Lorsque tu cherches sur Google des synonymes pour "femme", tu trouves les propositions suivantes : rombière, femelle, pimbêche, muse, commère, marâtre, poule, gonzesse, morue, poupée, greluche, jument, bitch…
Lorsque tu cherches des synonymes pour "homme", les mêmes sites te proposent les termes : être, étalon, âme, individu, être humain, combattant, gaillard, humain, masculin, monsieur, personne, soldat, citoyen…
On précède souvent ton prénom de - petite -, ou on ajoute le suffixe - ette -. Tu ne grandirais donc jamais ?
Comme à vingt-cinq ans tu n'es pas mariée et tu n'as pas d'enfants, tes parents considèrent que tu as raté ta vie.
Tu décides de ne plus faire de couleurs, d'assumer tes cheveux blancs. Malgré les remarques et les regards désapprobateurs.
Tu apprends à mettre le mot - violence - là où il est, même si ça te semble pas toujours une évidence.
Quand tu entends sa clé tourner dans la serrure, tu ne peux pas t'empêcher de sursauter. Tu ne sais jamais quel prétexte il aura trouvé pour te tomber dessus.
Quand tu t'endors dans votre lit conjugal, tu as peur qu'il te frappe pendant ton sommeil.
Tu as le droit de le haïr.
Tu te dis que tu ne dois pas boire, qu'il y a toujours un risque.
25 novembre, journée contre les violences faites aux femmes. Tu apprends qu'une de tes copines vient d'être violée. Comme deux cent cinq autres femmes en France ce jour-là.
Tu as le droit d'être en colère.
- Tu entends souvent : Que les femmes ne s'étonnent pas d'être seules, à force de vouloir ressembler aux hommes. -
Un de tes amis a déclaré que tu étais son - meilleur pote -.
Euro 2016, pour l'occasion, Auchan commercialise un tote bag. Sur une face est inscrit : - Lui au foot, moi au shopping -, sur l'autre : - Il supporte l'Euro, je le supporte lui -.
Ta mère te répétait : - Tous les hommes sont des salauds, sauf ton père. - Voila qui te laissait peu de choix pour la suite.
Le - Sois belle et tais-toi - n'a jamais réellement été révolu.
Malgré ton envie, tu es incapable de pratiquer un sport de combat : l'agressivité, la compétition, c'est comme si c'était le territoire des mecs.
Tu entends souvent que, de toute façon, une femme aura toujours moins de force qu'un homme.
Le masculin considéré comme neutre et universel, ou comment inscrire le sexisme à même la langue.
Tu apprends que le rose n'a pas toujours été la couleur des petites filles : elle était auparavant réservée aux hommes nobles et puissants, aux rois. Le bleu était celle des femmes, car elle évoquait la Vierge...