâché.

La perte d'un proche, est un moment vraiment difficile à passer, mais de surcroît, lorsque l'on est un adolescent, qui avec l'insouciance de son jeune âge, ne comprend pas vraiment tout ce qui se passe, et qui se pose mille questions : Va-t-elle mieux ? Fait-elle semblant, pour me ménager ? Est-ce que je peux me permettre d'aller bien ? Toutes ces questions, et bien d'autres encore, restent sans réponse, car on n'ose les poser à personne, et l'enfant reste avec sa souffrance, sa solitude, sa maladresse....

Ce qui me fait penser que ce livre a été avant tout un exutoire pour l'auteur, c'est qu'il parle très peu de la souffrance des autres (père, frère, grands-parents...), mais de la sienne, celle qui lui a sûrement fait voir la vie différemment.

Je vous recommande ce roman, car même si cette histoire est triste, on sent que l'auteur a juste voulu poser des mots sur son enfance, mais n'a à aucun moment, chercher à faire verser des larmes à ses lecteurs.
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Tu vivras toujours

Être maman, c'est une expérience merveilleuse et terrifiante. On se sait responsable d'un petit être fragile qui reste à nos yeux, même s'il grandit, notre petit bébé. Je ne parviens plus à imaginer ma vie sans mon fils, ses rires, ses sourires, et même ses colères qui parfois rythment le quotidien. Il s'affirme, grandit sous mes yeux et cette étincelle dans les siens lorsqu'il me sourit suffit à me faire oublier les moments difficiles. Je ne peux imaginer la perte, je ne peux m'imaginer sans lui comme je ne peux l'imaginer sans moi. Mais nous ne sommes à l'abri ni des accidents ni de la maladie.



Lorsqu'Arnaud est tout jeune adolescent, il perd sa mère d'un cancer du sein. Il raconte les souvenirs qu'il en garde avec ses yeux d'enfants : la maladie, l'annonce, les paroles rassurantes de sa maman. Il raconte sa volonté de se montrer courageux, de ne pas alourdir la peine de sa maman. Il se raconte, impuissant dans son innocence, les difficultés qu'il rencontre à l'école, ne pouvant pas faire autrement que penser au plus important : la maladie contre laquelle sa maman se bat. Il raconte la rémission, la rechute, et se souvenir déchirant de voir sa maman être vaincu, emportée hors de sa maison dans son cercueil.



Ce témoignage est aussi bouleversant que pudique. Je n'ai pas eu l'impression de lire les mots d'un adulte, mais de voir s'égrener les souvenirs d'un enfant, celui qu'il a été lorsque la maladie est apparue et a gagné. Il met également en évidence les difficultés de dire les choses à un enfant : on souhaite le protéger, mais on ne peut pas le protéger de tout, et surtout pas de l'absence.

Le ton est juste, mais je ne peux parler du style, les mots se suffisent pour faire ressentir l'amour qu'il vouait à sa maman et le souvenir d'une femme forte, aimante, ramenant les choses à l'essentiel et qui ne lui a rien caché des événements douloureux à vivre.



On ne plonge pas dans le pathos. J'ai ressenti de la pudeur, de l'amour, des sentiments mêlés à la peur, la perte, l'absence. Mais aussi toute l'incompréhension de la situation pour un enfant que l'on cherche à préserver.

La maman que je suis trouve ce témoignage poignant, déstabilisant, et l'espace d'un instant m'a renvoyé à ma propre histoire. Merci Arnaud Genon pour ce beau témoignage d'amour.



En bref :



Le témoignage adulte de l'enfant qu'Arnaud Genon a été lorsque sa maman est partie. Poignant, rempli d'amour et d'une pudeur qui sert le cœur.
Lien : http://lecturedaydora.blogsp..
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Tu vivras toujours

"Tu vivras toujours" d'Arnaud Genon est un tout petit livre par la taille, mais très fort par son contenu. L'auteur y raconte la longue maladie de sa maman ainsi que sa disparition alors qu'il n'avait qu'une dizaine d'années. Il y fait le récit, simplement et sans patho, des souvenirs qu'il en a gardé et qui l'ont forcément marqué. Alors c'est sûr, c'est très triste, mais c'est aussi et surtout incroyablement émouvant et rempli d'amour, et ça ça fait du bien. Bref, je ne m'attendais pas à être aussi touchée.

Un grand merci aux éditions Remanence pour cette belle découverte.
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Tu vivras toujours

Je tiens tout d'abord à remercier les éditions de la Rémanence et Babelio sans qui je n'aurais pu découvrir ce livre.



Tu vivras toujours est un roman autobiographique, traitant d'un sujet assez "lourd" : le cancer. Comme tout le monde, j'ai lu Nos étoiles contraires, qui m'a ému aux larmes j'ai vu le film, qui reste tout de même d'après moi l'une des meilleures adaptations cinématographiques de 2014. Pour en revenir au roman d'Arnaud Genon, je me suis intéressé de plus près à ce livre en lisant le résumé, qui m'a interpellé. Je n'avais encore jamais lu de livres des éditions de la Rémanence, alors j'ai sauté sur l'occasion. Sacrée découverte.



Dès les premières pages, l'émotions saisi le lecteur et le prend à la gorge. Nous nous retrouvons propulsé en 1989. Le narrateur avait alors treize ans, sa mère trente-neuf. Cette dernière est atteinte par un cancer, et nous suivons ses derniers moments de vies du point de vue d'Arnaud. Je me suis beaucoup attaché à Arnaud, qui a seulement dix ans lorsque la maladie se déclare. A défaut de comprendre totalement ce qui se passe chez lui, il sent que quelque chose de grave est en train de se dérouler. A seulement dix ans, il se retrouve plongé dans une situation où la mort plane au-dessus de sa mère, et la voir ainsi fatiguée et malade est une épreuve terrible pour lui, car il ne sait pas ce qu'est un cancer, il ne comprend pas les termes médicaux employés par ses parents ainsi que par les médecins. C'est d'autant plus pesant pour lui qu'on le laisse volontairement dans le flou à la maison, et qu'il ne comprendra que bien plus tard ce qui est réellement arrivé à sa maman. L'arrivée de la maladie l'oblige aussi à être plus fort mentalement, pour ne rien laisser paraître à sa mère, pour ne pas qu'elle s'inquiète encore plus. On ne peut qu'admirer ce jeune garçon, sûrement avantagé dans sa démarche, car il est très insouciant et assez naïf, et contrairement à d'autres qui ont baissé les bras avant, comprenant qu'il n'y avait plus d'espoir, il est resté avec elle jusque dans ses derniers instants, il a toujours cru en sa guérison.



C'est un récit superbe, entre joie et tristesse, entre espoir et déception, entre vie et mort. Comme je le disais plus haut, Arnaud Genon arrive vraiment bien à faire ressentir un tas d'émotions différentes à son lecteur. Du côté de l'écriture, je tire mon chapeau à l'écrivain. Ce dernier a réussi à retranscrire ses émotions d'enfants, à écrire du point de vue d'un enfant alors qu'il a 39 ans à l'heure où il écrit ce livre. La plume est belle, fine, piquée de belles métaphores et autres figures de style. Ce livre est vraiment un superbe qu'Arnaud Genon a rendu à sa mère.



Ce roman est une très belle découverte pour ma part. Je ne peux me permettre de juger l'histoire personnelle de quelqu'un, je trouve d'ailleurs qu'il faut du courage pour exposer une partie de sa vie, surtout quand elle est si douloureuse. En tout cas, cette tranche de vie est très bien écrite, et ce livre m'a ému aux larmes, et a soulevé en moi beaucoup de sentiments. Bravo à Arnaud Genon.
Lien : http://lecture-pour-tous-les..
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Les indices de l'oubli

C'est un joli livre mince édité avec soin - une centaine de page - presque plus petit qu'un poche. Il est composé d'une préface de Marta Caraion, prof à l'Université- préface que j'ai re parcourue après avoir lu le livre - qui décrit plutôt justement la réalisation de Arnaud Genon. Le "niveau" - université oblige sans doute -y est assez élevé : on comprend mieux si on connait les mots herméneutique, narrativisation, ontologie, topiques, phénoménologie, intertextualité.. J'ai donc redouté un texte par trop exigeant pour mes neurones, comme l'avait été, il me semble, le livre de Susan Sontag cité dans le livre.

L'écrit de Arnaud Genon est plus accessible : une quarantaine de parties brèves (souvent 2 petites pages à peine remplies, voire une seule) de réflexions qui nous ont probablement déjà tous effleuré (en tous cas pour ceux d'entre nous, très nombreux, qui avons connu l'expérience de la photographie argentique et des photos sur papier qu'on a plus ou moins classées dans des albums) mais qui ont le mérite d'être exprimées ici, dans un langage simple mais juste. Il l'a dit lui-même : ce sont des fragments

Le plus intéressant, le plus pertinent, se trouve dans le dernier paragraphe de ces brèves pages, voire dans la dernière phrase. Et cette dernière phrase - voire le dernier mot - est, au moins par 2 fois émouvante.

A. Genon, qui a eu l'intelligence avec l'éditeur, de ne pas nous montrer les photos qu'il évoque (qu'il invoque ?) pour que nous puissions y substituer les nôtres, pointe davantage ce que ne peut pas ces images et exprime, entre autres, le paradoxe apparent de la photographie dont on attend vainement qu'elles remplacent les souvenirs non-photographiques que nous avons dans notre mémoire.

Lui (l'homme qui a écrit) est d'ailleurs le grand invisible de cela car il ne se décrit pas, parle peu de sa vie récente, reste plutôt en retrait et ne se montre pas ni ne se fait entendre - préférant confier cela à sa petite fille - sur le site internet où l'on peut voir les photos qui ont inspiré ce travail d'écriture et que je conseille d'aller visiter après la lecture et non avant.

Au risque de me tromper, je pressens un homme pudique, qui ne lève pas la voix, doux, sensible, discret, voire un peu solitaire et qui a été sans doute irrémédiablement imprimé par ce qu'il s'est passé beaucoup trop tôt dans sa vie et que quelques photographies ne permettent pas d'en atténuer l'effet.

J'ai songé à Vincent Delerm et ses chansons.

Photographe, j'étais intéressé par ce livre, entre autres, lors d'une Masse Critique et je remercie la maison d'édition la Reine Blanche, ainsi que Babelio, de m'avoir offert l'occasion de nourrir mon questionnement sur cette pratique somme toute étrange de "faire" ou de "prendre" des photos et, ce qui est le sujet de ce "récit" (d'une expérience largement partagée mais peu interrogée), de regarder ces éléments matériels tirés d'un passé mais qui ne le font revivre que très partiellement et imparfaitement

Mieux que moi, Arnaud Genon écrit (p.14) : " la photographie, en saisissant un présent instantanément mué en passé, joue les revenants, en éternisant ce moment révolu".

Mais elle ne fait pas revenir ceux qui sont partis.
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Vivre sans amis ou  Comment j'ai (temporair..

29 textes relativement courts constituent ce livre, cette expérience de déconnexion de Facebook.



Cela me parle assez, car ayant été auparavant très présente sur ce réseau, je m'en suis peu à peu écartée... sans toutefois m'y soustraire totalement.



J'ai bien aimé lire ces textes (je les ai lus d'affilée), qui témoignent du vécu de l'auteur, et qui contribuent à une réflexion sur ce qu'est un réseau social, ce qu'il nous apporte, ce qu'il suscite en nous pour créer une addiction...

Cela peut sans doute amener à réfléchir à son propre rapport aux réseaux sociaux.



Demandons-nous quel effet cela aurait sur nous, de ne plus pouvoir accéder aux réseaux sociaux, et par extension à Internet ?

Rappelons-nous de la vitesse à laquelle tout ça nous est devenu indispensable.



Personnellement, ça me donne le tournis rien que d'y penser...

Et je me dis : n'y aurait-il pas d'autres choses que nous avons délaissées, et qui, pourtant, sont essentielles à notre vie ? (question rhétorique)

Tout va trop vite. On n'a plus le temps de s'ennuyer. Une personne contemplative est une personne non productive. Et le temps c'est de l'argent. Mais l'argent, c'est quoi ?!

Quand je vous avais dit que ça me donnait le tournis !



Certainement que la réponse est l'équilibre. Bien souvent je dis que c'est le chocolat. Mais c'est faux ! (le monde s'écroule) L'équilibre est la clé.



N'oublions tout de même pas, tout ce qui nous rend vivants : la nature, l'alimentation, le lien social (le vrai)... C'est de tout ça dont nous avons réellement besoin. Facebook n'est qu'un leurre ! Bien entendu.
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Tu vivras toujours

"J’ai depuis longtemps ce livre en moi. Il relate la disparition de ma mère, alors que j’étais encore un enfant. C’est un court roman, plus précisément une autofiction, c’est-à-dire une autobiographie consciente de son impossibilité : je ne suis jamais que la fiction de mes souvenirs, de ma mémoire. C’est un livre sur l’enfance et l’innocence, sur l’aveuglement et la perte. Sur l’écriture, aussi. Un livre du « je » que j’aimerais croire universel : un enfant, sa maman, la mort."

On suit le parcours de cette famille selon le point de vue du plus jeune fils dont la maman découvre qu'elle est atteinte d'un cancer du sein. Ce roman met en lumière les moyens mis en oeuvre par la maman pour apaiser les craintes de ses enfants, le courage de cette dernière pour affronter les désillusions, les traitements et profiter des moments heureux. Mais un focus est mis aussi sur l'amour de ce jeune homme pour sa maman, avec ses réflexions et craintes d'enfant.

Ce roman se lit comme une lettre d'amour qu'Arnaud enverrait à sa maman, écrite avec une plume belle, juste, non larmoyante et pudique. Un récit fort et profond.
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L'ennui

Pour faire simple et efficace : recueil sans prétention, mais bourré d'idées et d'imagination. Né d'un appel à textes sur un thème, l'ennui, cet ouvrage mélange tous les genres. L'humour côtoie le drame, le moyen l'excellent, qu'importe, on découvre des nouvelles plumes, dont un Séverin Foucourt avec une histoire (tendre, légère,...) qui tient la (courte) distance et promet de beaux textes pour la suite. À SUIVRE...
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L'ennui

Objet littéraire non identifié, ce recueil collige tout un tas de textes, poèmes, dessins, essais, peintures, calligrammes, photographies, roman-photos et autres productions graphiques que je n'évoquerai pas au risque d'ennuyer. Car c'est bien de cela dont il est question - de l'ennui - traité sur tous les modes par une palanquée d'auteurs, tantôt connus, tantôt émergents. La plongée est distrayante, fourre-tout inconcevable, comme seules les éditions Jacques Flament osent encore en pondre. Absolument pas notable à mon sens, tant l'hétéroclite est ici loué, j'en garde une lecture amusée et curieuse.
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Fous d'Hervé : Correspondance autour d'Hervé Gu..

Un livre reçu dans le cadre d'une masse critique et j'ai apprécié cette lecture. J'avais lu, il y a plusieurs années, certains textes d'Hervé Guibert et vu des expositions de ces photographies.

Un univers et un romancier dont je connaissais un peu l'itinéraire. Considéré comme l'un des auteurs de l'auto fiction, j'avais été bouleversée à la lecture de certains textes, certains interpellaient, d'autres émouvaient mais ces lectures ne laissent jamais indifférents.

Dans ce texte, ce que j'ai apprécié le plus, c'est les différentes approches de chacun et chacune face à l'homme qu'était Hervé Guibert, à l'homme de lettres, à l'homme d'images. Des témoignages de personnes l'ayant connu, d'autres qui l'on découvert grâce à ses œuvres, écrits, photographies, films.. Et découvrir que sa vie, ses œuvres irriguent encore des vies, des textes.

Des textes récents abordent le sujet du sida et ce texte m'a incité à (re)lire les textes d'Hervé Guibert et lire des textes de personnes présentes dans cet opus de lettres.

J'ai aimé aussi ce style d'envoyer une lettre à chacun et d'attendre et publier la réponse.

Un texte pour les fans d'Hervé Guibert mais aussi pour ceux qui souhaitent découvrir l'homme de mots-maux, d'images.

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Les indices de l'oubli

Enfin une autofiction dans laquelle n'importe quel lecteur peut se reconnaître ! L'auteur nous livre une belle réflexion, à la prose délicate et subtile, sur toutes ces photos de famille qui traînent dans nos placards.
Lien : http://www.editionsdelareine..
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Les indices de l'oubli

« Comment établir un dialogue avec ce qui n’était que des surfaces photosensibles ? » (3). C’est à cette question que songe, en 2003, au cœur du cinquième livre de Nathalie Rheims, une narratrice quelque peu déboussolée qui, alors qu’elle vient de prendre possession d’une maison qu’un mystérieux inconnu lui a léguée par testament, découvre, tapissant les murs de chacune des pièces, agencée en une sordide scénographie muséale, toute une collection de portraits. Hommes, femmes, enfants, célébrités ou anonymes, y sont représentés, sereins, les yeux clos. Sur la pellicule ils posent, ils reposent ; à jamais ils se reposent, paradoxalement immortalisés, fixés, figés pour toujours, dans l’éclatante noirceur et l’éternelle fulgurance du dernier souffle.



Les formules oxymoriques de la phrase précédente ne sont pas choisies par hasard. Parce qu’elles expriment, peut-être mieux que nulle autre, l’ambivalence constitutive du tout « geste photographique » (p. 57, 87), même lorsque celui-ci est raconté a posteriori avec le recul de l’analyse objective : faire (per)durer l’éphémère, rendre compte d’un flux temporel tout en cherchant à l’interrompre. Cette dualité, me semble-t-il, est cruciale pour qui veut percer la mécanique souterraine des Indices de l’oubli, le dernier récit d’Arnaud Genon, remarquablement préfacé par Marta Caraion et illustré par les belles photos d'Hugues Castan, que les Éditions de la Reine Blanche ont fait paraître en août 2019. En effet, bien que ce mince ouvrage ne soit pas exclusivement tourné vers l’imagerie mortuaire (la problématique du deuil n’en sera pas pour autant écartée ; l’auteur l’abordera avec pudeur par le truchement de la figure maternelle qui innerve l’ensemble du texte), force est de constater que, dans ce « roman archéologique sans mot » (p. 18), l’inlassable travail de « fouille photographique » (p. 8) – qui a tout d’une exhumation – reste au service d’une réflexion (tant lumineuse qu’intellectuelle), voire d’une « épreuve métaphysique » (p. 102).



Que les lecteurs se rassurent ! Ils ne trouveront dans ce livre ni commentaires techniques professionnels ni dissertations philosophiques poussées. Non, Les indices de l’oubli n’a rien d’un essai. Il ne s’agit pas (ou pas uniquement) d’interroger la photographie en tant que discipline artistique. On a plutôt affaire à une (en)quête des sensations. Ce qui prime dans ces pages, en réalité, c’est, bien plus que la chronologie d’un passé que le sépia tenterait froidement de re(con)stituer, l’impression esthético-mnésique que les clichés sélectionnés au gré des découvertes – saines oasis « abandonnée(s) au milieu d’un désert d’images » (p. 25) – laissent, de façon plus ou moins durable, sur la rétine du narrateur-observateur. Ce dernier, en une paradoxale « variation proustienne » (p. 65) qui s’efforce de « rester en-deçà de la tentation fictionnelle » (p. 9), se penche sur l’oubli, les fluctuations de la mémoire et du temps. Il ouvre, pour lui-même et avec nous, sa chemise bleue. C’est un porte-documents cartonné tenu par des élastiques, on le sait. Mais quand bien même il aurait été question du vêtement, l’effet eût été identique.



Car ce qu’Arnaud Genon construit dans cette petite centaine de pages, ce n’est ni plus ni moins que son très guibertien « mausolée des instants de vie » (p. 55) : en cherchant à se retrouver lui-même à travers les autres, dans l’ailleurs de ses aïeux, il esquisse (autant qu’il révèle) une sorte d’autoportrait oblique, une autobiographie de la lumière dans laquelle, par petites touches discrètes, avec pudeur et délicatesse, il se met métaphoriquement et progressivement à nu.



Ce n’est pas son anatomie qu’il dévoile, mais plutôt les chemins de son intimité, les petites routes, les sentiers buissonniers de sa vie, avec leurs tours et leurs détours, Les souvenirs de l’ombre resurgissent, recomposés verbalement dans le présent éclairé de l’énonciation littéraire, avec, comme maîtres-mots, partage et universalité.



Alexandre Dufrenoy
Lien : http://www.autofiction.org/i..
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