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Critiques de Barbara Cordier (64)
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La Belle contre l'Angelet

Je tiens à remercier Babelio et les Éditions Luciférines pour cette découverte.



La lecture de ce petit roman m’a plongé directement dans mon enfance, à l’époque où je nourrissais une passion dévorante pour les contes. L’histoire proposée par l’auteure n’est pas uniquement une réécriture de la « Belle et la Bête ». En effet, derrière la trame qui reprend les codes des contes et légendes pour enfants, il y a atmosphère bien plus proche des romans pour adultes qui mettent en avant la complexité des personnages. Nous sommes donc loin d’une adaptation de chez Disney et nous ne boudons pas notre plaisir au fur et à mesure que l’histoire évolue avec une certaine complexité.



Même si ce roman n’est pas un coup de cœur, je trouve qu’il a le mérite de casser les codes du conte et de permettre au lecteur de découvrir l’étendu de la plume de Barbara Cordier.

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Légendes Abyssales

Les profondeurs des océans ont depuis toujours fasciné les hommes. Tour à tour inaccessibles, accueillantes, terrifiantes ou merveilleuses, quel meilleur décor que ces abysses pour un récit de fantasy ou de science-fiction ? Les approches choisies par les treize auteurs inscrits au sommaire de cette anthologie sont assez diverses, la plupart faisant malgré tout la part belle aux créatures peuplant les fonds océaniques, qu'il s'agisse de personnages mythiques à l'image des envoûtantes sirènes (« Je t'appartiens » de Céline Guillaume ; « Une robe couleur d'océan » d'Estelle Faye ; « Délivrance » de Jean-Luc Marcastel...), ou bien d'animaux marins ayant subi une évolution naturelle ou technique (« Notre règne » d'Anthony Boulanger). D'autres s'attachent moins à la faune sous-marine qu'aux secrets tapis dans les profondeurs des océans qui abriteraient soit l'entrée des Enfers (« Les naufragés de Calypso » de Barbara Cordier), soit une cité engloutie (« Selanka » de Patrick Mc Spare), voire même un autre monde à part entière (« Un radeau sur le Styx » de Régis Goddyn). Certains optent aussi pour le post-apo, nous dépeignant un monde dans lequel le seul espoir de survie pour l'humanité résiderait dans les profondeurs (« Quitter Charydbe » de Fabien Clavel ; « Arche » de David Bry). Enfin, quelques uns choisissent de s'éloigner de la mer pour se focaliser sur d'autres abysses ou civilisations : c'est le cas de Sébastien Péguin et Patrick Eris qui se consacrent respectivement aux légendes amérindiennes et orientales (« Le Whi N'gho Waa » ; « Quelques grammes de chair »), ainsi que dans une certaine mesure de Nathalie Dau qui opte pour sa part pour les profondeurs de l'âme humaine.



Comme dans toute anthologie, la qualité varie d'une nouvelle à l'autre et j'avoue être pour ma part passée à côté de certains textes souvent trop brefs pour que le lecteur ait le temps de vraiment s'y immerger. On pourrait également regretter le placement les unes à la suite des autres des nouvelles traitant d'une même thématique car la répétition a pour fâcheuse conséquence d'en désavantager certaines. Parmi les textes les plus réussis, il faut d'abord mentionner celui de Jean-Luc Marcastel qui signe avec « Délivrance » un récit court mais effrayant dans lequel la belle et douce sirène laisse la place au monstre avide de chair fraîche. Récompensé cette année du Prix des Imaginales de la meilleure nouvelle, le texte d'Estelle Faye mérite lui aussi le détour. Dans « Une robe couleur d'océan », l'auteur propose une réinterprétation surprenante du célèbre conte d'Andersen tout en abordant un certain nombre de thèmes qu'elle avait déjà pu exploiter dans ses précédents romans. Avec « L'étreinte de la médulaire » Benedict Taffin nous entraîne pour sa part aux côtés d'une équipe de plongeurs confrontés à une effrayante créature des abysses. Un texte là encore assez bref mais dont l'ambiance travaillée et l'écriture gouailleuse parvient à capter sans mal l'attention du lecteur. Les deux nouvelles post-apo signées respectivement Fabien Clavel (« Quitter Charybde ») et David Bry (« Arche ») ne manquent pas non plus d'attraits, notamment dans leur construction. La contribution de Nathalie Dau, chargée de clore l'anthologie (« La plongée »), est également réussie, l'auteur misant comme souvent sur le registre de l'émotion.



Anthologie officielle du Salon fantastique, « Légendes abyssales » nous entraîne avec plus ou moins de succès selon les nouvelles des profondeurs de la mer à celles de la terre, de l'espace ou encore de notre propre esprit. A découvrir notamment pour les textes de Jean-Luc Marcastel, Estelle Faye ou encore Fabien Clavel.
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Nous parlons depuis les ténèbres

Nous parlons depuis les ténèbres est une anthologie dirigée par Estelle Faye et Floriane Soulas, parue aux éditions Goater. Je me suis procuré ce recueil à Ouest Hurlant; c’était, un des bouquins sans lequels je ne voulais pas quitter le festival. J’avais assisté à la table ronde dédiée à l’anthologie, qui m’avait mis encore plus l’eau à la bouche. Malheureusement, je peux dire que la rencontre est loupée.



Je ne vais pas passer en revue les différentes nouvelles ici. Si vous le souhaitez, je vous invite à lire la chronique complète sur le blog, je mets le lien en-dessous.

En revanche, je vais plutôt livrer mon ressenti global et quelques remarques d'ensemble.



La déception vient d'abord de mes attentes, en fait. Cette anthologie promettait du lourd et du sombre. J’attendais un dépassement de l’imagination, des textes sans limites, des prises de risques. Mais finalement, je n’ai rien eu de tout cela.



D'abord, « aucune limite », avait dit Estelle aux autrices. Malheureusement, c’est la sensation que j’ai eue en lisant Nous parlons depuis les ténèbres. Certains textes ne sont pas suffisamment aboutis, d’autres se révèlent assez timides. J’ai senti de la retenue à plonger franchement dans les ténèbres, comme si les autrices avaient souhaité rester sur le seuil. Et j’ai même ressenti une sorte de froideur, de réticence à parler depuis les ténèbres. Comme un manque d’entrain, ou un texte écrit parce qu’il le fallait. Je n’ai pas ressenti le plaisir qu’ont eu les autrices à écrire ces nouvelles.



Ensuite, je n’ai pas vibré dans ces pages. Je n’ai pas frémi, je n’ai pas eu de frissons, rien ne m’a vraiment bousculée, dérangée ou mise mal à l’aise durablement. Et c’est surtout ça que je reproche au recueil. D’être mollasson, de manquer de punch, de volonté, de cœur à l’ouvrage, de fougue, de saut à pieds joints dans la noirceur collante des ténèbres. Il y a quand même la nouvelle de Morgane Stankiewiez, qui se détache très clairement des autres textes. Mais ça ne suffit pas; les nouvelles ne sont pas mauvaises, d'ailleurs j'ai bien aimé quelques textes (celui de Louise Le Bars avec sa prose poétique, celle de Cécile Guillot, très mélancolique...). Mais en termes de coup de poing dans la tronche, le compte n'y est pas. Et ça, c’est vraiment, vraiment dommage.



Est-ce parce que notre conception française de l'horreur est beaucoup plus restrictive que celle anglo-saxonne ? Peut-être, mais dans ce cas, il me semble que le recueil ne se positionne pas très bien, tant dans son projet littéraire que vers son lectorat. Il aurait peut-être fallu, dans la préface, réancrer l'anthologie dans un héritage plus marqué afin que les attentes soient en concordance avec les textes proposés. C'est juste une hypothèse, que je développe davantage dans mon billet, mais je me suis posé la question, en tout cas.



Enfin, quelques remarques sur la forme. J'ai trouvé dommage qu'il n'y ait pas davantage de liens entre les nouvelles. J'ai plus eu la sensation de lire une addition de textes qu'un ensemble harmonieux tissé de bout en bout, avec échos et clins d'œil. Je regrette aussi que la forme finale n'ait pas été plus soignée, avec une relecture performante éliminant les coquilles, oublis de ponctuation et maladresses de langage dans une nouvelle. Ce beau projet aurait mérité à mon avis de mûrir davantage.



Alors voilà, j'espérais un feu d'artifice, un océan de malaise, de frissons et de vertiges, un puits de noirceur sans fin, mais ma lecture a davantage ressemblé à un pétard, une promesse de nuits tranquilles et des nuances de gris. Je suis un peu déçue, il faut bien le dire...
Lien : https://zoeprendlaplume.fr/c..
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Otherlands by Gaslight

Un chouette recueil que j'ai aimé parcourir. Je vais détailler un peu les 14 nouvelles que vous pourrez lire dans le cas où vous déciderez d'acheter ce livre pour la modique somme de 9,40 € (sans les frais de port) Lien : http://www.lulu.com/shop/tim-corey-and-barnett-chevin-and-emmanuel-delporte-and-florence-barrier/otherlands-by-gaslight/paperback/product-22514674.html

1) Ripperrology de Tim Corey

Monologue d'un journaliste et d'un tueur qui s'imbriquent au fur et à mesure des pages. le premier s'interroge sur sa légitimité à couvrir les crimes effroyables d'un certain Jack The Ripper. le deuxième suit apparemment Jack et croit devoir s'acharner sur les femmes prostituées pour le bien de l'humanité. Il consigne ses actes sous forme de lettres et s'adresse à une de ses amantes.

Cette histoire donne un éclairage original sur cette affaire du tueur célèbre, Jack ou « Tablier de cuir ». L'enquêteur / journaliste aura l'occasion de coincer le fameux tueur mais on assiste à un retournement de situation lorsqu'il se saisit du carnet appartenant à l'inconnu qui termine le boulot de Jack (si j'ai bien tout compris car c'est assez complexe). Il lit ses notes et comprend ce qui lui reste à faire. Cela a à voir avec cette question : qu'y a-t-il dans le ventre des prostitués ?

La fin est surprenante.

2) Metropolitain de Barnett Chevin

Il semblerait que sous nos pieds (si l'on est à Paris) au fond des catacombes, un autre monde attend son heure pour se répandre à la lumière du jour. Ce que va vivre le personnage de cette nouvelle, Louis Mandrin et ses compagnons lors des travaux du futur Métropolitain restera une expérience de non-retour. Que j'ai eu quand même du mal à croire plausible mais nous sommes en plein fantastique, il est vrai. Un texte dense qui ne laisse aucune échappatoire.

3) Chasseur de monstres d'Emmanuel Delporte

Emmanuel, tu as inventé un vrai personnage fort et attachant. Il claque Ezequiel !

Ses aventures dans le Londres de 1835 valent le détour. Je ne me suis pas ennuyée une seconde. D'autres personnages haut en couleur croisent son chemin comme Nancy, Fagin… Merci pour ce pur moment de lecture.

4) Ernest de Florence Barrier

Encore un beau texte qui se trouve être la correspondance d'un nouvel arrivant dans la capitale. Il s'extasie des découvertes, s'étonne que l'on puisse croire aux fantômes et autres mystères. Son journal relate son quotidien si différent de celui qu'il a quitté sans regrets. Il s'adresse à son frère qu'il a laissé. On comprend qu'il regrette qu'il ne soit pas associé au progrès de ce début du XIX ème. Petit à petit, on découvre ce personnage qui se révélera différent de que l'on croyait. Il souffre d'un mal étrange… Florence a un don certain pour restituer des ambiances à double sens.

Une documentation fournie sert cette nouvelle tout en finesse. L'ensemble est néanmoins peu fantastique mais très riche.

5) le diamant Hope de Menerahn

L'histoire se construit autour d'un duo de choc : une sorcière, Séraphine et son compagnon, un peu voyant, Claudius. Leur mission, ramener (ou plutôt voler) un diamant prestigieux s'avère plus dangereuse que prévue. Ils honorent le contrat de leur riche cliente malgré des dangers. La fin surprend, ce qui est plutôt agréable.

Dommage que le mot « wondolingueur » soit resté (d'un précèdent concours steampunk). Sinon l'histoire est trépidante. J'ai bien aimé le rythme soutenu.

6) Morrefaction de Frédéric Livyns

Le sujet de cette histoire m'a rempli d'horreur. le personnage Henry Dackson pris au piège et les goules esclaves font pitié. Tout commence par un petit grain de sable. Henry ne rentre pas chez lui comme prévu. Il finit dans les bras d'une créature pas si agréable que son apparence laisse supposer. Et le voilà, obligé de suivre à la lettre le plan bien huilé d'un homme diabolique. Bravo pour ce moment de pur frisson.

7) Opiums, Talismans et Petits Chats de Dean Venetza

Curieux parti-pris d'un vampire qui invite des chasseurs de vampires pour un jeu ressemblant à celui du chat et de la souris. Mais il y a semble-t-il plusieurs chats. Ça se corse. Qui l'emportera ? J'ai apprécié certaines images fortes et des personnages bien campés. de la belle écriture.

8) Au loin Big Ben sonne minuit de Marco Skoff

Je ne connaissais pas cet auteur et j'ai été agréablement surprise. L'histoire qu'il nous propose est intrigante et je me suis laissée menée par le bout du nez. Ce Benjamin est bien imprudent de prolonger sa promenade au-delà du raisonnable, c'est à dire minuit, l'heure des crimes d'un certain Jack L'éventreur. Pourtant, il presse le pas car a femme l'attend. Sa panique l'entraîne où il ne faut pas. Tout bascule à l'arrivée d'une carriole.

Je salue le bel exercice d'écriture qui m'a emmenée loin des frontières de notre monde réel. Envoûtant.

9) Une pièce scandaleuse de Barbara Cordier

J'ai bien apprécié de marcher dans les pas de cet auteur maudit, Félicien qui tente de comprendre de quelle manière il en est arrivé là, à cause d'un mauvais concours de circonstance. Il n'aurait bien sûr pas dû succomber aux charmes de cette belle actrice, Milena, d'une part et lui écrire une pièce qui la révélera dans toute sa terrible vérité d'autre part. Bien mal lui a pris de croire en elle. Milena l'entraînera trop loin… beaucoup trop loin. Mêler la mythologie au fantastique est très fort. le texte coule tout seul. Je suis admirative.

10) Passé décomposé de Ruwan Aerts

Comment un pauvre journaliste devient la proie d'une machination odieuse. Son ami qui travaille pour un riche industriel l'invite dans son pays et lui présente sa corporation. Celle-ci oeuvre à éliminer des genres de goules mais en fait il ne s'agit que d'un piège. Il n'est qu'un appât. La toile de fond, cauchemars, créatures maléfiques, scientifique fou marche à merveille. Voilà une histoire tortueuse à souhait.

11) Un portrait dans le noir de Jérôme Baronheid

Je suis surprise de trouver ce texte dans un spécial XIX ème car il pourrait se passer à n'importe quelle époque. Il s'agit d'une confrontation malheureuse, au bord de la folie avec soi-même si j'ai bien compris la fin (mais je ne crois pas que ce soit exactement ça). Ne pas chercher d'explications plausibles. Il n'y en a pas.

12) Plans biaisés de Jean-Paul Raymond

Rencontres du troisième type où le temps et l'espace se distordent au gré des rencontres de chacun des personnages énigmatiques. Qui est qui ? Perte de repères total garanti. L'écriture m'est apparue très bizarre par moment puis finalement je m'y suis faite. Les dialogues ne me semblent pas naturels mais après le point final, je comprends mieux pourquoi (apparitions éphémères, irréelles peut-être). L'ensemble fait assez penser à une pièce de théâtre et reste très original. En filagramme, Jack l'éventreur et les prostitués.

13) Putréfaction de Georges B. Zotiades

Nous voilà partis à côtoyer un inspecteur, Eugène Gisquet chargé d'élucider un mystère : le 5 ème crime, un des plus atroces d'une longue série. Un carnet écrit par la victime précédente le guide vers une découverte pour le moins surprenante et l'amène devant l'incroyable. Un rendez-vous avec la grande histoire dont je me souviendrai longtemps.

14) Un plat que se mange froid d'Antoine Leblanc

Texte court mais efficace. Désabusé, un combattant japonais (Tezuka) se retrouve dans un temple où dort un démon. Il hésite à le réveiller. La fin réserve une surprise amusante.

*

Je recommande la lecture de tous les textes de ce recueil pour vous forger votre propre opinion.


Lien : http://francoisegrenierdroes..
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Nous parlons depuis les ténèbres

Vous qui abordez ce recueil, abandonnez tout espoir de retour : le titre est explicite.

Dix nouvelles de dix autrices, "des mauvais genres" , inaugurent la série " Relapse", laquelle aborde les sujets considérés comme hérétiques _ editions Goater _

"Nous parlons depuis les ténèbres, et nous ferons entendre nos voix." (4e de couverture).

Apres une introduction d'Estelle Faye, coordonnatrice de cette anthologie,et autrice, les nouvelles se succèdent ,  tres diverses, tant par leurs thèmes que par le style. Non adepte de ce genre de litterature, j'ai apprécié, sans me lasser, la qualité des proses, du rythme et du style de narrations. Bravo pour ces dix choix.

   _ dans un monde gothique, les salubres urbains (les sournois et les violents)* . capturent des élus pour le " culte de l'homme sain".

dont "la petite soeur des fauves"...Encore une Blandine !

  _. quoi de mieux que le chant "Flowers of Scotland" pour attirer _à jeun _une sirène du loch Ness ?

  _ une EMI (experience de mort imminente) est "étudiée" par un médecin et un prêtre... "... et ne croyez pas que vous serez épargnés ! le Malin est pernicieux, et il aurait  un attrait pour les âmes les plus pures..."

  _ Un voleur d'âmes nous explique qui il est, ce qu'il fait, pour le compte de qui, avant de rencontrer... Depuis, il n'est plus.... il vit !

Et il vous l'expliquera mieux que je ne le fais.

  _ Dans un véhicule interstellaire, en transit depuis 8 ans, 2 membres de l'équipage et une IA (intelligence artificielle) engagent leur avenir...surprenant !

  _Un marchand de sucreries envoute la clientele foraine, et la rend dépendante et violente, pouvoir que va tenter de s'approprier la plus perverse des ado du collège.

_ Un monstre pédophile n'est pas forcement doté de pouvoirs surnaturels, mais il peut être le directeur de l'école de vos enfants, et apprécié pour son humanisme apparent.

_ Enfin, ma préférée , d'Estelle Faye : une communauté de moines, dans une ile quasi inaccessible, survit et s'étiole, ravitaillée par les miserables pêcheurs locaux. L'un d'entre eux, novice accède à la bibliotheque pluriseculaire et peu à peu s'émancipe .

Les ténèbres ne sont donc pas obligatoirement liés à des forces occultes, mais parfois seulement en l'homme lui meme.

J'ai aimé, pas au point d'attendre les publications suivantes ni de faire des cauchemars.... Donc 4/5.

Qu'en pense Gabylarvaire?
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Nous parlons depuis les ténèbres

Moi qui ne suis pas tellement fan des nouvelles d’une manière générale, et encore moins d’horreur, j’ai passé un très bon moment avec ce recueil. A tel point que j’en viens à me demander si ma conception de l’horreur n’était pas complètement erronée.



Je suis toujours parti du principe que je ne pouvais pas aimer l’horreur dans la mesure où je déteste me faire peur et où je n’apprécie pas du tout tout ce qui est gore ou sanguinolent. Avec ce recueil, je me rends compte que ces choses qui me rebutent sont loin d’être des pré requis puisqu’aucune des nouvelles ne rentre dans ces catégories (bien que l’une d’entre elles soit extrêmement inconfortable à lire).



Je ne vais pas détailler mon avis sur chacune des nouvelles puisqu’il y en quand même 10, mais je vais vous dire quelques mots sur celles qui m’ont le plus marqué.



J’ai beaucoup aimé 𝐔𝐧 𝐚𝐫𝐫𝐢è𝐫𝐞-𝐠𝐨û𝐭 𝐝’é𝐭𝐞𝐫𝐧𝐢𝐭é, la nouvelle de Morgane Caussarieu, qui revisite le mythe de la sirène et nous propose une autre manière d’aborder l’immortalité. Je pense que j’aurais aimé en avoir un peu plus mais j’ai en tout cas trouvé cette nouvelle très réussie.



𝐀𝐦𝐞𝐬-𝐒𝐨𝐞𝐮𝐫𝐬, la nouvelle de Louise Le Bars fait partie de celles que j’ai préférées. J’ai tout de suite adhéré à la plume et à l’univers proposé par l’autrice. On y retrouve des genre de créatures chasseuses d’âmes (ce qui n’est pas franchement habituel), et l’une d’elles s’adresse à nous pour nous raconter son histoire. Le concept en lui-même m’a beaucoup plu et j’ai trouvé que le petit twist de fin fonctionnait extrêmement bien.



𝐏𝐥𝐚𝐧è𝐭𝐞 𝟗, la nouvelle de Floriane Soulas est pour moi la plus réussie, ne serait-ce que parce qu’on a vraiment l’impression d’avoir une histoire complète, et pas juste un fragment d’histoire comme ça peut être le cas dans d’autres nouvelles. Tout commence de manière assez angoissante, avec le personnage principal qui se réveille entièrement seule dans un genre de station spatiale. A travers différents flashbacks, on va découvrir ce qu’il s’est réellement passé avec une gestion du suspense très efficace.



La nouvelle de Barbara Cordier intitulée 𝐋𝐚 𝐛𝐨𝐮𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞 m’a aussi beaucoup plu. On y découvre un confiseur capable de créer des bonbons au potentiel addictif démesuré, et on suit tout ça à travers les yeux d’une jeune fille de 12 ans absolument odieuse et sans scrupules. Le résultat est assez glaçant.



La nouvelle la plus marquante, parce qu’elle est de très loin la plus dérangeante, est 𝐓𝐮 𝐚𝐢𝐦𝐞𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐞𝐧𝐟𝐚𝐧𝐭𝐬 de Morgane Stankiewiez. Je ne vais pas rentrer dans les détails de la thématique abordée mais vous pouvez je pense la deviner juste à partir de ce titre… Cette nouvelle est particulièrement malaisante à mesure qu’on découvre le personnage principal, ses pensées, ses justifications, et surtout ce qu’il est prêt à faire pour se couvrir. Si la majorité des nouvelles mettent en scènes des créatures, celle-ci est la seule à nous proposer un vrai monstre, pourtant parfaitement humain.



Même si je n’ai pas détaillé chacune des nouvelles, je les ais toutes vraiment appréciées. Les plumes des autrices sont toutes très plaisantes, et chacune développe une esthétique et des concepts très différents mais tous intéressants. Une très bonne découverte pour moi, sublimée par la magnifique couverture signée Anouck Faure.
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La Belle contre l'Angelet

Voilà un conte pour tous ceux qui en ont assez de Disney, des personnages irritants à force de perfection, des romances sans surprise et des morales insipides.

La Belle contre l'Angelet offre une variation originale de l'histoire bien connue de La Belle et la Bête, la présentant sous un jour plus sombre, et en un sens plus réaliste. Rien de prédéterminé ou de facile, ici, dans les relations romantiques qui se tissent et évoluent entre les quatre protagonistes. L'intérêt principal du récit est la façon dont l'auteure effeuille patiemment ses personnages pour découvrir graduellement leurs différents visages au lecteur : au fil du texte, tour à tour on les admire, on s'apitoie sur leur sort, on les aime, on les hait, et, finalement, on finit par les apprécier chacun, peut-être moins pour leurs qualités que pour les défauts qui les rendent humains.

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Nouvelles Peaux : Autres histoires extraord..

Un très bon livre ! Je me suis arrêtée dans la lecture en cette année 2016 mais "Nouvelles peaux" m'a attrapée dans ses filets. Je n'ai pas pu cesser de tourner les pages de cette anthologie. Cette dernière rend hommage au maître du fantastique Edgar Allan Poe et de manière brillante !



J'ai tout de même eu un coup de cœur parmi toutes ces nouvelles :

* Il paraît que je suis fou de Quentin Foureau. Une nouvelle impossible à raconter sans trop en dévoiler. Elle est incroyablement racontée : nous sommes dans la tête du narrateur qui se dit fou, nous voyons à travers ses yeux et nous comprenons seulement ce qu'il comprend... jusqu'au dénouement final !

Mon coup de coeur de l'anthologie !



A découvrir !
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Otherlands by Gaslight

j ai eu la chance de rencontrer un des auteurs florence barrier a paris qui ma laisser une forte impression et je ne regrette pas cette achat son histoire est renversante!!!!! j ai pas encore fini ma lecture mais tres bon livre, chaque histoire est tres differente des autres, il y en a pour tous les gouts
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Nouvelles Peaux : Autres histoires extraord..

Hu hu hu... Mais comme elles sont sympathiques ces "nouvelles peaux" ! Je ne suis pas familière avec les histoires extraordinaires du maître Poe (on remarquera le jeu de mot dans le titre), mais ça ne m'a pas empêché de prendre mon pied à la lecture de cette anthologie de nouvelles.

Et il y en a pour tous les goûts : du suspense, du fantastique, de la poésie, de la fantasmagorie, du glauque, de l'étrange...

Fini l'espace d'un Paris-Frankfort puis d'un Paris-Stockholm ce petit ouvrage est un vrai bijou que l'on déguste avec beaucoup d'horreur.

Mention spéciale pour mes nouvelles préférées :

Celle de Morgane Caussarieu, qui est à la première page d'un vulgaire déstabilisant et qui vous porte avec une tachycardie infernale.

Celle de Jean Charles Flamion dont la fin est absolument géniale, celle de Unity Eiden qui est d'un écoeurant ravissant tout dans contrôle et la prose bien placée, celle de Jean-Pierre Favard qui introduit l'ouvrage en vous mettant directement dans le ton avec un malaise métaphysique, celle de Bruno Pochesci qui conclut parfaitement l'anthologie avec une boucle temporelle en parfait hommage aux maîtres de l'horreur et du fantastique... Bref, un peu toutes en fait !

Je recommande vivement cette petite interlude qui saura vous prendre aux tripes !
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Légendes Abyssales

Une des principales raisons qui m’a fait acheté cette anthologie est la présence de la nouvelle d’Estelle Faye qui a obtenu le prix de la meilleure nouvelle aux Imaginales 2016. La présence d’autres auteurs comme Jean-Luc Marcastel ou encore Fabien Clavel ainsi que la magnifique couverture ont achevé de me convaincre. Et je ne regrette pas mon achat. C’est en effet une anthologie de très bonne qualité avec des nouvelles qui appellent à la réflexion. Comme souvent dans les anthologies, il y a des nouvelles qui nous plaisent beaucoup et certaines qui ne nous parlent pas. Parmi ces dernières, se trouvent la nouvelle de Céline Guillaume et celle d’Anthony Boulanger qui sont trop courte et abstraites à mon goût. Parmi celles que j’ai beaucoup aimé figurent Les naufragés de la Calypso de Barbara Cordier qui mêle habillement la mythologie grecque et les abysses, Arche de David Bry et bien entendu Une robe couleur d’Océan d’Estelle Faye. Cette nouvelle sort clairement du lot et tourne autour du mythe de la petite sirène revisitée par l’auteure qui y intègre la dualité féminin masculin et une certaine forme de second degré agrémenté de beaucoup de sensibilité, bref un cocktail détonnant qui fait une superbe nouvelle.



Plusieurs thèmes reviennent dans cette anthologie. tout d’abord les créatures surnaturelles qui peuplent les abysses. On ne retrouve pas vraiment de profonds ou des anciens dieux comme chez H.P. Lovecraft mais des créatures surnaturelles qui peuvent être tout aussi effrayantes, comme des médulaires chez Benedict Taffin, ou des spectres faisant étrangement penser aux profonds chez Barbara Cordier ou des sirènes pas très sympathiques chez Jean-Luc Marcastel. Les sirènes chez Estelle Faye sont moins effrayantes cependant croiser leur route peut avoir d’étranges conséquences.



Les légendes de différents pays sont également très présentes dans cette anthologie. On retrouve les légendes celtes chez Céline Guillaume et Patrick Mc Spare où l’on retrouve la guerre entre les Thuata de Danann et les Fomoré. La mythologie grecque est également présente dans la très belle nouvelle de Barbara Cordier où il est question du Styx et aussi chez Fabien Clavel Quitter Charybde. La nouvelle de Patrick Eris s’intéresse avec brio à la mythologie des 1000 et une nuit avec une revisite de la légende des Djinns. Enfin, le Whi N’gho Waa s’intéresse aux légendes d’Amérique du Nord avec le Wendigo. Dans cette nouvelle, l’océan n’est pas au cœur de l’histoire et les abysses se trouvent plutôt dans les profondeurs de la terre.



Les changements climatiques sont également présents dans quelques nouvelles notamment chez Fabien Clavel où la terre est devenue inhabitable suite au réchauffement climatique et dans Arche de David Bry où une arche est construite sous l’eau dans le but de sauver quelques humains de la catastrophe climatique en cours. L’auteur utilise des retours dans le temps pour expliquer la situation de la terre.



Dans beaucoup de nouvelles, il est aussi question de la survie de l’espèce humaine et même de la fin du monde comme dans le Whi N’gho Waa ou Arche. Qui parle d’abysse parle aussi de noirceur, et elle est très présente dans cette anthologie et tout particulièrement dans la nouvelle de Nathalie Dau. Les abysses sont à la fois présentes dans l’océan mais aussi au sein de l’être humain et la citation de Nietzsche présente dans la préface prend toute sas portée dans cette anthologie: « Quand tu regardes l’abîme, l’abîme regarde aussi en toi. »
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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Malpertuis VI

Pour la sixième année, Malpertuis, spécialiste de la littérature fantastique, propose sa sélection de nouvelles athématiques mais toujours portées vers un imaginaire bizarre et quelque peu angoissant. Parmi les éditeurs français qui publient des anthologies, Malpertuis est l’un des rares à lancer chaque année des appels à textes libres.

On ne sait pas toujours très exactement à quoi se préparer en voyageant d’une histoire à l’autre, mais il est certain que le lecteur est amené à découvrir plusieurs auteurs très présents sur la scène SFFFH francophone. J’y figure cette fois-ci avec Scène de chasse ordinaire mais cet article sera surtout l’occasion de parler de mes camarades.



Vingt-deux auteurs ! Cela fait du monde, assez pour avoir des coups de cœur, et des impressions plus mitigées sur certains titres. Même si le genre de prédilection de Malpertuis est le fantastique, plusieurs textes ont des tendances SF. On reconnaît parfois des nouvelles très certainement écrites pour correspondre à d’autres appels à textes mais, loin de trouver cela gênant, j’ai au contraire pu en profiter pour voir des exercices de style qui participent à la diversité de l’anthologie.

Je ne vais pas vous faire un résumé de chaque nouvelle, mais une sélection des dix qui ont le mieux retenu mon attention. Oui, c’est une liste cruelle, mais cela ne signifie pas pour autant que les textes non cités ne sont pas bons, au contraire, le choix n’est pas simple à faire. Dans l’ordre chronologique, voici ce que nous pouvons trouver :



Ouverture courte et efficace, 3 kilogrammes de Sylas nous fait suivre une femme célibataire qui, grâce à un narrateur mystérieux, a enfanté sans père. Une histoire bien sombre qui fera aisément passer l’envie d’avoir un « autre soi » pour combler le vide de son existence.



L’imbricorioniste d’Elisa M. Poggio est certainement le texte le plus sf de l’anthologie. C’est aussi une plongée dans un monde aussi fascinant que terrifiant, où il devient possible d’obtenir un bilan de sa propre vie grâce à des observateurs qui connaissent tous nos gestes. La nouvelle soulève des questions très intéressantes en montrant toute la distance qui peut exister entre les actes d’une personne, ses raisons profondes, et les fausses intentions que l’on peut tirer d’un simple résumé des faits. La nouvelle peine un peu à trouver une fin, mais vaut largement le détour pour ses qualités introspectives.



Avec un titre comme Le dernier jouir du condamné, je soupçonne Bruno Pochesci d’avoir construit sa nouvelle pour parodier le célèbre texte d’Hugo. Une sorte de délire érotico-morbide étrange, où un condamné en pince pour son avocate, et une chute qui laisse sans voix. La fin est assez consternant mais, en même temps, elle ne se laisse pas oublier.



On continue dans la parodie avec Lloupa rouge. Eric Vial-Bonacci s’attaque au conte du Petite Chaperon rouge. C’est une jeune fille moderne, et elle a peur de sa grand-mère qui la maltraite. Mais où est le loup ? Il faudra le lire pour obtenir la réponse.



Dette de sang rend un bel hommage à la littérature fantastique du XIXe siècle. Thierry Jandrok situe son histoire dans un asile de Bucareste pendant la seconde guerre mondiale. Tout ce qu’il faut pour poser une ambiance sinistre d’emblée est là. On progresse comme dans une enquête pour éclaircir le mystère des patients zoophages qui se montrent curieusement lucides et en meilleure forme que les autres…



Sans terminus d’Anthony Boulanger m’a rappelé un petit appel à textes où la situation initiale était imposée. J’ai été heureuse de lire un nouveau texte de cet auteur, qui avait déjà retenu mon attention dans l’anthologie L’homme de demain des Artistes fous associés. Un esprit plein de rancœur revit en boucle le jour où il est tombé sur les rails d’un train à cause de la foule. L’auteur nous propose un petit texte qui rappelle que, dans la panique, les faits ne sont pas toujours ceux que l’on croit.



Emilie Querbalec est aussi une habituée des Artistes fous associés et des anthologies en général. L’auteur à suivre développe surtout des mondes et hantises intérieurs. Lisse le cordon est le texte le plus sombre que j’ai pu lire d’elle. J’aime particulièrement le titre. Un texte sur les passions parfois très vives de l’adolescence qui ne sont pas toujours durables des deux côtés, notamment quand elles impliquent deux jeunes filles.



Cherchez l’intrus mérite bien sa place tant il est délirant. Sur une dizaine de pages, Guillaume Suzanne livre un dialogue complètement échevelé entre un groupe de zombies. Un humain se ferait passer pour l’un d’entre eux et risque de les contaminer, qui est ce traître ?



Les textes délirants se poursuivent avec Le chant de la harpie, le soir au fond des bois d’Yves Daniel-Crouzet. Un démon grincheux s’improvise narrateur pour nous raconter comment il a été invoqué par une femme qui voulait faire assassiner son mari en lui donnant la peur de sa vie. Hélas, il semble qu’il faudra plus qu’un simple « bouh ! » pour impressionner l’époux.



L’anthologie se termine sur une note moins burlesque et plus réaliste. Avec Externalisé, Dominique Lémuri ne nous donne pas forcément à rire. Elle propose au contraire un texte très documenté sur les conditions de travail d’immigrés indiens, retenus dans des bureaux où ils recopient des rapports à la chaîne toute la journée. L’ajout du fantastique dans un contexte déjà bien glauque aggrave considérablement la situation du narrateur qui se retrouve confrontés à plusieurs phénomènes étranges, un rapport illisible, un balayeur à ne jamais regarder dans les yeux…
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Nous parlons depuis les ténèbres

Anthologie de nouvelles écrites par un collectif de 10 femmes issues du milieu de l'imaginaire francophone, Nous parlons depuis les ténèbres regroupe des textes aux sujets très variés les uns des autres tout en ayant comme fil rouge le récit"horrifique".

Tous les textes présent m'ont plu, avec certains coups de cœur comme Petite sœur des pauvres d'Aurélie Wellenstein qui dépeint un destin effrayant ou l'ont retient son souffle et doté d'une chute parfaitement maîtrisée, Planète 9 de Floriane Soulas qui nous livre de la SF horrifique dans toute sa splendeur digne des plus grand textes du genre, La boutique de Barbara Cordier qui est original à souhait ! Tu aimes les enfants de Morgane Stankiewiez même si ce dernier est particulièrement malaisant en mettant le lecteur face à deux sujets d'actualité particulièrement forts.

Les autres textes ne sont pas en reste, conte horrifique, hommage à la mer et sa puissance, du sombre, du gothique de l'horrifique, dans des textes plus ou moins longs mais toujours bien calibrés.

La couverture signée par la très talentueuse Anouck Faure mérite également d'être citée de par sa beauté sombre, complément en accord avec le recueil
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Civilisations disparues

Partons à la conquête des civilisations disparues. Certaines résonnent dans notre esprit comme les Vikings ou les Incas, d’autres sont inconnues. Un récit riche en découverte et en redécouverte de ces peuples oubliés.



J’ai de nombreuses choses à dire sur cette lecture. Tout d’abord, je trouve le concept d’amener sur un plateau les civilisations disparues très intéressant. En effet, nombreux d’entre nous ont oublié les Byzantins et autres communautés éteintes. L’idée de base est excellente et cela forge des connaissances inattendues au lecteur. Sous forme de nouvelles, les auteurs parlent de peuples différents et variés.



Dans l’ensemble, les nouvelles étaient toutes intéressantes, bien que dans mon cœur, certaines sont sorties du lot. Je pense notamment à Barbara Cordier que j’ai trouvé ingénieuse et dont la plume m’a, une fois de plus de plus, envoûté. Pierre Brulhet avec un sujet absolument magique que j’ai dévoré et à Jeanne Sélène pour sa nouvelle enrichissante en connaissances. Quelques autres m’ont moins plus, notamment au niveau rythmique, certaines contenaient quelques longueurs et un manque d’action.



La nouvelle est poursuivie par quelques pages d’histoire où nous apprenons les rituels et caractéristiques des peuples étudiés. Ces parties historiques sont de vrais atouts à cet ouvrage, courtes avec l’essentiel et très intéressantes. Elles complètent les nouvelles « fictives » et permettent de se projeter mieux au sein des civilisations. Des recherches ont été effectué et le contenu est de qualité.



Je suis ravie de cette lecture. J’ai retrouvé des peuples que j’avais oublié et fait connaissance avec certains que je ne connaissais pas. J’ai appris de chacune des civilisations et enrichie mes connaissances avec cet ouvrage. Les passionnés d’Histoire y trouveront leur compte et les autres également.
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La Belle contre l'Angelet

Alors, déjà je tiens à dire que j'ai beaucoup aimé la plume de l'auteure, parfaite pour un conte ! Celui ci est assez original et j'ai beaucoup aimé l'idée qu'aucun personnage n'est vraiment " bon". Le prince (aka la victime) apparait d'entrée de jeu très vain et narcissique (sans oublier sa cruauté), la belle est une revancharde prête à tout pour se venger quand à l'angelet, il finit par envoyer paitre tous ceux qui dépendent de lui pour assurer son propre bonheur ! L'intervention de Melisande est bien amenée et expliquée et j'ai beaucoup apprécié les différentes relations entre les personnages, notamment celle de Angelet et de Childeric très réussie même si Childéric ne tire au final aucune leçon de sa punition ! De la même façon, j'ai bien aimé la remarque sur le fait que la Belle, aussi... vengeresse qu'elle l'était s'était révélée bonne pour le peuple. Au final , sans donner trop de spoiler on a un conte cruel à la morale douteuse mais qui est très réussi !





Ce que j'aime : la plume de l'auteure qui permet de rentrer dans l'histoire de suite, le scénario





Ce que j'aime moins : j'aurais aimé connaitre l'avenir de l'enfant





En bref : Un conte réussi et amoral où aucun personnage n'est vraiment parfait et dont la fin est loin de celles observées habituellement. Original et bien écrit !





Ma note





8,5/10
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Légendes Abyssales

Voici ma chronique sur l’anthologie « Légendes abyssales » publiée aux éditions Mythologica. Il s’agit d’un recueil de 14 textes nouvelles dont le thème, vous l’aurait deviné est les abysses .

Description de l’éditeur :

Les légendes abyssales ont de tout temps intrigué et inquiété les Hommes. Qu’il s’agisse des abysses marines, spatiales, mentales, retrouvez à travers ces treize récits, chacune de ces abysses littéraires, tantôt étonnantes, tantôt inquiétantes.



Mon avis/mes coups de cœur :

Je ne vais parler que des nouvelles qui ont retenu mon attention. J’ai eu la chance de lire ce magnifique recueil en avant-première. Toutefois, je n’avais aucune idée de qui avait écrit quoi.

Je me suis donc laissé porter au gré du vent et j’ai découvert de magnifiques textes comme « Selanka » de Patrick Mc Spare, « Les naufragés de Calypso » de Barbara Cordier ou encore « Une robe couleur d'océan d’Estelle Faye.

Oh, toutes les nouvelles ont bien leur place dans ce recueil, mais j’avoue que ces trois plumes plus particulièrement ont été pour ma part celles qui ont été les plus à même de me toucher.



Je vous invite donc à découvrir cette belle anthologie et remercie Mythologica ainsi que le Salon Fantastique de m’avoir permis de découvrir les titres de chaque auteur.

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Robots

J’aimerais vous faire une vraie chronique de l’anthologie Robots, parue chez La Madolière, mais on pourrait mettre en doute mon objectivité. En effet, j’ai le plaisir d’être au sommaire avec la nouvelle De sang avide. Que l’on se le dise cependant, je n’ai pas grand-chose à reprocher à ce livre en général. La date de la sortie permet de découvrir le travail des autres, d’avoir une idée de ce à quoi ressemble un projet auquel nous n’avons fait qu’ajouter une petite pierre, un texte noyé au milieu d’autres. Après la joie d’être retenu, l’autre bon moment est aussi celui de lire et apprécier les contributions de chacun.



Quoique le titre puisse laisser craindre le piétinement de sentiers rebattus par la SF populaire, les nouvelles utilisent la diversité et, surtout, loin des vieux clichés, donnent une vision très contemporaine du robot, souvent en accord avec les évolutions technologiques et questions éthiques actuelles.



Plutôt qu’une critique texte par texte, je vous propose un voyage entre les différentes histoires, même s’il est possible que je m’attarde plus sur certains écrits que d’autres. Tout commence avec Gaëlle Saint-Etienne, grande habituée des anthologies de La Madolière. Un génie récupère un robot envoyé dans l’espace bien avant de naissance et aimerait déchiffrer son langage. Plus léger, Jean-Marc Sire présente ensuite un robot qui fuit l’usine pour aller cueillir les pommes du verger et aider la femme de son maître à préparer des confitures. Une nouvelle très mignonne, pleine d’humour et au dénouement inattendu, mais heureux, chose qui risque de ne pas arriver très souvent par la suite. On reste dans la poésie avec Xavier Portebois. Un joueur de oud doit apprendre à utiliser des bras bioniques. Mais jusqu’à quel point devra-t-il sacrifié son humanité pour vivre sa passion ? Laurent Pendarias a fait dans l’original. Déjà remarqué dans l’anthologie Créature en donnant la parole au dernier représentant d’une race d’escargots géants, il présente cette fois le monologue d’une camionnette de livraison fort présomptueuse. En quelques pages, le véhicule s’appliquera à expliquer combien nous, humains, sommes prévisibles. La chute est délicieuse. Bien plus scientifique, le texte de Joël Tardivel-Lacombe s’amuse avec les lois de la robotique d’Isaac Asimov. Puis, cap au Far West en compagnie de Patrick Lorin, d’un robot sherif et d’un robot pasteur, venu dans un village de cow-boy apporter un peu de droiture et de valeurs morale. La nouvelle est assez longue mais agréable à suivre. On ne sait pas vraiment ce qu’on attend de la fin, mais je peux assurer que c’est un joli coup. En parlant de morale d’ailleurs, la suite pourrait heurter les âmes pudibondes puisque Pierre Berger s’applique à nous décrire une scène erotico-technologique teintée de mélancolie.



Sur un fond de paranoïa qui n’aurait rien à envier à Philip K. Dick, David Mons trace le portrait d’un tyran fou qui semble intouchable, avec quelques vaches-robot tueuses au passage (et oui, et pourquoi pas ?). On poursuit à couteaux tirés aussi avec Luce Basseterre et un robot capable d’imiter n’importe quel textile qui pourrait bien faire des envieux. Guillaume Lemaître, autre habitué mais aussi collaborateur de La Madolière peint un futur où les implants robotiques sont devenus une normalité, même si le coût du meilleur matériel fait que les indifférences sociales persistent. Sous m’avancer dans le scénario, qui part d’une étrange défaillante chez un cyborg de pacotille, j’ai beaucoup aimé tous les enjeux sociaux en arrière fond, et presque regretté que le format nouvelle ne permette pas d’en apprendre un peu plus sur ce monde. Plus léger, mais non moins glaçant, Alexis Potsche fait dans la simplicité apparente : un homme est très en retard à son examen, le contrôleur androïd d’un train pourrait bien tout faire rater. Court, et efficace.



Auteur que j’apprécie de suivre d’une anthologie à l’autre, Sébastien Parisot alias Herr Mad Doktor a encore réussi à sortir un texte bien loufoque de ses labos. Un savant fou a enfin mis au point un sérum, concentré de nanobots, qui doit le rendre invulnérable. Malheureusement, quand la mégalomanie touche le personnage d’une nouvelle de science-fiction, on doit toujours craindre les ennuis au tournant… Ensuite, vient donc mon texte sur lequel je m’attarde sur mon blog. Il est très agréablement suivi par Solveig Kulik, nouvelle débarquée qui mérite le détour avec son automate qui voulait devenir un humain. Ambiance plutôt « steampunk » cette fois, dans un XIXe siècle où pantins de bois et poupées de porcelaine n’ont rien à envier aux robots modernes. Un conte touchant, mais un peu cruel aussi. Jones Southeast est aussi un revenant, et c’est un monologue complètement délirant qui nous est servi à travers un narrateur un peu trop accro aux substances psychotropes, alcools et aux possibilités infinies de la technologie.



Retour au XIXe siècle avec Fanny Angoulevant qui nous emmène dans l’Angleterre Victorienne la plus convenue possible pour y faire atterrir une androïd perdue dans la timeline. Le ton passe progressivement de la romance à l’horreur et vu mon « amour » (très limité) pour ce qui touche au victorien, je ne peux qu’être interpellée. Je ne sais pas si c’est volontaire, mais le thème du robot créé pour incarner la femme parfaite m’a beaucoup rappelé L’Eve-Future de Villiers de l’Isle-Adam, comme la suite et les conséquences de l’expérience manquée – et déjà assez terrifiante – de ce roman. Plus sympathique, le robot de Frédéric Darriet, s’occupe de rescapés d’un univers post-apocalyptique et se prend d’amitié pour une petite fille.



Xavier-Marc Fleury propose d’une nouvelle d’anticipation sociale qui soulève aussi de nombreuses questions de fond. Nous voici dans un futur où il est possible de remplacer ses morts par des robots à leur image, en y transférant les souvenirs que gardent leurs proches d’eux. Evidemment, cette « mode » dérange et provoque de lourdes oppositions de la part de pro-humains. En fait, j’ai trouvé l’idée si passionnante que j’ai été un peu déçue du traitement très manichéen de la chose. Les pro-humains sont assimilés à des conservateurs du genre FN alors que je trouve pourtant difficile d’être du côté d’une société qui nie le deuil avec des machines. Ceci dit, ça donne à réfléchir, tout en présentant une jolie histoire et c’est bien le principal. Lilie Bagage nous montre comment un robot peut progressivement gagner une identité humaine et pour finir ce tour (plutôt long au final) Julien Chatillon-Fauchez entraîne le lecteur dans une jungle isolée où vit depuis des siècles un immense robot octopus qui a fuit les hommes pour ne pas finir démantelé. Sur ses traces, une journaliste au chômage va découvrir bien plus que sa curiosité ne l’espérait. La nouvelle clot le recueil avec quelques réflexions philosophiques et, surtout, une fin apaisée, véritable réconciliation entre l’homme et la machine, ce qui ne semblait pas toujours évident pendant ce voyage !
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Nous parlons depuis les ténèbres

Il y a quelques semaines maintenant je vous présentais le recueil de nouvelles de @k_tastrof issu de la collection Rechute aux éditions Goater. Aujourd’hui je vous parle du tout premier ouvrage d’une collection dérivée nommée Relapse, une anthologie de nouvelles « horrifiques » d’autrices françaises bien connues de la sfff.



Quelques mots avant toute chose sur cette maison d’édition qui s’impose pour moi comme étant une référence dans le milieu grâce à des textes qui raisonnent, engagés, inclusifs, militants et féministes et à des auteurices qui semblent s’exprimer sans retenue ni censure. Pour moi Goater c’est un exemple mais aussi et surtout l’espoir d’un avenir positif pour l’imaginaire en France, trop souvent stigmatisé et critiqué.



Malheureusement avec Nous parlons depuis les ténèbres, une légère amertume - puis-je vraiment parler de déception ?- est venue poindre sournoisement le bout de son nez au fil de ma lecture. Peut-être m’étais-je laissée emporter par mes attentes ? Car à l’annonce de ce regroupement d’autrices, qu’on se le dise, j’étais surexcitée. Et même si au fur et à mesure de l’avancé dans le recueil les nouvelles gagnaient en force, j’ai globalement manqué de quelque chose.



Avec le recul, je dirais que la plupart des textes m’ont semblé inachevés comme en suspension dans l’attente de leur fin ou d’un dénouement bien plus sombre. Parce que finalement ce qui se dégage de cet ensemble ce sont des mots durs, brutaux, funèbres mais qui ne suffisent pas à faire illusion, à rendre l’immersion « réelle » ni à transmettre des émotions vives. Voilà ce qui m’a manqué : du mordant et des éléments de terreur pour que l’angoisse prenne forme, s’insinue en moi et me glace le sang, et de l’intensité pour y croire, être happée et transportée dans ces tréfonds de l’horreur, du gothique et du fantastique.



- Pour en revenir aux nouvelles, je dirais que celle d’Aurélie Wellenstein coche toutes les cases mais l’effet de surprise n’y est pas lorsque l’on connaît les écrits de l’autrice.



- La nouvelle qui m’a le plus touchée est celle de Lizzie Felton parce que la psychiatrie c’est mon truc et que l’expérience de mort imminente c’est idéal et passionnant. Le sujet est proprement traité même si les croyances du psychiatre m’ont semblé peu crédibles. Malgré tout il m’a manqué un petit quelque chose pour entrer totalement dans la danse.



- Celle qui fonctionne le mieux pour moi est celle de Floriane Soulas et même si la peur ne s’est aucunement immiscée en moi, j’ai adoré le côté très visuel et cinématographique apporté par l’autrice avec son huis clos spatial.



- Barbara Cordier m’a impressionnée avec sa belle écriture, tout en rondeur, fluide et apaisante que je ne connaissais pas. J’ai beaucoup apprécié les réflexions, remarques et pensées des jeunes protagonistes mais encore une fois point de frissons par ici.



- La conclusion mortelle de la nouvelle de Cécile Guillot était excellente, mais il m’a manqué les émotions.



- La plus réussie est sans conteste celle de Morgane Stankiewiez, parfaite en tout point. Du début à la chute.



- Enfin, celle d’Estelle Faye conclut magnifiquement ce recueil de 10 textes.



Même si j’en attendais plus, je suis heureuse d’avoir découvert de nouvelles autrices, le concept est génial et je ne peux que recommander cette lecture ne serait-ce que pour l’expérience. Je reste aux aguets et au taquet, toujours, car je ne veux surtout pas rater le prochain numéro de Relapse.



*Merci infiniment @editionsgoater pour l’envoi du roman, ce fut une très belle surprise.

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Nous parlons depuis les ténèbres

Nous parlons depuis les ténèbres est issu d’une idée absolument géniale: redonner une place à l’horreur et aux autrices qui en écrivent. Avec des textes dans des styles et des genres différents, c’est tout un panel de plumes et d’interprétation de l’horreur qui nous est proposé. Si certains textes m’ont paru un peu timides, d’autres m’ont vraiment conquise et j’ai désormais soif de plus de lectures dans le genre.



Critique complète sur yuyine.be !
Lien : https://yuyine.be/review/boo..
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La Belle contre l'Angelet

On pourrait se contenter de décrire la Belle contre l'Angelet comme une réécriture de la Belle et la Bête, mais ce serait terriblement réducteur.

Ce roman est un objet littéraire en soi, il ne doit rien à personne.

D'abord il y a ce style, impeccable, sans fioriture, duquel ressortent quelques pépites de fluidité et de précision. Si Barbara Cordier maîtrise à la perfection l'exercice délicat de l'emprunt stylistique historique (ici le XVIIIe siècle), elle parvient également à polir son écriture pour y donner un goût de moderne qui fait de la Belle contre l'Angelet une lecture étrangement satisfaisante. À aucun moment on ne bute sur une expression ou une phrase un peu confuse. Même si l'on faisait abstraction de ses nombreuses autres qualités, le roman vaudrait le détour uniquement pour cet aspect-là.

Les codes du conte sont parfois repris de façon parodique, mais jamais dans l'excès et toujours pour servir le propos. Les deux premiers chapitres sont notamment un modèle du genre, avec la déchéance d'un prince borné qui croit fort en sa propre vertu et peine à trouver une compagne qu'il juge à sa hauteur.

Ensuite, il y a cette finesse dans la psychologie des personnages. Aux deux personnages principaux du conte original s'ajoute Angelet, un personnage particulièrement réussi qui portera à lui seul une des morales de l'œuvre et auquel on s'attache tout particulièrement malgré les défauts (parmi lesquels sa grande naïveté initiale). Comme le laisse pressentir le titre, il viendra également semer la confusion dans les rôles et ajouter d'intéressantes ficelles scénaristiques. Si le traitement des personnages principaux n'est pas égal (on ne saurait le reprocher), on apprécie le développement soigné qui est donné à chacun d'entre eux.

Enfin il y a la morale, double et cynique. La première emprunte au conte original, mais ne suit pas les lieux communs auxquels on est habitués. La deuxième déconstruit savamment les codes du conte et de la romance en général. On tourne la dernière page avec déception, non parce que la fin est ratée (au contraire, elle est le point de départ d'une réflexion qui peut rapidement pousser à reprendre le livre en main), mais parce qu'on se sent arraché d'un univers simpliste en apparence, mais diablement efficace quant à la façon dont il est abordé et dont l'auteur y intègre ses personnages.
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