Gilles Neret : mille
Dessous, histoire de la lingerie
Dans une boutique de lingerie de la rue des Saint Pères à Paris,
Olivier BARROT présente le livre de
Gilles Néret "1000
Dessous, histoire de la lingerie".
La meilleure façon de commencer est de dire : Balthus est un peintre dont on ne sait rien. Et maintenant, regardons les peintures.
(p. 91)
« Au début de ma carrière », raconte Tamara à sa fille Kizette, « je regardais autour de moi pour ne découvrir que la destruction la plus totale de la peinture. La banalité dans laquelle l'art avait sombré m'inspirait du dégoût. J'étais révoltée ; je recherchais un métier qui n'existait plus. Je travaillais très vite avec un pinceau souple. J'étais en quête de technique, de métier, de simplicité et de bon goût. Mon but : -Ne pas copier- Créer un nouveau style, des couleurs lumineuses et brillantes, retrouver l'élégance dans mes modèles . (p. 43)
Le seul véritable antidote à l'angoisse qu'engendre chez l'homme la connaissance de sa mort inéluctable, c'est la joie érotique.
Il n'existe pas d'autoportrait de moi. Je ne m'intéresse pas à ma propre personne comme "objet de représentation", mais aux autres êtres, surtout féminins, et plus encore aux autres apparitions.
Gustav Klimt
Les revêtements de motifs floraux dont se parent ses portraits s'adressent à l'inconscient, produisent un riche effet immédiat et valent à l'artiste une vogue renouvelée. Les nouveaux riches se disputent la faveur d'un portrait féminin signé Klimt. Etre immortalisées par le maître, les belles Viennoises en rêvent la nuit...
Rien dans l'expérience humaine n'est trop insignifiant ou trop humble pour offrir un sujet à l'artiste...Il n'y a progrès de la culture que si un projet artistique féconde d'une manière continue et progressive la vie en tant que totalité.

Tout cela, qui n'est pas rien et qui aura en art de multiples prolongements transparaît dans un commentaire pour unautoportrait qui n'exste pas qu'il écrivit avec modestie : Je peux peindre et je peux dessiner. Je le crois, et d'autres disent aussi qu'ils le croient. Mais je ne suis pas certain que sce soit vrai. Seules deux choses me paraissent certaines :
1. Il n'existe pas d'autoportrait de moi; Je ne m'intéresse pas à ma propre personne en tant qu'objet du tableau, je m'intéresse plutôt aux autres personnes, surtout féminines et davantage encore à d'autres phénomènes. Je suis convaincu qu'en tant qu'être humain je ne suis pas une personne très intéressante. Il n'y a rien d'extraordinaire à voir en moi; Je suis peintre et je peins tous les jours du matin au soir. Des figures humaines, des payzages, plus raement des portraits.
2. Le mot parlé comme le mot écrit ne me sont pas familiers, même pas pour m'exprimer par rapport à mon travail où à moi-même. Lorsque je dois écrire ne fût-ce qu'une lettre simple, j'éprouve un sentiment de peur, comme un mal de mer.
C'est pourquoi il faudra renoncer à l'idée d'un quelconque autoportrait pictural ou littéraire de moi. Ce qu'il n'y a d'ailleurs pas lieu de regretter. Si quelqu'un veut savoir quelque chose sur moi en tant que peintre ( ce qui est la seule chose qui vaille la peine d'être considérée ) qu'il regarde attentivement mes toiles et qu'il cherche à découvrir en elles ce que je suis et ce que je veux.
Face à une société qui considère la mort et la sexualité comme facteurs de désordre et les a frappés d'interdit, appelant ainsi la transgressions dans les religions ou la révolte chez les individus, Klimt semble dès lors, et plus que jamais, lancé dans la voie ardue, mouvementée, fiévreuse et angoissée de la mise en question (à l'épreuve), de ce qu'un homme sait du fait d'être.
Avant toute chose, pour réussir dans la vie, il faut ne penser qu’à ça. …
…. Elle choisit son camp : non pas l’avant-garde sujet à caution et à fluctuations, synonyme de « crève-la-faim », mais un mélange subtil de post-cubisme et de néo-classicisme à la mode, avec un zeste d’Ingres pour satisfaire ses propres pulsions érotiques ainsi que les rêves libidineux des bourgeois, ses futurs clients, ceux qui ont de l’argent pour acheter.Ensuite, ne fréquenter et ne peindre que les membres de l'élite.
Kizette, sa fille, qui publia par la suite un livre de souvenirs sur sa mère, révèle que Tamara avait un but, un plan : « chaque fois qu’elle aurait vendu deux toiles, elle s’achèterait un bracelet, jusqu’au jour où elle serait couverte de diamants et de bijoux du poignet jusqu’à l’épaule »…
La figure humaine est ce qui m'intéresse le plus profondément, toutefois c'est en étudiant dans la nature les cailloux, les roches, les os, les arbres, les plantes, que j'ai découvert des principes de formes et de rythmes.
(Henry Moore)