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Critiques de Jan Baetens (15)
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La petite Bédéthèque des Savoirs, tome 26 : Le ..

Une couverture kitch représentant un couple tendrement enlacé et me voilà partie au pays des souvenirs.

Je me revois chez ma grand-mère, il y a quelques dizaines d’années, je ne vous dirai pas combien, l’observant tandis qu’elle s’installait confortablement dans un modeste fauteuil en osier et après avoir mis ses lunettes s’emparer de son hebdomadaire préféré pour découvrir la suite de « Son » roman-photo.

Elle pouvait rester une heure ou plus, sans bouger, absorbée dans sa lecture.

Inutile de vous dire que dès qu’elle avait abandonné les lieux, je me précipitais à mon tour pour un peu de rêve.

Il faut se souvenir que dans les années 50/60, le roman-photo avait un énorme succès.

Il était courant de verser une larme sur le destin de la bergère épousant un prince ou plus prosaïquement de l’infirmière à qui un séduisant médecin promettait un bonheur infini.

Bref, j’en reviens à l’ouvrage très bien documenté de Jan Baetens et Clémentine Melois.

J’ai aimé ce côté rétro très réussi avec les photos sépia.

Les textes sont courts et vont à l’essentiel.

Quelques extraits nous sont proposés.

Les auteurs s’attardent également sur les stars qui se sont soumis à l’exercice du roman-photo. Il faut savoir que pendant les années « Salut les copains », un magazine qui proposait une histoire avec Sheila, Johnny ou Sylvie était assuré de booster ses ventes.

Les lectrices au cœur tendre dont je faisais partie voyaient leur plaisir décuplé si les héros avaient les traits de leurs idoles.

Et oui, on peut dire que le roman-photo mène à tout… à condition d’en sortir.



Je remercie très vivement Babelio et les Editions Le Lombard pour ce voyage en nostalgie.



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Hergé écrivain

Une manière originale d'appréhender Hergé et son œuvre.

Ici, Jan Baetens s'intéresse moins au visuel qu'au texte là où la plupart des exégètes d'Hergé et de Tintin se focalisent sur la fameuse ligne claire qui fut promue par plusieurs dessinateurs belges.

L'auteur nous démontre avec cet essai que la ligne claire est autant issue du dessin que du texte.

Cette approche rend la relecture des albums de Tintin très intéressante car on se rend ainsi mieux compte de la place du texte dans l'histoire.

Jan Baetens nous ouvre un niveau de lecture supplémentaire.
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Géodésiques : Dix rencontres entre science et l..

Géodésique : en géométrie, une géodésique désigne la généralisation d'une ligne droite sur une surface. En particulier, un chemin le plus court entre deux points d'un espace pourvu d'une métrique est une géodésique.



Quelle idée originale de mettre en rapport la science et la littérature. C'est ce qui a donné la naissance d'une maison d'éditions belge, "L'arbre de Diane" , partenaire de lecture que je remercie.



Au départ dix rencontres entre des scientifiques, chercheurs et des écrivains et poètes.



A chaque fois, un principe, une théorie scientifique expliquée, ils en débattent par binôme. Elle sera la source d'inspiration pour le poète ou le romancier qui la reçoit. Le fruit de ces rencontres est ce recueil hors du commun.



J'ai apprécié l'originalité de ces rencontres.

L'occasion de découvrir des plumes inconnues pour moi.



A noter les très belles illustrations dont est émaillé l'ouvrage, elles sont de Nathalie Garot, biologiste-peintre.


Lien : http://nathavh49.blogspot.be..
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La petite Bédéthèque des Savoirs, tome 26 : Le ..

Publié dans des magazines féminins, le roman-photo retraçait de petites histoires sentimentales à l'eau de rose par le biais de photos agrémentées de bulles de texte (à la manière des bandes dessinées d'aujourd'hui). On ne va pas se mentir, c'était très kitsch et cliché à souhait. Pourtant, ce genre a connu un (court) triomphe dans les années 50, notamment auprès des classes populaires. Jan Baetens évoque plusieurs raisons de ce succès : la nouveauté car la photo était vue comme un média plus moderne que le dessin, le prix (il revenait beaucoup moins cher d'imprimer un roman-photo sur du papier journal de basse qualité qu'un roman dessiné), mais surtout les vedettes qui s'y trouvaient : Johnny Hallyday, Mireille Mathieu, Sylvie Vartan, Joe Dassin, Eddy Mitchell, France Gall, Dalida... et même Hugh Grant ou encore Joan Jett ! Les lectrices en étaient folles et n'hésitaient pas à envoyer des lettres au courrier des lecteurs pour poser des questions aux vedettes, donner leurs avis sur les histoires en cours, proposer des idées pour de futures histoires, etc.



Cependant, le roman-photo c'est aussi beaucoup de critiques. Pour certains, dont le célèbre Roland Barthes, il s'agissait d'une presse obscène, immorale, abrutissante. le genre a ainsi été détourné, parodié, et même réutilisé à des fins politiques. Mais, bien que critiqué, j'ai trouvé cela vraiment intéressant de voir comment les opposants de l'époque, comme les membres de l'Internationale situationniste menée par Guy Debord, se sont finalement réappropriés les codes du genre dans leurs propres intérêts.



Malheureusement ces critiques couplées à l'arrivée de la télévision dans les foyers ont signé la fin du roman-photo. À noter cependant que certains artistes continuent aujourd'hui d'explorer cette forme et de la réinventer comme c'est le cas de Rachel Hulin qui a réalisé son roman-photo sur Instagram. Si cela vous intéresse, vous pouvez découvrir son travail sur Hey Harry, Hey Matilda.



Par ailleurs, je valide à 100% le format que je trouve vraiment génial. Cette alternance entre textes, photos, collages, le choix des couleurs, des images, on retrouve vraiment l'esthétique des magazines des années 50 dans lesquels étaient publiés ces romans. Ce que j'apprécie également avec cette collection ce sont les avant-propos et suggestions bibliographiques des auteurs qui viennent toujours compléter l'ouvrage. J'irai sans aucun doute jeter un coup d'oeil à leurs propositions ! Merci le Lombard pour cette découverte.
Lien : https://mangeonsleslivres.bl..
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La petite Bédéthèque des Savoirs, tome 26 : Le ..

Il s'agit d'une bande dessinée mâtinée de roman-photo de 60 pages, en couleurs, suivi de 13 pages thématiques d'extraits de roman-photo. Elle est initialement parue en 2018, écrite par Jan Baetans (poète et critique belge), mise en images par Clémentine Mélois. Elle fait partie de la collection intitulée La petite bédéthèque des savoirs, éditée par Le Lombard. Cette collection s'est fixé comme but d'explorer le champ des sciences humaines et de la non-fiction. Elle regroupe donc des bandes dessinées didactiques, associant un spécialiste à un dessinateur professionnel, en proscrivant la forme du récit de fiction. Il s'agit donc d'une entreprise de vulgarisation sous une forme qui se veut ludique.



Cette bande dessinée se présente sous une forme assez petite, 13,9cm*19,6cm. Elle s'ouvre avec un avant-propos de David Vandermeulen de 3 pages, plus une page de notes. Il commence par évoquer la très mauvaise réputation du roman-photo en tant que média, ayant quand même provoqué la création d'une association pour la dignité de la presse féminine qui rassemblait des artistes et des intellectuels, chrétiens comme communistes. Il évoque également les tirages de la presse féminine comprenant des romans-photos, ayant atteint des records de 12 millions de lecteurs par semaine dans les années 1970 pour le magazine Nous Deux, créé en 1947. Il cite la petite phrase de Roland Barthes (1915-1980) : Nous Deux, le magazine, est plus obscène que Sade. Il expose le fait que le roman-photo, du fait de ses origines et de son genre de prédilection, a été déconsidéré comme média, au point de ne pas faire l'objet d'étude universitaire, ou sociologique, et qu'il n'a pas bénéficié d'une association d'archivage pour en préserver ses œuvres. Il termine en indiquant que ce média n'a pas opéré un retour en grâce, mais qu'il est peu à peu redécouvert et étudié, ne serait-ce comme témoignage d'une époque, mais aussi par la créativité qui s'y déploie.



La bande dessinée commence par une page comprenant des photographies découpées, avec des traits de crayon venant compléter les têtes ainsi isolées, et quelques phrases de commentaires, avec pour certains des flèches pointant vers une portion de l'image. Les caractéristiques des romans-photos sont décrites : photographies stéréotypés agrémentées de phylactères, personnages toujours en train de parler même quand ils s'embrassent, lectorat essentiellement féminin. Il est ensuite question des débuts du roman-photo en 1947, de son origine et de la recherche de son inventeur (peut-être Cesare Zavattini), de l'implication de grands réalisateurs et actrices italiens. Le roman-photo est tellement considéré comme une production honteuse que les auteurs conservent un anonymat similaire à celui des auteurs de film pornographique, à l'époque. L'ouvrage comporte 6 chapitres : (1) idées reçues et origines, (2) définition et différenciation par rapport à d'autres genres proches, (3) le triomphe du roman-photo, (4) la critique, (5) nouvelles solutions, (6) avenir ?. Il comprend également quelques repères chronologiques de 1946 à 2017 (1 page), 13 pages de photographies réparties en 7 thèmes (Smouic, Je te tiens, Confiance, Baston baston, Voyeurs, Wallo ?, Plans zarb), des propositions des auteurs pour approfondir ses connaissances, et une courte bibliographie pour chacun des auteurs.



Pour un amateur de bandes dessinées, le roman-photo constitue un genre plus contraignant, limité par les coûts de production, alors qu'en BD le budget décor est sans limite, ainsi que les angles de vue, les scènes d'action. Pour un amateur de films, le roman-photo est un parent pauvre à base d'images qui ne bougent pas. En cela, l'introduction rapide de Didier Vandermeulen remplit bien son office en indiquant qu'à son apogée, le roman-photo touchait un public se chiffrant en millions. Il attire l'attention du lecteur sur l'absence d'études universitaires sur le sujet, sur le statut de réprouvé de ce média. En creux, le lecteur peut également comprendre au travers des exemples cités que le roman-photo est à la fois un média et un genre, ou plutôt que l'écrasante majorité de la production se cantonne au genre comédie dramatique et mélodrame, dans la presse féminine. Du coup, après la lecture de cet avant-propos, la curiosité du lecteur n'en est que plus grande sur ce mode de communication à la fois populaire, et à la fois méprisé. Qu'est-ce qui a pu engendrer un tel opprobre sur un mode communication touchant autant de lectrices (et même des lecteurs, il paraît) ?



Ainsi mis en condition, le lecteur se lance dans la lecture de la bande dessinée… qui n'en est pas une. Il découvre un mode narratif hybride, vivant et désuet à la fois. S'il a déjà lu des ouvrages de la petite bédéthèque des savoirs, il sait par avance que les auteurs peuvent facilement succomber à 2 tentations. La première concerne le rédacteur qui peut livrer un texte clé en main au dessinateur. Dans ce cas-là, l'artiste peut se retrouver bien embêté à chercher quoi montrer par rapport à un texte qui se suffit à lui-même dans 50% des pages. La deuxième tentation est de se mettre en scène, ou plus souvent de mettre en scène l'auteur du texte, de le présenter comme sachant et passeur du savoir. Au vu du thème de l'ouvrage, le lecteur pouvait aussi s'attendre à découvrir un roman-photo, pour présenter l'histoire du roman-photo. Il est donc pris au dépourvu par la forme. Au fil des pages, les auteurs utilisent la photographie (une photographie de surligneur pour commencer), le découpage de photographies (des têtes, des silhouettes, des êtres humains en pied, des portions de case de roman-photo), des dessins (parfois prolongeant une photographie), des collages, des publicités de journal (pour un téléviseur dans un magazine des années 1960), des photographies recoloriées ou repassées au dessin, et même des romans-photos, sans oublier des jeux sur le lettrage. Le lecteur peut y voir l'art de la récupération et du détournement, de l'esprit de dada, mais aussi des situationnistes.



Les auteurs ne respectent pas la notion de cases, ou de photographies dans un cadre sagement rectangulaire. Ils jouent avec la mise en page très changeante. Ils n'hésitent pas à ajouter une observation avec une flèche pointant vers l'objet ou la remarque concernée, des petits cœurs, des logos (à commencer par celui du magazine Nous Deux, bien sûr), des fac-similés de couvertures de magazine dans un dessin, des photographies avec les gros points de couleurs en quadrichromie, des étiquettes, des phylactères, et des post-it avec annotations. En fonction des pages, le lecteur comprend bien que, pour certaines, ils ne savaient pas quoi intégrer comme image pour illustrer leur propos et qu'ils ont donc joué avec la disposition des textes, les bordures irrégulières ou inexistantes, les juxtapositions et même les recouvrements. A contrario pour d'autres, ils utilisent cette liberté formelle pour rapprocher visuellement des éléments hétéroclites, afin d'attirer l'attention du lecteur sur le lien subliminal qui existe. S'il prend un peu de recul, le lecteur s'aperçoit que les auteurs ont même inclus des découpages de leurs outils dans la narration, le tube de colle, les feutres les ciseaux. Ils soulignent ainsi qu'ils utilisent des matériaux déjà existants pour les remonter autrement et créer une œuvre différente, composite, originale, postmoderne (avec emploi du pastiche, et mélange d'éléments culturels hétéroclites). Les 13 pages thématiques placées après l'exposé s'avèrent d'ailleurs très moqueuses sur les clichés narratifs visuels des romans-photos.



Pour autant, le lecteur n'éprouve jamais l'impression de plonger dans un joyeux bazar ou une sorte de fourre-tout à la bonne fortune du pot. Les titres des 6 chapitres font ressortir un plan de présentation aussi classique que rigoureux. De fait, le lecteur a droit à une définition du média en bonne et due forme, avec une comparaison de médias proches pour mieux faire apparaître les limites entre chaque. Il découvre ses origines imbriquées dans celles du cinéma italien des années 1940/1950, établissant ainsi une connexion avec un mode d'expression plus noble, reconnu comme légitime du point de vue artistique. Jan Baetens évoque quelques-unes des raisons du succès de ce média, propre à faire rêver des populations ayant connu la guerre, ne disposant pas de moyens pour voyager loin et souvent. Il rétablit l'évidence que le roman-photo constitue un formidable témoignage sociologique de son époque. Il n'analyse pas le lectorat ou les professionnels composant l'industrie produisant les romans-photos. En creux, le lecteur peut détecter une ou deux informations, que ce soit les guides édités pour produire des romans-photos, ou le fait que les acteurs changent de rôle au fur et à mesure qu'ils prennent de l'âge.



Jan Baetens observe le roman-photo sous d'autres aspects. En tant que média de création, il note que l'absence de considération qui lui est porté conduit à ce qu'aucun créateur ne souhaite se faire reconnaître, ou n'y acquiert une forme quelconque de notoriété. Il s'agit plus d'une production industrielle d'équipe, que d'une création asservie à une vision individuelle. Dans le même temps, le succès de ce média a quand même attiré des vedettes à y participer, de Line Renaud à Joey Ramone, en passant par Johnny Halliday, Dorothée, Nick Cave, Joan Jett, ou encore Lou Reed. Ce même succès a conduit à sa récupération et à des parodies, que ce soit Gébé avec le professeur Choron dans Hara-Kiri, ou plus tard Bruno Léandri dans Fluide Glacial. Contre toute attente, le roman-photo a même attiré des créateurs exceptionnels et donné naissance à des œuvres artistiques à valeur littéraire comme Le cheik blanc (1952) de Frederico Fellini, ou Droit de regards (1985) de Marie-Françoise Plissart, avec Benoît Peeters. L'auteur évoque également la décroissance de la part du roman-photo, à la fois la diminution de sa place (en termes de pagination) dans Nous Deux, à la fois le désintérêt progressif au profit de la télévision à partir des années 1960. Il évoque enfin la persistance d'un média offrant des possibilités inaccessibles dans les autres, et séduisant toujours des créateurs, donnant naissance à des œuvres uniques comme 286 jours - Roman photo-graphique (2014) de Frédéric Boilet et Laia Canada, Pauline à Paris (2015) de Benoit Vidal, Le syndicat des algues brunes (2018) d'Amélie Laval, ou encore l'ouvrage hybride (photos + dessins) Le photographe (2003-2006) d'Emmanuel Guibert.



En refermant cet ouvrage, le lecteur a apprécié une expérience singulière de lecture. La partie graphique ne respecte ni les codes de la bande dessinée (ce n'en est pas une), ni ceux du roman-photo (ce n'est pas un), tout en restant entièrement dévolu à la mise en scène de l'exposé, avec une fluidité remarquable, et des détails attestant du savoir-faire des auteurs, de leur recul sur leur sujet et sur la manière de le mettre en scène. Il a bénéficié d'un exposé clair et bien structuré sur le roman-photo, sans une once de pédanterie, sous une forme ludique, parlant autant à son intelligence qu'à sa sensibilité. Il s'agit d'un tome hors norme de la petite bédéthèque des savoirs, qui respecte autant le cadre fixé, qu'il s'en affranchit, un espace de liberté formelle que le lecteur peut supposer similaire à celui offert par le roman-photo.
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La petite Bédéthèque des Savoirs, tome 26 : Le ..

Pour faire le tour du sujet, vite fait…





Mon expérience du roman-photo se limitait aux pages réservées en fin d'un magazine de mon adolescence. A côté des horoscopes. Je ne les lisais quasiment jamais et uniquement en dernier recours en ces temps sans accès internet (enfin, c'était encore accessoire au sein du foyer). le roman-photo au début des années 2000, pour la jeune ado que j'étais, c'était quelque chose de ringard et d'un peu gênant. Somme toute anecdotique.



Que nenni.



Née bien après la hype, je n'ai jamais connu la vague d'intérêt que ce support pouvait soulever et j'ai été de découverte en découverte avec cette mini encyclo, très bien faite. La mise en page recréer l'univers papier et kitsch du roman-photo. On y apprend sa genèse, ses détournements, une mine d'infos qu'on est parvenu à faire rentrer ( sans trop tasser ) dans un si petit livre. Par contre, il aurait été plus intéressant de mettre au moins un extrait de roman-photo en français à la fin et de diversifier les origines, plutôt que de nous faire un lot en langue latine ( Portugais ? Brésilien ? Une langue de novelas en tout cas. )



C'est amusant de voir la levée de boucliers qu'a pu susciter un media qui apparaît aussi gentillet et désuet à l'heure actuelle. Enfin, hormis les récupérations politiques et le classé X. Comme quoi, les époques changent, mais les polémiques restent les mêmes ; les supports changent, on s'en sert de la même façon, encore et toujours. Et dans cet éternel recommencement, il semblerait que le renouveau du roman-photo, c'est pour bientôt.



Je demande encore à être convaincue par le genre ( par contre j'aimerais bien mettre la main sur des romans dessinés parce que leur graphisme rétro a un peu plus de chic.).





…Bien fait.
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Vivre sa vie

En effet, Jan Baetens dit s'être imprégné de l'oeuvre de Francis Ponge, LE poète qui a écrit Le parti pris des choses, portant aux nues des objets du quotidien et ce, sans faire de vers, et qui failli me réconcilier avec la poésie. Failli, parce que bon, faut pas déconner. Mais c'était pas loin ! Pour l'auteur flamand, la littérature en général a un vraie place dans la société actuelle, et la poésie ne fait pas figure d'exception ; forcément "utilitaire", le travail d'écriture est une tâche laborieuse, et l'oeuvre, un "produit fini" dont la valeur est déterminée par le temps qu'on y a passé. Jan Baetens s'ancre volontairement dans la réalité et ne la perd jamais de vue. Connaître ses sources d'inspiration m'a apporté une grande aide pour la lecture, la rendant beaucoup moins pénible et beaucoup plus sensée (souvent, ça marche ensemble...). C'est une approche vivante de la poésie que Jan Baetens nous propose ; qu'on aime ou pas, le fait d'essayer de nous sortir des représentations qu'on se fait de genre littéraire bien... spécial est une intention louable : valorisons-là !


Lien : http://pulco-suivezlepapillo..
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Vivre sa vie

Une anthologie de Jan Baetens vraiment complète avec des extraits d'un peu toutes ses oeuvres. Des poèmes sur les nuages et les arbres, des réécritures poétiques sur d'autres poètes, peintres, écrivains tels que Kafka Cézanne, Verlaine, etc...

Des pages consacrées aux oeuvres graphiques de Jan Baetens: tableaux en noir et blanc.

Un livre de 230 pages qui se lit et se relit à loisir, une écriture poétique fluide et variée. Je recommande fortement ce livre !
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La petite Bédéthèque des Savoirs, tome 26 : Le ..

Tout d’abord un petit mot sur l’objet livre. Le format (14x19) couverture rigide, le dos et les coins sont en noir comme les vieux carnets. Couverture très colorée illustrée par deux personnages typique des vieux romans-photo mais ni le format ni la présentation extérieur ne peut porter à confusion. Avant de l’ouvrir on s’interroge car on ce demande ce que contient ce drôle de carnet.

A l’intérieur beaucoup de travail artistique dans la présentation des informations. On a du collage, de la photo, de la reproduction de planches de roman-photo, cine-roman, roman dessiné (etc), des publicités souvent détournées, des photomontages.

Le contenu est très sérieux au niveau des recherches et des informations mais le format décomplexe le lecteur car c’est aussi très visuel.

C’est organisé en chapitres thématiques, étape par étape on découvre un ouvrage très construit malgré la somme de données et d’informations qu’il fournit.

J’ai beaucoup aimé les textes détournés, les différents types d’écrits et d’illustrations. L’aspect carnet de travail est très agréable car cela ne donne pas l’impression de lire un « essai ». J’aime beaucoup le côté gai-savoir, apprendre sans s’en rendre compte.

Ce qui m’avait arrêté lors de sa sortie c’est justement que j’avais peur que ce soit trop théorique, alors quand on me l’a prêté en me disant que c’était un plaisir de le lire je n’ai pas hésité. Et j'ai bien fait !


Lien : https://latelierderamettes.w..
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La petite Bédéthèque des Savoirs, tome 26 : Le ..

Superficiel.

Oui, faire du collage pour parler de roman-photo n'est pas une mauvaise idée, c'est même rigolo. Mais si c'est au détriment ce qu'on peut dire, mieux vaut revoir sa méthode.

On a là un survol du sujet qui n'approfondi jamais rien ce qui fait qu'au final, on n'apprend pas grand chose, à peine des lieux communs. Par exemple, il est dit que des vedettes françaises ont fait du roman-photo, il y a une page de trombinoscope mais absolument rien sur le comment du pourquoi de la production, des contrats, de ce qui y est dit, s'il y a une autre particularité. Et tout est comme ça. On dit, on n'explique jamais.

Donc très déçu et si les collages finaux sont amusants ces pages auraient été mieux utilisées à approfondir le sujet. Une occasion manquée.
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Hergé écrivain

Ce livre s’adresse aux "tintinophiles" très avertis mais surtout aux spécialistes de la BD. L’auteur procède à une analyse extrêmement détaillée des principaux personnages qui apparaissent dans les albums de Tintin: ça présente tous les aspects d’une thèse universitaire, telle qu’on peut en trouver dans le domaine littéraire. Cette analyse m'a donc semblée incroyablement fouillée et inventive. Devant ces trésors de subtilité (un peu pédante), le lecteur moyen est pris d’un doute: s’agit-il là d’une étude brillante apportant une compréhension très approfondie de ces bandes dessinées ? ou bien s’agit-il plutôt d’un canular comme ceux qu’affectionnait le regretté Georges Pérec ? Pour ma part, même s’il s’agissait d’un canular, je trouverais cet ouvrage original et, finalement, intéressant.
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Adaptation et bande dessinée

La bédé s’est parfois inspirée de romans classiques, puisant allègrement dans les bibliothèques. Une manière de faire qui a contribué à vulgariser certains ouvrages ou à donner le goût de la lecture aux plus jeunes. Comment résister face à une manne qui a fait ses preuves, en proposant des récits transmis de génération en génération et maintes fois adaptés pour le grand écran ou pour la télévision ? Il ne s’agit toutefois pas de se servir. Se pose d’emblée la question de la fidélité car, on le sait, toute transposition se veut réécriture, voire trahison. Durant de longues années, les esprits se sont mobilisés en fonction de ce double critère : critère technique et critère de qualité. Aujourd’hui, plus personne ne conteste le droit de transformer une prose en roman graphique, pourvu que les ayant-droits soient rémunérés. Richement illustré, cet essai fait le point sur cette tendance qui consiste à se réapproprier une œuvre antérieure et à la disséquer pour en faire un nouveau récit, avec le droit avéré de se distancier du modèle original. Toutefois, beaucoup de lecteurs concèdent que les meilleurs albums demeurent ceux qui ne s’éloignent pas du texte original, sans pour autant le restituer de manière servile. Il ressort également l’énorme difficulté à reproduire en cases le ton ou l’ambiance de descriptions nées sous la plume de grands auteurs. Enfin, la longueur d’un roman appelle forcément au résumé lorsqu’il s’agit de le vendre en quarante-huit ou en cinquante-huit pages. De nombreux exemples étayent les propos de , qui s’est lancé dans une étude rigoureuse de deux modes de récits aux nombreux points d’accointance. Assurément, il atteste que la bande dessinée ne doit jamais se substituer à la lecture traditionnelle, que l’adaptation ne doit jamais devenir un enjeu en soi et qu’elle doit rester le reflet d’un concept à poser sur une ligne chronologique, miroir d’une époque et de ses mœurs.
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Adaptation et bande dessinée

Excellente étude de haut vol, Adaptation et Bande Dessinée – éloge de la fidélité offre un survol complet et finement argumenté de son sujet. Cette lecture ultra-spécialisée devrait certainement séduire les bédéphiles curieux les plus exigeants.




Lien : https://www.bdgest.com/chron..
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Pour le roman-photo

Jan Baetens signe un plaidoyer en faveur du retour et de la redécouverte des romans-photos qui ont inondé les années 50, 60 et 70 et qui ont fait le succès de revues telles que « Nous deux ». A mi-chemin entre le roman et la bande dessinée, personne ne sait exactement dans quelles circonstances le genre est né. Vraisemblablement lorsqu’un éditeur a décidé de remplacer les cases crayonnées par des clichés tirés de longs métrages ou spécialement fixés sur pellicule pour l’occasion. En surimpression, il suffisait d’ajouter des dialogues. Sans grande surprise, la mode a été aux récits sentimentaux, avec des vedettes nées dans le sillage de ce nouveau type de consommation. Confiné dans le ghetto du mépris, le roman-photo mérite toutefois mieux que le dédain. De vrais professionnels se sont échinés à le doter de qualités certaines, tant sur le plan de l’image, du jeu des interprètes que des scénarios. Si son public demeure certes féminin, de nombreux hommes ont avoué les lire, sans vergogne. Loin d’être candides et focalisateurs de clichés, ils correspondaient à une demande et témoignaient de l’air du temps, un peu comme la série « Plus belle la vie » est aujourd’hui le miroir de notre société. Quelques grands noms se sont associés à ce type de publication : Alain Robbe-Grillet, Chris Marker, Sophie Calle, Marie-France Plissart, etc. Si les récits ne valent pas souvent mieux qu’un livre de la collection « Harlequin » et manquent souvent d’originalité, il existe une autre manière de s’approprier ce format. Celle d’analyser le rapport qui se lie étroitement entre le texte et la photographique, le découpage des séquences, l’expressivité ou non des comédiens engagés pour prendre la pose. Au point de parfois se dire que le roman-photo a ou aurait été l’expression de la synthèse entre le cinéma, la bédé et le roman. Cet essai nous invite surtout à jeter nos œillères et à regarder autrement ces magazines qui ont enchanté nos mères et nos grands-mères.
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La petite Bédéthèque des Savoirs, tome 26 : Le ..

Devant le brio de ces deux auteurs complices nous ne pouvons que plonger, enthousiaste, dans ces pages ! Je ne dis pas qu'en contre partie, je vais dévorer du roman-photo à la pelle, peut-être davantage me tourner vers les conseils de lecture de Jan Baetens et Clémentine Mélois. Je suis sur que je vais y trouver mon bonheur !
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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