Objet littéraire non identifié, ce recueil collige tout un tas de textes, poèmes, dessins, essais, peintures, calligrammes, photographies, roman-photos et autres productions graphiques que je n'évoquerai pas au risque d'ennuyer. Car c'est bien de cela dont il est question - de l'ennui - traité sur tous les modes par une palanquée d'auteurs, tantôt connus, tantôt émergents. La plongée est distrayante, fourre-tout inconcevable, comme seules les éditions Jacques Flament osent encore en pondre. Absolument pas notable à mon sens, tant l'hétéroclite est ici loué, j'en garde une lecture amusée et curieuse.
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Quel étrange mélange...
Des productions disparates s'enlacent sous nos yeux, singulières et biscornues, elles embrassent l'ennui, l'enserrent, valsent, chaloupent avec, lui trifouillent la couenne, lui tortillent des recoins inavouables. Pauvre ennui tiraillé de toute part. On ne sait trop si l'on doit regarder - on a sa pudeur, mais aussi le goût du difforme - alors on fonce, se défronce les sourcils et s'amuse du mêli-mêlo sur papier.
Mais tout de même, quel étrange mélange...
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"(...) Ah ces bambins ! Comment ne pas être tenté ?! Ces petits paquets qui défilent sous mes yeux sans s'arrêter. Ça donne envie de suçoter. Un seul. Rien qu'un seul. J'demande pas la lune. Y'a quand même pas d'mal à vouloir se faire plaisir. Ça n'mange pas d'pain ! (...)"
Séverin FOUCOURT, "Le désir et la passion selon Fénélon", dans L'ennui, collectif, 2016, Jacques Flament Editions (p. 63).
"(...) L'ennui est bien la lassitude du monde, le malaise de se sentir vivre, la fatigue d'avoir déjà vécu ; l'ennui est bien, réellement, la sensation charnelle de la vacuité surabondante des choses. Mais plus que tout cela, l'ennui c'est aussi la lassitude d'autres mondes, qu'ils existent ou non ; le malaise de devoir vivre, même en étant un autre, même d'une autre manière, même dans un autre monde ; la fatigue, non pas seulement d'hier et d'aujourd'hui, mais encore de demain et de l'éternité même, si elle existe - ou du néant, si c'est lui l'éternité. (...)"
Fernando PESSOA, "extrait de Le livre de l'intranquillité", dans L'ennui, collectif, 2016, Jacques Flament Editions (p. 15).
"(...) Comment tu veux qu'ils apprennent à vivre ces gosses-là ? N'auront jamais l'expérience de la vie. Ça en fera au mieux des midinettes, au pire des bobos... rien d'bien quoi ! (...)"
Séverin FOUCOURT, "Le désir et la passion selon Fénélon", dans L'ennui, collectif, 2016, Jacques Flament Editions (p. 63).
"(...) Alors pour éviter l'ennui, nous nous installons derrière ce miroir sans tain qu'est l'écran de l'ordinateur, et nous nous emmerdons en groupe sur les réseaux sociaux. (...) Imaginez, vous êtes en passe de battre les 20 357 502 "like" du PSG, plus qu'une dizaine d'invitations... Là, je me dis que les réseaux sociaux, c'est comme le foot et la branlette... Ça rend dingue. (...)"
Guy Pernès, "On s'ennuie!.." dans L'ennui, collectif, 2016, Jacques Flament Editions (p. 87).
"Je m'emmerde, tu m'emmerdes, il s'emmerde, nous nous emmerdons, vous vous emmerdez, ils s'emmerdent, et alors ! T'es de la police ?"
Cordule Métromane, dans L'ennui, collectif, 2016, Jacques Flament Editions (p. 12).
Poésie - La lune blanche ... - Paul VERLAINE