Citations de Barbara Deimling (45)
Les artistes admiraient les lignes élégantes et la pose artistique dans les tableaux de Botticelli, et se sentaient interpellés par la finesse de son langage formel, proche de celui de miniatures.
Resplendissant de la grâce et de la beauté correspondant à l'idéal d'amour qu'ils représentent, les personnages se détachent de la glèbe terrestre. Ils n'ont plus aucun contact avec le sol au-dessus duquel ils flottent légèrement.
Ces "tondi" étaient très recherchés à Florence, au XV et XVI siècles. Ils ne servaient toutefois pas à la décoration d'autels, mais à celle d'espaces intérieurs dans des palais ou des maisons de guildes.
Malgré le sérieux du sujet, on appréciera le sens de l'humour propre à Botticelli. Dans le livre ouvert placé derrière saint Augustin, le peintre a glissé entre les lignes de teste illisibles la transcription à peine visible d'un entretien entre deux moines, qu'il avait peut-être saisi depuis son échafaudage: "Où est Frère Mariano?"-"Il est sorti"- "Et où est-il allé?" - "Il est sorti de la ville par la Porta al Prata." En insérant cet entretien, Botticelli se moque un peu des moines de l'Ognissanti: de toute évidence, ils ne se plongent pas tellement dans les études et les méditations comme les y invitent saint Jérôme et saint Augustin, mais préfèrent aller vaquer à leurs propres distractions.
Les dernières œuvres de l’artiste se distinguent par leur expressivité dramatique et par un rythme de composition d’une étrange irrégularité.
Dans cette phase tardive, Botticelli semble s’être occupé beaucoup moins de la distraction de l’observateur et beaucoup plus d’une représentation didactique concentrée, visant à son édification.
L’artiste y réduit l’arrière-plan à une simple surface colorée, afin que rien ne vienne détourner l’observateur de la personne portraiturée. Cette peinture restrictive, donnant parfois une l’impression ascétique, révèle la distance prise par Botticelli vis-à-vis de l’opulence antérieur dans l’aménagement décoratif des sujets traités, une évolution qui s’accentuera dans ses œuvres plus tardives.
Qu’est ce qui a pu inciter l’artiste à se détourner ainsi des acquis de la renaissance et à se concentrer sur le message exprimé par ses images ? Botticelli réagit à la vague d’un nouveau sentiment religieux, qui s’étend de plus en plus depuis la fin des années 1480, un sentiment fait de participation profonde et d’une émotion passionnée.
Botticelli s’éloigne de l’idéal corporel des proportions harmonieuses suivi par la renaissance et retourne à la hiérarchie des grandeurs en fonction de l’importance propre au Moyen Age dans laquelle les personnages les plus importants étaient aussi ceux que l’on peignait avec la plus grande taille. Botticelli place ainsi le message de l’image au-dessus des contingences de l’exactitude des proportions des personnages et d’une présentation qui plaie au regard
On sent une fois de plus très nettement l’influence du traité de peinture d’Alberti. Pour l’édification de l’observateur, ce théoricien de l’art recommandait non seulement le recours à une palette d’émotions aussi variée que possible, mais aussi de représenter des personnages d’âges différents dessinés sous divers profils, ½ ou ¾, et aussi de face. Dans la diversité des poses et de la manière de traité les personnages, Botticelli répond à toutes les exigences, sans perdre toutefois le caractère centralisé de sa composition.
la vision des célèbres peintures mythologiques des années 1480 marque trop souvent les œuvres d’inspiration religieuse exécutée par Botticelli à la même période. Pourtant elles font parties des plus belles décorations d’autel que nous lui devons.
Les œuvres mythologiques des années 1480 constituent un groupe exceptionnellement homogène par la teneur de leur message imagé comme par leur style nettement affirmé. Elles ont vraisemblablement toutes servies dans le cadre de mariages. Le sujet essentiel demeure l’adoration d’un amour mis en image par un corps de femme idéalisé. Les personnages féminins se distinguent par leur beauté, une grâce et un charme que l’on ne saurait retrouver dans les tableaux contemporains d’inspiration religieuse et créent par leur perfection une certaine distance entre le personnage et l’observateur.
Cela permet de supposer que Botticelli avait une collection de dessins de composition et de ses personnages qui lui servait de réserve, dans laquelle il pouvait plus tard puiser certaines inspirations pour des œuvres postérieures.
Le jeu des ombres et des lumières fourni un modelé vivant qui accentue les structures anatomiques des mains et du visage, un aspect caractéristique du Botticelli des jeunes années.
Lippi se caractérise par l’alliance formelle du gothique avec les acquis de la renaissance, c’est à dire la nouvelle présence corporelle des personnages et la nouvelle construction de l’espace sur les bases de la perspective centrale.
La peinture de Botticelli se voyait reléguée de plus en plus à l’arrière plan de l’intérêt. Elle a connu encore un regain d’intérêt assez court vers le milieu du XVIème siècle, à l’époque du maniérisme. Les artistes admiraient les lignes élégantes et la pose artistique dans les tableaux de Botticelli et se sentaient interpelés par la finesse de son langage formel, proche de celui des miniatures. Plus tard la réputation de Botticelli s’est estompée avec une rapidité surprenante. Ce n’est qu’avec l’apparition d’un intérêt accru pour la renaissance, au 19ème que ses œuvres on trouvé une célébrité qui n’a plus failli depuis
Botticelli possédait le talent exceptionnel de transposer les conceptions de ses clients dans un langage formel compatible avec le fonds pictural, ce qui en fait un peintre les plus recherché de son temps.
Les dernières œuvres de l’artiste se distinguent par leur expressivité dramatique et par un rythme de composition d’une étrange irrégularité.
Dans cette phase tardive, Botticelli semble s’être occupé beaucoup moins de la distraction de l’observateur et beaucoup plus d’une représentation didactique concentrée, visant à son édification.
L’artiste y réduit l’arrière-plan à une simple surface colorée, afin que rien ne vienne détourner l’observateur de la personne portraiturée. Cette peinture restrictive, donnant parfois une l’impression ascétique, révèle la distance prise par Botticelli vis-à-vis de l’opulence antérieur dans l’aménagement décoratif des sujets traités, une évolution qui s’accentuera dans ses œuvres plus tardives.