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4.13/5 (sur 26 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Pau , le 07/06/1975
Biographie :

Arnaud Genon est agrégé de Lettres Modernes et docteur en littérature française. Il est membre associé de l'ILLE (Université Haute-Alsace) et visiting Scholar à ReFrance (Nottingham Trent University).
Il est notamment l´auteur de Hervé Guibert, vers une esthétique postmoderne (L’Harmattan, 2007), de L’Aventure singulière d’Hervé Guibert (Mon petit éditeur, 2012), Autofiction : pratiques et théories (Mon petit éditeur, 2013), Roman, journal, autofiction : Hervé Guibert en ses genres (Mon petit éditeur, 2013), de Hervé Guibert : L'écriture photographique ou le miroir de soi (avec Jean-Pierre Boulé, Presses Universitaires de Lyon, coll. Autofictions etc, 2015) ainsi que de Fous d’Hervé. Correspondance autour d’Hervé Guibert (Presses Universitaires de Lyon, coll. Autofictions, etc., 2022). Il est aussi l'auteur de textes autofictionnels comme Les indices de l’oubli (Éditions de la Reine blanche, 2019), Prix Place aux Nouvelles 2021.
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Source : L'Harmattan et http://www.lacauselitteraire.fr
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Citations et extraits (44) Voir plus Ajouter une citation
"L'absence a un poids que l'on mesure souvent trop tard."
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Les chimiothérapies commencèrent rapidement après le retour de maman. Elle nous avait avertis, elle serait malade, fatiguée et perdrait tous ses cheveux. "Tous ?", demandais-je surpris. "Presque !", me répondit-elle souriante. "Je vais retrouver mon crâne de bébé." Elle avait cette force maman. Elle dédramatisait, devant moi tout au moins, les situations les plus sérieuses, les plus grave. "Et puis, , je mettrai une perruque et après ça repoussera !" Voilà la chose était balayée d'un revers de la main. Il n'y avait, là encore, pas de quoi s'inquiéter. Puisque le problème n'existait pas pour maman alors il n'existait aux yeux de personne.
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L'esprit d'un écrivain qui nous est cher parle à travers les pages des livres qu'il a écrits. Les mots qui s'en échappent, alors que le corps qui les a enfantés gît sous terre, agissent sur mon corps au coeur encore battant. Boum-boum. Boum-boum. Boum-boum... Il faut juste tendre l'oreille. Ouvrir "Le mausolée des amants" et y trouver cette phrase : " Et toi, lecteur ou lectrice de ces lignes, si tu n'as non plus aucun espoir, crois-moi, tu peux toujours le retrouver, même si tu te sens seul(e) sache que depuis ma tombe je veux te réconforter comme on vient de le faire pour moi." (p. 290)

Arnaud Genon, p.80
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(La confidence du professeur).
Son style, parfois haletant, avec de temps en temps des phrases longues de deux pages, m'entraînait dans le rythme insensé de sa folie. Oui, folie il y a bien eu car comme le dit le narrateur d'"A l'ami" : "Je tiens à mon livre plus qu'à ma vie" ("A l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie", p. 257) Cette profession de foi en la littérature résonnait dans mon inconscient, moi qui ai fait mon métier d'écrire ... sur les autres, et de ne pas risquer la vraie vie. A travers lui, je vivais les expériences les plus insensées, à l'abîme de la raison. Puis il y eut sa mort autour de Noël, et comme un cadeau d'outre-tombe, son film, où sa chair nue et décharnée était livrée aux yeux du spectateur. Etions-nous pudiques ou impudiques de regarder ce spectacle - car c'était bien un spectacle que Guibert avait mis en scène ?

Jean-Pierre Boulé, p. 49
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L’instantanéité du numérique a bouleversé le geste photographique. Il suffit désormais de sortir son smartphone de sa poche et de saisir tout et n’importe quoi...
Le résultat est immédiat, on conserve ou on jette l’image qui gagne la mémoire virtuelle de notre appareil ou de notre ordinateur. Les photos s’accumulent dans l’espace de nos disques durs, se perdent parfois ou s’effacent par de fausses manipulations. Peu importe, elles sont si nombreuses qu’on ne les regarde plus ou quelques instants seulement. L’important est de les prendre. On les poste sur les réseaux sociaux pour que nos amis, nos followers, les voient. Elles ne sont plus ce que l’on souhaite garder mais ce que l’on désire montrer de nous. Une fois diffusées, on recommence. Les photos ne sont plus le refuge du passé mais la mise en récit de notre présent.
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Ce qui me fascine dans votre travail [celui de Christophe Donner], c'est ce que je trouvais chez Guibert. Une littérature ancrée dans la vie, dans le réel, dans le corps. Une littérature qui dit vrai. J'ai toujours pensé que les écrivains narcissiques n'étaient pas ceux qui parlaient d'eux-mêmes, mais ceux qui se regardaient écrire, qui jouissent de leurs belles phrases, de leurs bons mots, qui se perdent dans les mensonges qu'ils (se) racontent. Au contraire, les écrivains du "je" s'écrivent comme s'ils étaient aveugles pour eux-mêmes. Ils ne cherchent pas à se faire plaisir, à se conforter dans l'image qu'ils donnent. Ils ne prennent pas la pose. Ils sont dans la vie, dans son mouvement. Pour Hervé Guibert, c'était le mouvement qui le menait à la mort, il n'avait pas le temps de s'arrêter, de se contempler. C'est peut-être pour cela qu'il avait écrit "Des aveugles" quand vous avez réalisé un très beau film, "Anatomie d'un miracle", sur un jeune garçon, Marco, sourd et aveugle de naissance. Cette fascination ne cache-t-elle pas le désir de ne pas se voir ? Narcisse ne serait pas mort s'il n'avait jamais croisé du regard son propre reflet.

p. 165
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Pourtant, ces images-là, celles qui ne correspondent pas à l'esthétique conventionnelle de la photo de famille ( centrage, sourire de circonstance, tenue appropriée, coiffure maîtrisée) possèdent un charme inné, révèlent les failles, les accidents et les abandons. Peut-être mentent-elles moins que les photos conservées qui nous suivront une partie de notre vie, elles en disent plus par leurs maladresse, que les masques artificiels appelés à venir trôner au dessus de nos cheminées.
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La maladie incarne donc dans ce texte l'assassin généralement présent dans le roman policier
(à propos de L'incognito)
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Lettre d'Arthur Dreyfus, 30 août 2021.
... J'ai aussi découvert chez Guibert une sorte de jouissance à parler de soi dans le détail de la chair et du secret, comme si la matière enfouie sous n'importe quel destin valait son pesant d'or, qu'il suffisait de déterrer. C'est une jouissance close et égoïste, un peu perverse certes, mais si puissante chez un écrivain.
... Voilà, en fait, ce qui m'a impressionné dès l'origine chez Guibert. Cette incroyable considération appliquée à ses livres, à la chose écrite. L'extraordinaire abnégation de soi pour le bénéfice de la seule écriture. Une sorte de dieu laïque placé dans le texte, dans le fait d'écrire : cette religion-là.

pp. 97-98
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"La vie reprenait ses droits. La vie reprend toujours ses droits. C'est la loi."
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